Bilan des championnats du monde 2007

 

Résultats de la compétition

 

Il reste comme une drôle d'impression à la fin de ce championnat du monde. Le sentiment qu'il n'a pas tout à fait été ce qu'il aurait pu être. À quoi est-ce dû ?

Déjà, il y a le fait que les sièges multicolores de la Khodynka Arena sont restés trop souvent vides. Cela ne constitue pas vraiment une surprise : le hockey sur glace n'attire traditionnellement pas le public moscovite, et la barrière des visas entre la Russie et l'Union Européenne a constitué un obstacle supplémentaire, au moins psychologique, pour les visiteurs étrangers à demi motivés. Il faut dire que les prix d'entrée étaient pour le moins astronomiques, favorisant peut-être la présence de VIP dans les tribunes mais pas le succès populaire. Les plus débrouillards des touristes ont fini par conclure qu'il valait encore mieux se taper le périple jusqu'à Mytyshchi.

Les Canadiens, finalement champions du monde, se sont eux aussi résignés à ce long voyage à durée extensible, pouvant durer d'une demi-heure à deux heures selon les bouchons perpétuels qui bloquent Moscou jour et nuit. Ils avaient cru bien faire en choisissant un hôtel en banlieue, pour se rapprocher de leur lieu de compétition. Mais ils ont découvert que, en s'éloignant un peu du centre, ils entraient dans l'autre Russie, pas celle des nouveaux riches qui peuvent se payer le train de vie faramineux de la ville la plus chère du monde. Le confort n'était plus le même, et encore n'ont-ils fait que quelques kilomètres. On ne les a pas envoyés en tournée à Nijnekamsk... L'hôtel périphérique n'avait pas les services des palaces moscovites (en ce qui concerne certains services particuliers, peut-être le staff jugeait-il que cela valait-il mieux...), mais ce qui avait paru le plus spartiate pour les Canadiens, c'était le maigre menu du petit déjeuner, bien trop frugal pour leurs habitudes alimentaires. Ils ont donc été rapatriés dans le luxueux Swissôtel, et c'est à ce moment-là qu'ils ont retrouvé leur appétit pour croquer le tournoi. Simple coïncidence ?

Le président de la fédération russe Vladislav Tretiak a reconnu la désaffection du public et l'a citée comme son principal regret dans la compétition. Il n'y avait qu'une chose qu'attendaient avant tout les spectateurs russes, c'était leur équipe nationale. Au point qu'ils ont encore continué à scander "Rossiya" lors de la finale, comme pour implorer la grande absente. On peut voir là une forme d'irrespect vis-à-vis des autres participants, mais il trouvait parfois écho dans l'esprit de leurs adversaires. Car même les Canadiens avouaient qu'ils auraient bien plus savouré une finale contre la Russie.

Or, cette affiche de rêve n'a tout simplement jamais eu lieu en finale d'un championnat du monde, et il faut remonter quinze ans en arrière, et aux Jeux d'Albertville avec la finale Canada-"CEI", pour en trouver trace dans une compétition internationale. À Moscou, à un an des Mondiaux de Québec, on espérait dans les deux bords le retour du choc des mondes. Mais la confrontation des deux super-puissances, avec leurs 23 titres mondiaux chacun (le Canada a donc repris l'avantage), n'a jamais eu lieu. Les Canadiens ont donné l'impression de gagner presque sans opposition, car leur réussite en début de match a vite tué la demi-finale puis la finale. Cela a encore avivé la frustration de ne pas avoir vu les champions du monde se mesurer à la probable meilleure équipe du tournoi, la Russie.

C'est probablement l'ombre de cette finale virtuelle qui a jeté un léger voile sur le tournoi. Pour trouver l'autre raison de ce petit goût d'inachevé, il suffit de regarder l'équipe-type élue par les journalistes. Elle aussi était à moitié virtuelle ! A-t-on déjà vu une équipe-type où trois joueurs sur six (Petteri Nummelin, Andrei Markov et Aleksei Morozov) étaient blessés dans les matches décisifs ? Ce fait restera unique pour longtemps. Il ne faut pas forcément voir là une provocation délibérée destinée à stigmatiser l'importance de ces absences, car ces joueurs n'ont sûrement pas volé cette nomination, peu remise en cause.

 

 

Premier : Canada. Avec ses trois titres de champions du monde, à chaque fois avec des effectifs tout sauf destinés à la médaille d'or (pour preuve son coup de gueule à la radio avant le Mondial contre des joueurs canadiens ayant refusé la sélection), la réputation d'Andy Murray n'est plus à faire, et on ne peut plus croire que sa fédération commettra l'erreur de ne pas lui confier la sélection olympique en 2010.

