Dunkerque, le petit poucet

 

Les deux saisons dernières furent de rudes batailles pour se maintenir... en Nationale 1. Les nécessaires économies effectuées durant ces deux saisons ont permis aux dirigeants dunkerquois de voir l'avenir plus sereinement. Dès février, Jean-Pierre Thomas (président) fait donc appel à Stéphane Sabourin pour superviser l'équipe et achever de la maintenir en N1. Le pari fou lancé à l'époque par Jean-Luc Descheyer était d'assainir les finances du club tout en réussissant à évoluer au même niveau : pari réussi (d'un cheveu à chaque fois !).

Si les départs de Fred Nilly, Aurélien Smeeckaert et Bruno Tanghe ont fait couler beaucoup d'encre (et tapoter de nombreux claviers), il semble que ce choix fut celui de Stéphane Sabourin ET du staff dunkerquois. L'avenir dunkerquois de l'ancien entraîneur-joueur semble avoir été scellé depuis un moment déjà : en tout cas bien avant qu'on apprenne l'intégration des Corsaires au super16. En clair, il y avait un entraîneur de trop au HGD...

Le recrutement a donc été entièrement voulu et pensé par Stéphane Sabourin. Fort de ses expériences passées (à Viry notamment avec Peyre et Trabach), il gardait sous le bras quelques noms de jeunes joueurs susceptibles d'évoluer dans un super 16 renouvelé. Sont venus s'y ajouter les connaissances de Matthieu Bécuwe en termes de joueurs évoluant avec lui en équipe de France des moins de 20 ans (Bardet), ainsi que des joueurs repérés lors des saisons précédentes dans des équipes comme Epinal (Haapasaari et Guillemot).

Le budget du club étant toujours ce qu'il est - c'est-à-dire faible mais en amélioration - il ne pouvait être question d'engager des "stars". C'est donc une fois de plus sur sa formation interne et sur de jeunes joueurs français que les Corsaires s'appuieront pour viser l'objectif final de la saison qui est... le maintien !

Il faut rappeler à la décharge de Sabourin que tout est à reconstruire à Dunkerque. Outre le problème d'une patinoire obsolète et une capacité d'accueil du public limitée, il lui conviendra de reprendre la formation du club de A à Z, car la période des Rozenthal et consorts date un peu aujourd'hui. Faire bien avec peu demande donc des priorités. la première pour Stéphane Sabourin a été de créer une défense plus compacte, plus physique et plus solide, comme base de progrès futurs dans le championnat. Cette assise doit se matérialiser par une concurrence accrue entre les deux gardiens (Aspblad et Peyre) ainsi qu'au travers de quatre lignes défensives pleines au gabarit plus élevé que les saisons passées. Ainsi avec les venues du canadien Cooper, de Guillemot et de Germack, la défense corsaire a gagné en poids et en réactivité. Si le jeune Folcke semble être l'exception en terme de gabarit, ce dernier fait preuve d'un culot sans limites sur la glace, compensant ce qui, de prime abord, paraît être un handicap pour lui. En attaque, Sabourin a gardé sa confiance en Boschetti, Bécuwe, Péna, St-Amant, N'Guyen, Thomas et Maupoint. Afin de dynamiser tout même quelque peu ce secteur du jeu, les choix d'Haapasaari, Blanchard, Trabach et Bardet ont été effectués. Ce secteur du jeu sera certainement le plus difficile à mettre en branle lors de ce début de championnat aux allures extra-terrestres pour les corsaires : les deux premiers matchs à domicile étant contre Amiens et Rouen... Il est clair pour chacun, ici à Dunkerque, que le palier est immense entre ces équipes et les Nordistes. Mais l'objectif est de réaliser une saison à deux ou trois surprises afin de pouvoir mettre en place un véritable groupe pour les années à venir. Car assurément c'est là l'objectif du club : devenir enfin un club de renom au regard de sa formation passée (et à venir...) et de son histoire. Après tout, si Dunkerque et les sponsors y avaient cru, Dunkerque serait peut-être déjà au niveau des deux favoris du Championnat : on peut rêver des Rozenthal, Dewolf, Dubois, Mindjimba, etc en bleu et blanc !

Dunkerque est donc le petit poucet de cette poule nord. Mais comme dans le conte, Dunkerque sème ses cailloux et n'est pas résolu à se perdre dans la Forêt des déficits. Des saisons à venir se décideront les investissements fonciers et humains nécessaires au développement actif du club. Rien que la participation à ce nouveau Super 16 est déjà un beau jalon posé sur la (Re-)naissance des corsaires. Et comme pour immortaliser cette (re-)naissance, le 30 août dernier fut l'occasion de présenter le nouveau logo de l'équipe 1. Symbole, vous avez dit symbole ? Oui ! D'autant que ce logo est bien plus en phase avec l'histoire du club et surtout de la ville. Comme quoi, décidément, l'un ne va jamais sans l'autre !

Côté matchs amicaux : trois défaites et un nul. Il semble que les progrès du groupe soient réellement palpables de par le nul obtenu à Besançon et même sur le 4-0 infligé par Amiens (où les Dunkerquois se sont amélioré de tiers en tiers et ont souvent manqué de réussite en attaque). Réponse le 14 septembre.

Olivier Houzé

 

 

Départs : Nilly (entraîneur-joueur), Shchevelev (Grenoble), B. et P. Tanghe (Grenoble), Girard (Canada), Smeeckaert (retraite).

Arrivées : Sabourin (entraîneur, équipe de France féminines), Peyre (Clermont-Ferrand), Trabach (Clermont-Ferrand), Haapasaari (Epinal), Guillemot (Epinal), Blanchard (Briançon), Folcke (Français Volants juniors), Bardet (Amiens), Germack (Viry juniors), Cooper (Univ. Toronto).

Effectif

Gardiens : Andreas Aspblad (SUE), Julien Peyre.

Défenseurs : Mark Cooper (CAN), Jan Lukac (SVK), Benoît Guillemot, Alexis Thomas, Vincent Lacaes, Ghislain Folcke, Ludovic Germack.

Attaquants : Jussi Haapasaari (FIN), Mathieu Bécuwe, Daniel Saint-Amant (CAN), Sébastien Trabach, Mickaël Bardet, Maxime Boschetti, Frédéric Pena, Benjamin N'Guyen, Grégory Maupoint, Clément Thomas, Arnaud Blanchard.

Entraîneur : Stéphane Sabourin (CAN).

 

 

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