Russie 2003/04 : présentation

 

En se réduisant à seize clubs, la Superliga russe est aussi passée en double aller-retour, pour un total de soixante matches, neuf de plus que l'an passé, sans que la saison soit pour autant rallongée. Certes, cela ne choque pas forcément par rapport aux autres pays européens, mais il ne faut pas oublier dans la comparaison que les déplacements sont beaucoup plus longs et fatigants sur le grand territoire russe. On s'approche ici des pratiques nord-américaines, mais cela ne correspond pas non plus aux habitudes russes où les entraînements sont beaucoup plus importants et plus fréquents qu'en NHL.

La pré-saison non plus n'a rien à voir, car elle est traditionnellement extrêmement longue en Russie, où elle commence dès juillet avec les stages en Finlande et dure deux mois. Une réflexion s'impose, d'autant que les joueurs russes arrivent souvent en bout de course aux championnats du monde, ce qui ne risque pas de s'arranger. Si on joue plus fréquemment, c'est avant tout pour augmenter les recettes aux guichets et les revenus des clubs, mais le hockey russe ne risque-t-il pas d'en payer le prix, et de perdre sa spécificité à force de suivre la même logique de "toujours plus" qu'ailleurs ?

A contrario de cette charge supplémentaire, on peut noter la décision de fixer un maximum de vingt-huit joueurs de plus de vingt-deux ans par club, que complèteront des jeunes. Cette barre peut paraître large, mais elle ne l'est pas tant que ça pour des clubs russes aux effectifs pléthoriques. Il faut dire qu'à observer le surarmement de certains clubs, on voit bien qu'il y a des joueurs laissés en tribunes chez les "gros" qui auraient peut-être le niveau pour jouer en première ou en deuxième ligne chez les petites équipes, ce qui a sans doute motivé cette décision.

Par ailleurs, les clubs de l'élite ont tenté en catimini de changer les règles de promotion/relégation. Seul un club descendrait directement d'après ce nouveau règlement, et l'avant-dernier jouerait un barrage avec le deuxième de Vysshaya Liga, le niveau inférieur. Seul problème, cette décision était complètement unilatérale, et elle n'était évidemment pas du goût des clubs de deuxième division. Au congrès de la ligue professionnelle, la proposition a dû être soumise au vote, et les clubs de Vysshaya Liga, majoritaires, l'ont bien évidemment écartée. Le fait accompli n'était sans doute pas la meilleure méthode pour les convaincre...

Autre modification importante, les joueurs des pays de la CEI (Belarus, Kazakhstan, Ukraine, mais pas Lettonie) ne sont plus considérés comme étrangers, et pourront donc afficher leur nationalité et porter les couleurs de leur sélection sans nuire à leur emploi. Du coup, les trois quarts des étrangers recensés sont des nouveaux venus, souvent soumis à une sélection impitoyable. Le recrutement de la Superliga s'étoffe en effet d'année en année, pour en faire l'incontestable deuxième meilleur championnat du monde, après la NHL. Mais les Russes aspirent à mieux, pensant à la gloire passée.

Preuve d'un changement de mentalité, l'histoire des contrats d'assurance. Ces dernières saisons, toutes les anciennes stars de NHL de retour au pays avaient signé ce type de contrat, qui leur laissait une clause de sortie au cas où leur agent négocierait un bon contrat en NHL. C'est ce qui s'est passé cet été avec Daniil Markov, qui s'est engagé avec Togliatti mais qui a finalement obtenu une très bonne offre de Carolina. Les dirigeants du Lada ont eu beau dédramatiser la situation en rappelant que le contrat signé avec Togliatti était valable pour deux ans et que le joueur pourrait ainsi quand même arriver l'an prochain avec le lock-out de NHL, les supporters à qui l'on avait fait miroiter son arrivée ont été déçus. Les autres clubs ont été échaudés et ont dis "niet" aux contrats d'assurance (Yushkevich s'est ainsi vu opposer une fin de non-recevoir par Yaroslavl et par Omsk car il ne voulait pas s'engager fermement et renoncer à la NHL). Oleg Tverdovsky était soupçonné de vouloir tenter quelque chose de similaire, mais il a finalement signé un contrat sans clause de sortie avec Omsk. Notons que ce transfert du vainqueur la Coupe Stanley, considéré comme le gros coup de l'été, a été réalisé avec l'aide du président du conseil d'administration du club, un certain Roman Abramovich (le milliardaire russe de 37 ans qui avait fait fortune lors des privatisations sauvages et a fait la une des journaux britanniques cet été en rachetant le club de football de Chelsea).

