Présentation de la D2 française 2004/05

 

Faire un découpage géographique équilibré n'est jamais facile. On le constate avec la division 2, qui est passée du découpage nord/sud à une répartition ouest/est qui limite sans doute globalement la durée des déplacements mais ne résout pas les problèmes de différence de niveau. Les favoris sont très clairement à l'est, où la qualification sera un crève-cœur. Il y a toutefois à l'ouest des équipes qui peuvent découvrir leur potentiel et prendre confiance en première phase.

Dans tous les cas, il risque d'y avoir embouteillage à l'arrivée au niveau de l'épingle de la montée en D1. Cela pose aussi le problème d'un hockey français dont le renouvellement est trop limité. Un système de montées-descentes ne fonctionne que si des équipes descendent effectivement, alors que ces dernières saisons elles ont plutôt été protégées par une structure artificiellement conservatrice. Ce n'est bon pour personne, et cela nuit à la compétitivité des championnats que de croire qu'il est possible de faire plaisir à tout le monde. La sanction sportive n'a rien de fatale, beaucoup moins en tout cas que l'asphyxie financière, et il est temps que les clubs comprennent que les risques font partie du jeu et que les championnats en sortent grandis. Ce mode "sans descente" (ou presque) est en effet un héritage d'une époque où les équipes promues remplaçaient en pratique celles qui déposaient le bilan. On connaît tout le mal qu'a causé ce type de fonctionnement.

 

 

Poule ouest

 

Après une saison de purgatoire dans une patinoire provisoire, Bordeaux retrouve avec un plaisir non dissimulé un Mériadeck rénové, et devrait du même coup refaire surface parmi les meilleures équipes de la division. La saison passée est à mettre entre parenthèses, certains joueurs faisant même leur retour dans l'équipe après une année sabbatique. Comme il y a deux ans avec Frano, les Bordelais retrouvent un attaquant slovaque, Igor Szabados, qui n'était pas le plus décevant à Épinal en Ligue Magnus. Surtout, alors qu'ils avaient dû jouer le dernier championnat avec un junior revenant de blessure qui se retrouvait propulsé titulaire au pied levé (Espiaut), ils peuvent cette fois compter sur un jeune gardien suédois, Daniel Spasic. Cela suffira-t-il à transformer une équipe qui a joué la poule de maintien ? Oui, car le fait de jouer dans des conditions de travail satisfaisantes et dans une belle enceinte a un effet non négligeable sur le moral. En plus, le partenariat avec Anglet, s'il est symptomatique d'une crise dans la ligue du sud-ouest où les deux clubs-phares ne sont même plus capables d'aligner une équipe chacun en cadets et en juniors, sera bénéfique pour les seniors qui pourront se faire prêter de jeunes Basques plein d'envie comme Thomas Decock ou Xavier Idiart.

 

Sans l'impatience du résultat comme à Reims, sans des polémiques stériles comme à Nice, c'est dans un environnement apaisé que Nantes poursuit son petit bonhomme de chemin. Le club se reconstruit sans bruit après ses déboires financiers. Les jeunes encadrés par l'entraîneur-joueur Dany Fortin progressent petit à petit. Le seul contretemps, c'est qu'Angers s'est soudain souvenu que les jeunes joueurs pouvaient être utiles pour ne pas avoir un effectif maigrelet, et que l'ASGA a ainsi rappelé Mocquard et Tijou qu'elle avait autrefois laissé partir. Mais la relève se prépare. Après la retraite de Philippe Ranger, c'est un des meilleurs gardiens de la D2, Paul Charret, qui revient de La Roche-sur-Yon.