Comme à sa précédente participation en 2003, Murray a conduit son équipe au titre sans concéder la moindre défaite. Qui l'eût cru après les deux premières journées, lorsque le Canada était le seul des favoris à la peine ? Comme souvent, il a pris son temps pour prendre le pouls de la compétition, mais ensuite, a été redoutable de réalisme. Avec 14,1% d'efficacité aux tirs, les Canadiens ont la meilleure statistique. C'est ainsi qu'ils ont mis un 3-0 en un tiers-temps à la Suède en demi-finale, et qu'ils ont transformé leurs deux premières supériorités en finale. Ils avaient alors fait le plus difficile.

Car savoir neutraliser l'adversaire est depuis longtemps une spécialité d'Andy Murray. Il se fait une bonne idée de l'opposition au cours du tournoi, et cette connaissance plus poussée des forces du camp d'en face est aussi la raison pour laquelle ses équipes progressent. Elles prennent souvent le dessus par leur adaptabilité, y compris aux mises au jeu où les centres adverses sont étudiés et où tous les joueurs canadiens se sont retrouvés positifs. On connaissait déjà les lignes à vocation défensive de Murray, mais il peut aussi demander à un trio Williams-Staal-Cammalleri un hockey plus collectif en zone offensive, apportant ainsi de la variété par rapport au jeu orienté au plus direct vers la cage de l'inlassable Rick Nash. Ce véritable tank a apporté le clou du spectacle avec le dernier but de la finale, où il s'est baladé malgré un fétu de paille nommé Saravo sur le dos. Nash a aussi contribué en infériorité numérique, où il joue moins en club, preuve qu'il s'est imposé comme un second leader aux côtés de Shane Doan.

Un Doan qui a cristallisé l'attention pendant le tournoi. Il est toujours poursuivi par une polémique datant de décembre 2005, où il aurait insulté un juge de ligne canadien francophone ("Fucking Frenchman"). Absous par la NHL, il bénéficie d'un net soutien du milieu où l'on rappelle que ce bon chrétien ne lâche jamais de juron et où l'on murmure que les propos incriminés ont en fait été prononcés par un coéquipier slovaque. Il n'empêche que les procès en diffamation croisés sont toujours en cours entre le joueur de Phoenix et un politicien québécois. Sa nomination comme capitaine a donc eu l'effet d'une bombe dans la Belle Province. Elle est alors devenue un instrument politique. Débat au parlement d'Ottawa, audition des responsables de la fédération canadienne (dont le siège est à Calgary) devant une commission officielle... L'affaire a surtout accentué la division du pays, entre des francophones qui estiment que l'on se fiche de leur sensibilité et le reste de la nation qui trouve cette polémique ridicule. La presse anglophone, surtout à l'ouest, affirmait son soutien indéfectible par des gros titres. Tout cela, l'équipe canadienne l'a vécu à bonne distance, entourée uniquement de gens qui trouvaient ces histoires incongrues. Maintenant, imaginez la même situation pendant les championnats du monde à Québec. Pensez-vous qu'elle aurait pu s'en remettre ? C'est un défi encore plus énorme qui attend le Canada l'an prochain : gagner à domicile. Personne ne l'a fait depuis 21 ans, et les meutes de journalistes locaux grattant la moindre faille potentielle n'ont sûrement pas aidé la Russie cette année.

 

Deuxième : Finlande. Lorsque Canadiens et Finlandais s'affrontent pour le bronze, vous pouvez parier presque à coup sûr pour les Européens. Lorsque l'or est en jeu, vous pouvez miser sans trop de risque pour le Canada. Cette vérité s'est encore vérifiée cette année, où la Finlande a endossé son rôle favori, celui du finaliste malheureux. Ou plutôt du finaliste content malgré tout, et c'est peut-être là le problème.

On sentait une vraie rage chez les Finlandais pour éliminer les Russes en demi-finale, un engagement à la limite et un vrai antagonisme. Il s'est d'ailleurs poursuivi après le match : tandis que la presse russe se demandait si blesser l'adversaire ne faisait pas partie de la stratégie de Westerlund, l'opinion publique finlandaise se rangeait du côté de Ville Peltonen. Le vétéran, pas aussi vindicatif d'habitude, avait accusé les Russes d'avoir joué la comédie durant tout le tournoi, des propos qu'il aurait quand même mieux fait de réfréner le jour où deux joueurs russes avaient été vraiment blessés. Après ce match de toutes les tensions, la finale s'est déroulée dans une atmosphère de respect mutuel.

L'arrivée de Doug Shedden la saison prochaine devrait donc passer comme une lettre à la poste : l'entraîneur canadien trouvera une équipe dans un état d'esprit proche. Les Finlandais ont plus que jamais prouvé qu'ils étaient devenus les plus Nord-Américains des grands pays européens de hockey. Mais si l'amour d'un jeu physique sans concession les rapproche, il reste encore une différence culturelle fondamentale : le Canada, lui, ne roule que pour l'or.

