Décembre 2003 : anecdotes

 

Tretiak élu à la Douma

Le légendaire Vladislav Tretiak a été élu à la Douma (le parlement russe, la chambre basse exactement) lors des dernières législatives du 7 décembre. Le plus grand gardien russe de tous les temps se présentait à Saratov, dans le bassin de la Volga, pour le compte d'Edinaïa Rossiia, Russie Unie, le parti qui soutient Vladimir Poutine. Âgé de cinquante ans, l'ancienne gloire du CSKA et de l'équipe d'URSS, version Tikhonov (jeune), a bien appris la leçon d'une campagne électorale à la manière du parti du pouvoir. Les étudiants de la région de Saratov ont été en effet forcés d'écrire des dissertations à la gloire de Tretiak. Les parents ont été informés que leurs enfants devaient participer à un concours de dissertation. Il y avait quand même deux sujets au choix : l'action d'Edinaïa Rossiia ou la vie et l'œuvre de Vladislav Tretiak ! Cela a été remarqué par les associations de défense de la démocratie... mais Tretiak a été quand même élu à la majorité absolue ! Les anciens hockeyeurs de génie se lancent d'ailleurs dans la politique puisque l'ancien coéquipier de Tretiak, l'autre légende Viacheslav Fetisov, est également engagé dans la "mouvance" Russie Unie puisqu'il est président du comité des sports de Russie et paraît donc tous les jours à la télévision (ou presque) en compagnie des huiles de Edinaïa Rossiia.

Panem et circenses

"Hockey Gladiators", tel est le titre du "spectacle" que prépare un certain Darryl Wolski. Son principe, des bagarres de hockey... sans hockey ! Il suffisait d'y penser... ou de ne pas penser, tout dépend du point de vue. Cette compétition à plusieurs tours pourrait mettre aux prises dans une arena jusqu'à 64 concurrents, des joueurs qui ont fait du hockey professionnel en Amérique du nord mais qui sont surtout connus pour leurs poings. Des "goons" de NHL comme Kurt Walker et Tony Twist ont déjà hâte d'y être. Par contre, Tie Domi, la rugueuse idole des Toronto Maple Leafs, a déclaré que cette initiative était absurde. Il est vrai qu'après un show aussi lamentable devant un nombreux public avide de violence, les défenseurs des bagarres qui soutiennent qu'elles servent de soupape de sécurité auront du mal à argumenter...

Lorsque le président de la fédération canadienne Bob Nicholson a exprimé sa désapprobation, Wolski l'a "renvoyé dans les cordes" en déclarant "Nicholson fait sûrement un bon travail dans le hockey amateur, mais on est ici entre adultes [...] Nous avons eu plus de présence médiatique en quatre jours que la NHL en dix ans". Arrogance, culte de la brutalité, loi du plus fort et mépris de toute éthique... À votre avis, quelle télévision s'est reconnue dans ces valeurs et a manifesté son intérêt pour retransmettre cet "évènement" programmé pour février ? La "Fox" de Rupert Murdoch, bien sûr !

Le héros de la patrie

Vladimir Plyushchev, l'ex-entraîneur de l'équipe de Russie, critiqué de toutes parts après les derniers championnats du monde ratés, a perdu son poste mais pas son sens de l'humour. À l'orée de la Coupe Baltika, alors qu'on n'entendait plus que louanges pour son successeur Tikhonov (les mêmes commentaires sur la renaissance du jeu russe qu'il y a un an avec Plyushchev, d'ailleurs...), il a été surpris de voir des supporters lui demander un autographe et leur a rétorqué : "Quoi, Plyushchev intéresse encore quelqu'un ? Ah oui, c'est vrai, le pays se rappelle ses héros..."

 

 

Les citations du mois

 

"De mon grand-père berger, j'ai appris un proverbe que je vénère : bien faire et laisser braire." Didier Gailhaguet répondant à ses détracteurs sur le site de la fédération

"Quand leurs bêtes ont fini de nous boire notre eau / Se remettent en route à l'ombre d'un pipeau / Les bergers..." Jacques Brel, Les bergers, 1964

"Je ne me souviens plus de leurs noms, mais j'ai bien aimé jouer avec eux." Nikolaï Zherdev, le "fugitif" du CSKA, à propos de ses coéquipiers de la troisième ligne des Columbus Blue Jackets, après son premier match en NHL. Il était arrivé le matin même.

"Une saison à Zurich valent bien trois ans ailleurs. Pour connaître mon âge il faut faire comme avec les chiens." Larry Huras, Paris Normandie.

"Il y a désormais suffisamment de salles grandes et modernes en Allemagne. Ce dont il y a besoin, c'est de petites patinoires pour donner des possibilités de jouer et de s'entraîner aux jeunes et aux enfants. C'est là qu'il faut maintenant investir pour s'établir à long terme dans l'élite mondiale. La Finlande était dans la même situation il y a vingt ans que l'Allemagne aujourd'hui, capable de battre un gros ici ou là mais sans pouvoir atteindre les sommets mondiaux. Les Finlandais ont alors commencé à construire plus de patinoires pour les jeunes, et regardez où ils sont arrivés." René Fasel, président de l'IIHF, dans le hors série "hockey européen" de Eishockey News.

 

 

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