Suède 2005/06 : présentation

 

Il y a un peu plus de trente ans, soit le 5 octobre 1975, naissait l'Elitserien, et 27 588 spectateurs s'étaient pressés derrière les guichets afin d'assister à cette première pour une moyenne de 5516 spectateurs et une pointe pour le derby AIK-Djurgården qui avait attiré 8713 curieux.

Cette rencontre inaugurale avait d'ailleurs révélé au grand public un super talent de 19 ans, Kent 'Magic' Nilsson (3 buts et 1 assist) qui allait être titré meilleur compteur du championnat avec 54 points (28 buts / 26 assistances) en 36 parties. Le patineur originaire de Nynäshamn allait ensuite connaître une carrière prolifique en Amérique du Nord particulièrement avec Calgary et Edmonton. 1956 est assurément l'année miracle du sport suédois, puisque, outre être l'année de naissance de cet attaquant d'exception, elle s'avère aussi celle de Björn Borg, Ingemar Stenmark et Thomas Wassberg.

Pour ce qui est de l'édition trentenaire de 2005-06, la hiérarchie établie l'an passé avec les joueurs de lock-out ne devrait cependant pas être fondamentalement bousculée, même si l'on peut s'attendre à un réveil de l'ex-champion HV 71.

Cinquante journées sont au programme de la saison régulière dans une ligue qui compte douze équipes. Or, la logique voudrait quarante-quatre matches et quatre tours, cependant les équipes sont alignées en trois groupes distincts :

1) Färjestad, Mora, Leksand, Djurgården

2) Frölunda, Linköping, HV 71, Södertälje

3) Modo, Brynäs, Timrå, Luleå

Chaque équipe affronte un adversaire de son groupe à six occasions et une autre formation à quatre reprises.

 

Le champion en titre Frölunda possède les moyens de rééditer sa performance de l'an dernier et se présente comme le favori numéro un à sa succession. Certes, comme tout le monde, les pensionnaires du Scandinavium de Göteborg ont à déplorer des départs significatifs tels que ceux de Daniel Alfredsson (le capitaine d'Ottawa) et du jeune et talentueux cerbère Henrik Lundqvist (peut-être le successeur de Mike Richter aux New York Rangers ou même mieux). Toutefois, en faisant signer le vétéran gardien Tommy Salo - qui a finalement décidé de prolonger sa carrière - la formation du coach Stephan Lundh semble avoir assuré ses arrières. Il est probable aussi que l'ancien portier d'Edmonton (et du Modo de Forsberg l'an dernier) a soif de revanche en cette année olympique, lui qui avait été vertement critiqué en 2002 à Salt Lake City après son 'rouleau' concédé en quart de finale face au Belarus et qui avait coûté la qualification à l'équipe aux trois couronnes.

Forcément, la défense apparaît affaiblie avec le retour de Bäckman à Saint Louis (dans le Missouri, pas dans le Haut-Rhin), mais le noyau est resté intact, à commencer par le vétéran Ronnie Sundin (aucune parenté avec Mats) et les Finlandais Tom Koivisto, Antti-Jusi Niemi et Arto Tukio. En outre, le jeune international espoir Richard Demén-Willaume est venu se greffer au contingent.

En attaque, l'équipe dispose encore de trois des quinze meilleurs compteurs du championnat écoulé, à savoir les rapides attaquants de poche Niklas Andersson, Tomi Kallio, et le petit Suisse (1m74) mais grand par le talent Martin Plüss. Par ailleurs, Magnus Kahnberg, meilleur compteur de la ligue en 2003/04, devrait à nouveau bénéficier d'un temps de glace supplémentaire après le départ d'Alfredsson, ce que l'athlète de Mölndal compte mettre à profit afin de rester dans les papiers du coach national Bengt-Åke Gustafsson qui l'a inclu dans sa première liste de papables pour les JO. À mentionner également l'arrivée d'un jeune Russe de dix-huit ans : Kirill Starkov. Le capitaine sera toujours Jonas Johnsson (douze points en play-offs l'an dernier).

Enfin, Frölunda participera au tour final de la coupe d'Europe en janvier à Saint-Pétersbourg. L'équipe se frottera au Dynamo Moscou, à Pardubice et au Slovan Bratislava dans la ville de Pierre le Grand.

