Mai 2013 : anecdotes

 

Hausse du taux d'alcoolémie pendant le championnat du monde

Les supporters d'Épinal se souviennent qu'il y a huit ans, deux Estoniens, Mikhaïl Kozlov et Maksim Ivanov, étaient passés dans la Cité des Images. Le premier avait été licencié pour ivresse publique, mais son compatriote ne lui est pas inférieur dans l'excès de boisson. Lors du récent championnat du monde de division IB à Donetsk, il a fait "honte" au hockey de son pays. La nuit avant un match crucial pour le maintien face à la Roumanie, l'entraîneur Dmitri Medvedev avait des suspicions que certains joueurs manquaient et a attendu dans le hall de l'hôtel. Il a vu quatre joueurs rentrer à trois heures du matin, dont Maksim Ivanov, ivre et avec une demoiselle locale sous le bras.

Maksim Ivanov a été suspendu jusqu'à la fin du tournoi. Il est alors resté enfermé dans sa chambre d'hôtel, se déclarant "malade". Le président de la fédération Jaan Molder, qui faisait également office de médecin de l'équipe nationale, savait très bien de quelle genre de maladie il s'agissait...

Le retour à Tallinn ressemblait un peu à celui des Finlandais en 2011, à la différence près que ce n'est pas une équipe championne qui descendait de l'avion, mais une équipe reléguée de manière lamentable (en encaissant dix buts de suite au dernier match). Anatoly Jakovlev claudiquait et s'est écroulé sur un banc de l'aéroport. Maksim Ivanov ne pouvait pas marcher tout seul pour sortir de l'avion, et son frère Sergei a dû récupérer ses bagages à sa place. Les jeunes joueurs estoniens, qui voulaient sincèrement défendre leurs couleurs nationales, se disaient dégoûtés du comportement de leurs aînés. Après avoir donné une si mauvaise image du hockey estonien, les internationaux ont subi les sanctions de la fédération : Maksim Ivanov a été banni deux ans, Sergei Ivanov, Sergei Novikov, Artjom Rumjantsev, Anatoli Jakovlev et Filipp Švarõgin ont tous été suspendus un an.

Hausse de la philatélie pendant le championnat du monde

Après la poste finlandaise avec le but de Granlund en 2011, c'est au tour de la Suisse d'avoir émis un timbre sur la prestation de son équipe nationale aux championnats du monde. Il ne s'agit pas cette fois d'un exploit individuel, mais d'une image de l'équipe rassemblée autour de son gardien. Une illustration pertinente du collectif suisse qui aura marqué ce Mondial.

Hausse de la délinquance pendant le championnat du monde

Un couple de Finlandais a été arrêté pendant le championnat du monde en essayant de voler une télévision à LED avec un écran de 40 pouces. La femme a pris l'appareil sur le présentoir et a essayé de marcher avec son mari à travers les caisses. Il s'est justifié en expliquant avoir besoin de cette télé pour regarder les championnats du monde...

Baisse du bon goût pendant le championnat du monde

On avait eu le droit aux maillots couverts de pubs, aux glaces tout aussi bariolées. On avait eu le droit aux logos cousus dans les cols des entraîneurs. Mais la télévision autrichienne a vraiment réussi le parfait mariage de l'envahissement publicitaire et du mauvais goût en affublant son expert, qui analyse le match aux tiers-temps, d'autocollants grossièrement collés sur sa veste. Du plus bel effet...

 

 

Les citations du mois

 

"Mats Zuccarello a bâti une carrière qui a été largement financée par Norsk Tipping. Sans nous, il jouerait au roller-hockey sur un parking en asphalte. Soit Zuccarello ne reviendra plus à l'équipe nationale, soit il casse son contrat avec son sponsor privé. Je n'imagine pas la fédération norvégienne revenir sur cette règle, cela saperait l'économie du sport."

Einar Busterud, le directeur de la communication de la loterie nationale norvégienne Norsk Tipping, met la pression dans Nettavisen sur Mats Zuccarello (New York Rangers) qui fait de la publicité pour un concurrent, Unibet : comme une provocation, la pub en question est pourtant passée à la télévision norvégienne pendant tous les matches de l'équipe nationale aux championnats du monde ! L'argument est que Norsk Tipping finance la construction de toutes les patinoires norvégiennes. Pour comprendre, il faut savoir que la Norvège n'a pas été obligée, comme les pays de l'Union Européenne, de libéraliser les jeux en ligne, et que l'activité des compagnies de paris étrangères y est théoriquement interdite.

"Tant que le sport norvégien est financé par les fonds des paris, je comprends que les joueurs norvégiens ne devraient pas représenter des compagnies de jeu étrangères. C'est une question de loyauté envers Norsk Tipping."

Roy Johansen, le sélectionneur de l'équipe de Norvège, prend parti du côté de sa fédération dans ce conflit plus économique que sportif.

"Premièrement, Norsk Tipping est un monopole d'État à qui l'on requiert de donner au sport une part de ses profits. Deuxièmement, je n'aurais pas été très bon si je m'étais seulement entraîné sur les 3 à 5 patinoires que compte la capitale norvégienne. C'est l'entraînement personnel et les jeux dans la cour qui ont fait de moi ce que je suis. C'était un commentaire irréfléchi. Personne ne m'a parlé ou appelé. Au lieu de ça, ils sortent cette information dans les médias, et je trouve ça lâche. Je ne sais pas s'ils ont vraiment le droit de m'exclure ainsi."

Mats Zuccarello n'en démord pas et répond à sa mise en cause, toujours dans Nettavisen.

"Le sport fait savoir très clairement qu'il soutient le modèle exclusif de Norsk Tipping. Et il ne voit pas d'un bon œil ceux qui contestent ces valeurs. Je pense que [la sanction contre Zuccarello] est une approche raisonnable."

Hadia Tajik, la ministre de la culture de la Norvège, s'exprime à son tour sur ce sujet polémique dans VG.

 

"Quand on gagne ici, il n'y a pas de meilleur endroit où jouer. Mais quand on ne joue pas bien, c'est vraiment dur. Il y a une chose qui me manque, l'anonymat. C'est impossible. Je ne vais même plus à l'épicerie. Je ne fais plus rien. Je suis comme un hobbit dans son trou."

Les déclarations de fin de saison de Carey Price, le gardien des Canadiens de Montréal, ont surpris. La pression lui pèse-t-elle trop ?

"Je ne veux pas en faire un grand plat. Il y a le contexte: Carey a parlé après l'élimination de l'équipe, quelques jours après s'être blessé, et en sachant qu'il n'avait pas joué à la hauteur de ses capacités. [...] Je suis ici pour l'aider, pour trouver des solutions. Nous ferons tout afin de l'encadrer. Je ne sais pas quels arrangements nous pouvons prendre, peut-être que je peux faire son épicerie pour lui."

Marc Bergevin, le manager des Canadiens de Montréal, tente de désamorcer le problème, avec le sourire.

 

 

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