ASGT : on efface - presque - tout et on recommence

 

Depuis trois ans, la rentrée sportive de l'ASGT est pratiquement une copie conforme de la saison précédente : les Diables noirs sont confrontés à un double problème. La patinoire n'est pas disponible pour leur préparation, et au niveau de l'équipe, tout est à refaire tant les changements dans l'effectif sont importants. Malgré cela, Millette, le coach tourangeau, se montre toujours optimiste et affiche ses ambitions.

Le bilan : la saison 2002-2003 laisse des regrets

La qualification pour la poule Magnus s'est jouée à un point. Millette pensait bien tenir là son objectif, lorsqu'il a pris les commandes du club il y a trois ans maintenant. Le tournant de la saison a peut-être été ces deux matches perdus contre Dijon (1-2 à chaque fois) pendant que la patinoire tourangelle faisait des siennes. Réaction d'orgueil ou pas, les Diables noirs ont ensuite remporté tous leurs matches de "National" et empoché le titre du même nom, ce qui place le club tourangeau au neuvième rang des clubs français.

La patinoire : encore un point d'interrogation

Cela fait maintenant deux ans que la patinoire de la rue de l'Elysée fonctionne par à-coups et contrarie les plans de Millette dans sa préparation d'avant-saison. Cette année, la mairie a lancé un vaste programme de réhabilitation (système de refroidissement, aménagement du toit... Commencés dès avril dernier, les travaux doivent s'achever en principe vers la fin septembre. Du coup, la préparation des Diables noirs a été adaptée : stage en Suisse, entraînements au Mans et quelques matches amicaux à l'extérieur.

Le calendrier de la saison a aussi été aménagé : Tours se déplacera pour les journées 1 et 3 et sera exempt pour la journée 2. La réception d'Angers se fera, théoriquement, sur une toute nouvelle glace. Il est bien évident que, dans l'optique d'un championnat à deux poules, cette situation est très pénalisante.

Le budget et la santé financière du club

La dernière assemblée générale a dévoilé un coin de la santé financière du club. Apparemment, elle ne semble pas trop mauvaise même si l'édifice paraît fragile. En effet, la fin de saison a été marquée par un mini-bras de fer entre la mairie et le club sur une subvention de 90000 euros "promise verbalement" et qui n'a pas été versée. Du coup, le budget prévisionnel de cette année s'établit à 671345 euros (4,4 millions de francs) et la masse salariale a été réduite à 298000 euros (1,9 million de francs). Cette "maîtrise" des dépenses a évidemment des conséquences sur le recrutement.

Les objectifs

Millette a toujours clairement annoncé qu'il souhaitait voir évoluer l'ASGT dans les plus hautes sphères du hockey national. L'objectif minimal, raté de peu la saison dernière, est une qualification pour les play-off. Avant de pouvoir jouer avec les grands d'ici deux saisons. À voir.

L'ASGT version 2003-2004

Millette a de nouveau pioché allègrement dans les effectifs étrangers, qu'ils proviennent de l'est de l'Europe ou d'Amérique du nord.

Comme presque tous les ans, on retrouve une équipe avec un visage nouveau, avec lequel il est bien difficile d'identifier une "âme tourangelle".

C'est peut être le regret majeur qui laisse perplexe chaque début de saison. Quand on connaît l'importance d'un début de saison dans un championnat à deux poules, quand on sait que la préparation et le calendrier n'est pas favorable aux Diables noirs, on se demande comment les nouveaux joueurs vont réussir à s'intégrer avec les quelques anciens pour patiner dans le même sens. Millette compte sur le mental du groupe, transcendé dans la difficulté et les affinités "régionales" de ses troupes. On jugera sur pièce.

En attendant, le public tourangeau a perdu sa figure emblématique, Paul Fayault, brouillé avec le coach en fin de saison dernière.

L'effectif sera numériquement à peu près du même ordre que celui de l'an passé. Douze départs et - pour l'instant - dix arrivées. Millette applique son système dans toute sa rigueur : il peut se séparer rapidement d'un joueur et en tester un nouveau dans la foulée.

Le début de la préparation a ainsi vu les allées et venues de Duranceau (arrivé de Courbevoie et reparti pour Dijon), Ed Bourget (américain), Jeff Gamelin (longtemps blessé la saison passée et écarté après la série de matches amicaux).