 

Pour Färjestad, l'an I post lock-out pourrait se révéler plus douloureux. En effet, la défense se composait notamment du géant slovaque Zdeno Chara et du Montréalais Sheldon Souray. De plus, le gardien helvète Martin Gerber est aussi reparti en NHL (Caroline) et, pour le remplacer, on s'est rabattu sur les inexpérimentés Christopher Heino et Daniel Henriksson. Or, un vieux dicton de coach avance que l'on bâtit une équipe en commençant par les fondations, à savoir la défense du but. Un dicton encore plus vrai à Färjestad qu'ailleurs. Le sous-estimé Radek Hamr, un défenseur défensif complet et solide originaire de République Tchèque, endossera une responsabilité accrue cette saison, et Thomas Rhodin est de retour de son expérience helvétique.

Lenartsson et sa troupe avaient durci la manière dès les quarts de finale pour sortir - au propre comme au figuré - Modo et Peter Forsberg, et ensuite s'imposer en cinq manches face à Djurgården. Toutefois, la morale (et Frölunda) en ont voulu autrement dans la série finale où les gens de Karlstad ont dévoilé leurs limites. Espérons que le manager Håkan Loob redonne de cette formation une image plus positive, davantage à l'image de l'attaquant technique, créatif et spectaculaire qu'il était. Oui, on a déjà joué du hockey plus chaleureux dans la province du Värmland et il serait hautement souhaitable que le recordman des pénalités Emil Kåberg (213 minutes la saison dernière), ainsi que Peter Nordström (le 'bourreau' de Peter Forsberg) reviennent à de meilleurs sentiments ou, plus simplement, que les arbitres sévissent en conséquence à leurs égards.

Le capitaine Jörgen Jönsson (ex-NY Islanders), Jonas Höglund (ex Toronto), Jesper Mattson et Mattias Johansson demeurent des joueurs clés, mais les jeunes frères Oscar et Calle Steen ont plié bagage pour le néo-promu Leksand et Marcel Jenni est retourné en Suisse à Kloten. Färjestad reste un favori pour atteindre... la finale.

 

À Linköping, on espère retrouver la forme du début de la saison dernière, il est vrai que c'était avant les frasques nocturnes de Tallinder et Huselius et l'élimination sans gloire en quart qui s'ensuivit face à Södertälje. On a également à déplorer les départs de Knuble et Morrison, qui étaient de passage durant le lock-out. En outre, Johan Franzén, qui s'était montré particulièrement à son avantage lors des deux derniers exercices et qui fut membre de l'expédition de l'équipe nationale en Autriche le printemps dernier, a plié bagage pour le Michigan pour y rejoindre ses compatriotes Lidström, Zetterberg et Holmström avec les Red Wings. Du côté des arrivées pour cette saison du rachat, on a fait appel à deux Finlandais, le buteur Sami Torkki (Lukko Rauma) et le défenseur à vocation offensive Mikko Luoma (à Malmö l'an dernier). Leurs compatriotes, le défenseur Jyrki Valivaara, l'ailier Jussi Tarvainen et le centre Mikko Peltola (que l'on avait vu en Suisse avec Rapperswil en 2002-03) entament tous leur deuxième saison au club.

Si l'entraîneur en chef Roger Melin a mené cette équipe au sommet, ce ne fut pas par le seul fruit du hasard, et il est de plus en plus difficile de venir s'imposer à la Cloetta Arena où l'on peut compter sur de bonnes affluences autour des sept mille spectateurs. Devant les buts, l'excellent portier finlandais Fredrik Norrena a déjà fait ses preuves et sera de retour pour sa troisième saison dans l'Östergötland. L'air du pays semble lui convenir à merveille, puisqu'il a compilé des moyennes de 1,69 et 1,86 lors des deux dernières campagnes. À l'attaque, le vétéran de trente-trois ans Ulf Söderström est une valeur confirmée dans la ligue et son cadet d'une décennie Tim Eriksson devrait confirmer sa progression.