 

 

Quand on a remporté deux titres d'affilée, l'objectif est forcément d'en remporter un troisième, non ? Hé bien non, pas au Lokomotiv Yaroslavl. Ici, on ne proclame pas sur les toits son intention d'être champion, on assure seulement que le principal objectif est de continuer le développement du club et de ses joueurs, et de se convaincre d'être les meilleurs du pays... La suite, la victoire, vient toute seule. Le départ de l'entraîneur tchèque Vladimír Vujtek et son remplacement par Vladimir Yurzinov junior ne change rien à la sérénité du club. Après tout, quoi de plus inertiel qu'une locomotive ?

Pourtant, il y aurait eu de quoi mettre à mal cette stabilité. On ne reste pas deux saisons au sommet sans attirer les convoitises. La première ligne de Kovalenko et des frères Butsaïev a été amputée puisque le cadet des frangins, Yuri, est parti au CSKA, mais vu l'identité de son remplaçant, l'international tchèque David Moravec, hyper-doué et expérimenté, il n'y a guère à s'inquiéter. L'international slovaque Lubomír Sekeráš devrait également bien remplacer Radim Tesarík rentré au pays à Zlín. Les recrues les plus attendues sont les duettistes Maksim Spiridonov et Alekseï Badyukov, des attaquants auparavant discrets qui ont percé l'an dernier à Khabarovsk (21 et 11 buts), de quoi constituer un danger offensif supplémentaire.

Le problème, c'est que, sans pouvoir rien y faire comme les autres clubs européens lorsque vient juillet, Yaroslavl a vu quatre joueurs happés par la NHL. Coup fatal ? Non. Le plus difficile à remplacer sera Aleksandr Guskov, le meilleur défenseur du club, drafté de manière attendue à vingt-six ans par Columbus. L'espoir Pavel Vorobiev est également regretté, mais les autres partants vers la NHL (Grebeshkov et Suglobov, rarement titulaires) n'avaient qu'un rôle mineur dans l'équipe même si ce sont des joueurs en devenir. Néanmoins, Yaroslavl perd un peu de cette profondeur de banc qui faisait sa force, alors que des équipes comme Kazan ou le Dynamo ont maintenant six lignes de haut niveau. C'est le seul bémol qu'on peut voir chez une équipe où le système collectif et l'organisation globale ont toujours été plus importants que la présence de superstars.

 

Avec Vladimír Vujtek, les AK Bars Kazan ont-ils récupéré l'entraîneur qui les conduira au titre ? En tout cas, ce changement derrière le banc a grandement influencé la composition de l'équipe. Avec l'éviction de Plyushchev, ce sont les vétérans qui ont gagné. Non seulement Dmitri Kvartalnov reste, mais il devient même le relais du nouvel entraîneur sur la glace et dans les vestiaires. Ce nouveau rôle lui ira-t-il comme un gant maintenant qu'il sait être en confiance, ou sèmera-t-il encore la zizanie avec le comportement égoïste que Plyushchev décriait chez lui ? Ce sera peut-être la clé de la réussite de Vujtek, qui devra composer avec quelques personnalités difficiles, comme son compatriote Radek Duda.

Sur le plan de l'effectif, en effet, Kazan s'est plus que jamais taillé pour la victoire, malgré l'agaçant départ du jeune attaquant Sergueï Zinoviev vers Boston (NHL). Kvartalnov aura sur son "cinq" l'arrière Dmitri Bykov, en provenance directe des Detroit Red Wings, et trois joueurs qui ont grandement contribué à amener Cherepovets jusqu'en finale, le défenseur Turkovsky et les attaquants Nurtdinov et Yepanchintsev. Ce dernier, qui est le joueur russe qui a marqué le plus de buts l'an dernier mais qui n'a pas été appelé dans la sélection nationale de Plyushchev, s'est dit impatient de travailler avec Vujtek, qu'il apprécie certainement plus que son prédécesseur. Quant à l'autre ligne majeure, elle est composée de cinq internationaux, la paire russe Yerofeïev-Proshkin en défense, l'Allemand Benda, le Biélorusse Tsyplakov et le Tchèque Duda.

Mais il faut aller plus en profondeur dans l'effectif pour comprendre pourquoi Kazan est blindé. La troisième ligne a été renforcée par le meilleur buteur du CSKA, Drozdetsky. La quatrième a eu droit à Vladimir Chebaturkin qui oscille depuis six saisons entre NHL et AHL. Quant aux internationaux juniors et grands espoirs Denis Denisov (Ufa, 21 ans) et Konstantin Korneïev (Krylia Sovietov, 19 ans), ils sont bons pour les cinquième et sixième paires défensives. Ne parlons pas des cages où arrive le gardien letton Peter Skudra (doublure de Cloutier à Vancouver, NHL). Notons à son sujet que, alors que les joueurs ayant leur famille en Amérique du nord sont souvent réticents à l'emmener en Russie, sa femme américaine a perçu positivement cette opportunité. Avec Tsarev et Yachanov toujours présents, Kazan a encore trois gardiens de haut niveau. Bref, sur le papier, l'effectif est monumental, et la pression de la victoire est sur Vujtek, qui a bien sûr beau jeu de prétendre que son ancien club le Lokomotiv est encore le mieux placé pour garder son titre.