On pourra aussi regretter, parmi les joueurs de la saison dernière, les départs programmés de Peter Bohunicky (alors que le coach canadien semblait vouloir le conserver dans son effectif, faute d'une situation budgétaire clarifiée à temps, Bohunicky est parti jouer en LNB suisse), Alon Eizenman, Ilavsky, Konopka ou encore Supuka.

Les gardiens : suite au départ de Thierry Noël, Hiadlovsky est confirmé dans les buts tourangeaux. Epaulé par deux gardiens juniors formés au club, Erwan Lucas et Guillaume Papillon, le fantasque gardien slovaque n'aura sans doute pas la concurrence nécessaire pour progresser dans l'adversité. Espérons qu'il saura se tenir comme ce fut le cas sur certains matches, démontrant de réelles qualités.

Les arrières : l'entraîneur pourra de nouveau compter sur sa paire défensive n°1 Simak-Pulscak. Avec le départ de Jodoin et de Supuka notamment, il a complété son bloc défensif en faisant signer de nouveau Olivier Vandecandelaere, longtemps blessé l'an passé. Pour compenser les départs, le coach tourangeau a fait appel à un Tchèque, Radek Stepan (qui évoluait à Sainte-Hyacinthe, en ligue semi-pro canadienne) et deux jeunes Slovaques aux forts gabarits, Peter Bartek et Vladimir Sabol.

Les attaquants : Millette construit une attaque basée à la fois sur la solidité physique, la rapidité et la technique. On retrouve donc certains très bons éléments de la saison dernière, notamment Julien Desrosiers qui a terminé très fort la saison dernière, Sébastien Decaens, gros travailleur, en compagnie des deux briscards François Gleize et Norbert Périnet (mais on peut se demander quelle sera la place qui leur sera accordée ?). Exit Grossi, décevant, pour celui que l'on présentait comme la grande star 2002 du côté de la rue de l'Elysée.

Pour compenser les départs, Millete a fait (re)venir le jeune Benoît Paillet (Amiens), formé au club, et il a puisé de nouveau dans la filière de l'est en faisant signer Jaroslav Balaz (Slovaque) et Maros Bartek (le frère du défenseur Peter). Deux attaquants expérimentés selon les propos du coach. Enfin, Taras Bega (Ukrainien, international junior) et Jan Simko (Slovaque, ex-international junior, 1.82m, 90 kg) renforceront l'avant-garde tourangelle. Pour autant, le recrutement n'est pas totalement achevé. Millette semble attendre encore le renfort de deux attaquants.

La préparation

Après un stage en Suisse, l'équipe a disputé quelques matches amicaux. Le bilan, sans être excellent, n'est pas catastrophique pour autant. Deux victoires (contre Clermont 2-1, et face au club suisse de 1è ligue Martigny 6-2), une défaite (sévère) contre Anglet (6-1), des matches nuls (Chamonix, Sierre, Anglet).

Il reste maintenant aux hommes de Millette à s'accrocher dès le début, dans des conditions qui, rappelons-le, ne sont pas idéales. Premier test, et pas n'importe lequel, Amiens, pour la première journée de championnat.

E. O'Grady

 

 

Départs : Noël (Chaux-de-Fonds, SUI), Eizenman, Lévêque (arrêt), Grossi (Brest), Bohunicky (Coire, SUI), Supuka (Zvolen, SVK), Novosad (Nitra, SVK, à l'essai), Fayault (roller), Jodoin (Briançon), Konopka, Ilavsky, Gamelin.

Arrivées : Paillet (Amiens), Stepan (Sainte-Hyacinthe, LHSMQ), M. Bartek (Deurne, BEL), Balaz (Dunaferr, HON), Sabol (Presov, SVK), P. Bartek (Hradec Králové, TCH), Bega (HK Kiev, UKR).

 

Effectif :

Gardiens : Vladimir Hiadlovsky jr (SVK), Erwan Lucas, Guillaume Papillon.

Défenseurs : Marcel Simak (SVK), Frantisek Pulscak (SVK), Olivier Vandecandelaere, Radek Stepan (TCH), Peter Bartek (SVK), Vladimir Sabol (Prešov, SVK), Damien Béry.

Attaquants : Julien Desrosiers (CAN), Sébastien Decaens (CAN/FRA), Maros Bartek (SVK), Benoît Paillet, Jaroslav Balaz (SVK), Taras Bega (UKR), Jan Simko (SVK), François Gleize, Norbert Périnet.

Entraîneur : Robert Millette (CAN).

 

 

Retour à la rubrique articles