Présentation de la D1 française 2003/04

 

Le processus de reconstruction et d'assainissement du hockey français, après le Super 16, doit passer par la division 1. Non pas que les problèmes du nouveau championnat-phare soient tous terminés, mais leur résolution - et en particulier l'arrivée du seizième club tant attendu - viendra aussi d'en dessous. Or, la gestion financière des clubs n'a pas effectué les mêmes progrès qu'au niveau supérieur, et les "futurs Besançon" ont plus de chance de se rencontrer en D1 ou en D2. Si les contrôles avaient été effectués plus tôt à l'époque, le club du Doubs aurait d'ailleurs pu être arrêté à temps. La remarque est évidemment valable pour Nice, qui avait obtenu sur la glace sa montée en Super 16 mais qui était plombé par une dette trop lourde et a été renvoyé en D3.

Pour éviter les pratiques douteuses, il faut aussi s'attaquer au problème de ces étrangers rémunérés mais non déclarés et non assurés, qui jouent avec de simples visas touristiques. L'obligation désormais faite aux clubs de présenter l'agrément de la Direction Départementale du Travail pour chaque renfort étranger va en ce sens, même s'il occasionne aussi des retards en début de championnat pour l'obtention de certaines licences, un problème de lenteur administrative sur lequel il va bien falloir se pencher au niveau fédéral.

Outre les problèmes structurels, la division 1 doit aussi trouver sa voie sportivement. Cela viendra petit à petit, et force est de constater que les arrivées de joueurs internationaux comme Christian Pouget, Stéphane Barin ou Christophe Burnet lui donnent du relief. Les ambitions de montée désormais clairement affichées par Chamonix et le Mont-Blanc sont une bonne chose, d'autant que parmi les promus, certains comme Caen ou Lyon auront sûrement l'ambition de retrouver l'élite à l'avenir, même si cette saison sera d'abord celle de l'apprentissage.

 

Poule nord

Tant que la nouvelle patinoire de Strasbourg, qui devrait être achevée pour septembre 2005, ne sera pas construite, les problèmes de l'Étoile Noire resteront les mêmes. Obligés de chercher de la glace ailleurs pour se préparer, les Alsaciens sont toujours contraints d'attendre la mi-octobre pour reprendre leurs quartiers au Wacken. De plus, ils seront également privés d'Éric Medeiros, qui doit se remettre de son opération au genou, pendant ce début de championnat à l'extérieur. Mais rien de tout cela ne sera un vrai handicap, tant il est vrai que Strasbourg est sans opposition dans cette poule nord depuis la promotion d'Épinal. L'Étoile Noire a subi des modifications mais elle reste de grande valeur. L'entraîneur canadien Daniel Bourdages a d'abord reçu une liste de son ami Stéphane Sabourin, qui lui recommandait certains de ses anciens joueurs à Dunkerque. L'un d'entre eux a bien voulu venir en Alsace, il s'agit de Vincent Lacaes. Il intègre une défense très remaniée puisqu'il n'y reste qu'un joueur, Thibaut Dumuis. Les autres recrues à l'arrière sont le Slovaque Milan Dirnbach, le Québécois Alexandre Vigneault, ainsi que le revenant Xavier Rénier, laissé sans club par le sabordage de l'équipe senior de Colmar. L'équipe prend globalement un accent plus canadien puisque les contacts de Bourdages ont aussi amené le gardien Denis Larivière, qui remplace Äikää, et le centre Simon Laliberté, pour combler le vide laissé par Maxime Schuchewytsch, engagé à Mulhouse. Elle a largement de quoi jouer les trouble-fête au milieu des Hauts-Savoyards... Mais pourra-t-elle être autre chose qu'un trouble-fête tant que la nouvelle patinoire n'est pas inaugurée, dans la mesure où la montée ne semble pas à l'ordre du jour ? En attendant, Strasbourg devrait rester en marge du hockey français, comme le montre sa non-participation à la Coupe de France.

