Avril 2008 : anecdotes

 

Champions en parallèle

C'est un évènement unique dans le hockey international : deux frères sont devenus champions le même jour, dans deux pays différents, à seulement 235 kilomètres de distance. Pendant que Jonathan Pittis devenait champion d'Italie avec Bolzano, son frère aîné Domenico marquait le penalty décisif qui faisait des ZSC Lions les vainqueurs de la LNA suisse.

Deux jours plus tôt, les deux frères avaient tous deux renversé la série en faveur de leur club, en lui permettant de reprendre l'avantage de la glace. Domenico Pittis avait égalisé à la dernière minute contre Genève, avant - déjà - d'inscrire le tir au but gagnant pour Zurich. Pendant ce temps-là en Italie se tenait l'action décisive de la finale : une sortie hasardeuse de Groeneveld, qui s'est rattrapé de justesse pour arrêter le tour de cage de Bustreo, et sur la contre-attaque, le but crucial de Jonathan.

Les deux frères originaires de Calgary ont connu des carrières très différentes (l'un a joué en NHL, l'autre sera aux championnats du monde sous les couleurs de l'Italie qu'il a rejoint à sa sortie d'université pour bénéficier de sa double nationalité), mais elles ont connu un étonnant parallélisme, chacun dans son championnat.

Aveugler le gardien, version ultime

Le gardien canadien Martin Brodeur pensait avoir vu beaucoup de choses dans sa longue carrière, mais il a trouvé un nouveau personnage pour hanter ses nuits : Sean Avery. Joueur le plus haï de la NHL d'après les sondages effectués auprès des hockeyeurs de la ligue, le maître provocateur Avery s'est fait une réputation par des propos très douteux visant à blesser ses adversaires et faisant passer Materrazzi pour un chic type affable. Mais c'est par un moyen innovant qu'il a fait sortir Brodeur de ses gonds lors de la série de play-offs entre les New York Rangers et les New Jersey Devils. Pendant une double supériorité numérique, au lieu de simplement masquer le gardien comme il est d'usage, il lui a carrément fait face en lui mettant la crosse devant les yeux pour qu'il ne puisse rien voir. Un peu comme la "danse des canards" exécutée par Jeff Bonnard devant le gardien canadien Christian Bronsard lors de la demi-finale 2007 de Ligue Magnus, mais en plus outrancier encore, et sur une action réputée plusieurs fois.

Bien sûr, Avery a pris dans le visage le poing d'un Brodeur excédé. Bien sûr, il s'est fait des ennemis. Il a même provoqué une autre grande première puisque la NHL a changé ses règles rien que pour lui afin de faire savoir qu'un tel comportement serait dorénavant sanctionné de deux minutes pour attitude anti-sportive. Mais il a bien réussi son coup. Brodeur, qui constituait une cible de choix tant il aime à se plaindre de choses et d'autres, a vécu cette série comme un calvaire, et a refusé de serrer la main de celui qui lui a pourri la vie. Il s'est dit totalement dégoûté du hockey à cause d'Avery, qu'il a rendu responsable dans le tabloïd New York Post de sa décision de ne pas aller au championnat du monde.

 

 

Les citations du mois

 

"Je pense que Luciano [Basile] est mal placé pour parler de gros salaires... [...] Si Briançon veut remporter un titre, il faudrait peut-être envisager de penser que les joueurs ne sont pas les seuls responsables des derniers échecs..."

Milan Tekel, employé de Vert Martine comme directeur de la patinoire de Briançon n'a pas digéré la raison invoquée par son coach pour se débarrasser de lui ("trop gros salaire pour une troisième ligne") et le fait savoir dans le Dauphiné Libéré.

"Non, je vais juste rester au lit. Regardez-moi, est-ce que j'ai l'air de quelqu'un qui va soulever des poids ? Je n'ai aucun muscle !"

Ilya Bryzgalov, le gardien d'Anaheim, interrogé sur sa préparation estivale...

"Il y a deux difficultés à arbitrer les Canadiens. La première, la quantité et la qualité de leurs mises en échec. Il faut examiner très finement la situation pour savoir distinguer les charges correctes ou incorrectes. La seconde, ils adorent parler. Cela les rend amicaux, mais ils veulent dialoguer avec vous presque à chaque moment du jeu. Et il est important pour un arbitre de comprendre quand il peut soutenir la conversation et quand il ne le doit pas. De plus, ils avalent tellement les mots que l'arbitre doit avoir une excellente connaissance de l'anglais."

L'arbitre international Vyacheslav Bulanov dans Sport Express.

 

 

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