Amiens, la saison du rachat

 

Petit retour en arrière : il y a un an, malgré une Coupe Magnus tout juste obtenue contre les Brûleurs de Loups de Grenoble et perçue dans la capitale picarde comme le symbole et le summum d'une politique franco-française et de la volonté d'intégrer dans l'équipe première le maximum de jeunes joueurs issus de la formation locale, les Gothiques laissaient les amateurs du hockey hexagonal plutôt perplexes... Force est de constater aujourd'hui que ces derniers avaient raison. Tout au long de la saison, le fossé entre dirigeants et supporters n'a cessé de se creuser. Et c'est la politique amiénoise dans sa globalité qui a bien failli être remise en cause après une saison pendant laquelle les hommes d'Antoine Richer n'ont été souvent que les ombres des champions de France 2004.

Car il a manqué bien des choses aux Gothiques version 2004-2005 pour pouvoir défendre comme il se doit un titre national. La faute en premier lieu à un recrutement tardif et maigrichon. Si Julian Marcos, qui a souvent navigué entre attaque et défense au gré des blessures des uns et des défaillances des autres, n'a pas eu beaucoup de difficultés pour s'intégrer dans une équipe qu'il n'avait quitté qu'un an auparavant, la tâche fut bien plus compliquée pour Timo Willman, le seul étranger de l'effectif en début de saison, et pour Guillaume Karrer. Quant au joker Michal Vrabel, il n'a pas franchement sauvé ce casting raté. Le pauvre Antoine Mindjimba, très esseulé par ses brigades défensives, a bien essayé de sauver ce qui pouvait encore l'être. Mais il a aussi montré que l'expérience acquise après plus de vingt saisons de haut niveau ne met pas à l'abri des erreurs et des jours sans. La faute ensuite à un power-play catastrophique. Pas facile de marquer des buts quand il faut une minute cinquante pour installer un jeu de puissance et quand personne n'ose prendre un lancer dans les dix secondes restantes... La faute aussi à une attaque qui a souvent cruellement manqué de réalisme et de réussite malgré les talents présents sur la glace du Coliséum. La faute enfin à des jeunes pousses qui n'ont pas toujours su relever le défi de la Ligue Magnus et qui n'ont pas confirmé les espoirs placés en eux après le titre de 2004.

Au final, les Gothiques ont dû attendre l'ultime journée de la saison régulière pour décrocher une douloureuse huitième place qualificative pour les play-offs. Une saison régulière pendant laquelle les Amiénois ne sont d'ailleurs jamais parvenus à battre l'un des quatre gros et futurs demi-finalistes du championnat, encaissant au passage un lourd 6-1 face à Mulhouse, puis un 4-1 contre Tours, les deux fois sur le glaçon amiénois.

Pourtant, tout n'était pas à jeter dans cette équipe. Les Gothiques ont aussi su montrer de belles choses cette saison. Comme lors des rencontres contre Anglet, Dijon et Angers, décisives pour l'obtention de cette fameuse et tant désirée huitième place. Comme lors de la Coupe Continentale, une nouvelle fois organisée à Amiens, pendant laquelle les champions de France n'ont jamais démérité, même si le résultat espéré - la qualification - n'était pas au bout du week-end. Ou comme lors de cet ultime baroud d'honneur, pendant cette incroyable série des quarts de finale qui a vu les Amiénois pousser contre toute attente les Dragons de Rouen jusqu'à un improbable cinquième match, après avoir notamment arraché une victoire aux tirs au but lors de la première confrontation entre les deux équipes. Et les nouveaux hommes forts du HCAS l'ont compris, ce sont sur ces bases-ci qu'il faut aujourd'hui reconstruire.

Amiens découvre les vertus de la communication !

Les supporters amiénois ont dû être bien surpris par la nouvelle politique communicationnelle amiénoise rythmée par une succession de conférences au siège et par la multiplication des communiqués sur le site web du club. Car le temps où les Gothiques tardaient pour boucler la composition de l'équipe élite et où pas la moindre information ne filtrait des étages supérieurs du Coliséum semble aujourd'hui révolu. Les premières décisions ont en effet été officialisées dès le lendemain de l'élimination des désormais ex-champions de France à Rouen, fin mars. Et celles-ci concernaient l'organigramme du club, avec en premier lieu le départ après cinq années de bons et loyaux services du président Patrick Letellier, désormais trop pris par ses occupations professionnelles pour pouvoir se consacrer efficacement à la gestion d'un club comme le HCAS. Il est maintenant remplacé par Christophe Laboureau, déjà dirigeant des Gothiques, pharmacien de son état, originaire d'Amiens mais installé dans le... Morbihan ! Ce dernier a de suite fixé des objectifs élevés à l'ensemble des équipes amiénoises. L'équipe première se doit donc de terminer au moins sur le podium (voire plus), pour effacer la déroute sportive de la dernière saison, et réaliser un gros parcours en Coupe de France. Pour les catégories mineures, la situation est encore plus claire puisque M. Laboureau veut des titres ! Pour le reste, le nouveau patron amiénois souhaite s'inscrire dans la droite ligne du travail déjà effectué par Patrick Letellier, notamment en ce qui concerne le remboursement des dettes de 1999 (difficile de faire autrement par les temps qui courent de toute façon). Un travail auquel il a dû vite s'atteler avec l'arrivée sur son bureau d'une amende pour dépassement de la masse salariale la saison passée. Christophe Laboureau a aussi pour volonté de rendre au Coliséum l'ambiance mythique d'antan en multipliant les rencontres avec les supporters. Une tâche là aussi délicate quand on sait que seuls six courageux se sont présentés à la première réunion, les autres étant certainement refroidis par les prix toujours aussi élevés des abonnements.

Le second bouleversement au cœur de l'appareil amiénois concerne Antoine Richer. L'ancien capitaine de l'équipe de France, pourtant élu meilleur coach du dernier Super 16, a été pris en grippe par une grande partie du public amiénois tout au long de la saison. Et c'est donc avec soulagement que certains ont appris son départ du banc amiénois pour devenir manager général, un poste inédit dans l'univers du hockey picard.

Et il a bien sûr fallu lui trouver un remplacent. Plusieurs noms ont circulé dans les travées du Coliséum, à commencer par celui de l'ancien sélectionneur national Heikki Leime. Mais finalement, c'est sans réelle surprise que la nomination de Denis Pérez au poste d'entraîneur fut annoncée un soir d'avril, juste après un match amical France-Norvège. Le néo-retraité, qui a déjà pu se faire les dents notamment avec les juniors élite amiénois, va donc connaître à 41 ans sa première expérience derrière un banc senior. Pérez ne devrait cependant pas chambouler la politique sportive mise en place par Antoine Richer ces six dernières années. Dès sa prise de fonction, il a en effet annoncé qu'il serait fidèle aux valeurs qui l'avaient incité à signer à Amiens à l'aube de la saison 2001-2002. L'effectif sera donc toujours composé dans une large majorité de nationaux, et deux places par match, une en défense et une en attaque, seront réservées à de jeunes joueurs.

Une défense renouvelée

Premier chantier pour la nouvelle direction sportive bicéphale des Gothiques : reconstruire une défense. Car cinq arrières ont quitté, de gré ou de force, l'effectif picard pendant l'intersaison. Premier départ connu, celui de Denis Pérez bien sûr qui, vous l'aurez compris, stoppe sa carrière de joueur pour endosser les habits d'entraîneur.