Propulsée meilleure équipe d'Ile-de-France l'an passé, Neuilly-sur-Marne a les moyens de confirmer ce rang cette année, et même d'augmenter son avance sur ses poursuivants. Malgré leurs moyens limités, et leur budget de cent mille euros pour l'équipe senior, les Nocéens ont en effet recruté sur leur point faible, le secteur défensif dans son ensemble. Dans les cages tout d'abord, où ils ont engagé un des meilleurs gardiens de D1, Roman Svaty, le Slovaque de Cergy, à qui Jérôme Pourtanel cède la place pour mieux se concentrer sur le coaching. En défense proprement dit, ensuite, où arrivent François Besseyre, ex-joueur de Clermont et Strasbourg, Rémy Enselme, un des bons jeunes de Villard-de-Lans, et le Slovaque Rostislav Kurilovsky, champion de Belgique avec Deurne, qui amènera sa présence physique. Quant à l'attaque, elle conserve toute sa force de frappe slovaque avec Kecka, Vastusko et Svitana. Même si elle perd les jeunes Anthony Beccaglia et Bertrand Danton qui retournent à Viry-Châtillon, elle enregistre aussi une arrivée de marque, celle de l'espoir Gaël Guilhem, dont le coup de patin sera d'autant plus mordant qu'il a très envie de glace après une saison un peu galère à Brest.

Derrière ces deux équipes qui semblent avoir une marge d'avance pour la qualification (même si celle de Neuilly n'est pas considérable), il y a beaucoup de prétendants pour les deux places restantes. C'est le cas d'Amnéville, qui a mis à l'essai de nombreux étrangers et aura comme toujours une fort contingent de l'est, avec notamment Jaroslav Farar d'Épinal ou Jan Timko de Vanoise. Mais la fragilité de ce club est son trop faible nombre de joueurs français en équipe senior, un nombre encore diminué par les départs de Thomas Doudet à Avignon ou de Jean-François Biernat, le fils du président, à Toulouse pour études. Il est donc intéressant que de constater que le MAHC essaiera d'intégrer six joueurs issus de l'équipe cadets à l'effectif, Cédric Collignon, Adrien Maurer, Julien Dupont, Florian Schmitt, Clément Kuznik et Fabien Ménard. Puisqu'il n'y a pas d'équipe junior, c'est le seul moyen d'intégrer de nouveaux joueurs locaux, sinon ils sont contraints à l'exil, par exemple au pôle de Rouen, d'où revient cette saison le gardien international junior Cédric Dietrich.

Caen a également l'intention de jouer la poule finale et de se frotter à des équipes du calibre de Chamonix ou Mont-Blanc. Pour Rodolphe Garnier, cette qualification constituerait la récompense de tout le travail fourni, à savoir la constitution d'un groupe pendant trois ans et les trois semaines d'entraînement intensif avant de rentrer dans le grand bain de la D1. C'est clairement un hockey défensif, basé sur la rigueur et la discipline, qu'il veut imposer. Le groupe devra conserver son état d'esprit combatif de la D2, ce qui devrait être possible puisqu'il a été conservé presque intact, à l'exception d'Edmond Chan qui a préféré privilégier ses études de kiné au hockey et est parti à Rennes. Il enregistre de plus le retour d'anciens du club comme Rodolphe Loureiro et Pierre Feutry, l'arrivée des Finlandais Heikki Saarinen (FPS Forssa) et Tuomo Määttä (qui avait joué à Caen à l'époque de l'élite), et celle du Slovaque Tomaš Kaspar (Prešov), attendu comme le principal renfort offensif.

