Suisse 2008/09 : bilan

 

Résultats du championnat suisse

 

Ligue Nationale A

 

Premier : