Autriche 2006/07 : présentation

 

Dans le championnat autrichien, il se trouve toujours un club pour prendre le relais et faire monter à son tour les prix du marché, à chaque fois avec plus de moyens que son prédécesseur. Après Linz et Vienne en leurs temps, c'est maintenant Salzbourg qui joue le rôle du "danger public" égoïstement inflationniste, même s'il s'est "limité" à ajouter Divis et Koch à son effectif déjà impressionnant. La grosse équipe ainsi construite a pour mission de se faire une publicité à l'échelle européenne.

Comme remède à cette inflation salariale, les clubs ont demandé l'hiver dernier d'autoriser 7 étrangers. On est finalement passé de 5 à 6, avec une dérogation d'un import supplémentaire pour la dernière lanterne rouge Graz, mais plus par contre pour Salzbourg, qui profitait jusque là de la faveur faite au "petit promu".

Puisque les prix ne cessent de monter, l'éventualité de la montée d'un nouveau club se faisait de plus en plus illusoire. Pour trouver la huitième équipe qui lui donnerait une allure plus convenable, le championnat autrichien a donc été obligé de la chercher à l'étranger, avec l'Acroni Jesenice. Cette extension vers le sud de la "Erste Bank Eishockey Liga" rentrait dans les plans de la banque qui sponsorise le championnat, car elle tient à renforcer son implantation sur le marché slovène. Un choix qui se fait surtout aux dépens de... la Hongrie, elle qui avait besoin de sa fragile Interliga avec les clubs slovènes comme complément à son championnat.

 

Dietrich Mateschitz, qui a fait fortune avec sa boisson énergisante interdite à la vente en France, a plus d'argent à dépenser qu'il n'en faut. Il a investi dans les clubs de football et de hockey de Salzbourg, parés de son emblème taurin, afin de leur acheter le titre. Il a ainsi créé deux parfaits repoussoirs pour les supporters adverses, mais sans décrocher de trophée en 2005/06. Dans cette double tentative, il a pu accoler une devise aux meilleurs hockeyeurs autrichiens : "pas assez cher, mon fils"... En tout cas en comparaison des prétentions des footballeurs - pourtant tous étrangers sur un marché libéralisé - qu'il a recrutés pour son autre équipe.

Pour trois fois rien à son goût, mais deux fois trop à celui des autres présidents, il a donc fait revenir d'Elitserien Thomas Koch, qui avec Kalt et Trattnig à ses côtés, plus Ulrich et Lakos derrière, forme une première ligne tout à fait convaincante pour l'équipe d'Autriche (Vanek mis à part). Les anciens réguliers des compétitions internationales que sont Lind et Hendrickson constituent un second bloc étranger pas moins talentueux. Sur ses quatre lignes offensives, Salzbourg n'a pas de rival.

La défense, qui peut compter sur les lancers très travaillés de Greger Artursson, a remplacé Burke Henry par le solide Andreas Pihl et a convaincu Peter Kasper (Vienne) de retarder un peu sa retraite. C'est encore le gardien qui fait le plus débat. Reinhard Divis restera à jamais comme le premier Autrichien en NHL, mais il a toujours ses détracteurs et tout le monde n'est pas sûr qu'il puisse faire mieux que le joker Arturs Irbe l'an passé.

Le plus grand danger pour Salzbourg, c'est quand même celui de se reposer sur son talent au lieu de chercher à s'améliorer et à travailler constamment. C'est ce qui a notamment été reproché aux vedettes autrichiennes rentrées au pays. Ce sera à Hardy Nilsson de s'assurer de l'assiduité de ses hommes pour enfin ramener ce premier titre.

 

Comme il l'a fait l'an passé, Villach. voudra certainement s'opposer aux ambitions de Salzbourg. Et pour cela, l'entraîneur Greg Holst utilisera à nouveau sa défense en pur béton. Mais cela suffira-t-il pour conserver son titre face à une concurrence raffermie ? Le gardien Gert Prohaska a étonné l'an passé mais doit encore prouver que sa grande saison n'était pas exceptionnelle. La défense, inchangée, reste la plus solide du pays, autour de son pilier Mickey Elick, mais elle prend doucement de l'âge.