 

Pour sa dernière année de contrat, Zinetulla Bilyaletdinov doit conduire le Dynamo Moscou au podium. Il a bien sûr perdu sa star offensive Andreï Razin, mais vu ses relations orageuses avec lui, il ne s'en plaindra certainement pas. Le Dynamo n'a d'ailleurs pas cherché des remplacements poste pour poste, inutile donc de se demander si Kharitonov (Omsk) saura succéder à Semak (parti à Cherepovets) ou si le défenseur slovaque Tomáš Harant (relégué d'Extraliga avec Havírov) est destiné à remplacer Soutukorva ou Lavins.

En effet, la plupart des arrivées ont toutes le même but, donner à l'équipe une dimension physique supérieure, en attaque avec Bulin (Togliatti), Chupin (Kazan) ou l'Ukrainien Shakhraïchuk (Yaroslavl), et en défense avec l'intimidant Tchèque Robert Kantor (HIFK Helsinki). Faute de pouvoir rivaliser financièrement avec les oligarques de province, les dirigeants du Dynamo ont donc décidé de créer une équipe de combattants, qui amènera l'adversaire contre les bandes et ne le lâchera pas d'une semelle pour l'empêcher de développer son jeu. Après la non-venue de Viktor Ujcik, champion tchèque avec le Slavia Prague, un temps pressenti mais oublié après une blessure, même les deux autres étrangers, le centre slovaque Miroslav Hlinka, champion du monde 2002 et spécialiste de l'infériorité numérique, et son compatriote Tomáš Harant (relégué avec Havírov) à l'arrière, correspondent à cette vocation de bâtir un bloc défensif infranchissable qui a fait impression pendant la pré-saison.

 

Adepte de l'armement à outrance, l'Avangard Omsk s'est rendu compte que cela ne l'a mené à rien (deux éliminations en demi-finale en deux ans) et est revenu à un peu plus de sagesse, suivant l'exemple du tranquille et victorieux Lokomotiv. Le nouvel entraîneur est beaucoup moins coté qu'Ivan Hlinka, il s'agit de Sergueï Gersonsky, l'entraîneur-adjoint des juniors russes champions du monde, un homme de 43 ans réputé pour son travail auprès des jeunes joueurs et qui avait conduit le Kazakhstan à la médaille d'or des Universiades de 1995. Il devra tout de même vite convaincre pour n'être pas qu'un intérimaire. Quant à l'arrivée d'Oleg Tverdovsky des New Jersey Devils, c'est l'arbre qui cache la forêt puisque le recrutement a été plutôt mesuré, selon des critères omskiens en tout cas.

L'attaque semble même affaiblie par les départs de Procházka, Kharitonov ou Perezhogin, même si les deux premiers avaient déçu. Elle sera plus que jamais dépendante du très offensif duo tchèque Vlasák-Patera, particulièrement à l'aise dans le système de Hlinka. S'il sait s'adapter à la nouvelle donne, il devrait encore être le plus redouté du championnat. Le troisième étranger sera Richard Kapuš, au profil plus complet, mais pour sa première expérience hors de Slovaquie, il devra faire la transition avec un autre niveau. Par contre, les lignes arrières impressionnantes s'annoncent déjà comme les meilleures du championnat, avec Tverdovsky comme défenseur offensif et les arrivées de l'international Oleg Orekhovsky (Dynamo) et de Vladimir Antipin (Novokuznetsk), qui compenseront largement le départ de Jirí Slegr, très longtemps blessé l'an dernier.

On aurait presque pu parler de "recrutement ciblé", mais il reste le cas du gardien Jamie Storr. Il était autrefois le grand espoir du Canada et des Los Angeles Kings, où il était depuis l'époque Gretzky, mais il n'a pas su y saisir sa chance en début d'année lorsque Potvin s'est blessé, ne justifiant pas son salaire en comparaison avec le débutant français Cristobal Huet. Il a donc été engagé par Omsk, et il faut avouer qu'on se demande ce qu'il fait là, derrière l'international russe Maksim Sokolov, l'homme qui peut disserter à l'envi de littérature russe, anglo-saxonne ou sud-américaine, et sa toujours disponible doublure ukrainienne Aleksandr Vyukhin. Il paraît réduit à un rôle de troisième gardien de luxe, surtout en tant que quatrième étranger.