Mais les équipes franciliennes n'ont pas l'intention de se laisser faire, et il y a fort à parier qu'elles verraient d'un mauvais śil la perspective de se retrouver à quatre en poule de maintien. À Courbevoie, en particulier, on ne veut pas revivre le scénario du départ raté de la saison passée alors que l'équipe était persuadée d'avoir sa place en poule finale. Elle a toutefois perdu son trio tchèque (Raba rentré au pays, Frank à Avignon, et Schramek finalement engagé par Dunkerque), ainsi que Laurent Bougro qui relève un nouveau défi comme entraîneur-joueur de Cherbourg, et que Ludovic Duranceau qui tente l'aventure du Super 16 à Dijon. Nicolas Drewniak fait exactement le chemin inverse, dans la mesure où le club bourguignon aux moyens limités ne peut pas lui offrir le salaire proposé par Courbevoie. Il fera partie des nouveaux atouts du COC, emmené par son entraîneur emblématique Thierry Monier qui fête ses trente ans de présence au club le jour de l'ouverture du championnat, avec Jani Kivakka (Pepo Lappeenranta, et autrefois passé par Viry en élite) et deux joueurs de Cergy, Thierry Thévenot et Sylvain Boulot.

Cergy, justement, a dû faire face à un nombre important de départs, motivés par des raisons diverses. Toujours est-il que l'expérience de la difficile ex-Nationale 1, qui avait permis aux Jokers de conserver l'an passé un avantage dans le rythme de jeu sur ses adversaires venus d'en dessous, n'est plus d'actualité. Il faudra donc compter sur d'autres qualités pour se faire une place dans les quatre meilleurs. En l'occurrence, le nouveau directeur technique canadien Sylvain Beauchesne (ancien entraîneur de l'Université de Trois-Rivières mais aussi sergent détective de la police criminelle de Québec), recommandé par Dominique Ducharme (ex-buteur de Cergy ensuite passé par Anglet), devra s'appuyer sur un bon réservoir de joueurs formés au club, qui pourront prendre plus de responsabilités. Dans les cages, la succession de Svaty reviendra ainsi à deux espoirs passés par les équipes de France de jeunes, Olivier Courally et Grégory Bercovici, ce dernier ayant joué la dernière saison comme doublure de Neckar à Dijon. Quant aux Suédois Nording et Ohlsson, ils seront remplacés par des Canadiens. Ce sont le jeune Jean-François Larivière, le défenseur offensif Mathieu Girard, et le buteur Paul Thériault, meilleur marqueur de l'université McGill de Montréal (là même où les règles du hockey sur glace ont été codifiées et où le palet a été inventé en 1877) et récompensé de nombreux prix d'excellence pour ses mérites combinés d'athlète et d'étudiant.

Même s'il y a aussi quelques départs (Delpet à Neuilly, Boucamus qui s'engage dans un nouveau challenge, la relance des Français Volants, et emmène avec lui Lecanu, alors que Veylon et Perrault arrêtent), Asnières a heureusement pu étoffer son effectif, maigrichon la saison dernière. Emmené par un nouvel entraîneur canadien, Alan Jacob, et un attaquant venu du Québec, Sylvain Bélanger, l'AHC enregistre le retour d'anciens joueurs comme Olivier Nordin, qui était parti au Vésinet dans la tourmente de l'été dernier, ou de Grégory Boissière (Courbevoie), qui avait été formé à Asnières mais qui avait quitté le club il y a sept ans pour jouer à un niveau plus élevé. Les transferts sont toujours nombreux entre les clubs du coin, et Jean-Marie Chevalier arrive du Vésinet via une année à Cergy, tandis que Jérôme Laverny débarque de Courbevoie. Mais il faut aussi recenser Christophe Gilbert, l'attaquant de Vanoise, et l'ex-Strasbourgeois Sébastien Lesur, qui devrait bien renforcer la défense. Ne serait-ce que quantitativement, le potentiel est supérieur à l'an dernier, reste à le travailler.

Si les cinq équipes précédemment citées ont un coup à jouer, Le Vésinet paraît un peu inférieur à ses concurrents, et l'éternel Éric Pinard se retrouve bien esseulé comme joueur d'expérience après le départ de Marc Beaurivage. Il obtiendra tout de même le renfort appréciable d'un autre vétéran canadien, Daniel Larin (Garges). Olivier Ducam (Cergy), qui devait initialement rejoindre Viry pour se rapprocher de sa petite amie habitant Évry, s'est finalement rétracté au gré des vents changeants de l'amour pour rejoindre les Vésigondins. Ceux-ci se sont superbement accrochés l'an passé alors que leur cote n'était guère plus haute, mais cette deuxième saison d'exil à Colombes pourrait être plus difficile encore et nécessitera une motivation intacte. L'apport de Sébastien Trabach, formé à Meudon puis joueur de Viry en élite et international junior, et dernièrement à Dunkerque en Super 16, sera à ce titre appréciable. Le principal pour les Anges est de survivre dans cette division et d'éviter la relégation en attendant de réintégrer leur nouvelle patinoire.