La quasi-totalité des joueurs ont connu les joies du titre et devront conserver la même combativité et la même hargne pour résister à des adversaires toujours plus ambitieux offensivement. Hormis le second gardien Starkbaum, il n'y a que deux recrues : l'attaquant expériménté Gilbert Kühn et surtout le centre Devin Edgerton. L'ancien capitaine de Mannheim peut apporter une intelligence de jeu inégalable à la deuxième ligne... si son corps ne le trahit pas à 36 ans. Son début de saison a été perturbé par des problèmes récurrents aux adducteurs.

Le visage du VSV n'a donc pas changé par rapport à la saison passée : une équipe compacte derrière où quelques joueurs font la différence devant. On pense en particulier à Dany Bousquet. Après une première impression mitigée où sa mobilité était en question, il a convaincu tout le monde en formant un duo très créatif avec Daniel Gauthier, qui a trouvé un bon complément avec Marc Brown en cours de saison dernière. Si cette ligne garde la même efficacité tandis que l'équipe reste aussi compacte défensivement, Villach sera encore le rival le plus difficile à jouer pour Salzbourg.

 

Scott Fankhouser a connu une saison difficile à Graz, mais Vienne fait le pari que le Canadien montrera son talent avec une meilleure défense pour le protéger. Les deux meilleures arrières sont restés : Darcy Werenka, qui a dû se réfréner offensivement la saison dernière pour tenir la distance dans une défense quantitativement limitée (André Lakos avait signé à Salzbourg après avoir donné sa parole à Vienne...), et le déménageur Philippe Lakos. Reste le cas Robert Lukas. Il est rare que les avis divergent autant d'une ville à l'autre. Nul ne le regrette à Linz où l'on a été excédé par ses pétages de plombs, par contre il est accueilli les bras ouverts à Vienne où on n'a pas oublié sa contribution au titre 2005. Est-ce juste l'air de la capitale qui provoque ce changement ? Personne chez les Capitals n'envisage que ce défenseur offensif puisse commettre autant d'erreurs que Kevin Mitchell, l'enfant du Bronx, l'an passé.

Même si Jim Boni sait recadrer Lukas, son équipe a encore recruté deux aspirateurs à pénalités venus d'AHL, le défenseur Jeff MacMillan et l'attaquant Gavin Morgan. Certes il y a aussi des joueurs capables de provoquer des prisons adverses, comme Bob Wren avec sa technique, ou comme Ressmann et Setzinger en réclamant un peu auprès de l'arbitre. Mais le bilan des prisons ne peut être que défavorable et les Viennois devront payer le prix de leurs infériorités.

Ils en ont l'habitude. Jim Boni s'est toujours appuyé sur l'intimidation physique. Pour que son style fonctionne, cela requiert une très claire répartition des rôles entre les attaquants défensifs (tels Marc Tropper, qui revient de Graz, et Manuel Latusa) et les hommes qui ont la charge de marquer, en l'occurrence Bob Wren, Michael Craig et Oliver Setzinger. Lorsque l'un d'eux est dans le doute, comme Craig l'an dernier, Boni a montré qu'il maintenait le cap.

Il ne traite pas ses joueurs si brutalement puisqu'il a fait évoluer diplomatiquement la question sensible du capitanat avec une solution originale : Darcy Werenka portera toujours le "C" à domicile, mais le laissera à l'extérieur à Gerald Ressmann, qui était déjà présenté comme le capitaine "officieux" dans la réalité.

 

C'est en s'appuyant sur une équipe de dirigeants fortunés et influents que Linz a évité la banqueroute, mais ces hommes au portefeuille précieux ne connaissaient pour certains rien au hockey. Ils ont donc réagi émotionnellement avec une instabilité permanente, encensant leur équipe dans les bons jours avant de virer tel ou tel joueur plus sur un coup de tête que sur une décision mûrement réfléchie et prise au moment opportun. Le symbole de ce pouvoir décisionnaire capricieux était le vice-président Siegfried Stieglitz, un millionnaire de l'immobilier qui portait les casquettes de manager, de trésorier et de bailleur de fonds, qui prêtait sa Porsche aux joueurs en cas de victoire, mais qui livrait en cas de défaite des déclarations aussi tonitruantes que définitives à toute oreille passant à proximité. Risque-t-on de s'ennuyer maintenant que ce spectacle à lui tout seul est parti ?