 

Le HV 71, ex-champion, s'était proprement planté l'an dernier et avait manqué les play-offs. Inutile de dire que les "renforts" Malhotra et Cheecho n'ont pas laissé un souvenir impérissable. Quant à Bryan McCabe et Brian Boucher, ils n'auront eu de brillants que leur prénom. Les meilleurs furent Johan Davidsson (38 'poängs' comme on dit là-bas, mais cela n'a rien de brutal même en y mettant des gants) et l'increvable quart-arrière Fredrik Olausson (28 points et deuxième meilleur compteur de la formation de la ville de Jönköping à trente-neuf ans). Le troisième compteur fut Andreas Karlsson, un ancien Bâlois en 2003-04, maintenant âgé de trente ans.

Au chapitre des départs, le travailleur et attaquant défensif Anders Huusko a mis un terme à sa carrière à l'âge de trente-trois ans, tout comme le gardien Boo Åhl. Le petit Finlandais Kalle Sahlstedt (42 points lors de la saison du titre) a traversé le golfe de Botnie pour signer à Kärpät Oulu, l'attaquant Stefan Hellqvist a préféré rejoindre les bords de l'Aar et Olten en ligue B helvétique, et Peter Ekelund les montagnes de Cortina. Dans le registre des arrivées, on note celles du travailleur Mika Hannula (Malmö) et de l'ailier Jens Karlsson (Frölunda), à qui l'on offrait que peu de temps de glace chez le champion en titre.

Il s'agira de la saison du rachat pour la troupe de Per Mårts en qui on a gardé confiance, et on espère que l'un des rares gardiens suédois titulaire en Elitserien, Stefan Liv, se montre à nouveau à son avantage. Fredrik Olausson, qui avait débuté sa carrière internationale en 1986 déjà face à l'Union soviétique avant de mettre le cap sur le Manitoba et Winnipeg pour y connaître une longue et brillante carrière en NHL, est véritablement le patron de l'équipe et va diriger le jeu de puissance en compagnie de Per Gustafsson. Ils seront entourés du rude David Petrasek (qui est Suédois comme son nom ne l'indique pas forcément), de retour au club après son séjour de trois ans dans le sud (à Malmö), et de Lars Jonsson, un joueur en qui les Bruins de Boston avaient fondé de grands espoirs en le sélectionnant au septième rang de l'encan de 2000. Il évoluait avec Timrå l'an dernier. Par ailleurs, le défenseur défensif finlandais Mika Niskanen représente un gage de sûreté.

 

Pour MODO, on ne parle plus de Real, mais de réalité seulement. Exeunt les stars que sont Forsberg, Näslund, Weinhandl ou les jumeaux Sedin, tous repartis en NHL, et le gardien Tommy Salo, finalement passé à Frölunda après une retraite de seulement quelques mois. Ces noms prestigieux avaient capté l'attention et laissé au final quelques beaux souvenirs, mais aussi endetté encore plus le club qui creuse son déficit chaque année. Le retour a la réalité signifie forcément des objectifs à la baisse, mais pas dénués d'ambition pour autant, du moins à regarder l'effectif. La grosse interrogation se pose devant le filet avec l'arrivée du Slovaque Karol Krizan (25 ans), en provenance de Zvolen et qui en est à sa première expérience à l'étranger. Sa doublure Michael Zajkowski a prouvé sa valeur en pré-saison.

D'ailleurs on a suivi la piste tchécoslovaque à Örnsköldsvik, puisque l'on a engagé les attaquants slovaques Jan Pardavy (de Trencin) et Rostislav Pavlikovsky (l'an dernier à Mora), ainsi que les Tchèques Miroslav Horava (l'an passé à Kladno, la ville jumelle de Vitry-sur-Seine), qui est de retour dans un club avec lequel il avait déjà évolué en junior, et Vladimir Sicak (ces dernières années à Hämeenlinaa). Quant à l'attaquant défensif Mikael Pettersson, il revient lui d'une expérience à Cortina d'Ampezzo. La colonie danoise avec l'attaquant Jesper Damgaard et le centre Morten Green est toujours implantée.