 

Ce qui a fait le succès du Severstal Cherepovets et lui a permis d'atteindre la finale du championnat, c'est l'ambiance de camaraderie dans l'équipe, et l'excellente atmosphère de travail dans une ville qui vit pour le hockey mais où les dirigeants ne viennent pas mettre leur grain de sel à tout bout de champ. Mais l'aventure a peut-être pris fin pendant l'opération et la convalescence de l'entraîneur Sergueï Mikhalev, car les meilleurs joueurs sont alors partis. Sur les trois éléments de la première ligne qui avait si bien fonctionné, deux sont partis à Kazan, et le troisième, Vladimír Vujtek junior, est retourné en Finlande à Hämeenlinna, où il retrouvera un très beau lac et surtout de l'air pur, élément important pour son jeune enfant et que les villes industrielles de la province russe ne risquent pas de pouvoir lui offrir. Les défenseurs Turkovski et Yudin sont également partis, de même que Berdnikov (Omsk) et que le gardien québécois Marcel Cousineau.

Cela fait beaucoup de monde à remplacer. La grande expérience d'Aleksandr Semak (Dynamo) ou de Dmitri Gogolev, un des vétérans "victimes" de Plyushchev à Kazan, sera bien utile, de même que l'apport de trois joueurs d'Ufa, le défenseur Kukhtinov et les attaquants Gorovikov et Petrunin. Mais cela paraît insuffisant. Le salut du Severstal ne peut venir que des étrangers. Il aurait dû accueillir Brad Smyth, qui a préféré Cherepovets au two-way contract proposé par les Ottawa Senators, mais le transfert a été annulé car une vieille blessure au ménisque empêche ce joueur d'évoluer à 100% de ses possibilités. En plus du défenseur Drew Bannister et de l'ailier Jeff Toms, deux Canadiens ballottés depuis huit ans entre NHL et AHL ou IHL, la recrue de dernière minute est le défenseur tchèque Ales Piša, qui apporte sa présence physique à un secteur qui en avait justement besoin. L'équipe paraît donc bien équilibrée, même si elle est toujours inférieure aux clubs les plus puissants. À Mikhalev d'amener ce nouvel effectif à d'aussi belles surprises que l'ancien.

 

Petite révolution au Metallurg Magnitogorsk avec le retrait de Valeri Belousov, qui quitte le hockey de clubs mais deviendra l'assistant de Tikhonov en équipe nationale, et l'engagement d'un entraîneur tchèque, Marek Sikora. Celui-ci ne connaît pas encore le hockey russe sinon de réputation, mais il hérite d'une équipe très typée, à qui son prédécesseur a donné une nette vocation offensive. Suivra-t-il ses traces ou ajoutera-t-il sa touche personnelle ?

Il en a eu le loisir puisque, maintenant que les représentants de l'Ukraine et du Kazakhstan ne sont plus considérés comme étrangers, il y a des places à pourvoir. On s'attendait logiquement à des Tchèques mais Sikora a surpris en allant chercher deux joueurs en Finlande, même s'il s'agit bien d'un Tchèque, le rugueux Tomáš Chlubna (HPK Hämeenlinna), et d'un Slovaque, Lubomír Vaic (SaiPa Lappeenranta). Le troisième étranger sera le gardien canadien Norm Maracle, qui amènera de la concurrence au vieillissant Ukrainien Igor Karpenko. S'il a laissé partir le trop cher Aleksandr Selivanov, le Metallurg a su attirer Aleksei Tertyshny (Kazan), qui intéressait pourtant Vujtek, et possède encore un effectif de qualité. Marek Sikora a donc pour mission d'enrayer le lent déclin de l'ex-champion d'Europe.

 

Même s'il dispose de moyens financiers inférieurs, le Lada Togliatti est toujours considéré comme un des meilleurs clubs de Russie, faisant partie du "sept majeur". Il le doit sans doute en grande partie à son palmarès, puisqu'il a ouvert la voie en étant le premier club de province à remporter le championnat, avant de devenir champion d'Europe. Mais c'est aussi parce qu'il a su revenir au premier plan après six années de vaches maigres, jusqu'au podium de l'an dernier. L'artisan de cet exploit, l'intransigeant entraîneur Piotr Vorobiev, que rejoint son fils Ilya (Mannheim), a vu son contrat prolongé, de même que le capitaine Aleksandr Boïkov.

Bien sûr, le Lada a vu partir ses deux gardiens Maksim Mikhaïlovsky et Mike Fountain, mais leur héritier, Jean-François Labbé, champion AHL 2000 et onze matches de NHL l'an passé à Columbus, devrait se sentir à l'aise dans ce poste particulièrement valorisant vu le système défensif très protecteur. Vorobiev est plus conforté que jamais dans ses choix, et sa version glacée du catenaccio sera encore à l'ordre du jour. Aux nouveaux de s'adapter au système, par exemple à Ladislav Cierny, champion du monde 2002 avec la Slovaquie.