 

Toulouse-Blagnac a eu l'opportunité de disputer des barrages de promotion l'an passé. Mais ce qui aurait dû être un aboutissement a été un flop. Le TBHC n'avait plus la même envie après avoir appris les départs de ses deux meilleurs joueurs (Mauget et Savajol à Strasbourg), et surtout de son entraîneur Franck Fazilleau, qui a choisi de se reconvertir... dans le rugby, à Castelsarrasin. Désormais, les rênes de l'équipe seront confiées à Peter Matousek. Il imposera une culture de discipline qu'il a connue en Tchécoslovaquie et qui fait défaut aux Toulousains. Car les buteurs n'ont pas été remplacés, malgré quelques adjonctions comme le retour du vétéran Dominique Blondin après une année blanche ou l'arrivée de l'attaquant orléanais Emmanuel Delpet (ex-Neuilly-sur-Marne). Il faudra donc que tous les joueurs prennent de nouvelles responsabilités.

 

Si Toulouse a perdu des joueurs, que dire alors de La Roche-sur-Yon ? Le Hogly a perdu son gardien Paul Charret, ses deux meilleurs défenseurs Martin Dubaj et Samson Samson, et ses quatre meilleurs attaquants, Cédric Gassiot, Robert Blaha, Julien Thomas et Bertrand Pousse. Même si ce dernier est toujours là, il se consacrera en effet exclusivement à sa charge d'entraîneur, qu'il assumera seul. L'équipe dont il dispose a donc été profondément remaniée. Après avoir vu leur effectif amputé de moitié, les Vendéens ont recruté du monde (Renald Fraboulet de Nantes, Mathieu Lévêque de Saint-Pierre et Miquelon, Virgile Mariette de Caen, Sébastien Fronty et le gardien Loïc Jarry de Valenciennes, Serge Toukmatchev de la réserve brestoise), mais les espoirs se reposent essentiellement sur deux hommes : Juraj Ocelka et Tomas Kaspar. Le premier n'a pas convaincu en Ligue Magnus à Angers, alors que le second a été jugé trop propice aux blessures à Caen. Ces deux Slovaques sont nettement au-dessus du lot techniquement en division 2 et devraient faire des étincelles. L'ennui, c'est qu'ils sont seuls et que La Roche penche plus que jamais vers l'attaque sans avoir de quoi assurer ses arrières.

 

Tous les clubs français des divisions nationales ont dû envoyer un dossier à la commission de contrôle de gestion cet été, et selon Luc Tardif, deux d'entre eux avaient une situation vraiment préoccupante. L'un est bien connu, Anglet, l'autre beaucoup moins, Cholet. Comment se fait-il que ce club qui s'est stabilisé en D2 après une croissance un peu précipitée ne soit pas débarrassé de son boulet financier ? Il a pourtant toutes les apparences d'une bonne santé avec sa très belle patinoire, et il se permet même quatre nouveaux renforts étrangers, le tout jeune attaquant canadien Guy Manseau, les défenseurs slovaques Zoltan Kubat (déjà passé au club en 2001/02) et Jan Marjecak (déjà vu à Nice à cette même époque), ainsi que le gardien Josef Janca, très apprécié à Lyon. Mais on a déjà vu tant de gâchis dans le hockey français... Valenciennes en est un exemple, et il y a justement trois Nordistes réunis dans l'équipe choletaise. Après Guillaume Drozdz, qu'Angers a un temps annoncé dans ses recrues cet été, voici qu'arrivent Fabien Tanguy, qui était l'entraîneur du VHHC au moment où son père et président avait dû jeter l'éponge, et Jérôme Davoine, qui n'avait pas connu cet instant fatidique, étant parti à Reims quelques jours plus tôt.

