Jeux Olympiques de Saint-Moritz 1928

 

Ces Jeux Olympiques se disputent sur la patinoire naturelle du Badrutts Park, et le temps relativement doux rend la glace si mince que l'on voit parfois le sable en dessous. Certains jours, les organisateurs marquent même avec des pelures d'oranges les parties du terrain de jeu à éviter car la glace y est impraticable.

Pour éviter les scores trop lourds en première phase, le Canada champion olympique est qualifié directement pour la poule finale. Il n'a pas à craindre la concurrence des États-Unis. Ceux-ci ne participent car l'entité reconnue par la fédération internationale, l'USAHA, s'est dissoute peu avant les JO.

 

Groupe A (11, 12 et 13 février 1928)

Grande-Bretagne - Belgique 7-3 (3-1,2-0,2-2)
France - Hongrie 2-0 (0-0,2-0,0-0)
France - Grande-Bretagne 3-2 (0-1,3-1,0-0)
Belgique - Hongrie 3-2 (0-1,2-1,1-0)
Belgique - France 3-1 (2-0,0-0,1-1)
Grande-Bretagne - Hongrie 1-0 (1-0,0-0,0-0) (le 15 février)

Classement : 1 Grande-Bretagne 4, 2 France 4, 3 Belgique 4, 4 Hongrie 0.

La France pensait avoir fait le plus dur en arrachant la victoire contre les Britanniques, médaillés de bronze des précédents JO, sur un superbe but du toujours énergique vétéran De Rauch. Mais, lente et empruntée, elle se fait surprendre ensuite par la Belgique et laisse la qualification à la Grande-Bretagne. Même les meilleurs joueurs français, Quaglia, Hassler ou Simond, semblaient fatigués. Il faut dire qu'ils avaient parcouru une dizaine de kilomètres à skis la veille pour ravitailler leurs amis chamoniards qui participaient à l'épreuve des 30 km en ski de fond.

Pour sa première participation, la Hongrie, dont l'équipe nationale est identique à celle de hockey sur gazon l'été et est en grande partie composée de nobles, concède trois défaites serrées, la dernière dans un match reporté qui se joue finalement sur une glace déplorable. Il faut préciser qu'elle compte dans ses rangs le doyen de la compétition, le gardien Béla Ordódy (48 ans !).

 

Groupe B (11, 12 et 13 février 1928)

Suède - Tchécoslovaquie 3-0 (1-0,1-0,1-0)
Suède - Pologne 2-2 (1-0,1-2,0-0)
Tchécoslovaquie - Pologne 3-2 (1-1,1-1,1-0)

Classement : 1 Suède 3, 2 Tchécoslovaquie 2, 3 Pologne 1.

 

Groupe C (11, 12 et 16 février 1928)

Suisse - Autriche 4-4 (2-4,1-0,1-0)
Allemagne - Autriche 0-0 (0-0,0-0,0-0)
Suisse - Allemagne 1-0 (1-0,0-0,0-0)

Classement : 1 Suisse 3, 2 Autriche 2, 3 Allemagne 1.

Chacun des membres de l'équipe d'Autriche doit signer une lettre où il s'engage "à ne presque pas fumer, à ne pas boire, à avoir des rapports sexuels avec modération, et à ne pas aller au lit trop tard"... Dans la liste des interdits, le ski a été oublié, car beaucoup des jeunes joueurs s'y sont adonnés avec enthousiasme pendant leur préparation en altitude. C'est finalement la Suisse qui se qualifie de peu dans ce groupe très serré entre les trois nations germaniques.

 

 

Tour final (17, 18 et 19 février 1928)

Canada - Suède 11-0 (4-0,4-0,3-0)
Suisse - Grande-Bretagne 4-0 (0-0,2-0,2-0)
Canada - Grande-Bretagne 14-0 (6-0,4-0,4-0)
Suède - Suisse 4-0 (1-0,0-0,3-0)
Suède - Grande-Bretagne 3-1 (2-1,0-0,1-0)
Canada - Suisse 13-0 (2-0,6-0,5-0)

Classement : 1 Canada 6, 2 Suède 4, 3 Suisse 2, 4 Grande-Bretagne 0.

Le Canada, représenté par les Toronto Varsity Grads (diplômés de l'université de Toronto) entraînés par Conn Smythe, remporte toujours aussi facilement la médaille d'or. Il pratique un jeu de passes courtes entre des patineurs hors pair à l'image de l'excellent ailier gauche Dave Trottier, alors ingénieur et sous-directeur d'une usine de pâte à papier. Il passera professionnel après les JO car les Montréal Maroons acquerront ses droits en NHL pour la somme incroyable pour l'époque de 10000 dollars. Il jouera pendant dix ans pour ce club et remportera la Coupe Stanley en 1935. Son coéquipier Hugh Plaxton, lui aussi auteur de douze buts, arrêtera sa carrière pendant quatre ans pour se consacrer à des études de droit avant de revenir pour jouer un peu en NHL, également avec les Maroons.

La Suède emmenée par Gösta "Lulle" Johansson monte pour la première fois sur le podium, de même que la Suisse qui compte en son sein le futur président de la fédération internationale Fritz Kraatz, mais aussi un jeune joueur de seize ans déjà très prometteur, Richard Torriani, dit "Bibi".

 

Meilleur marqueur : David Trottier (Canada), 15 points (12 buts et 3 assists).

 

 

Les JO précédents (Chamonix 1924)

Les JO suivants (Lake Placid 1932)

 

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