La défense, qui compte pas mal de jeunes, sera emmenée par le robuste défenseur Mattias Timander (107 kilos), anciennement à Boston, et par un autre ancien de NHL et ex-international, Hans Jonsson. Deux autres attaquants au bénéfice d'une expérience dans le pays de l'Oncle Sam représentent des pions importants sur l'échiquier : le capitaine Per Svartvadet (ex-Atlanta) et Andreas Salomonsson (ex-New Jersey et Washington)

 

Les pertes sont conséquentes à Timrå, étant donné que le club formateur de Mats Näslund déplore non seulement le départ du meilleur compteur du championnat de l'an passé en la personne de Henrik Zetterberg (retourné à Detroit), mais aussi de Fredrik Modin (juste de passage et reparti à Tampa où il avait gagné la Coupe Stanley en 2004) et des Finlandais Miikka Kiprusoff (le gardien de Calgary) et Aki-Petteri Berg (le défenseur de Toronto). On devra aussi composer sans l'attaquant international Jonathan Hedström (Anaheim), l'ailier gauche Niklas Nordgren (Carolina, trente-six points en 2004-05), Yared Hagos (Dallas) ou encore le défenseur Lars Jonsson (HV 71).

La coupe serait-elle vide ? Pas tout à fait, puisque Robert Carlsson est resté fidèle à ses couleurs pour une neuvième saison consécutive, que l'ancien attaquant international Kristian Gahn a resigné avec l'ambition de se montrer plus constant, et que le défenseur offensif finlandais Teemu Aalto continuera de diriger le jeu de puissance. Son compatriote Kalle Koskinen se montre moins impétueux,mais n'en demeure pas moins l'un des arrières les plus complets et les plus sous-estimés de l'Elitserien. Per Hallin arrive à maturité et l'opportuniste vétéran finlandais Valeri Krykov (38 ans) a rempilé pour une saison à l'attaque.

Le coach Kent Johansson (l'ancienne idole de Lugano et par ailleurs frère du fraîchement retraité Mikael) et son manager Anders Huss n'ont pas chômé cet été et se sont attachés les services de C-J Johansson, qui a tourné le dos à la Ruhr et Duisburg, de deux Danois, Frans Nielsen et le grand espoir du pays Peter Regin, de Peter Ström de Cortina, ainsi que de l'attaquant défensif Fredrik Warg, qui n'avait pas eu l'occasion de beaucoup s'exprimer au sein du riche effectif de Modo la saison écoulée.

 

À Luleå, on visera à nouveau les play-offs, ce qui serait déjà une performance notable. L'entraîneur tchèque Slavomir Lener, plus vraiment en odeur de sainteté dans son pays natal depuis son échec à la tête de l'équipe nationale lors des championnats du monde de 2004 alors qu'elle évoluait à domicile, est nouvellement aux commandes. Une autre acquisition plus insolite est l'embauche de l'ancien coach de l'équipe nationale suédoise de natation Hans Chrunak comme assistant.

Dans le grand nord, on espère avoir déniché un gardien de valeur avec le Finlandais Tero Leinonen, qui évoluait à Mora l'an dernier, toutefois il devra faire montre de davantage de régularité. Il sera secondé par le jeune David Rautio. La défense sera emmenée par le Slovaque Jaroslav Obsut, qui s'est imposé l'an passé après dix ans en Amérique du Nord, la plupart du temps en ligue mineure, l'international finlandais Pekka Saravo, qui débarque de Tappara Tampere, et le robuste Tchèque Pavel Skrbek, de retour après un passage à Mora. Le défenseur offensif Johan Fransson a disputé les deux dernières éditions du championnat du monde junior, cependant, aussi doué soit-il, il devra prendre un peu moins de risques dans son jeu.

En attaque, qui pense Luleå pense automatiquement Mikael Renberg, la star locale qui avait fait partie d'un des meilleurs trios de NHL en compagnie de Lindros et LeClair à Philadelphie au milieu des années quatre-vingt dix. Seulement, les blessures à répétition dont il a été victime constituent un point d'interrogation pour l'athlète de Piteå (1m88, 99 kilos). Néanmoins, quand il est en santé, l'international de désormais trente-trois printemps et capitaine de la formation qui fut championne en 1996 (son seul titre) demeure une menace constante pour les défenses par son intensité au jeu. Au vu du départ des deux meilleurs compteurs Ledin et Rönnqvist, l'arrivée de Lubos Bartecko ne sera pas de trop pour épauler Renberg. L'ailier international slovaque avait déjà évolué sous les ordres de Lener au Sparta Prague. Son "cousin" tchèque originaire de Litvinov, Vladimir Machulda, arrive à trente-cinq ans du championnat norvégien (Vålerenga) souvent pris de haut par les Suédois. Un autre vétéran, mais plus local, Jonas Nordqvist, devrait également contribuer à l'attaque. Le jeune Karl Fabricius et l'Autrichien Thomas Koch seront également des attaquants à surveiller.