 

Le Havre est toujours étroitement imbriqué avec Rouen et n'a que quatre joueurs en propre dans l'effectif, auxquels il faut ajouter un nouvel attaquant canadien, Guy Bouchard, qui sera à vingt-huit ans le plus vieux de l'équipe. C'est pour cela que l'on salue l'arrivée d'un nouveau cadet havrais, Pierre-Jean Serville, qui est le troisième produit de la formation locale chez les ciel et marine après Cyrille Friboulet et Stéphane Laigre. Pour le reste, tout vient du CHAR, le Club de Hockey Amateur de Rouen. L'ancien directeur du hockey mineur Peter Matousek est parti à Toulouse, emmenant avec lui le jeune gardien Thomas Picavet, et c'est désormais David Lematais qui entraînera Le Havre. Les Rouennais cumuleront encore le championnat espoirs et la D2, sauf l'un d'entre eux, Geoffroy Bessard du Parc, qui avait en son temps privilégié ses études à l'intégration des entraînements du groupe pro rouennais, et qui a maintenant passé l'âge de la catégorie espoir. Il se consacre donc exclusivement au Havre où il devrait devenir l'un des leaders.

 

Cela fait des années que Meudon est un des plus grands clubs français en nombre de licenciés, et pourtant, très souvent, son nom ne dit rien à l'amateur moyen de hockey. C'est bien dommage. Le MHC, qui a toujours privilégié la formation de base et n'a jamais sacrifié à la mode du résultat à court terme qui enfièvre parfois certains clubs jusque dans les plus petites catégories, mérite une reconnaissance. Pourtant, il poussait sa modestie à l'excès en se contentant d'être un des meilleurs clubs de division 3 et en ne voulant pas tenter le diable dans un hockey français pas très stable. Malgré des réticences au sein de l'équipe, Meudon s'est décidé à franchir le pas après son titre de vice-champion de D3, où il avait seulement été battu aux tirs au but par Nice. Il était plus que temps de se jeter dans le grand bain. Il n'y a nul besoin de prendre des risques inconsidérés, les seules recrues sont des joueurs qui font leur retour dans leur club formateur, comme Yvan Martin et Kévin Nickels, qui reviennent après un an d'arrêt, Christophe Schweitzer, passé par les juniors de Viry et du Vésinet, et surtout les "inséparables" Christophe Jolly et Julien Libat, qui devraient être les nouveaux leaders, forts de leur expérience avec Le Vésinet et l'ACBB/Paray. C'est avec sa sagesse habituelle que cette équipe presque entièrement composée de joueurs formés au club, à l'exception de l'ex-Strasbourgeois Frédéric Heintz (qui à seulement vingt-sept ans sera le doyen de l'attaque !), aborde la division 2, avec comme but évident le maintien, un objectif qui est à sa portée.

 

Enfin ! Ce vocable qui pouvait s'appliquer à la montée de Meudon convient aussi comme un gant à celle des Français Volants de Paris. La problématique du club de la capitale est toutefois différente. Encore dans les nuages de la gloire passée, les dirigeants ne voulaient pas se consacrer à l'urgence présente, à savoir recréer une équipe senior, ce qui est quand même la condition sine qua non avant d'espérer qu'elle soit aussi brillante que ses devancières. Pourtant, quand le projet de constituer cette équipe a enfin pu être mené à terme, à partir d'un bon effectif junior, la promotion en division 2 a immédiatement pu être obtenue, même s'il a fallu le forfait de la réserve brestoise pour que les Volants, troisièmes de D3, soient repêchés. S'extirper de la division 3 n'est pas si simple (demandez à Rennes) mais c'est maintenant que le plus dur commence. Les différentes recrues (Bachir Aghroud de Fontenay-sous-Bois, Stéphane Rioux de Paray, Olivier Nordin d'Asnières et Lionel Barin - le frère de qui vous savez - de Neuilly-sur-Marne) ne vont pas fondamentalement changer la donne d'une formation encore un peu juste à ce niveau. Mais, maintenant que la machine est finalement lancée, il n'y a plus qu'à prendre patience. Les Volants sont de retour, même s'ils savent que, le projet Pailleron ayant débouché sur une patinoire "de quartier" destinée uniquement aux habitants du XIXe arrondissement, ils sont encore condamnés pour de longues années à jouer dans "la cave de Bercy", cette chère patinoire Sonja-Henie, qu'ils doivent de surcroît partager désormais avec des séances publiques. Et puisque le hockey sur glace à Paris est maintenant relégué au titre de curiosité exotique, excitons encore l'intérêt des curieux, avec le retour au jeu de Stéphan Clout, le gardien de la grande époque des Français Volants à la fin des années quatre-vingts. À la retraite sportive depuis huit ans, le consultant NHL de Canal +, forcément un peu désœuvré sur ce plan-là pendant le lock-out, revient à 40 ans donner un coup de pouce original au club parisien.