 

S'il y a un club qui peut se glisser parmi ces "sept grands" intouchables depuis maintenant deux saisons, cela semble devoir être le CSKA Moscou. En étant rappelé à la tête de la sélection nationale, Viktor Tikhonov a retrouvé tout son prestige, mais le club de l'armée, lui, a du chemin à parcourir avant d'être comme autrefois le meilleur club d'Europe et sans doute du monde. Il ne le redeviendra probablement jamais, mais son passé glorieux est encore attractif. Andreï Razin est la première authentique vedette du championnat à rejoindre le CSKA, le club qui le faisait rêver étant petit, plutôt que de revenir à Magnitogorsk qui lui proposait un pont d'or. Arrivent également d'autres attaquants de talent comme Sergueï Soïn (Krylia Sovietov) et Yuri Butsaïev (Yaroslavl). De plus, le jeune talent Nikolaï Zherdev (quatrième de la dernière draft NHL) et son agent ont obtenu ce qu'ils voulaient, à la fois un très bon contrat avec Columbus et l'opportunité de jouer encore cette année au CSKA.

Très nettement renforcé en attaque, le CSKA est également blindé de l'autre côté de la patinoire. Après avoir retrouvé une seconde jeunesse à Togliatti, le gardien moscovite Maksim Mikhaïlovsky revient dans la capitale. Formé au Spartak, qui vient d'être relégué, il a choisi le CSKA, club où il s'était révélé sous la férule de Tikhonov à l'époque où il était le gardien de l'équipe de Russie, il y a dix ans. L'an dernier, il était en concurrence avec le Canadien Fountain qui restait sur une très bonne saison, et avait pris sa place. C'est un challenge du même ordre qui l'attend avec le portier tchèque Dušan Salficky, pièce maîtresse de club de l'armée. Dans tous les cas, le CSKA possède peut-être le duo de gardiens le plus complémentaire du championnat. Reste donc le palier intermédiaire, la défense. Là, en attendant la détermination du troisième étranger, il n'est pas sûr que le défenseur international tchèque Jan Hejda puisse remplacer le Slovaque Martin Strbak initialement pressenti et parti en NHL, malgré l'apport de l'expérimenté Evgueni Namestnikov (Kazan). Mais ce sera à Viktor Tikhonov de réaliser l'équilibre entre les lignes qu'il prône, pour ne pas que son équipe ait de point faible.

 

Progressant continuellement d'année en année, le Salavat Yulaev Ufa tient à défendre la place en quarts de finale chèrement acquise l'an passé. Mais la concurrence est de plus en plus forte alors qu'Ufa ne semble pas avoir progressé, notamment en attaque. Les nombreux départs n'ont en effet été qu'imparfaitement compensés par les arrivées de Varitsky (Mechel), de Gorbushin (SKA), de Filatov (Spartak) et du "gros bébé" Gomolyako, le chouchou de Magnitogorsk qui a un peu perdu de sa surcharge pondérale et est revenu à un poids de forme de cent kilos, à rapporter à ses presque deux mètres. On peut aussi s'interroger sur l'impact du centre canadien Jim Montgomery, même s'il apportera de l'expérience à des lignes offensives qui reposent aussi sur de jeunes loups comme Igor Volkov.

Par contre, Ufa a concentré ses efforts pour rebâtir la défense privée de son leader Roman Kukhtinov, parti à Cherepovets. La combinaison du lancer puissant de Nikolaï Semin (CSKA), de la solidité de Leonid Kanareïkin (Spartak), de l'expérience internationale du Letton Atvars Tribuncovs et de la force du défenseur canadien Rémi Royer pourrait en faire le point fort de l'équipe, sachant que les gardiens restent inchangés avec au premier plan l'international ukrainien Konstantin Simchuk.

 

Portant le deuil de son ancien président Anatoli Smolyaninov, mort cet été dans un accident d'avion dans le Caucase, le Metallurg Novokuznetsk doit cette saison atteindre les quarts de finale manqués l'an passé. L'entraîneur Nikolaï Soloviev n'aura pas le droit à l'erreur, car les ambitions affichées sont hautes. Il dispose d'un effectif complet et équilibré, mis en condition par un programme de pré-saison très (trop ?) chargé. Les trois étrangers sont deux défenseurs tchèques venus de Finlande, Jirí Marušak (Tappara) et Angel Nikolov (JYP), ainsi que l'attaquant slovaque Jan Zlocha (Trencín).

Par ailleurs, Novokuznetsk a discuté d'un partenariat avec Nikolaï Myshagin, l'entraîneur national du Kazakhstan, nouveau promu dans l'élite mondiale. Maintenant que les joueurs originaires de cette république n'ont plus besoin de renier leur sélection nationale pour se faire une place dans le championnat russe, plusieurs joueurs de Novokuznetsk formés au Kazakhstan pourraient bientôt en revêtir le maillot. En retour, d'autres joueurs formés à l'école d'Ust-Kamenogorsk pourraient avoir pour destination privilégiée Novokuznetsk, ce qui serait idéal pour qu'ils progressent et qu'ils en fassent bénéficier le hockey du Kazakhstan (dans la mesure où les clubs de ce pays n'ont toujours pas le droit de monter en Superliga russe, admis seulement par dérogation au niveau inférieur). La clé de la possible réussite du Metallurg est d'ailleurs un joueur né et formé à Ust-Kamenogorsk, mais qui a déjà joué pour la Russie, il s'agit du gardien Vadim Tarasov.

