Février 2006 : anecdotes

 

Le but impossible

"Est-ce qu'un but marqué contre son camp par une équipe qui a sorti son gardien pendant une pénalité différée est valable ?" C'est le genre de question-piège qu'on pose pour vérifier la lecture exhaustive du règlement. Une colle qui a été posée pendant les JO par un téléspectateur à Stéphane Barin et à laquelle le consultant d'Eurosport donne la mauvaise réponse. Le cas qu'on retrouve dans les questionnaires d'arbitrage mais qu'on ne rencontre presque jamais dans la réalité.

Presque. Car cela s'est produit en demi-finale de la Coupe d'Allemagne. Sachar Blank, le défenseur de Mannheim, a tellement raté son dégagement qu'il a envoyé le palet dans ses propres filets désertés peu avant. Un but refusé au grand dam de Benoît Laporte, l'entraîneur de Nuremberg, furieux car persuadé que le but était valable. Il faut dire qu'il y a matière à confusion puisque certaines ligues nord-américaines évoluent avec des règlements différents et accordent ce genre de but. Le cas s'est d'ailleurs produit cette saison en junior majeur au Québec. Mais heureusement, l'arbitre Harald Deubert, même s'il n'avait vu cela en mille sept cents matches et en vingt ans de carrière, avait bien potassé la règle 114c et justement invalidé le but.

Kasparaitis, un patineur artistique ?

Certes, Darius Kasparaitis a montré autre chose aux Jeux Olympiques que des mises en échec redoutables, en particulier en appuyant Malkin sur un superbe but en une-deux. Néanmoins, peu de gens auraient l'idée de comparer le rugueux défenseur à un patineur artistique. Et pourtant, il a été assailli à Turin par des demandes d'autographes car on le prenait pour le gracieux champion olympique de patinage Evgeni Plushchenko ! Ces personnes faisaient la confusion en se fiant uniquement à la ressemblance des visages sans prêter attention aux gabarits vraiment très dissemblables des deux hommes.

La fête pour tous

La cérémonie des médailles après la finale olympique montrait des Finlandais complètement abattus, et tout le pays a souffert avec le doyen Teppo Numminen, qui disputait là son dernier tournoi international, lorsqu'il était tellement submergé par l'émotion qu'il était incapable de répondre aux questions de l'interviewer de la télévision qui a heureusement fini par comprendre qu'il ferait mieux de laisser le joueur en paix. Mais quelques heures plus tard, les Finlandais avaient retrouvé le sourire pour fêter dignement leur médaille d'argent.

En fait, les finalistes des deux camps avaient tenu à rentrer au pays pour une fête qui n'était pas prévue au programme. Si cérémonie au centre de Stockholm devant cent mille personnes est rentrée dans l'histoire du pays, les pas de danse amorcés sur scène par Henrik Lundqvist étaient bien sages par rapport à ce que les Finlandais ont fait au milieu de la nuit devant une foule plus réduite. Ceux-ci sont décidément inégalables quand il s'agit de se lâcher. Ils sont arrivés à l'aéroport - où deux mille personnes les attendaient - à deux heures du matin, par une température de -15°C qui n'a pas empêché Jarkko Ruutu de se mettre torse nu. Alcoolisés comme il le fallait pour être fidèles à leur réputation, les Finlandais ont beaucoup chanté, Teemu Selänne a imité Daffy Duck, Olli Jokinen a levé son verre en l'honneur des gardiens de prison de Helsinki, pendant que Saku Koivu, guère plus sobre, essayait en vain de tenir un discours plus cohérent...

Loin de cette atmosphère festive, il y avait les rabat-joie. Certains dirigeants de NHL ont menacé les joueurs de sanctions parce qu'ils n'étaient pas rentrés directement en Amérique du nord comme prévu, et la Suède risque une sanction (et même en théorie une annulation de leur victoire) parce que les maillots que les joueurs portaient sur scène en dessous de leur médaille arboraient des logos de sponsors de la fédération, ce qui contrevient aux règles du CIO et n'a pas été apprécié par le comité olympique suédois parce que les hockeyeurs ont ainsi été fêtés à part des autres athlètes.

La fête en Suède : http://svt.se/svt/road/Classic/shared/mediacenter/index.jsp?&d=48751&a=548150

 

 

Les citations du mois

 

"Maintenant, il faut qu'il y ait un timbre à son effigie. Il le faut vraiment. Ce but entre dans l'histoire." Le capitaine suédois Mats Sundin à propos du slap de Nicklas Lidström en finale olympique, allusion évidemment au tir au but gagnant de Peter Forsberg aux JO de Lillehammer qui avait fait l'objet d'un timbre de la poste suédoise.

"On peut prendre n'importe quelle personne dans la rue avec un chronomètre dans les mains - et elle ne fera pas pire que cet entraîneur." Le capitaine russe Andreï Kovalev ne fait pas dans la dentelle envers son sélectionneur Vladimir Krikunov, dans une réaction à chaud publiée par Kommersant.

"La prochaine fois, ce n'est pas la peine d'aller en finale. Cela évitera une trop grosse déception à tout le monde." Le maire et président de la SAOS de Briançon Alain Bayrou, devant la porte des vestiaires après la finale perdue de Coupe de France.

 

 

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