 

 

Poule est

 

C'est avec une équipe très peu modifiée que Viry-Châtillon entame cette nouvelle saison. Les seuls changements notables sont l'arrivée d'un espoir supplémentaire, Kévin Dugas, et le départ d'Éric Lamoureux, à qui Sébastien Roujon succède logiquement au poste d'entraîneur, et son remplacement comme joueur par Cédric Gassiot, qui aura certainement un apport plus conséquent en amenant son physique et son expérience à une équipe très rapide mais encore très tendre. Pour le reste, le véritable renfort, il vient des cadets doubles champions de France (les attaquants Clément Masson et Mathias Arnaud, les défenseurs Yvan Kerneis et Ronan William), qui jouaient déjà parallèlement en espoirs l'an dernier et qui dorénavant intègreront aussi l'équipe senior. Au vu du potentiel des jeunes Castelvirois, il ne fait guère de doutes qu'ils évolueront pour la plupart au moins au niveau de la division 1 très bientôt... Toute la question est de savoir si ce sera ou non avec le VCEH. Le meilleur "86" et le meilleur "87" ont ainsi déjà quitté le club à l'intersaison, Teddy Da Costa pour des perspectives "magnusiennes" à Gap et, plus embêtant, Quentin Pépy, joueur entièrement formé au club, à Rouen. C'est pour cela que la montée est absolument indispensable pour cette troisième saison en D2, malgré l'engorgement de la bretelle d'accès au niveau supérieur. Le doute n'est maintenant plus permis, l'équipe senior sera prioritaire sur le championnat de France espoirs, il en va du développement du club.

 

"On s'était dit rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure, mêmes pommes..." Exactement une décennie après avoir quitté Annecy, Thomas Bussat retrouve son club formateur. Fidèles à la promesse qu'ils s'étaient formulée et qu'ils se répétaient souvent, les copains de la première heure reviennent dans la préfecture haut-savoyarde où ils se sont côtoyés étant jeunes avant de partir pour le sport-études de Saint-Gervais. Avec Bussat et son expérience du plus haut niveau (à Rouen et Dijon), mais aussi avec Sylvain Giet et Vincent Léoty, le rassemblement des joueurs formés au SGA est donc enfin presque achevé, autour des cadres toujours présents que sont Baillard ou Rey-Gaurez. En plus, la liste des arrivées ne s'arrête pas là, elle se complète de deux Mégevans, Yannick Fournet (Chamonix) et Rémy Laprun (Mont-Blanc), et d'une vieille connaissance du hockey savoyard, le défenseur Rob Wilson. Enfin, Sylvain Giet a été accompagné depuis Brest par le défenseur polonais Tadeusz Pulawski, qui a à son tour amené son frère, l'international junior Kamil. C'est donc avec une équipe très sérieusement renforcée qu'Annecy se pose en concurrent le plus sérieux de Viry et en co-favori de cette division 2.