 

Généralement habitué à jouer le maintien, le Sibir Novossibirsk se fixe maintenant un nouveau but, après avoir échappé aux quatre relégations de la saison dernière : les play-offs. La campagne de transferts a été menée en ce sens, avec un palier franchi aussi bien quantitativement que qualitativement, avec les attaquants Yakubov (Omsk), Sarmatin (Nijnekamsk) et Vinogradov (Krylia Sovietov) et le défenseur Glovatsky (Spartak). Le club sibérien a également engagé quatre étrangers qui alterneront pour les trois places disponibles. Le gardien Christian Bronsard est rejoint par un autre Québécois, le fort défenseur Éric Charron. Le défenseur tchèque venu du CSKA, Miloslav Guren, a finalement vu lui aussi débarquer un compatriote, l'attaquant Daniel Branda (Plzen), qui a passé toute sa carrière en Extraliga mais qui a été convaincu par ses vieux amis Patera et Vlasák que cela valait le coup de venir tenter sa chance en Russie.

La principale force du Sibir, c'est son ossature de joueurs expérimentés. C'est aussi bien sûr son fervent public et sa patinoire toujours comble. En revanche, il n'est pas habitué à lutter pour une place en play-offs, une tâche qui nécessite une extrême régularité tout au long de la saison, et cette inexpérience de la situation risque de lui valoir des contre-performances dans les moments importants.

 

Ce sont désormais les deux tiers de ses rencontres que le SKA Saint-Pétersbourg jouera dans sa grande salle de plus de douze mille places. Pour surfer sur la vague d'euphorie populaire du printemps dernier, le club veut offrir plus à son public que la traditionnelle lutte pour le maintien. Pour garantir du spectacle aux supporters, le club a fait revenir Aleksandr Yudin (Cherepovets), le "spécialiste" ès bagarres originaire de Saint-Pétersbourg et qui jouait déjà au SKA avant son court voyage dans les ligues nord-américaines où son "noble art" est reconnu mais où, en bon puriste, il n'appréciait pas les "goons" locaux gavés d'anti-douleur.

Mais le SKA a aussi renforcé l'équipe sur tous les fronts et possède un effectif plus dense. L'arrivée d'Aleksandr Selivanov (Magnitogorsk) devrait ainsi apporter de l'expérience à une attaque qui en a cruellement besoin. Le défenseur Torbjörn Johansson (Hanovre) poursuit la tradition des joueurs suédois à Saint-Pétersbourg, qui s'explique par les liens entre le club et l'agent Leif Nilsson. L'ailier Mike Watt (27 ans), dont les apparitions en NHL déclinaient d'année en année depuis sa saison complète avec les New York Islanders en 1999, sera le troisième étranger, le premier d'entre eux étant toujours Sergejs Naumovs. Mais le SKA pourra-t-il éternellement se reposer sur ce gardien letton de 34 ans ? Car c'est sur le plan de l'efficacité offensive que pèche grandement l'équipe de Boris Mikhaïlov.

 

Le Neftekhimik Nijnekamsk est annoncé comme un candidat au maintien, mais il a l'habitude et ne s'en fait pas pour si peu, assurant qu'il joue les play-offs et rien d'autre. Il est vrai que même en pays tatar, il a l'habitude de passer au second plan derrière la capitale régionale Kazan. Il est vrai aussi que, derrière une poignée de clubs intouchables, le championnat russe s'est nettement resserré et que tout est possible. Dans ce contexte, Nijnekamsk a procédé à un très grand brassage de sélection. En plus de cinq joueurs biélorusses (dont l'ex-Brestois Viktor Kastyuchonak), il a invité pas moins de dix étrangers (cinq Lettons, deux Finlandais, un Suédois, un Slovaque et même un Polonais, Leszek Laszkiewicz)... pour n'en retenir qu'un, Tero Lehterä, triple champion de Finlande. Mais les expérimentations ont été conclues rapidement, et l'essentiel de la pré-saison a été menée avec une composition fixe et des lignes parfaitement rôdées.

Mais le Neftekhimik ne signale aussi par des pratiques toujours douteuses. Lorsque le défenseur Aleksandr Titov a voulu partir pour le Lokomotiv Yaroslavl, Nijnekamsk a tenté de le conserver en arguant d'un contrat de deux ans paraphé par le joueur. Celui-ci a alors dû avoir recours à des experts graphologues pour prouver que sa signature avait été contrefaite et que le document était donc un faux !