La Finlande, elle, s'est satisfaite de l'argent. Elle se pensait perdue d'avance avant la demi-finale, à cause de la blessure de Petteri Nummelin, la clé de voûte de son jeu de puissance. La défense, a fortiori sans son leader, paraissait vraiment faible pour être championne du monde, quantitativement comme qualitativement. Du coup, Jarkko Ruutu, qui n'a joué à ce poste que dix fois dans sa carrière en 2004/05, a même fini arrière lors de la finale, à la place d'un désastreux Söderholm. Ce manque de densité continuera à être préjudiciable si Pitkänen persiste à snober la sélection. Son absence est d'autant plus dommageable que les autres membres éminents de la génération 1983 ont pour leur part explosé dans ce Mondial : Mikko Koivu et Tuomo Ruutu ont été les poumons offensifs avec leur incroyable énergie au forechecking, tandis que le gardien Kari Lehtonen a été décisif lors des tirs au but contre les Américains puis en demi-finale face aux Russes.

 

Troisième : Russie. Le pays organisateur s'est vite affirmé comme le favori du tournoi. La ligne de Kazan, avec le trio Zaripov-Zinoviev-Morozov soutenu par les défenseurs Nikulin et Proshkin, a survolé la compétition pendant longtemps. Ce trio offensif, qui a soigné son alchimie pendant deux avec Ak Bars, a ranimé les comparaisons avec les plus beaux mouvements du hockey soviétique avec ses buts collectifs. Il a trusté les premières places du classement des marqueurs, tout en n'encaissant aucun but. Une prestation pleine qui reléguait aux oubliettes le constat de fatigue dressé pendant les play-offs de Superliga. Et pourtant, l'usure a peut-être joué un rôle dans la blessure au genou qui a frappé Morozov en quart de finale. Son absence temporaire était presque passée inaperçue : c'était la journée d'Evgeni Malkin qui avait levé définitivement tout soupçon de méforme avec trois buts dont un magnifique en feintant le gardien et en faisant le tour de la cage avant qu'il ait eu le temps de s'en remettre. Mais le lendemain matin, la nouvelle tombait : Morozov serait opéré, et la ligne-phare était brisée.

Pour beaucoup, c'était l'occasion d'y promouvoir Aleksandr Ovechkin, qui ne s'exprimait pas à plein sur une ligne défensive aux côtés de Nepryaev. Ce n'était pas l'avis de Bykov, qui considérait que la jeune star avait un jeu trop différent. On ne peut pas lui donner tort : le jeu très vertical du puissant Ovechkin se marie mal a priori avec la technique collective de la ligne de Kazan. Le problème, c'est que celui qui a finalement remplacé Morozov poste pour poste, l'attaquant défensif de NHL Sergei Brylin, ne jouait pas non plus un hockey compatible. De toute façon, il faut bien le reconnaître : quelles que soient les décisions que Bykov ait prises, on lui aurait fait autant de reproches dans un sens ou dans l'autre. On ne s'est donc pas gêné. Le comble de la critique est sans doute celle de l'ex-sélectionneur Vladimir Krikunov, vraiment pas réputé pour la finesse de son coaching, et qui n'a pourtant pas appris le devoir de réserve même après avoir quitté ses fonctions. Le maître du tact a donc expliqué que Bykov aurait dû mettre Ovechkin (évidemment frustré avec 1 but en 25 tirs et un temps de jeu réduit) en première ligne à la place de Kovalchuk, alors que le problème aurait été exactement le même - voire plus explosif... - dans le cas opposé. Il n'y a pas de solution-miracle, sinon que les attaquants russes apprennent à assumer un rôle un peu plus dans l'ombre.

C'est finalement plus important que la défense, qui a tenu mieux que prévu. Dans les cages, Vassili Koshechkin, le haricot géant de Togliatti, a paru avoir une technique encore sommaire, mais Aleksandr Eremenko, n 2 depuis deux à Kazan derrière des gardiens étrangers quand vient l'heure des play-offs, a étonné. Il a eu les meilleures statistiques du tournoi (95,7% d'arrêts contre... seulement 91,5% pour le deuxième à ce classement Cam Ward), mais on ne risque de retenir de lui que son erreur en prolongation qui a abouti à l'élimination. Ce serait oublier tout ce qui s'est passé avant dans cette maudite demi-finale contre la Finlande, et bien sûr les blessures de Markov et Schastlivy qui ont désorganisé les lignes. C'est bien l'attaque, le point fort, qui a été inefficace, en partant de l'égalisation encaissée malgré une supériorité à cause d'une erreur à la bleue de l'arrière de circonstance Ovechkin (encore le point d'achoppement du débat quant à son utilisation). Peut-on reprocher aux Russes d'avoir joué sur leur atout maître, la cohésion offensive ? Certes non. Mais on sait que cet atout peut aussi devenir un talon d'Achille si les lignes doivent être remaniées par les circonstances, dans le cas présent les blessures du capitaine et de ses deux assistants (drôle de malédiction !). Et les Finlandais ont décoché leur flèche dans le talon...