 

Poule sud

Un peu juste l'an passé, Chamonix est désormais paré pour la montée en Super 16. Pour l'année du centenaire du championnat de France, n'est-il pas logique que son club le plus titré (trente fois champion) en profite pour faire son retour dans l'élite ? Il dispose pour cela de deux atouts maîtres. Après sa suspension d'un an en raison d'un nouveau contrôle positif au cannabis (pour lequel il avait argué en vain d'une justification thérapeutique), Christian Pouget a en effet quitté Grenoble pour retourner à Chamonix. Outre l'ancien attaquant de l'équipe de France reconverti défenseur, les Chamois disposent d'un autre atout majeur en la personne du jeune international Christophe Burnet. Après une saison décevante à Angers, l'espoir du hockey français revient aider son club formateur lancé dans un formidable challenge. Il est malheureusement blessé pour le début de saison, mais la présence d'un gardien de la trempe de Frédéric Bochatay comme doublure devrait limiter les conséquences de cette absence. Burnet s'ajoute à la longue liste des joueurs nés au village et en portant encore les couleurs, comme les vétérans Balmat, Beaule et Charlet, tout ce beau monde étant toujours encadré par le Strasbourgeois d'origine et Haut-Savoyard d'adoption Pierre Pousse. Contrairement aux apparences, le but avoué des Chamoniards n'est pas de bâtir leurs succès sur un ou deux joueurs, mais de progresser collectivement, y compris avec les juniors du club.

L'entente Mont-Blanc n'est pas en reste et veut mener la vie dure à son voisin chamoniard dans une division 1 qui promet cette saison des derbys hauts-savoyards enflammés. Pour pallier le départ de Grégory Fougère à Dijon et soutenir la comparaison avec Burnet dans les cages, le Mont-Blanc a recruté Arnaud Goetz, qui a pu acquérir de l'expérience du Super 16 à Grenoble. Il n'est d'ailleurs pas le seul jeune joueur à venir des Brûleurs de Loups, puisque Marc Billiéras et Bastien San Giorgio l'accompagnent. Ce dernier était en contact avancé avec Dijon, mais il a préféré jouer la prudence dans sa progression. Ces trois joueurs constituent des renforts très intéressants, mais ce n'est rien à côté du gros coup annoncé fin août, le recrutement de Stéphane Barin. On n'aurait pu rêver meilleure réponse à l'arrivée de Pouget à Chamonix que l'engagement d'un champion d'Allemagne en titre. Celui-ci savait qu'il devrait chercher un nouvel employeur depuis l'arrivée de Butch Goring comme entraîneur de Krefeld, mais son rôle d'attaquant défensif et sa nationalité française ne sont pas très vendeurs. Il s'est donc résolu à rentrer en France, et faute d'avoir pu s'entendre avec Grenoble malgré deux mois de discussions, il a accepté le nouveau cap que lui offrait Mont-Blanc. Il devient en effet entraîneur-joueur tout en s'établissant au poste de défenseur, auquel il n'a pas abandonné l'idée d'être toujours utile à l'équipe de France. Outre le fait essentiel qu'il amène son envie de jeune entraîneur et sa grande expérience de joueur, il est celui dont les lignes arrières de Mont-Blanc avaient besoin après le départ de Daniel Sedlak à Anglet.

