Novembre 2013 : anecdotes

 

Pas de bras, pas de crosse

À l'âge de 42 ans, Dave Gillham a été victime d'un accident électrique au travail et a dû être amputé des deux bras au niveau de l'épaule. Après cinq ans de rééducation, durant lequel il a utilisé des patins pour retrouver son équilibre, cet ancien attaquant qui jouait avec ses collègues en corpo a fait un essai dans l'équipe canadienne des amputés, sans être pris au milieu de joueurs moins handicapés que lui. Il est donc retourné jouer chez lui à Barrie, dans l'Ontario, et a rejoué... avec ses anciens amis, dans une équipe valide. Son fils, également coéquipier, l'aide à s'habiller dans le vestiaire et sa présence l'a motivé à revenir.

Sans bras, Gillham ne peut évidemment pas tenir de crosse, petit accessoire que l'on pensait - à tort - indispensable au hockey sur glace. Il s'est donc reconverti comme défenseur et s'efforce avant tout de se placer pour gêner l'adversaire et bloquer des tirs. Il fait également des passes, en utilisant ses patins. Dans son championnat canadien, sans contacts évidemment (on voit mal comment il pourrait garder l'équilibre dans une mise en échec), il est même crédité de quelques mentions d'assistance. Il était récemment à un tournoi loisir à Füssen (Bavière) où son équipe s'est hissé jusqu'en finale, perdue contre une formation slovaque de Namestovo.

Le marketing, de la naissance...

Dachau, dans la banlieue de Munich, est mondialement connue pour avoir abrité le premier camp de concentration nazi. Cette ville de 45 000 habitants essaie cependant d'exister en dehors de ce passé, par exemple par son club omnisports (ASV Dachau) dont la section de volleyball a été multiple championne d'Allemagne. La section de hockey sur glace a beaucoup moins de visibilité, même localement, et ses dirigeants ont donc eu une idée pour le moins originale pour se faire connaître : ils offrent une réplique du maillot de l'équipe en taille bébé à chaque enfant né à la maternité locale ! C'est ce que l'on appelle l'identification précoce aux couleurs du club.

... à la mort

Les Bakersfield Condors, franchise californienne d'ECHL, sont toujours prêts à faire parler d'eux. L'an dernier, ils avaient offert un contrat à l'essai à Justin Bieber, la popstar canadienne idole des adolescente prépubères, après l'avoir vu jouer... sur une vidéo d'un entraînement promotionnel avec les Toronto Maple Leafs. Le communiqué de presse de la franchise indiquant que "selon les scouts, il possède de bonnes mains, un bon patinage et un tir du poignet dévastateur capable de battre des gardiens de calibre NHL" ne manque pas de saveur... Juste en dessous, il rappelait qui sont les Condors en des termes laudatifs, pour ceux qui auraient des doutes du caractère promotionnel de cette proposition grotesque. Bieber (qui fait 1 mètre 70, gabarit assez rare en ECHL...) n'a jamais répondu à la proposition.

La difficulté quand on opte pour le tapage médiatique pour faire parler de soi, c'est de réussir à toujours se renouveler. Bakersfield n'y arrive pas trop mal : cette saison, le club a organisé un grand tirage au sort prévu fin janvier avec comme prix... deux places de cimetière d'une valeur de 5 000 dollars. Logique, en fin de compte : rappelons que le condor est un oiseau charognard, comme le vautour.

Le premier accent

Daniel Brière marque l'histoire cette saison, sans qu'il y soit pour grand-chose : il est le premier joueur de NHL à avoir l'accent de son nom imprimé sur son maillot. L'aboutissement d'une longue querelle linguistique des Québécois ? Absolument pas. Simplement une initiative individuelle du responsable matériel Pierre Gervais, en poste à Montréal. Autrefois, les noms des joueurs figuraient sur des bandeaux étroits qui auraient obligé à placer un éventuel accent directement sur le maillot, ce qui était impossible puisqu'on le réutilisait. Aujourd'hui, l'impression d'un accent ne pose pas le moindre problème technique.

Alors, pourquoi ne pas le faire, s'est dit Gervais en substance. Il a déjà indiqué qu'il ferait de même si Joonas Nättinen était un jour rappelé de l'équipe-ferme d'AHL, et même s'il ne connaît rien aux langues d'Europe centrale, il a ajouté qu'un joueur tchèque ou slovaque n'aurait qu'à lui écrire son nom exact pour qu'il le fasse imprimer. Montréal montre ainsi un exemple d'ouverture... qu'on attend toujours de ses confrères de NHL, même en contrée anglophone (alors que d'autres sports nord-américains l'ont fait).

Conduite en état d'ébréité, mais avec casque

Le plexiglas autour de la glace de Chicago a cédé sur une mise en échec et Adam Pardy, un joueur de Winnipeg, s'est retrouvé propulsé de l'autre côté du miroir, dans les tribunes. Rien que de très banal jusque là : Pardy et plusieurs spectateurs se sont alors occupés de tenir le pan de plexiglas qu'il faudrait remettre à sa place. Mais un des spectateurs, visiblement ivre, a adopté un tout autre comportement : tout en tenant sa bière d'une main, il s'est saisi par derrière du casque du joueur avec l'autre main et l'a tranquillement posé sur sa tête. Faut-il préciser qu'il s'est fait expulser de la salle ? Pardy en était tout retourné sur nhl.com : "Je n'avais jamais vécu ça. J'ai reçu une charge à travers le plexiglas et tout d'un coup de la bière coule sur mon visage et mon maillot. Tout le banc des joueurs a senti la bière dans les dernières minutes."

 

 

Les citations du mois

 

"Nos joueurs sont mécontents des entraîneurs. Il y a une mauvaise ambiance dans le vestiaire. Nous avons besoin de l'aide extérieure d'un spécialiste."

Pierre Pagé, l'entraîneur de Munich, justifie par la défiance à son endroit le recrutement (pour une pige de dix jours) de Larry Huras comme adjoint pour rétablir la communication avec ses propres joueurs ! Il faudra pourtant qu'il poursuive le dialogue par lui-même : pour recruter définitivement Huras, viré de son poste de coach mais toujours sous contrat avec Lugano, il faudrait un accord, chèrement monnayé, du club suisse.

"Quand je rentre à la maison, je fais pareil qu'en Russie. Je conduis à la russe. Je brûle le feu rouge, je coupe la priorité. Je ne respecte pas les limites de vitesse. Cependant, j'entends immédiatement une sirène. Lorsque la police m'arrête, il me suffit de dire Hé les gars, j'étais en Russie, en réponse à la réception des amendes."

Le joueur canadien - naturalisé par le Kazakhstan - du SKA Saint-Pétersbourg, Kevin Dallman, dans Sport Express.

"Utilisez de l'engrais. Personnellement, j'utilise de la [bière] Molson Canadian."

Conseil de l'entraîneur d'Ottawa Paul MacLean pour entretenir sa moustache pendant le mois "Movember".

 

 

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