 

Quatrième : Suède. Le pari est manqué : la Tre Kronor n'est pas devenue championne du monde avec un seul joueur NHL. Au moins, cela évitera de donner des arguments à certaines grosses têtes suédoises enflées toujours prêtes à proclamer le formidable niveau de leur championnat sans jamais prêter attention à ce qui se passe ailleurs en Europe, et en Russie en particulier. Elles pourront toujours dire que cette équipe made in Elitserien était au niveau et que cette place est tout à fait honorable.

Et c'est (presque) vrai : l'équipe suédoise a été compétitive pendant (presque) tout le tournoi... avant de se liquéfier totalement le dernier week-end. Dominée physiquement par le Canada, elle a aussi lâché mentalement dans ces rencontres décisives. Hormis les frères Jönsson toujours méritants dans le travail sans palet, la Tre Kronor manquait vraiment de leaders. Elle s'est trouvée démunie lorsque son jeu de possession n'a plus fonctionné, que les Canadiens bloquaient ses passes ou sa construction de jeu derrière la cage, et cette fois même le coach en or Bengt-Åke Gustafsson a semblé incapable de la faire réagir.

L'expérience ne s'invente pas. L'efficacité d'un Johan Davidsson ou la détermination offensive d'un Tony Mårtensson n'ont pas suffi à compenser la faiblesse d'une défense moins sûre que lors des tournois précédents. Bien malgré lui, le symbole en aura été le jeune arrière de MODO Tobias Enström, catastrophique à partir des quarts de finale à cause de son marquage défaillant. Pour certains, l'apprentissage a été rude.

 

Cinquième : États-Unis. Un championnat du monde très encourageant pour les Américains. Avec une défense physiquement solide et des contre-attaques très rapides, ils sont redoutables. Il leur a peut-être juste manqué un gardien un peu plus solide que John Grahame. C'est en infériorité numérique que ces caractéristiques ont été les plus évidentes : ils n'ont encaissé que 3 buts en presque 68 minutes... pour 3 buts marqués ! Ça, c'est une équipe diabolique prête à sortir de sa boîte.

Il est clair que cette formation n'est pas encore arrivée à maturité. Si Mike Sullivan disposait de quatre lignes offensives toutes dangereuses, et pas uniquement du duo Cole-Stastny flanqué de l'opportuniste Stempniak, il avait moins confiance dans sa profondeur de banc défensive. Le duo Suter-Greene a fait le gros du travail, tandis qu'Erik Johnson n'a été utilisé que par phases et que Jack Johnson a rapidement fini sur le banc. Il était un peu tôt pour les deux juniors, mais le potentiel entrevu chez les États-Unis dans les championnats du monde 18 ans et 20 ans est de plus en plus proche de se concrétiser. Si les petits cochons ne mangent pas ces jeunes pousses dans les prochaines années, il pourrait y avoir de bonnes surprises. Une équipe américaine en finale d'un Mondial ne relève plus du fantasme.

 

Sixième : Slovaquie. Avec la progression américaine, les Slovaques sont clairement devenus la septième équipe parmi les sept grands, celle qu'on considère comme la moins susceptible de passer le cap des quarts de finale. Elle ne l'a plus fait depuis trois ans, et jamais face à un autre adversaire du top-7 depuis cinq ans. Elle fait souvent le spectacle avec la vitesse ébouriffante de ses ailiers en début de tournoi, mais elle ne concrétise pas dans les phases finales.

C'est bien sûr sa densité qui est insuffisante. En attaque, la Slovaquie a vite été résumée dans ce tournoi à une équipe à deux lignes, avec le trio Uram-Kapus-Satan puis le trio Gaborik-Demitra-Hossa pour épater la galerie avec de très belles actions. Dans le même temps, la ligne Surovy-Ciernik-Kovacik n'a pas confirmé les matches amicaux, et Somik a fait un flop. Idem à l'arrière, où Stehlik et Harant ont fait trop d'erreurs. Mais c'est toute la défense - gardien Krizan compris - qui a souffert en quart de finale, lorsque la Suède a su la faire bouger assez pour que son manque de mobilité soit rédhibitoire. Même Zdeno Chara, le géant au gros temps de jeu, y a alors montré toutes ses limites, lent et mal placé.

 

Septième : République Tchèque. Pendant la première phase, les Tchèques déroulaient leur hockey et rien ne les prédestinait à ce qui allait suivre. Pourtant, tout en cause était remis en cause par une défaite 0-2 contre l'Allemagne, ce même pays qui venait de condamner les moins de 18 ans tchèques à une incroyable relégation. Battue ensuite par ses cousins slovaques, la République Tchèque se trouvait en position d'être éliminée des quarts de finale, ce qui n'était jamais arrivé à un premier de poule. Pour éviter une humiliation qu'elle n'avait jamais connue de toute son histoire, elle devait prendre un point face au Canada, ce qu'elle fut finalement la seule à faire dans ce Mondial ! Ensuite, la prolongation n'avait plus d'importance, et on peut donc prendre un moment pour compatir avec Marek Pinc. L'imprévisible Cechmanek avait demandé à sortir, se disant crevé et incapable de continuer, et le gardien de Vitkovice devait donc prendre sa place pour faire face, totalement froid et avec des coéquipiers démobilisés, à des Canadiens qui, eux, ne se contentaient pas du match nul. Vingt-trois secondes plus tard, le pauvre Pinc en avait terminé de son Mondial et établissait donc des chiffres qui resteront dans le livre des records du Mondial, avec une moyenne de buts encaissés de 156,62 par match. Fichtre.