Non, car le turbulent Bill Stewart arrive comme nouvel entraîneur ! Mais attention : en Autriche, Stewart n'est pas ce coach incontrôlable dont le comportement a fini par excéder l'Allemagne et la Suisse. On n'y connaît que sa face "positive", celle qui était mise en avant dans ses premières années à Mannheim : un coach compétent, professionnel dans son approche de l'adversaire, et bon motivateur, qui a redressé une équipe de Graz à la rue l'an dernier.

On voyait quand même mal son style très canadien s'accomoder des deux Lettons de la défense, et si Ignatjevs reste apprécié du public, Olegs Sorokins a inévitablement servi de fusible après un mois de championnat pour recruter Ryan Gaucher, meilleur défenseur d'ECHL la saison dernière. Dans la foulée, c'est le buteur théorique Dave Chyzowski qui a passé la tête sur le billot, faute d'avoir trouvé le chemin des filets.

Son mutisme explique que Linz n'ait pas vraiment eu la super-attaque annoncée, s'appuyant surtout sur l'énergique centre Rob Shearer et sur le capitaine Christian Perthaler qui reste sur la meilleure saison de sa carrière. On savait en revanche la défense très dépendante de ses quatre arrières étrangers, un chiffre élevé mais vital (le naturalisé Rob Doyle est blessé). Le gardien Pavel Nestak, showman aux performances déclinantes, a cédé la place à un duo autrichien Machreich/Penker en concurrence.

Le président Wetzl a prévenu : "Avant que cet entraîneur ne parte, j'aurais viré la totalité de l'équipe." Encore du remue-ménage en perspective à Linz...

 

Bon dernier la saison passée, après avoir tout de même relevé la tête en fin de championnat grâce aux retours de blessure ou grâce à Bill Stewart (rayez la mention inutile), Graz se présente avec onze nouveaux joueurs et un nouvel entraîneur. Pas forcément une mauvaise chose. Norris et Rebek ont été trop gourmands sur leurs augmentations de salaire, et on les a laissés partir à Klagenfurt sans regret.

Plutôt que dépenser son argent pour des figures connues du championnat, Graz a préféré l'utiliser pour faire venir six nouveaux étrangers sur sept (seul le centre défensif expérimenté Steve Washburn est resté), exploitant pleinement la dérogation accordée par la fédération depuis le milieu de la saison dernière pour l'autoriser à en aligner un de plus que les autres... Pas d'originalité excessive dans les sources choisies, évidemment la DEL en premier lieu. Robert Guillet et Steve Brulé faisaient partie des meilleurs marqueurs de Krefeld, mais c'est surtout en défense qu'une amélioration est attendue avec deux joueurs de Düsseldorf, le leader norvégien Tommy Jakobsen et le plus discret Todd Reirden. Steve Passmore est aussi connu par son époque à Mannheim où il partageait la cage avec Cristobal Huet, même s'il arrive dernièrement de Finlande et d'une saison moyenne avec le Jokerit Helsinki.

Le seul renfort à ne pas avoir été vu chez le grand voisin allemand est Greg Day... et c'est lui qui fait la meilleure impression. Après avoir beaucoup marqué en France et en Norvège, Day est tout simplement le meilleur compteur du début de championnat.

Le nouvel entraîneur Mike Bullard, qui a démissionné de son club d'adoption Schwenningen à l'automne dernier car il n'avait plus les pleins pouvoirs, dispose ainsi d'un contingent redevenu compétitif et capable de se qualifier en play-offs. Le problème de Graz se situe plutôt dans la profondeur de banc. Avec un second gardien junior sans expérience et six défenseurs seulement, aucune blessure ne sera permise. Les troisième et quatrième lignes n'ont pas non plus le même talent que dans les top-teams, mais elles sont toujours constituées d'authentiques travailleurs.