 

Nice n'arrive pas bardé des mêmes certitudes que le précédent champion de division 3 Montpellier. Le NHCA ne pourra pas surfer sur l'élan du titre car celui-ci a été suivi d'une implosion. Une partie de l'équipe s'est mutinée parce qu'elle voulait remettre en cause des pouvoirs donnés à l'entraîneur général Peter Almasy et qu'elle s'est confrontée avec les dirigeants au sujet d'une histoire de primes à la montée. Certains ont même fait circuler une pétition au sein du club pour demander le départ du président Michaël Medioni, qui a finalement écarté onze joueurs. Alors qu'il souhaitait un élan de solidarité pour relancer le hockey niçois, le nouveau club a donc été confronté d'emblée à un déchirement. Et il s'inquiète de pâtir des critiques des dissidents car, même s'ils ne sont plus dans l'équipe, la plupart d'entre eux travaillent encore sur Nice et peuvent donc encore entretenir un climat négatif. Sur le plan sportif, toutefois, le NHCA ne s'est pas laissé démonter. Bien que le projet de camp d'été pour joueurs de NHL, avec Kent Forsberg parmi les entraîneurs, n'ait pas pu aboutir, Nice a profité des contacts noués pour l'occasion en Suède en faisant venir, Patrik Åkerlund, un gardien de Västerås, pour compléter son effectif. Les autres renforts étrangers sont les anciens du club qui l'avaient quitté au moment de la rétrogradation en D3, Jozef Hopjak, Tomas Banas et Martin Dubaj. Arrivent aussi le Villardien Yves Cruz et plusieurs juniors, à savoir les frères Laplace, venus du Mont-Blanc mais formés à Deuil-la-Barre, et deux anciens membres de l'Hormadi, le défenseur basque Christophe Perez et l'attaquant Mehdi Belhassen. Ce joueur formé à Dammarie-les-Lys pourrait être la révélation de la saison, propulsé sur la première ligne aux côtés de Hopjak et de Pascal Margerit, le meilleur joueur de la saison dernière en D3 qui, lui, est resté.

 

Caramba, encore raté ! Chambéry a pris l'habitude de rater d'un cheveu la qualification en poule finale, pourtant largement à sa portée. Il serait paradoxal que les Éléphants y parviennent enfin l'année où ils ont perdu leurs trois meilleurs défenseurs, Nicolas Payen (parti à Limoges avec le buteur Pacull), Alexandre Joubert (Toulon) et surtout Stéphane Messon, le seul arrière de formation du lot, que ses coéquipiers auraient bien aimé voir continuer une saison supplémentaire. La composition de la poule peut faire peur, mais les Savoyards doivent avoir confiance en leurs capacités. Ils ont un successeur à Corbet dans les cages avec Didier Drif, qui a aussi peu joué comme doublure de Petrik à Épinal que dans l'ombre de Mindjimba à Amiens, et ils ont une nouvelle référence défensive avec Wilfried Molmy. Certes il était trop juste pour l'élite, mais il devrait avoir à cœur de s'imposer en D2, de même que les joueurs descendus du Mont-Blanc - Satonay et les frères Sarzier - qui contribuent à densifier de l'effectif, surtout là où c'est le plus nécessaire, à l'arrière.

 

C'est le dilemme des clubs au glorieux passé, le quotidien leur semble parfois morose. Reims, qui aimerait revenir au haut niveau qu'il a connu, est victime de sa propre impatience. Au lieu de porter les joueurs actuels, le poids de l'histoire semble s'abattre sur leurs épaules. La pression est très forte et rend les joueurs nerveux, alors que le potentiel est là, contrairement à l'an passé. Le gardien polonais Marek Raczka succède à Godefroy qui a raccroché, Guillaume Blanc et Stéphane Lacuisse (Brest II) sont rentrés dans leur club formateur, et en plus Mathieu Bouché revient de Dijon et du Super 16. Mais le problème est que l'équipe est tout de même inférieure techniquement à ses principales rivales, et qu'elle doit compenser par un jeu physique, dans la lignée de l'entraîneur général du club Vladimir Kovin qui était en son temps le joueur le plus rugueux du championnat soviétique. Or, la préparation a été perturbée par des problèmes de patinoire et l'équipe entame le championnat un peu à court de condition, pas une situation idéale quand tout écart par rapport à l'objectif affiché (la montée) pèse un peu plus sur le moral.