 

Les matches de pré-saison ont été difficiles pour l'Amur Khabarovsk, et comme chaque année beaucoup pensent qu'il sera relégué. Les Tigres savent que leur présence en Superliga ne fait pas plaisir à tout le monde, et que de nombreux adversaires préfèreraient s'épargner le très long voyage dans l'Extrême-Orient russe, mais ils s'accrochent. Depuis qu'il avait fallu l'intervention du premier ministre d'alors Viktor Chernomyrdin pour faire plier la fédération russe et lui faire accepter le club excentré dans l'élite, celui-ci tient à faire valoir ses droits et défend inlassablement sur la glace cette place chèrement acquise.

Il dispose d'un nouvel atout, une salle de plus de sept mille places, la Platinum Arena, qui a été inaugurée par un concert de Demis Roussos (une "star internationale" comme on n'en voit pas souvent dans la région). Mais sa construction n'a pas été une partie de plaisir. L'entreprise finlandaise Skanska, celle qui construit toutes les nouvelles arenas multi-fonctions de Russie, a pris la poudre d'escampette quand on lui a présenté le cahier des charges. Ce ne sont pas les -40° C de l'hiver sibérien qui l'ont rebutée, mais les 30° et souvent plus de l'été. Hors de question de maintenir une glace dans ces conditions. À Khabarovsk, on a l'habitude, et on sait parfaitement que tous les produits importés d'occident ont une durée de vie drastiquement réduite en raison des conditions environnementales extrêmes. On s'est donc tourné vers la Corée du sud, destination de vacances favorite des (riches) habitants de la région, mais aussi pays qui maintient des patinoires par 40° et qui dispose d'une expertise technique en la matière.

Mais si le problème de la patinoire a été résolu, reste celui de l'effectif. Si Sergueï Krivokrasov est toujours le leader offensif, les départs de Spiridonov et Badyukov sont difficiles à compenser. L'arrivée de dernière minute de Vitali Yachmenev, qui avait joué sa première saison de NHL sur la ligne de Wayne Gretzky et Dmitri Khristich à Los Angeles, et qui a 487 matches et 216 points en NHL au compteur à vingt-huit ans, sera ô combien utile. Du côté des étrangers, il faudra organiser une tournante entre le défenseur canadien d'AHL Mike Martin, le défenseur suédois Osmo Soutukorva (Dynamo), le vieillissant attaquant letton Leonids Tambijevs (Nijni Novgorod) et le gardien Alex Westlund. C'est ce dernier qui aura sans doute dans sa mitaine le sort de Khabarovsk, et c'est ce qui explique l'engagement d'un nouvel entraîneur des gardiens, le champion olympique de 1972 Aleksandr Pashkov.

 

Le Khimik Voskresensk est le club d'une petite ville de la région moscovite où ont été formés un nombre impressionnant de grands champions, au nombre desquels Valeri Kamensky, Vyacheslav Kozlov, Valeri Zelepukin et bien sûr Igor Larionov. Ce n'est donc que justice qu'il retrouve sa place en Superliga. Ce n'est pas pour autant que celle-ci lui est garantie car il lui est difficile d'attirer ses poulains. Malgré toute la sympathie qu'il a gardée pour son club formateur, il n'a par exemple jamais été question pour Larionov de quitter l'Amérique du nord, où il a rempilé pour une nouvelle saison en NHL, dont il est le doyen à 43 ans. Le seul revenant, onze ans après, est German Titov, le champion du monde 1993.

En tant que nouveau venu en Superliga, Voskresensk a d'abord cherché à recruter hors des frontières russes. D'une part, des exilés, comme Andreï Potaïchuk (actuellement blessé) qui a passé six saisons en Finlande avec Ässät et Kärpät, ou comme Dmitri Shamolin, venu de Lausanne. D'autre part, les trois étrangers, des Tchèques de grande expérience, en l'occurrence Ondrej Steiner (Litvínov), Petr Tenkrat (Kärpät Oulu) et Martin Procházka, qu'Omsk ne voulait plus conserver mais qui reste un grand nom eu égard à son palmarès (champion olympique 1998 et quadruple champion du monde). Avec de tels renforts, on a vite désigné le Khimik potentielle équipe-surprise... Mais attention. 1) Les nombreux trentenaires auront du mal à tous tenir la distance dans un championnat exigeant. 2) Malgré les internationaux biélorusses Aleksandr Makritsky (Krylia Sovietov) et Sergueï Yerkovich (TPS Turku), la défense n'est pas à la hauteur de l'attaque, et c'est à elle d'être d'abord sollicitée. 3) Le calendrier très difficile au début obligera Voskresensk à mettre tout de suite les mains dans le cambouis pour le maintien.