Le plus dur était fait, pensait-on. Mais contrairement à l'an dernier, les Tchèques étaient incapables de surprendre la Russie invaincue en quart de finale. Leur attaque si talentueuse était même blanchie une seconde fois (0-4). Évidemment critiqué, le sélectionneur Alois Hadamczik a expliqué que son équipe avait évolué en dessous de son potentiel mais que ce n'était pas son genre de laisser tomber aussi facilement. Il a rappelé qu'il lui restait un an de contrat et qu'il espérait rattraper cela.

Il le faudra car ce championnat du monde laissera peu de bons souvenirs chez les Tchèques. La seule satisfaction, c'est que Tomas Plekanec, gratteur de palets émérite et meilleur joueur des Canadiens de Montréal lors de la seconde moitié de la saison, a réussi ses premiers Mondiaux. Le jeune centre a terminé meilleur marqueur de son équipe, et c'est au moins cela de gagné pour le futur.

 

Huitième : Suisse. Les leçons de la fin de saison de Montréal se sont donc confirmées... malheureusement pour David Aebischer. Titulaire uniquement pour le pire match de son équipe contre la Suède (0-6), il a assisté depuis le banc à l'avènement de Jonas Hiller, le gardien de Davos solide pour son premier championnat du monde. Les nouveaux visages se sont bien intégrés dans cette équipe suisse, à l'instar du duo fribourgeois Monnet-Sprunger très inspiré offensivement.

Cette bonne entrée des jeunes ne fait que renforcer la critique envers certains éléments "intouchables" de Ralph Krueger, comme le défenseur Beat Forster à nouveau décevant. La presse helvétique est donc repartie à l'assaut du sélectionneur, tout de suite défendu par la fédération. L'offensive a comme toujours été menée par le tabloïd Blick, qui a conduit un sondage à l'appui de son argumentation, révélant que seuls deux des douze directeurs sportifs des clubs de LNA considéraient Krueger comme le sélectionneur idéal.

Cette résurgence de la contestation peut surprendre alors que la Suisse a défendu sa huitième place mondiale, mais il est vrai que la manière n'était pas vraiment au rendez-vous. Et surtout, c'est tout un pays qui est lassé des éternelles défaites en quarts de finale. Jamais la Nati n'a gagné un tel match à élimination directe, sauf en 1992, mais c'était "seulement" contre l'Allemagne. Réussir un "coup" dans un match de phase finale, tel doit être désormais l'objectif de Krueger. Mais il serait présomptueux de penser que pour y parvenir il suffit d'un système plus offensif. D'autres pays ont payé cher cette impudence, et la Suisse n'a pas actuellement les joueurs pour cela.

 

Neuvième : Allemagne. Pendant que la Suisse se lamente de sa huitième place, les Allemands considèrent la neuvième place comme un succès, et cela se comprend après un an de purgatoire en division I mondiale. Aux côtés de Gogulla qui a confirmé ses promesses amiénoises, deux autres joueurs ont éclaté : le centre Michael Hackert, qui restait sur deux années de galères et de blessures, et l'ailier Michael Wolf, qui avait été le dernier joueur coupé de la sélection l'an passé aux JO puis aux Mondiaux. Ils ont été les attaquants les plus actifs presque à chaque match. S'il y a chaque année de nouveaux joueurs qui s'imposent de façon aussi tonitruante, les jours en sélection des "vieux" (comme Felski) sont comptés.

Il reste bien sûr une pointe de frustration à ce que les Canadiens aient concédé ce point face aux Tchèques et ainsi privé l'Allemagne d'une consécration. Un quart de finale aurait pu constituer un évènement médiatique important, quelques mois après le titre de champion du monde du handball, sport directement concurrent. En plus, le seul match que les chaînes publiques aient omis de diffuser en direct, c'est justement l'exploit face à la République Tchèque... Cette première victoire face à un top-7 depuis dix ans a eu comme héros le gardien Dimitrij Kotschnew, éclipsant sur cette seule performance le peu convaincant Dimitri Pätzold, qui a eu la préférence du sélectionneur Uwe Krupp parce qu'il arrivait d'AHL.

Un Uwe Krupp qui n'a rien retiré de ses critiques et a continué d'insister sur la fragilité de cette position et des structures du hockey allemand. Il a répété, et les officiels de la fédération avec lui, que le développement des jeunes serait freiné tant que l'on ne baisserait pas le nombre d'étrangers de onze à huit. On ne saurait lui donner tort : par exemple, Sebastian Osterloh, une des surprises inattendues de ce Mondial, n'en serait sûrement pas là s'il n'avait eu la "chance" que des coéquipiers se blessent à Francfort, car il y avait commencé la saison comme septième défenseur...