 

À Gävle, une ville située à deux cent kilomètres au nord de Stockhom et qui avait hébergé une partie des matches du championnat du monde de 1995), le Brynäs s'était maintenu dans l'élite en passant à l'orange et par les Kvalserien. Peu glorieux pour ce club prestigieux qui remportait tout ou presque - 14 titres - dans les années soixante et soixante-dix, à l'époque du gardien William Löfqvist, de Stig Salming (le frère de Börje), de Tord Lundström ou de Stefan Persson (ensuite quatre fois vainqueur de la Coupe Stanley avec les NY Islanders). La formation compte quelques vétérans aguerris dans son effectif, à commencer par le valeureux capitaine quadragénaire au tir canon Tommy Sjödin, ainsi que l'attaquant défensif dorénavant âgé de 33 ans Andreas Dackell, Ove Molin et l'ancien international finlandais Vesa Viitakoski.

On comptera surtout sur le gardien Johan Holmqvist, qui devra toutefois subir la concurrence à Markus Korhonen, encore un gardien finlandais exilé chez le voisin. Afin de décharger quelque peu Sjödin en défense, on a fait appel au Letton Rodrigo Lavins en provenance de Riga 2000, mais l'effectif arrière paraît singulièrement manquer de profondeur, surtout après la blessure à la main de Sebastian Sulku dont la carrière est compromise. À l'attaque, le centre Mikael Lind avait connu la meilleure saison de sa carrière à 32 ans l'an dernier. Continuera-t-il à bien vieillir ? Il excelle aux engagements. Il sera épaulé par Antti Mietinen, qui en est à sa quatrième saison au club. De plus, le vétéran Mikael Wahlberg y ajoutera son expérience de cinq ans passées en DEL, mais n'avait inscrit que dix-neuf points l'an dernier pour sa première saison de retour à son club d'origine. À mentionner également l'arrivée du jeune Norvégien Lars-Erik Spets (20 ans) en provenance de Trondheim et du puissant Mattias Månsson de Bofors. Quant au centre-avant Nicklas Bäckström, né en novembre 1987, il est déjà présenté comme l'un des grands espoirs suédois et a parfois - sans doute un peu hâtivement - été comparé à Peter Forsberg.

L'objectif principal de la formation de Leif Boork, un entraîneur dont le plus grand fait d'armes est d'avoir hissé la Suède en finale de la Coupe Canada en 1984, sera d'éviter les douloureuses Kvalserien par laquelle elle avait dû passer lors de l'exercice précédent.

 

Djurgården a changé d'entraîneur, puisque le duo Wikegård/Garpenlöv a cédé sa place à celui des Superelit, Hans Särkijärvi (international au milieu des années quatre-vingts). Sans doute une parmi plusieurs mesures économiques, puisque le club est en manque de fonds. Il a réduit les salaires de ses joueurs de 25% et a été contraint d'émettre des actions supplémentaires pour s'en sortir. Bien sûr, un exode a suivi, en particulier en attaque. Plus de Mariusz Czerkawski (un Polonais tout sauf plombier sur une patinoire), plus de Nils Ekman (reparti à San José), plus d' Espen 'shampoo' Knutsen (le Norvégien a mis un terme à sa carrière, imparfaitement remis de ses blessures), plus de Mikael Johansson, de Rickard Franzén ou de Robert Nilsson (après quelques saisons très difficiles en Suède, le fils de Kent a réussi à se tailler une place de titulaire aux New York Islanders).