Mais la division 1 ne se résumera pas à une querelle de voisinage entre Hauts-Savoyards, car cette poule sud est très relevée. Sixième l'an passé, Limoges semble en effet parfaitement capable de faire aussi bien cette année. Certes, il a perdu la majorité de sa colonie tchèque, dont le prolifique duo Hovora-Ocelka parti en Super 16 à Angers. Quant au célèbre entraîneur Bohuslav Ebermann, ancien patineur d'exception de la Tchécoslovaquie des années soixante-dix, il a été annoncé un moment à la fois comme restant en Limousin et arrivant à Gap... pour finalement choisir de rentrer dans son pays, où une entreprise française lui offre un emploi à Prague. Les uniques joueurs étrangers restants sont donc le défenseur tchèque Josef Antos et le gardien slovaque Slavomir Sojak, mais c'est au profit d'un changement de cap vers l'ouest qui amène pas moins de quatre attaquants canadiens, Jonathan Frenette, Jean-Charles Charette, Denis Martindale et enfin Pierre-Luc Siméon, qui avait déjà joué à Limoges en juniors il y a quelques années. Il y a donc encore des atouts offensifs à disposition de l'entraîneur-joueur Miroslav Kukla, qui a emmené avec lui de Clermont-Ferrand les arrières Erik Marinov et Jérôme Repellin. La défense, également renforcée par Thomas Dumesnil (ex-Mulhouse et Besançon) semble par ailleurs un peu supérieure à celle de l'an dernier. Cela suffira-t-il pour mettre fin à une inconstance chronique, principal défaut d'une équipe capable du meilleur comme du pire ?

Observer ses voisins a certainement dû donner des ambitions à Morzine, qui contribue à placer cette division 1 poule sud sous le signe de la Haute-Savoie, malgré le retrait de sa préfecture Annecy. Disposant toujours de leur fidèle contingent de joueurs du cru encadrés par l'entraîneur-joueur Éric Lebey, les Pingouins ont recruté quatre Suédois, venant tous de clubs de bas de tableau d'Allsvenskan ou de haut de tableau de division I (respectivement les deuxième et troisième niveaux suédois) : le gardien Johan Bäckö (21 ans, Gislaved), le défenseur Andreas Alnered (24 ans, Vallentuna), et les attaquants Joakim Stenvall (27 ans, Kiruna) et Tomas Lindgren (22 ans, Vallentuna). Ces Scandinaves remplaceront sans problème les Finlandais, et Morzine a de plus ajouté deux Canadiens, Olivier Maltais (qui a été bizarrement annoncé à Gap par le site de son agent sans même que le club concerné soit au courant), qui met sa vitesse et sa puissance au service de son sens du but, et Marc-Étienne Hubert, encore en rodage. Autant dire qu'un tel recrutement a été réalisé avec la poule finale en ligne de mire.

Mais cet objectif est partagé par d'autres... en particulier Lyon, le troisième de division 2, repêché en D1 à la place d'Annecy. C'est justement à Annecy qu'est retourné Nicolas Rey-Gaurez, et l'entraîneur-joueur Roger Dubé s'est donc choisi un capitaine plus en phase avec lui, l'ailier gauche Yann Yvonnou, autre rescapé de l'époque de l'élite. Pour remplacer le gardien polonais Marek Raczka, qui n'était plus lui non plus en odeur de sainteté auprès du Franco-Canadien, les Lyonnais ont recruté Josef Janca, l'ancien portier tchèque de Courbevoie, qui était deuxième gardien l'an passé à Liptovský Mikuláš en Extraliga slovaque. Ils ont également amené deux joueurs qu'ils ont croisé en division 2, le défenseur international junior Xavier Simoni, meilleur joueur jamais formé à Toulon, et le buteur canadien de La Roche-sur-Yon, Frédéric Corbeil. Mais celui-ci a été victime d'une rupture des ligaments croisés du genou, tout comme Sébastien Berthet lors du match amical à Briançon. Ces deux joueurs devraient malheureusement être indisponibles toute la saison. Pour trouver le chemin des filets, il faudra donc plutôt compter sur Sylvain Favreau, le Canadien venu de Besançon, sur Robert Pohanka, le Slovaque venu de Limoges... et bien sûr sur Dubé lui-même.