 

Dixième : Danemark. Les Danois ont obtenu le meilleur classement de leur histoire (égalé, pour être exact, si l'on tient compte la place de 10e... sur 10 en 1949), et pourtant ils n'ont pas l'impression d'avoir toujours joué leur meilleur hockey dans ce tournoi. Pour comprendre pourquoi, il suffit de regarder quels sont les adversaires qu'ils ont battus pour en arriver là : l'Ukraine et l'Italie, c'est-à-dire les deux candidats désignés à la relégation.

Lors des retransmissions télévisées sur la chaîne publique danoise TV2, le coaching de Mike Sirant a souvent été critiqué par de nombreux experts. Il a commis l'erreur de tourner le plus souvent à deux lignes contre la Russie et la Finlande, dans des matches sans espoir, fatiguant ainsi ses meilleurs joueurs au lieu de les ménager pour le match si important contre l'Ukraine (finalement sauvé 4-3). Parce que le vétéran Jens Nielsen s'est permis de le contredire, il a passé ce match sur le banc comme punition. L'autre reproche le plus souvent fait à Sirant est d'avoir gardé Peter Hirsch comme titulaire pour les matches importants, à la grande déception de Morten Madsen, qui avait le soutien général pour être n 1. Mais il y a un match qui a fait l'unanimité et retourné l'opinion en faveur de l'entraîneur : la défaite 2-5 contre la Suède. Le match a été perdu sur quelques pénalités coûteuses, mais les Danois ont mené 2-0, emmenés par un formidable Peter Regin.

C'est ce genre de performances qui fait peu à peu entrer le Danemark parmi les nations intermédiaires. Et c'est d'ailleurs pour cela que ce pays, invité pour la première fois à la Deutschland Cup en novembre prochain, vient d'annoncer son retrait de l'Euro Challenge, pour ne plus affronter des adversaires "trop faibles". Le message ainsi envoyé aux Norvégiens, Italiens et autres Français est clair : nous ne jouons plus dans la même cour.

 

Onzième : Bélarus. Là où Glen Hanlon avait fait l'unanimité, son successeur Curt Fraser a été beaucoup moins convaincant. Tout ce qui vient d'Amérique n'est pas automatiquement formidable, et certaines des initiatives du nouveau sélectionneur, comme une partie de paintball dans le froid, n'ont pas été si appréciées dans l'équipe. Paraissant un peu ignorant des réalités du hockey international, Fraser a préconisé un jeu plus offensif qui a conduit à de multiples erreurs de la part de défenseurs dépassés par la vitesse adverse. Après deux horribles défaites face aux Tchèques et aux Américains, qui semblaient indiquer que les acquis du système Hanlon avaient disparu, les Biélorusses ont réussi à gagner le match le plus important, contre l'Autriche. Leur maintien assuré, ils ont joué crânement leur petite chance de quart de finale, puisque Fraser a sorti son gardien en fin de match pour essayer de prendre les trois points nécessaires contre la Slovaquie. Le but en cage vide alors encaissé assombrit le bilan comptable plus qu'il ne le faudrait, et il faut tenir compte du match nul "moral" pour dresser les conclusions.

Ce Bélarus-là est peut-être plus faible que par le passé en talent individuel : ses défenseurs sont moins physiques, et ses attaquants moins techniques qu'à l'époque de Skabelka ou d'Andrievsky. D'ailleurs, l'indéniable leader offensif a été le capitaine Oleg Antonenko, 35 ans. Mais la génération montante a plus de vécu, plus d'ouverture sur d'autres types de jeu. Les jeunes Ugarov et Kulakov s'imposent peu à peu comme des leaders. Avec Grabovsky et les Kostitsyn retenus cette année en Amérique du nord, avec le super-talent Mikhaïl Stefanovich qui pourra bientôt être lancé dans le grand bain, cette équipe va vite retrouver des ambitions. Son groupe de l'an prochain, avec seulement la Suisse à faire tomber pour accéder aux quarts de finale, et au pire la France à écarter pour l'accès en deuxième phase, lui plaît déjà.

Mai avant d'en arriver là, il y a un problème majeur à régler : le poste de gardien. Andrei Mezin, qui restait sur deux excellents Mondiaux, s'est totalement troué, et il a regretté d'avoir fait l'année de trop. Il explique qu'il est temps pour lui de donner le relais à Stepan Goryachevskikh, mais à 21 ans, celui-ci a-t-il la carrure ?

 

Douzième : Italie. Comme l'an passé, tout le monde donnait les Italiens relégués, et comme l'an passé, ils se sont sortis d'affaire. Cette fois, il leur a suffi d'un match, celui qu'il fallait gagner, contre la Lettonie. Un hold-up réussi à l'issue d'une fin de match totalement folle et d'un but vainqueur marqué en prolongation par Jason Cirone. Le centre originaire de Toronto, meilleur marqueur de l'équipe de Rio Grande en CHL, a comme annoncé été très précieux dans les mises au jeu.