Dans les buts, José Théodore est évidemment reparti au Canadien de Montréal et on a embauché le Finlandais Teemu Lassila du TPS Turku et il fera concurrence à Peter Rönnqvist. Un troisième larron se profile également ,il s'agit du prometteur Stefan Ridderwall (17 ans), fils de l'ancien gardien international Rolf Ridderwall. Quant à la défense, elle apparaît passablement chamboulée avec l'arrivée d'Adam Andersson (Mora), Jesper Björk (Brynäs), Jonas Liwing (Oskarshamn), André Mattsson (Skellefteå), et Erik Ryman, Norvégien en provenance de Vålerenga. Le plus expérimenté de cette arrière-garde bien légère sera le Finlandais Mika Strömberg. En attaque, arrivées de Per Eklund en provenance de Linköping, Johan Enneqvist (Hammarby), des jeunes espoirs Patrik Hörnqvist (Väsby) et de Christoph Löfberg (des Superelit), tous deux respectivement choisis par Nashville et Detroit cet été. Quant à Jimmie Ölvestad, il est de retour de Tampa où il a participé au camp d'entraînement en septembre.

Les anciens internationaux Nicklas Falk et Kristofer Ottosson sont toujours présents, de même que le Norvégien à suivre Patrick Thoresen et le fidèle Fredrik Bremberg, qui s'appelait encore Fredrik Lindqvist du temps de son séjour à Davos, et qui est devenu un joueur plus complet en améliorant son jeu défensif tout en restant une menace à l'attaque. Les attentes sont toujours grandes pour le club de la capitale et le public du Globen est exigeant, voilà encore un adversaire supplémentaire en cas de manque de résultats.

 

Södertälje a embauché un nouveau coach en la personne de Ulf Taavola, puisqu'Anders Eldebrink a répondu favorablement à une offre de son ancien club suisse de Kloten, avec lequel il avait fêté plusieurs titres en tant que joueurs dans les années quatre-vingt-dix.

Le gardien slovaque Rastislav Stana (25 ans) est de retour et cela constitue assurément une bonne nouvelle, car il s'était montré spectaculaire et souvent à son avantage l'an passé. Toutefois, les Capitals de Washington gardent un œil attentif sur son développement. Le vétéran Magnus Lindqvist agira comme substitut. En outre, le jeune Jhonas Enroth (né en juin 1988) se pointe à l'horizon, lui qui a disputé trois rencontres au dernier championnat du monde des moins de dix-huit ans. La défense apparaît solide également avec le vétéran capitaine et ancien international Petri Liimatainen, connu pour ses séjours en Allemagne, et le Tchèque Stanislav Neckar, venu de Budejovice et riche de 510 matches de NHL avec principalement Ottawa et Tampa. Le défenseur offensif Jan Huokko est également à mentionner, alors que Daniel Ljungqvist et Pasi Petriläinen, respectivement de HV 71 et Skellefteå.

En revanche, davantage de problèmes surgissent du côté de l'avant-garde, puisque le marqueur tchèque Petr Leška n'a pas pu s'adapter (lui a-t-on octroyé une chance en l'alignant sur un quatrième trio ?) et est rentré à Zlin. Il semble d'ailleurs que le manager général Mats Hallin (un ancien robuste attaquant qui avait joué dans la grande équipe des New York Islanders mais aussi connu en Suisse et particulièrement au Tessin pour avoir déclenché la plus grosse 'foire' jamais vue sur une patinoire helvétique lors d'un derby entre Ambrì et Lugano en 1987 avec 214 minutes de pénalités) n'ait pas engagé le joueur désiré par son coach, ce qui en l'occurrence constitue une récidive. De plus, le talent Nicklas Bergfors est parti pour l'AHL et Albany, après avoir été sélectionné par New Jersey cet été. C'est dire que le jeune prodige slovène Anze Kopitar (18 ans) sera bien esseulé à la pointe et fera l'objet d'une attention particulière des équipes adverses. Il sera principalement appuyé par Miroslav Zalesak, un Slovaque qui évoluait à Litvinov l'an passé, ainsi que par Dragan Umicevic (21 ans), l'Autrichien Christoph Brandner et le Norvégien Per-Åge Skröder. Mais l'effectif manque singulièrement de profondeur.