 

Le sort d'Amiens II est directement lié à celui de l'équipe une des Gothiques. Comme celle-ci a une profondeur de banc moindre, elle devrait avoir tendance à puiser plus dans sa réserve, qui ne devrait donc pas figurer comme l'an passé dans le haut du tableau, d'autant qu'elle a perdu son meilleur joueur Romain Masson, parti se goinfrer de temps de jeu à Gap en Ligue Magnus. La réserve est elle aussi impactée par les répercussions des crises que traverse le club picard, par exemple au sujet des joueurs dont les études en école de kiné interfèrent avec les entraînements du groupe pro, ce qui a eu comme effet de retrouver Fabien Leroy en division 2 - sauf qu'il a été momentanément écarté par l'entraîneur Sacha Kalisa car il a tendance à se reposer sur ses acquis au lieu de travailler. Dans un contexte plus complexe que l'an passé, Kalisa devra remettre de l'ordre dans la maison pour que les jeunes Amiénois retrouvent la discipline qui, même en D2, est nécessaire au succès. Seuls ceux qui se concentreront sur leur jeu pourront profiter de la situation actuelle qui met toutes les chances de leur côté pour qu'ils puissent se révéler au plus haut niveau.

 

Toulon se reposait essentiellement sur trois joueurs slovaques, et ils sont tous partis. Jozef Hopjak et Tomas Banas sont retournés d'où ils étaient venus, de Nice, et le gardien Mario Luterancik, si précieux pour tenir le choc en D2, est rentré chez lui. Il a fallu lui trouver un remplaçant, et il s'agira d'un compatriote, même si entre-temps Yoann Merbah est revenu pour sauver les meubles en attendant. Après avoir multiplié les essais infructueux en Ligue Magnus (Dijon, Mulhouse, Gap), Peter Stanga s'est décidé à diminuer quelque peu le niveau visé et a trouvé un poste. Mais c'est encore dans l'urgence et en dernier moment que le HCAT s'est construit une équipe compétitive, et il a encore manqué la première journée faute d'avoir assez de licences prêtes. Si l'ex-Spinalien Jozef Drzik devrait remplacer avantageusement Banas, la défense, malgré des renforts solides comme Sylvain Girard, est toujours juste quantitativement, et l'attaque n'a plus de buteur de la trempe de Hopjak. Simplement de quoi assurer le minimum syndical, c'est-à-dire le maintien.

 

L'alliance entre l'AC Boulogne-Billancourt et le HC Athis-Paray a pris fin, mais elle a finalement permis atteint son but, relancer du hockey senior à Paray-vieille-Poste, avec la création d'une équipe D3 confiée à Yves Lespérance. Dans le même temps, l'autre vétéran canadien, Stéphane Rioux, qui tenait le magasin de la patinoire d'Athis-Paray, a rejoint les Français Volants de Paris. Cependant, et malgré le départ à Meudon du duo Libat-Jolly, la séparation des deux clubs n'a pas amoindri l'effectif boulonnais. Celui-ci est paradoxalement plus fourni que l'an passé, et ce n'est pas du fait de l'arrivée du Tourangeau Thomas Lhomme (venu de La Roche-sur-Yon) ou du retour du Rouennais Olivier Raby (qui vient de passer une saison aux Français Volants et dont plus grand monde ne se souvient qu'il avait joué en élite avec les Dragons à ses débuts en senior). Ce sont essentiellement les juniors du club qui arrivent en nombre, et on comprend donc que l'expérience risque de faire défaut, malgré le retour d'Éric Lamoureux. La tâche ne sera pas non plus aisée pour Vincent Vancayseele, le gardien des espoirs de Viry-Châtillon, propulsé titulaire pour succéder à Paul Cassu. L'équipe entraînée par Grégory Bapaume s'attend à souffrir mais on peut espérer que cet effectif progressera au fil du temps.

Marc Branchu

 

Retour à la rubrique articles