Quelques jours après l'élimination des Gothiques contre Rouen, Pépé était imité par Timo Willman qui choisissait lui aussi de mettre un terme à sa carrière pour rentrer en Finlande et retrouver ainsi sa famille, même si son ancien club du FPS Forssa lui faisait les yeux doux pour que le puissant défenseur rechausse les patins une saison de plus. Un départ qui brisa le cœur des habitués du Coliséum, car si Timo avait connu quelques difficultés en début de saison, le temps pour lui de s'adapter à la Ligue Magnus et à son arbitrage, il était ensuite parvenu à se faire aimer du public qui en avait fait son chouchou. Il faut dire que sa son énorme envie sur la glace, qui tranchait particulièrement avec les impressions que laissaient certains autres, et son apport offensif, grâce notamment à un slap d'une puissance impressionnante, avaient fait oublier ses trop nombreuses pénalités (137 minutes au total). Bref, le bonhomme restera un long moment dans les mémoires amiénoises.

Il est en revanche bien plus probable que plus personne ne se souvienne déjà de Michal Vrabel, à tel point que son départ était tellement évident qu'il n'a jamais été clairement confirmé. Arrivé en plein automne de Coventry, où on lui a préféré le NHLer Wade Belak, Vrabel était soi-disant surnommé outre-Manche "The rocket". Malheureusement pour la santé sportive des Gothiques, il n'est jamais parvenu à justifier son surnom, à tel point qu'Antoine Richer l'a finalement retiré de son alignement en fin de saison, préférant donner sa chance à quelques juniors largement plus efficaces. Il faut dire que l'international slovaque de roller-hockey semblait bien ennuyé sur le glaçon amiénois.

Guillaume Karrer a quant à lui attendu plus longtemps avant d'être certain de quitter les bords de Somme. Il faut dire qu'au moment de constituer son équipe, Denis Pérez n'avait pas abandonné l'idée de donner une seconde chance au défenseur parisien. Une seconde chance puisque le jeune international n'a jamais vraiment convaincu tout au long de la saison. Très inconstant, il a souvent alterné le meilleur comme le pire en présentant un jeu souvent hésitant, loin du niveau attendu au moment de son arrivée en Picardie. Finalement, ce sont ses prétentions salariales qui ont définitivement convaincu le staff amiénois d'aller voir ailleurs.

Les deux derniers départs en défense concernent de jeunes espoirs. Benjamin Dieude-Fauvel s'est d'abord engagé avec Mulhouse avant de rejoindre finalement Chamonix suite aux déboires financiers des Scorpions. Un an après le départ de Kevin Hecquefeuille pour Grenoble, c'est là un autre grand espoir qu'Amiens a laissé filer, sans pouvoir y faire grand-chose d'ailleurs. Enfin, David Hennebert a choisi quant à lui d'évoluer la saison prochaine avec les Rapaces de Gap. Après une belle saison 2003-2004, pendant laquelle il avait gagné une place de titulaire et un temps de jeu appréciable, il a surtout depuis fréquenté les glaces de la division 2, où il fut particulièrement efficace, après que des conflits internes au vestiaire entre jeunes et moins jeunes avaient nui à son rendement sur la glace.

Finalement, au moment de débuter son recrutement, Denis Pérez ne pouvait plus compter que sur un seul et unique défenseur titulaire de l'an passé, puisque Vincent Bachet était quoi qu'il arrive encore sous contrat pour une saison avec les Gothiques. Une bonne nouvelle pour le club picard, tant Bachet fut souvent impeccable quand ses copains de la défense prenaient l'eau face aux attaques adverses. Toujours constant dans ses performances, capable d'apporter un réel plus offensif à son équipe et prenant peu de pénalités (20 minutes de prison en 31 rencontres), l'international a une nouvelle fois démontré qu'il était bien l'un des meilleurs défenseurs de la Ligue.

Coté arrivées, le premier joueur à s'être engagé avec Amiens est Sébastien Dermigny. Ce défenseur de 24 ans s'est progressivement fait oublier du public français, après deux belles premières saisons en senior à Rouen et Viry, puisqu'il a passé les quatre dernières saisons en Suisse - dont il possède le passeport via sa mère - en goûtant peu à la LNA (14 matches avec Lugano et Lausanne), et en passant surtout son temps en LNB. À Amiens, on attend de lui qu'il démontre qu'il est effectivement doté d'une bonne vision du jeu et du gros slap, comme sa réputation le laisse entendre. Il aura aussi pour mission d'apporter un plus physique à la défense picarde avec son mètre quatre-vingt-six et ses quatre-vingts kilos.