 

Mora, à qui les 'experts' ne donnaient pas grande chance de maintien, a fait sensation un laps de temps durant, avant d'échouer au poteau à la neuvième place pour une histoire de différence de buts (-21) face à Södertälje (-17). Cette saison, on ne pourra plus compter sur Dan Cleary, Shawn Horcoff ou encore les Slovaques Ladislav Nagy et les frères Hossa. De plus, Pavlikovsky est passé à Modo, Adam Andersson à Djurgården, Kauppinen à Tampere. Un seul joueur à avoir comptabilisé vingt points ou plus, Kenneth Bergqvist, est resté fidèle au club phare de cette petite bourgade de quinze mille âmes.

Grande 'originalité' aussi : le gardien finlandais Leinonen (parti à Luleå comme mentionné plus haut) a été remplacé par son compatriote Petri Vehanen (Lukko Rauma). Daniel Sperrle lui fera concurrence, lui qui arrive de Linköping. Quatre défenseurs étrangers ont posé leurs valises dans le club du coach Harri Rindell et de ses assistants Per Djoos et Patrik Ross, à savoir Petr Smrek (un Slovaque qui évoluait à Wofsburg en DEL), l'ancien de Boston Jarno Kultanen (IFK Heslinki), Atvars Tribuncovs (un Letton qui jouait à Ufa en Russie l'an passé) et Ross Lupaschuk, un Canadien en provenance de l'organisation des Pingouins de Pittsburgh. Au moins, on a su conserver deux pièces d'importance en Calle Bergström et Peter Nolander.

L'attaque par contre paraît bien légère. On a juste fait l'acquisition des Finlandais Kalle Kerman (Saipa), Teemu Elomo (Espoo Blues) et de Marco Tuokko (TPS Turku), du Canado-Suédois Eric Johansson (né à Edmonton et qui jouait en ECHL, mais qui n'a aucune expérience du jeu européen) et du Canadien Jordan Krestanovic (25 ans). Le capitaine Magnus Sandberg est à l'image de sa formation : conscient de son talent limité mais diablement travailleur. Ici encore plus qu'ailleurs, on devra suivre la maxime de Balzac qui disait que "la volonté doit être un sujet d'orgueil plus que le talent".

 

Leksand, le club traditionnel et populaire dans toute la Suède, retrouve l'élite pour la deuxième fois en quelques saisons, alors que la fierté de cette ville de six mille habitants y était resté de 1951 à 2001. Toutefois, rien ne sera facile pour la formation de l'ancien joueur et désormais président Jonas Bergqvist. Les trois titres consécutifs conquis en 74, 75 et 76 ne sont plus qu'un lointain souvenir.

Le gardien tchèque Tomas Duba débarque de Plzen mais n'a pas su convaincre jusqu'ici, et Johan Backlund pourrait bien se substituer à lui de manière durable. La défensive repose sur six mercenaires, à savoir le quatuor tchèque composé de Ladislav Benysek, Jan Nemecek, Jan Srdinko (Novosibirsk) et Patrick Hucko (Nyköping), le Russe de 29 ans Yan Golubovsky, que l'on avait un peu hâtivement propulsé au rang de futur Konstantinov à Detroit, et le Finlandais de service Kimmo Lotvonen. Le vétéran Örjan Lindmark en est à sa deuxième saison au pays après son séjour en Hesse aux Kassel Huskies.

L'attaque sera emmenée par Niklas Persson, le Slovaque Jiri Bicek, le Canado-Britannique Mike Watt (Saint Petersbourg), le Finlandais Jukka Tillikainen, remarqué pour ses piges dans trois club helvétiques l'an passé. Également nouveaux dans le "gold village" : Oscar et Calle Steen en provenance de Färjestad, ainsi que Jimmie Ericsson de Skellefteå et Patrik Wallenberg de Nyköping. Que de chamboulements, et l'on se demande à quelle vitesse la sauce pourra prendre, d'autant qu'il y a quand même pas mal de joueurs peu expérimentés. Ainsi le petit Magnus (!) Hedlund, arrivé en provenance de Modo au cours de l'hiver dernier, qui affichait sept points en sept matches au championnat du monde junior 2002 sur sa carte de visite.

Stéphane Matthey

 

 

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