L'autre oriundo reparti cette saison en Amérique du nord, le gardien Jason Muzzatti, a par contre été aligné lors d'un seul match contre les Russes, laissant Günther Hell sortir enfin des ténèbres pour devenir le héros de ce maintien. Quant au "grand débutant" Lefebvre, sa contribution a en fin de compte été anecdotique.

Les Italiens ont surtout réussi cet exploit grâce à la combativité de leurs quatre lignes qui se sont appliquées à défendre et à limiter les dégâts face à des adversaires plus talentueux. Le miracle continue, mais pour qu'il persiste à long terme, il faudra que les jeunes vus en match amical acquièrent eux aussi cette expérience irremplaçable du haut niveau. "Pas encore prêts", a dit Goulet. L'année prochaine peut-être ?

 

Treizième : Lettonie. La déconvenue contre l'Italie n'a pas empêché les Baltes de se reconcentrer sur la poule de maintien et d'y assurer très vite l'essentiel. Mais cette contre-performance n'est pas restée sans conséquences pour autant : dépassée par le Bélarus pour la neuvième place du classement IIHF, la Lettonie ne risque pas de retrouver un tel poste de sitôt, surtout avec le retour en force de l'Allemagne. Les quarts de finale, qui paraissaient envisageables cette année en cas de succès dans le premier match face aux Suisses (défaite 1-2), devraient être une perspective trop lointaine pour les prochaines années.

Si les Lettons arrivent à assurer leur maintien face aux prochains adversaires aux dents longues (ce sera la Slovénie en 2008), ils doivent donc en profiter pour assurer enfin le changement de génération. Cela fait des années qu'ils en parlent, mais maintenant, il y a un élément qui change tout : les jeunes sont vraiment là ! Toujours aussi épatant de culot, la révélation de l'an passé Kaspars Daugavins est déjà à 18 ans le meilleur marqueur de son équipe avec 3 buts et 3 assistances. Pas très loin derrière, on trouve Lauris Darzins. Il a passé ses années juniors en Finlande, au Lukko Rauma, puis chez les Kelowna Rockets en WHL, considéré comme le plus fort championnat junior au monde. Mais cette année, il passait un cap important, celui de ses débuts en senior, avec comme seule expérience chez les adultes les derniers Mondiaux. Il a souffert en début de saison avec Ilves Tampere et a été viré peu après un changement d'entraîneur. Il a fini par être engagé en janvier à Vsetin, lanterne rouge désargentée du championnat tchèque. L'arrivée dans le monde des grands a donc semblé difficile pour le grand ailier, mais ses 3 buts et 2 assistances dans ces championnats du monde devraient aider sa carrière. Si tous les talents baltes (les Dzerins par exemple) font des entrées aussi fracassantes, vivement que la sélection grenat leur fasse une place.

 

Quatorzième : Norvège. C'est Viktor Tikhonov qui raconte dans Sport-Express : "Je n'ai eu le temps que de voir une partie du match des Canadiens contre la Norvège. J'ai été sincèrement étonné de la façon si active, inhabituelle pour leurs premiers matches, avec laquelle ils attaquaient et ils tiraient à la cage. J'ai noté une bonne vitesse. Mais soudain, j'ai compris que les joueurs en rouge, ceux qui avaient retenu mon attention, ce n'étaient pas les Canadiens, mais les Norvégiens !" Cette citation amusante, qui résume l'impression laissée par la Norvège contre les futurs champions du monde, suffit à expliquer pourquoi elle mérite de rester dans l'élite.

Si cela n'avait pas été le cas, il y aurait eu quelqu'un à la fédération norvégienne qui se serait senti très coupable... En effet, le buteur Per-Åge Skrøder était prêt à rejoindre son équipe pour la poule de maintien, après que sa femme ait accouché, mais il s'est retrouvé bloqué à l'aéroport de Stockholm à cause d'un problème de visa. Il avait pourtant fait sa demande en novembre, et elle avait été enregistrée avec celle des autres joueurs, mais elle s'est perdue en route à cause d'une erreur humaine...

Le fait le plus curieux dans cette équipe de Norvège, c'est que c'est la seule équipe à avoir utilisé un seul gardien durant toute la compétition. Non que Pål Grotnes ait été invulnérable, car ce n'est vraiment pas le qualificatif qui convient à l'ancien portier de Clermont-Ferrand, mais l'entraîneur Roy Johansen considère que le pays est si démuni en gardiens qu'il n'y a même pas de concurrent à son niveau. Heureusement que les attaquants ont pu compenser, avec un triplé d'Anders Bastiansen, le joueur de Mora, lors du match décisif contre une Lettonie déjà sauvée. Le calendrier a ainsi donné un petit coup de pouce à ces Norvégiens, après avoir battu l'Autriche en prolongation plutôt contre le cours du jeu.