 

Le Torpedo Nijni Novgorod a cru dissiper ses problèmes structurels durant son année de pénitence en Vysshaya Liga, et il fait désormais son retour en Superliga, se pensant fort d'un accord de partenariat entre ses trois principaux mandataires, la ville, la région et la compagnie GAZ. Mais pour l'instant, malgré leurs garanties et leurs belles paroles, les collectivités locales n'ont pas encore versé leur quote-part, comme dans un éternel recommencement. Nijni Novgorod risque encore de ne même pas avoir à sortir de l'ascenseur...

Si le Torpedo avait laissé partir son meilleur marqueur letton, Leonids Tambijevs, on pensait que c'était pour engager de bons Tchèques. On reste sur sa faim car les étrangers ne sont pas vraiment du calibre requis. Ce sont deux Tchèques, le défenseur Lukas Zib (Schwenningen) et l'attaquant Roman Cech, pilier de Zvolen qu'il avait amené à son seul titre de champion de Slovaquie, plus le gardien américain Gregg Naumenko, dont les grands-parents sont ukrainiens. On souhaite bon courage à Pavel Torgaïev (Cherepovets), propulsé leader de l'équipe mais qui ne pourra pas tout faire tout seul, et à l'entraîneur Guennadi Tsygurov, dont la science du collectif sera bien utile...

 

 

Et en Vysshaya Liga...

La deuxième division russe se jouera comme d'habitude en deux groupes géographiques (ouest et est), mais il y aura cette fois des play-offs à la place de la poule finale. Avec les quatre relégués de l'an dernier, on imagine bien qu'il y a beaucoup de candidats à la promotion.

Dans la poule ouest, on pense ainsi en premier lieu aux deux clubs de Moscou, les Krylia Sovietov et le Spartak. Mais ceux-ci n'auront pas la tâche facile. Les "ailes soviétiques", en pleine débâcle financière, ont vu partir presque tous leurs joueurs, et le Spartak n'est guère mieux loti en conservant seulement six éléments. En plus, l'international letton Rodrigo Lavins (Dynamo), initialement recruté, s'est rompu les ligaments croisés du genou en jouant au football. Le club le plus populaire de la capitale s'appuiera en revanche sur ses compatriotes Aigars Cipruss (SaiPa) et Viktors Ignatjevs, ainsi que sur le vétéran Viktor Gordyuk.

Mais la vraie menace, elle vient du Tatarstan. Cette république à majorité musulmane, qui reçoit d'importants subsides pour le développement régional, a fait du sport son porte-étendard. Après Kazan et Nijnekamsk, elle pourrait bientôt avoir un troisième représentant dans l'élite, soit le Neftyanik Leninogorsk, soit le Neftyanik Almetievsk, qui s'est renforcé de Roman Baranov et Aïrat Kadeïkin, deux attaquants champions de Russie 1998 avec Kazan. Le Vityaz Podolsk, le Kristall Elektrostal ou l'Izhstal Izhevsk devraient également se qualifier. Quant aux Krylia Sovietov, elles pourront à l'avenir suivre l'exemple de clubs en reconstruction. Par exemple, Voronezh, où le panorama n'était guère encourageant pendant longtemps, mais où les collectivités locales ont retrouvé de la volonté pour relancer le hockey. Cela a convaincu l'entraîneur Vladimir Vassiliev, qui promet de créer une équipe différente car il a l'impression que les formations russes sortent toutes du même moule. Le Kristall Saratov a lui aussi connu des difficultés financières (l'ex-international Andrei Korolev, qui refusait de jouer pour cause d'arriérés de salaire, a gagné son procès contre le club et a pu être libéré) et tentera de se relancer avec le nouvel entraîneur Vladimir Kuplinov.

Les relégués de la poule est paraissent bien mieux lotis. Le Molot-Prikamie Perm a enregistré de nombreuses recrues dont trois Tchèques et Slovaques, et le Mechel Chelyabinsk, même avec un budget réduit par trois, joue la carte de la continuité en gardant son entraîneur Sergueï Paramonov, son jeu collectif et sa vitesse. En plus, si on recense ces principaux rivaux, on tombe sur le Kazzinc-Torpedo Ust-Kamenogorsk, club du Kazakhstan qui n'a pas le droit de jouer la poule finale, l'Izhstal Izhevsk, qui est "passé à l'ouest", et l'Energiya Kemerovo (qui a pris à l'essai l'ex-Amiénois Andrei Raïsky), qui est menacé d'exclusion du championnat car il n'a pas d'équipe-réserve ! S'il règle ce problème, le dernier représentant des Kuzbass (après la relégation de Prokopievsk et le refus de monter de Mezhdurechensk pour raisons financières) devrait être dangereux, emmené par le nouvel entraîneur Sergueï Kary. Reste le Gazovik Tioumen, où l'entraîneur-joueur Nikolaï Babenko pourra plus se concentrer à sa tâche de marquer des buts, car il ne sera plus que l'adjoint de Vladimir Safonov, ex-entraîneur d'Ekaterinbourg et récemment conseiller de l'équipe nationale du Belarus.

Marc Branchu

 

 

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