 

Dans tous les pronostics, Innsbruck, était donné dernier... et après neuf journées de championnat, il occupe la première place ! Pourtant, même ses supporters ne semblent pas croire que cela puisse durer. Le club tyrolien, qui confesse maintenant ses difficultés à suivre l'escalade financière, a perdu ses meilleurs attaquants autrichiens : la star Martin Hohenberger, le capitaine Andreas Pusnik et le centre défensif Raimund Divis. En plus, l'application de la tolérance zéro était une menace supplémentaire sur les coéquipiers du jamais assagi Todd Elik.

Bon demi-finaliste l'an dernier, Innsbruck avait su limiter les pertes en défense en gardant ses internationaux Unterluggauer et Klimbacher, sans parler de son gardien Dalpiaz qui fait partie des meubles. L'attaque semblait affaiblie, et elle a d'ailleurs commencé la saison à seulement trois lignes, faute de compétitivité du bout du banc selon l'entraîneur Alan Haworth. Oui, mais ces trois lignes ont toutes éclaté, y compris des joueurs supposés peu importants comme le joueur formé au club Alexander Höller ou encore l'ex-espoir Heimo Lindner, vraiment pas prophète en son pays l'an passé à Klagenfurt.

Les étrangers ont eux aussi bien démarré. Bien que le buteur James Desmarais soit parti, la connaissance du jeu de Todd Elik est toujours aussi précieuse. Carl Mallette, le meilleur marqueur du championnat de France, a été immédiatement performant sur l'aile d'Elik. Ceci dit, quand il a retrouvé son vrai poste de centre sur la deuxième ligne, il a encore plus enchanté les fans en inaugurant son replacement par deux buts de toute beauté.

Il ne manquait plus que Christian "Troubadour" Sbrocca, qui a gagné son surnom avant même d'avoir joué son premier match. Le hockeyeur-chanteur, qui avait annoncé sa retraite de LNAH en 2005 lors de la sortie de son deuxième album Le balafré, n'a finalement pas raccroché les patins, mais sa blessure aux adducteurs dès le troisième entraînement l'obligeait à revenir fort, sinon le public autrichien aurait vite douté de sa capacité à mener les deux carrières de front. Même en ne s'y intégrant qu'à la cinquième journée, il a immédiatement contribué aux succès d'une équipe euphorique (voir son site internet). Tout roule pour l'instant pour Innsbruck qui n'a qu'un seul regret, que les points soient comme d'habitude divisés par deux à mi-saison...

 

Sous le coup d'une saison ratée conclue par une absence en play-offs, Klagenfurt espérait se relancer cette saison, et la volonté de dresser les bannières des 28 titres du club au plafond de la patinoire était aussi une manière de réaffirmer de hautes ambitions.

Malheureusement la défense, mal en point l'an passé, ne semble pas s'être améliorée avec le remplacement de Johannes Reichel (cible évidente des critiques en tant que fils du président, et parti loin de ces contingences à Rögle en Suède) par le défenseur offensif Jeremy Rebek. Les prises de risques de celui-ci ne pouvaient en effet pas être compensées par Manny Viveiros, trop lent à quarante ans pour rattraper seul les erreurs de son partenaire de ligne. Il est après tout logique qu'une défense aussi vieillissante (les autres cadres Ricard Persson et Igor Ivanov ont 37 et 36 ans...) ait de plus en plus de mal au fil des ans.

Malgré la bonne pré-saison, le KAC est donc tombé de haut avec quatre défaites qui ont commencé le championnat. Après celles-ci, le sang des dirigeants n'a fait qu'un tour, et ils ont donné un ultimatum à l'entraîneur canadien moustachu Kevin Primeau, arrivé en cours de saison dernière : deux victoires en trois journées. Il n'en a ramené qu'une, et l'échec prévisible contre Villach (la onzième défaite de suite dans le derby de Carinthie, record historique) a scellé son sort. Les complications ne sont toutefois pas levées, car Primeau ne compte pas se laisser débarquer de son contrat comme ça... Viveiros aura bien besoin de son surnom de "Copperfield" pour faire des miracles. Il devait initialement assurer l'intérim sur le banc en attendant l'arrivée d'un nouvel entraîneur (Larry Huras était notamment pressenti), mais de graves soucis ligamentaires auront sans doute pour conséquence d'accélérer sa reconversion.