Deuxième recrue défensive, Frantisek Pulscak est, à 33 ans, un habitué du hockey français après quatre saisons passées à Tours dont trois au plus haut niveau. Et il est de loin l'un des joueurs que les supporters des Diables Noirs regretteront le plus. Connu pour ses qualités de passeur (le bonhomme a quand même claqué 53 assistances en 77 matchs de Super 16 et de Ligue Magnus), le staff amiénois l'a aussi choisi pour la qualité de ses relances et pour son sens des responsabilités. Et surtout, fort de cinq saisons en Extraliga slovaque (même s'il n'y a plus mis les patins depuis 1999) et de douze ans de hockey de haut niveau, il aura un rôle moteur à jouer auprès des juniors qui viendront régulièrement renforcer la défense.

Pulscak sera accompagné à l'arrière d'un autre slovaque avec Peter Janik, attendu comme l'une des attractions défensives de la prochaine Ligue Magnus. Car le monsieur a de sacrées références. Il vient en effet de passer les trois dernières saisons au Dukla Trencin, en Extraliga, où il a conservé une place de titulaire en deuxième ligne malgré le retour des expatriés de NHL, lock-out oblige. Amiens sera sa deuxième expérience hors de la Slovaquie, puisque Peter a aussi disputé trois saisons de l'autre coté des Alpes, en Série A, au HC Alleghe. Quant à son intégration, un problème récurrent pour les joueurs étrangers d'Amiens ces dernières saisons, elle ne devrait pas poser problème. La présence dans l'effectif de deux autres Slovaques (Pulscak et Pazak) lui permettra de ne pas se sentir aussi seul que l'ont été Hämäläinen, Willman et Vrabel ces deux dernières années.

Entre le recrutement de ces deux étrangers, Denis Pérez et Antoine Richer ont eu le temps de finaliser le recrutement d'un dernier défenseur avec l'arrivée du Briançonnais Nicolas Pousset, finalement libéré par le club alpin malgré un contrat encore valable pour la prochaine saison. Souvent considéré comme trop rugueux, et loin du portrait classique du défenseur amiénois naturellement porté vers l'attaque, l'international français a été recruté pour apporter du poids devant la cage picarde. S'il est vrai qu'il reste sur deux saisons mitigées avec Rouen et Briançon, il faut espérer que les retrouvailles avec plusieurs de ses anciens coéquipiers de la grande époque rémoise (Mortas, Bachet, Zwikel, Sadoun) lui permettront de retrouver le niveau qui avait fait de lui l'une des valeurs sûres du championnat.

Pour compléter ce secteur défensif, Denis Pérez a prévu de piocher au moins un arrière par match chez les jeunes pousses amiénoises, en espoir élite ou en division 2. Mathieu Jestin devrait en être, à condition qu'il soit bien toujours amiénois à la reprise, tout comme Thomas Roussel, déjà aperçu à dix reprises lors de la dernière Ligue Magnus. D'autres pourraient aussi goûter au haut niveau au fil de la saison au gré des performances de chacun.

Au final, la cage des Gothiques devrait être plus difficile d'accès cette saison, à condition que l'effectif soit assez épargné par les blessures. D'ailleurs, puisque il est maintenant question du but amiénois, celui-ci sera toujours gardé l'an prochain par l'inusable Antoine Mindjimba. À trente-sept ans, et après bien des hésitations, Mindji va entamer sa douzième et dernière saison avec le maillot amiénois. Après une année parfois difficile, où sa responsabilité a pu être engagée plus souvent que par le passé, le numéro 31 se lance ici un dernier défi avec une motivation de junior. Le staff amiénois a donc un an devant lui pour préparer sa succession. En fait, il était prévu d'engager dès cette saison, un jeune gardien talentueux à qui l'on aurait confié cette année le poste de doublure, mais avec un temps de glace intéressant, pour en faire ensuite un titulaire à part entière en 2006. Un projet finalement avorté, faute d'être parvenu à dénicher le candidat idéal pour une telle tâche. Du coup, le poste de back-up reste la propriété pour la troisième saison de suite de Jérôme Plumejeau. Mais ce dernier a-t-il réellement un avenir dans la cité de Jules Verne ?