 

Quinzième : Autriche. Il y a deux ans, les Autrichiens étaient relégués à domicile, et l'entraîneur Herbert Pöck était cloué au pilori, jugé inapte au coaching et responsable de la mauvaise ambiance dans l'équipe. Il faut dire qu'il avait tendance à critiquer les joueurs un peu directement. Deux ans plus tard, on en est exactement au même point : retour en division I et entraîneur dehors. Le hockey plus actif souhaité par Jim Boni n'a pas résisté à la réalité. Ses unités spéciales n'ont pas convaincu. Le défenseur d'origine canadienne Jamie Mattie, qu'il a souhaité intégrer dans l'équipe, a commis erreur sur erreur, tout comme le vétéran Unterluggauer du reste. Le gardien Reinhard Divis, qu'il s'est entêté à considérer comme son n 1, a lâché autant de rebonds qu'on le craignait et a eu sa part dans le désastre. Résultat des courses : Boni a remis sa démission, n'ayant pas atteint son objectif de se qualifier pour le Mondial "chez lui" au Canada, et Divis a annoncé sa retraite internationale.

Il suffit d'un exemple pour illustrer l'état d'esprit de cette équipe autrichienne : le lendemain de la défaite contre le Bélarus, qui envoyait l'Autriche en poule de maintien, les frères Lakos ont raté l'entraînement du matin, après avoir passé une longue soirée dans les bars moscovites. Commentaire désolé - et désolant ? - du coach Boni : "Normalement, on devrait les renvoyez chez eux. Mais dans cette situation, on a besoin d'eux..."

Dans une équipe d'Autriche où la troisième ligne travailleuse Schuller-Divis-Baumgartner a été meilleure que la première ligne pétrie de talent Welser-Setzinger-Koch, ce sont bien les stars qui sont pointées du doigt. Willi Wetzl, le manager de Linz présent à Moscou, a eu cette phrase lapidaire : "Où allons-nous lorsqu'un Dieter Kalt est un des joueurs les plus payés dans toute l'Europe avec son salaire à Salzbourg, sans qu'il ait marqué un seul but pour l'Autriche lors de ses 20 dernières sélections ?" Il a ainsi donné de l'eau au moulin des Vienna Capitals, qui réclamaient la suppression de la limitation d'étrangers. C'est une solution inédite qui a finalement été choisie : l'an prochain dans le championnat autrichien (qui inclura une seconde équipe slovène avec l'Olimpija Ljubljana plus les Hongrois d'Alba Volán), chaque club aura le droit à 47 points pour constituer son effectif. Un étranger vaudra automatiquement quatre points, et un junior un seul point. Le reste est à déterminer (et le système voté par les clubs de l'élite est à valider par la fédération...). Une formule qui pourrait lutter contre l'inflation salariale sur les meilleurs Autrichiens, ainsi incités à quitter leur situation confortable pour aller à l'étranger.

 

Seizième : Ukraine. "Tôt ou tard nous devions descendre. Malheureusement, je n'ai pas de fontaine de jouvence capable de ramener les vétérans." Les propos fatalistes de l'entraîneur Aleksandr Seukand dans Gazeta 24 sanctionnent la fin des illusions. Comme la France dans les années 90, l'Ukraine se maintenait dans l'élite sur un fil, répétant que la descente signifierait la mort. Aujourd'hui, il faut bien se rendre à l'évidence. Après neuf années de présence au plus haut niveau, le temps était venu. Le seul paradoxe est que cette descente intervient l'année où les conditions de préparation ont été correctes (hormis évidemment le départ impromptu de certains joueurs de Superliga) et où la fédération avait alloué des primes conséquentes...

Peut-être Seukand n'a-t-il pas bien géré quelques expatriés de talent, préférant les joueurs qui pratiquent toute l'année son système au Sokol Kiev, mais cela a eu peu d'influence sur cette échéance inéluctable. Si autant d'Ukrainiens ont fait des allers-retours entre défense et attaque dans ce tournoi, ce n'est pas parce que ce pays est une pépinière de hockeyeurs polyvalents, c'est surtout faute de personnel adéquat. Un problème qui s'est étendu aux cages avec l'absence de Simchuk et la malheureuse blessure de Karpenko au premier match.

Débarrassée de l'urgence du maintien, l'Ukraine devra montrer sa capacité à reconstruire. Les négociations sur l'intégration du Sokol Kiev en deuxième division russe n'est qu'un pis-aller en attendant de se doter de vraies structures. Le président de la fédération évoque la modernisation de la patinoire de l'Avangard à Kiev, voire sa démolition pour la remplacer par un bâtiment neuf. Il prévoit quatre nouvelles patinoires cette année, à Donetsk (nord-est), Kharkov (est), Kherson (sud) et Ivano-Frankovsk (ouest). Mais cela fait des années que le hockey ukrainien vit de promesses. Il est l'heure de passer aux actes.

Marc Branchu (photos Stéphane Matthey)

 

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