Champion de division 2, Avignon a lui aussi pu se renforcer en conséquence, même s'il a laissé partir ses anciens étrangers. Même s'il n'avait marqué aucun but face aux Vauclusiens l'an dernier, l'attaquant slovaque Pavol Frano les a convaincus de le recruter, et il emmène avec lui son coéquipier bordelais Tony Delage. Le second étranger sera l'attaquant tchèque Lukas Frank (Courbevoie), mais la plupart des recrues sont des espoirs français, dont certains ont déjà connu le Super 16, comme les attaquants David Dauphin (Dijon) et David Pereira (Villard-de-Lans), tous deux âgés de vingt ans, mais aussi le défenseur gapençais Sébastien Amouriq et le deuxième gardien d'Anglet, Guillaume Drouot. Deux joueurs victimes des salades niçoises, Erwan Giraud et Thomas Appert, arrivent également, ainsi que le défenseur Thomas Doudet d'Amnéville. Malgré tous ces talents, Avignon se donne une saison pour assimiler le niveau de cette D1 que beaucoup découvrent. En raison de la reprise tardive de la glace, le 7 septembre, il sera en effet difficile de se mettre dans le rythme.

Battu en barrage de promotion/relégation par Caen, Valence a finalement été repêché en division 1 lorsque Vanoise a décidé de mettre un terme à une équipe de haut niveau faite de pièces rapportées pour se concentrer sur la formation de ses jeunes. Le premier objectif des Drômois sera donc de profiter de cette seconde chance pour réussir ce qu'ils avaient manqué l'an dernier, se maintenir sportivement. Ils sont renforcés pour cela d'un autre jeune gardien, Jérémy Valentin de l'équipe junior de Grenoble, et d'un joueur pris comme d'autres dans la tourmente de Nice après avoir été convaincu de quitter Villard, le défenseur Sébastien Bergès. L'effectif est stable, si ce n'est sur le volet des étrangers. Martin Kovarsky et Timur Bikaïev remplaceront Mutter et Pettersson en défense, alors que le jeune Andrei Soloviev, venu de la réserve du Dynamo Moscou, sera chargé de marquer des buts au sein d'une équipe dont le salut passe sans doute par la discipline défensive au vu des moyens disponibles.

Il y a dans cette poule sud trois équipes qui ne se sont pas qualifiées sur la glace et qui ont été repêchées, mais elles ont toutes fait en sorte de pouvoir tirer leur épingle du jeu après avoir saisi la perche tendue. Garges-lès-Gonesse est la moins bien lotie des trois, car à cause de l'imbroglio niçois et de l'appel des nouveaux dirigeants azuréens, la confirmation de son engagement en D1, indispensable dans les pourparlers avec les joueurs à garder ou à recruter, ne lui a été notifiée officiellement que dans les derniers jours de juillet. En plus, l'équipe du nord de Paris a été placée en poule sud, mais cela, elle le savait en se portant candidate, puisque c'est sur dossier qu'a dû être déterminé le remplaçant de Nice, une pratique qui ne devait plus avoir cours mais à laquelle la fédération a été forcée d'avoir recours après les multiples défections de l'intersaison, conséquence des multiples erreurs de gestion passées. Finalement, Garges a pu conserver ses trois Tchèques (Zpevak, Jaros, Sikl) ainsi que tous ses Français, hormis Patrice Boudet et Sébastien Fernandez-Curiel qui raccrochent les patins. Elle gagne un peu de profondeur d'effectif grâce à des juniors du club voisin de Deuil-la-Barre (Lainé, Ilczyszyn et Sorrès) et compte deux attaquants étrangers supplémentaires, le Canadien Jason Hinton et le Tchèque Ales Skokan, venu de Jindrichuv Hradec. C'est d'ailleurs là-bas, dans la ville où Christian Élian (Angers, Grenoble, Brest) avait effectué ses années juniors, que les Chiefs ont effectué un stage d'entraînement d'une semaine, où ils ont côtoyé Ales Kotalik, l'attaquant de Buffalo (NHL) qui avait été formé dans ce club, et Jirí Novotny, récent capitaine de l'équipe nationale junior tchèque. De quoi ne pas se faire une montagne des adversaires qui les attendent en D1.

Marc Branchu

 

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