Amiens tient son buteur

Si la défense a connu bien des changements pendant la trêve, le staff amiénois a plutôt parié sur une certaine continuité en attaque, l'effectif n'enregistrant dans ce secteur que deux départs. Le premier joueur à quitter la Picardie fut Richard Aimonetto, non conservé par Denis Pérez. Le bilan final du Haut-Savoyard en deux saisons sur Amiens restera mitigé et gâché par de vilaines blessures, notamment en début de saison dernière contre Milan en Coupe Continentale, alors qu'il effectuait un gros début de championnat. Sa volonté sur la glace n'a finalement pas convaincu le staff gothique de le conserver une année de plus, poussant l'attaquant international vers Chamonix, son club d'origine.

Après cinq saisons avec Amiens, dont trois en tant que capitaine, Luc Chauvel a lui aussi plié bagages pour retrouver son club formateur et sa région d'origine à Caen. Comme pour le cas Aimonetto, la grosse volonté du Bas-Normand sur la glace n'aura pas suffi à rattraper des performances loin du niveau attendu et espéré, ce qu'il a lui-même reconnu sur le site des Gothiques : "Je n'ai pas fait une bonne première saison avec Amiens ni une bonne dernière, celle en date. Là est mon regret : ne pas avoir pu m'éclater cette saison."

En revanche, Denis Pérez pourra cette saison toujours s'appuyer sur l'autre frère Chauvel, Brice, encore sous contrat pour un an avec Amiens. Et s'il veut voir son aventure avec les Gothiques se prolonger au-delà de cette dernière année de contrat, l'ailier formé à Caen devra retrouver le niveau qui avait fait de lui un titulaire en équipe de France. Car Brice Chauvel sort d'une saison catastrophique, enchaînant blessures et contre-performances, à tel point que le vainqueur du trophée Jean-Pierre Graff récompensant le meilleur espoir du championnat en 2000 est devenu peu à peu la risée du Coliséum. Il a souvent semblé complètement perdu et découragé sur la glace picarde, ne comptabilisant finalement que onze petits points, dont trois buts.

Second attaquant toujours sous contrat, le centre Laurent Gras, qui a fini la dernière saison en fanfare. Même s'il a éprouvé quelques difficultés en début de saison dernière pour retrouver le rythme, l'international a ensuite montré qu'il était toujours un joueur indispensable en attaque et que l'on pouvait compter sur lui. Ce jeune papa voit cependant sa préparation estivale actuellement retardée par une opération du ménisque.

Dans l'esprit de Denis Pérez, conserver le duo Zwikel-Rozenthal était son premier objectif de jeune coach. Même s'ils étaient très convoités, les deux internationaux seront toujours Gothiques à la rentrée et resteront les hommes de base du système offensif amiénois.

Anthony Mortas, irréprochable la saison passée, sera lui aussi toujours de l'aventure puisqu'il a paraphé au printemps le dernier contrat de sa carrière, un contrat portant sur les deux prochaines saisons. L'ancien international devrait ensuite se consacrer définitivement à une nouvelle carrière dans l'immobilier.

