Juillet-août 2004 : anecdotes

 

Les gladiateurs interdits de combat

Les vrais amateurs canadiens de hockey se sont réjouis en apprenant la nouvelle. La déshonorante exhibition des "Gladiators on Ice" qui devait opposer en face-à-face des gros bras en tenues de hockeyeurs (cf anecdotes de décembre) ne pourra pas avoir lieu à Winnipeg comme prévu. La police locale a en effet statué que cette manifestation est illégale parce qu'elle s'apparente à des combats de boxe primés, et que la loi interdit ceux-ci s'ils ne sont pas reconnus par une association de boxe officielle. Les organisateurs n'abandonnent toutefois pas la partie, eux qui avaient déjà vendus plusieurs milliers de billets pour leurs jeux du cirque, et ne désespèrent pas de les faire se dérouler ailleurs.

Les palets blancs de Tretiak

Le légendaire gardien Vladislav Tretiak, qui fait aujourd'hui partie du staff des entraîneurs de l'équipe de Russie, a importé d'Amérique du nord une curiosité : des palets entièrement blancs ! Il s'en est servi pour entraîner ses gardiens, partant du principe que celui qui saura lire la trajectoire d'un palet blanc sur la glace n'en aura que plus de facilité à voir un palet noir en situation de match.

Nouveaux dragons asiatiques

Un camp de développement pour des nations émergentes du hockey sur glace asiatique s'est tenu la semaine du 9 au 14 août sur l'île de Taïwan. 140 participants - incluant entraîneurs et arbitres - étaient réunis sous l'égide de l'IIHF. Les joueurs, âgés de douze à dix-huit ans, venaient de six pays asiatiques qui ne participent pas actuellement aux championnats du monde, mais que la fédération internationale aimeraient voir s'inclure dans les compétitions internationales, si possible en commençant par les moins de dix-huit ans, dans un futur proche. Il s'agit de Taïwan, Hong-Kong, Singapour, la Thaïlande, l'Inde et la Mongolie.

La Coupe Stanley égarée

Il est de tradition que la Coupe Stanley soit remise deux jours durant à chacun des joueurs et des membres du staff de l'équipe gagnante pour qu'ils la fassent admirer dans leur ville. Elle devait ainsi arriver à Fort St. John, en Colombie-Britannique (état de l'ouest du Canada), en l'honneur de Jake Goertzen, le directeur des "scouts" du Lightning de Tampa Bay. Mais au moment de récupérer les bagages, toutes les valises étaient là... mais pas la Coupe. L'avion fut fouillé, sans trace du trophée. Il fallut appeler l'aéroport d'origine, Vancouver, à plus de mille kilomètres de là, pour finalement apprendre que la Coupe était restée dans l'aire des bagages. Elle n'avait pas été embarquée... pour excédent de poids !

Un témoin venu admirer la Coupe à son arrivée se déclara choqué par l'incident : "Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'un sac en papier ; c'est le Saint Graal. C'est probablement l'artefact non religieux le plus important au Canada." La compagnie aérienne qui a accompli ce sacrilège, bien qu'elle ait été spécifiquement prévue qu'il s'agissait de la Coupe Stanley et qu'il fallait y faire attention, c'est... Air Canada ! Au moins, il n'en résultera pas d'incident diplomatique...

 

 

Les citations du mois

 

"Nous aurons un ou deux matches à domicile à la prochaine Coupe du monde. Je peux vous le promettre."

Vyacheslav Fetisov dans le Toronto Sun du... 13 août 1996 ! Il n'était alors que joueur de l'équipe russe, il est aujourd'hui le dirigeant sportif le plus important de son pays, figurant dans les cercles de pouvoir les plus proches de Poutine... et la Russie jouera encore toute la coupe du monde en Amérique du nord.

"Autre entraîneur qui m'a fait marrer : Bob Millette. On le surnommait Le Marabout. Il allumait des bougies dans le vestiaire et les joueurs devaient se tenir la main. Au retour d'un match nul à Genève, au milieu de la nuit, on a dû aller dans le cercle central, se tenir la main et répéter à voix haute pendant un quart d'heure 'Calme, confiant, concentré !'."

Le joueur suisse Geoffrey Vauclair dans Top Hockey.

"La Russie est indubitablement le pays le plus talentueux sur le plan du hockey, alors que la Finlande est le plus besogneux. Je me souviens de la chute de l'URSS lorsque les grands champions russes - Larionov, Fetisov, Makarov - sont arrivés en NHL. Le hockey outre-Atlantique franchit un palier de développement et une nouvelle ère commença. Toute la ligue accéda en deux ou trois ans à un autre niveau, en absorbant le hockey russe. Mais la Russie n'a pas su passer ce cap. Elle prépare des joueurs remarquables, mais ce sont en majorité des individualistes. Pour beaucoup d'entre eux, on pourrait même dire des super-individualistes. Mais dans le hockey moderne, entre de grandes individualités et une équipe moyenne, la victoire choisit la seconde. Pour la NHL, où le hockey est avant tout business et spectacle, les Bure, Fedorov et Kovalchuk sont presque idéaux. Mais ce sont des équipes travailleuses qui sont championnes du monde. Dans ses meilleures années, la Russie, pardon, l'Union soviétique, savait subordonner les grands individualistes à une idée et en faire une équipe invincible. Aujourd'hui, tout est différent. Les joueurs sont là, mais pas encore l'équipe. Si elle se forme, personne ne pourra arrêter la Russie."

L'international finlandais Teemu Selänne, dans Veikkaajan. Illustration du propos avec deux interviews de ces individualistes parues dans le quotidien russe Sport-Express :

"Certains rêvent de la Coupe Stanley, d'autres de marquer cinquante buts en saison régulière de NHL. J'ai atteint cette marque cinq fois. Peu peuvent se vanter d'un tel résultat dans l'histoire du hockey." Pavel Bure

"Je pense que le niveau du hockey dépend directement de l'argent qu'on y met. Là où on paie un bon salaire, les meilleurs se rassemblent. S'il n'y avait pas de telles rémunérations en NHL, je ne pense pas que les grands joueurs iraient. L'aspect financier, c'est la clé dans tous les cas." Oleg Kvasha

 

 

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