Le KAC attend avec plus de fatalisme que d'espoir la naturalisation d'Andrew Verner qui permettra de recruter un étranger supplémentaire. Car Verner, qui était le meilleur gardien du championnat il y a deux ans, n'est plus que l'ombre de lui-même à 34 ans, même s'il dément que ses problèmes aux adducteurs l'obligent encore à jouer en permanence sous infiltrations comme le dit la rumeur. Son changement de passeport porterait à onze le nombre de joueurs formés hors d'Autriche dans l'effectif. Un comble pour ce bastion du hockey qui peine aujourd'hui à assurer la relève. Les problèmes cartilagineux de la décevante recrue Ralph Intranuovo, tenu éloigné des patinoires pour deux mois, accentueront encore la difficulté de trouver un équilibre convenable entre les lignes offensives, alors que le potentiel paraît là en attaque.

 

L'inclusion de Jesenice dans le championnat autrichien s'est bien passée, comme en témoigne cette banderole de bienvenue des supporters de Klagenfurt : "la montagne nous divise, le hockey nous unit". Très loin des querelles sur l'installation de panneaux bilingues dans les communes à minorité slovène (s'y opposer a été le grand thème de campagne du gouverneur de Carinthie Jörg Haider aux élections législatives cet été), les relations transfrontalières sont bonnes depuis longtemps avec les clubs de Carinthie, partenaires réguliers à chaque pré-saison.

Il reste à convaincre le reste de l'Autriche... mais aussi son propre public. Les prix des billets ont été multipliés par 2,5 pour financer le quasi-doublement du budget nécessaire à l'entrée dans le championnat autrichien, et la vieille patinoire de Jesenice, qu'on connaît débordante et bouillante lors des derbys contre l'Olimpija Ljubljana, peine à faire le plein à ce tarif-là.

Les Autrichiens se sont un peu inquiétés en voyant que l'Acroni Jesenice ne recourait quasiment pas aux étrangers. Il a commencé le championnat avec le seul Aaron Fox, l'Américain jugé trop juste pour l'intensité de la DEL mais bien à sa place dans un rôle de scoreur aux côtés des frères Rodman. Deux Canadiens sont certes arrivés fin septembre, mais Matt Elich, ancien espoir de Tampa Bay (16 matches de NHL) au patinage foudroyant, n'a tenu que quatre matches avant d'être écarté. Jean-Philippe Paré, l'ancien centre de Rouen et de La Chaux-de-Fonds, a mieux convaincu. Même s'il est doté d'une vitesse moins exceptionnelle qu'Elich, le bon patineur qu'est Paré s'est fondu - un peu trop pour être un meneur ? - dans la masse.

Si Jesenice ne recourt pas aux renforts nord-américains à outrance, c'est qu'il conserve le style de jeu technique qui a toujours fait l'identité du club, même en Slovénie par rapport à un Olimpija plus physique. L'Acroni offre ainsi un contraste saisissant par rapport ses adversaires slovènes, et cela ne devrait pas changer car les derniers jokers sont en fait des expatriés revenus au club : le pilier défensif Ales Kranjc n'a finalement pas signé le contrat proposé par Södertälje, et le leader offensif Tomaz Razingar revient de l'Extraliga tchèque.

L'entraîneur Matjaz Kopitar (dont le fils Anze a réussi des débuts éblouissants en NHL en marquant deux buts à son premier match à Los Angeles) dispose ainsi de plus de la moitié de l'équipe nationale de Slovénie sous son effectif. Le seul problème, ce sont les blessures de Terlikar, Poloncic et surtout Tomaz Vnuk : visé par l'Austro-Canadien du KAC Jeremy Rebek (qui a blessé deux joueurs en un match), il a été gravement touché au genou, alors qu'il venait récemment de récupérer pleinement l'usage de l'autre. La carrière de la star slovène des années 90 s'est peut-être terminée à 36 ans.

Même si certains experts étaient inquiets, Jesenice est compétitif... à un poste près. Que Robert Kristan soit parti en Suède est une formidable consécration pour un gardien slovène, mais pour l'habituel n°2 en club et en sélection Gaber Glavic, la titularisation dans le championnat autrichien s'est avérée un peu rude.

Marc Branchu

 

 

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