Le staff amiénois n'a pas eu beaucoup de mal non plus pour convaincre Julian Marcos de rester en Picardie. Denis Pérez souhaite même faire de ce Picard d'origine un cadre de son équipe. Il faut dire que Julian est un des rares Amiénois, pour ne pas dire le seul, à pouvoir passer sans problème de l'attaque à la défense.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le duo Pérez-Richer, pour son premier recrutement en commun, n'y est pas allé de main morte. Ils voulaient un buteur, ils l'ont trouvé avec Miroslav Pazak. L'ancien Dijonnais, plus de 120 points sur les trois dernières saisons, a enfin cédé aux avances amiénoises après déjà deux tentatives infructueuses au terme des deux Super 16. Il est maintenant très attendu par les supporters picards qui réclamaient un tel recrutement depuis quelques temps. Il faut dire que l'absence sur la glace d'un gros buteur, capable de relayer François Rozenthal, s'est fait cruellement ressentir l'an dernier.

Seconde recrue offensive, Loïc Sadoun reste lui aussi sur une grosse saison avec Tours, en finissant meilleur pointeur français de la Ligue Magnus (43 points, 14 buts et 29 assistances). Ses relations tendues avec Robert Millette, le coach des Diables Noirs, avaient déjà rendu inévitable son départ de l'ASGT bien avant la relégation des derniers finalistes du championnat. Restait donc à connaître sa future destination, et c'est donc Amiens qui a décroché la timbale. Le plus âgé des frères Sadoun atterrit donc en Picardie, ce qu'il avait déjà failli faire l'an passé après le retrait de Brest, où il va retrouver certains des anciens coéquipiers rémois (Mortas, Bachet, Zwikel, Pousset...) avec comme objectifs avoués la Coupe Magnus et l'équipe de France.

Pour compléter cet effectif, une place, voire plus, sera laissée aux espoirs amiénois. Les plus anciens, que le public a déjà appris à connaître et à reconnaître, devraient avoir le temps de glace le plus important. Mais, pour Élie Marcos, Simon Petit et Julien Lefranc, la saison à venir représente certainement la dernière chance pour eux, à 21 et 22 ans, de prouver qu'ils ont bien la carrure pour évoluer en tant que titulaire au sein de l'attaque amiénoise comme l'ont fait les Bellemare, Lemoine & co à Rouen. Car derrière, Lionel Wiotte et Jean-Édouard Petigny - déjà aperçus en Magnus - ainsi que le talentueux Geoffrey Paillet ne demandent qu'à leur griller la politesse.

Au final, Amiens a réalisé cette saison un recrutement intelligent et sans risque en engageant des joueurs aux références déjà sérieuses. Et sur le papier, l'équipe a fière allure. Reste à savoir quel sera son rendement sur la glace. On devrait vite être fixé puisque les Gothiques rencontreront Caen et Rouen dans une série de quatre matchs amicaux avant de s'envoler à la fin de l'été en Suède pour y disputer un tournoi très relevé où ils retrouveront le HV 71 Jönköping, Djurgården et Västerås.

Josselin Giret

 

 

Départs : Willman (arrêt), L. Chauvel (Caen), Aimonetto (Chamonix), Dieude-Fauvel (Chamonix), Karrer (Anglet), Vrabel.

Arrivées : Pazak (Dijon), Dermigny (La Chaux-de-Fonds, SUI), L. Sadoun (Tours), Pulscak (Tours), Pousset (Briançon), Janik (Trencin, SVK).

Effectif :

Gardiens : Antoine Mindjimba (37 ans), Jérôme Plumejeau (22 ans).

Défenseurs : Vincent Bachet (27 ans), Frantisek Pulscak (SVK, 33 ans), Peter Janik (SVK, 31 ans), Nicolas Pousset (25 ans), Sébastien Dermigny (24 ans), Matthieu Jestin (22 ans), Thomas Roussel (20 ans).

Attaquants : Miroslav Pazak (SVK, 29 ans), Jonathan Zwikel (29 ans), François Rozenthal (30 ans), Laurent Gras (29 ans), Loïc Sadoun (28 ans), Anthony Mortas (31 ans), Julian Marcos (26 ans), Brice Chauvel (26 ans), Élie Marcos (22 ans), Simon Petit (22 ans), Julien Lefranc (21 ans), Lionel Wiotte (20 ans).

Entraîneur : Denis Pérez.

 

 

Retour à la rubrique articles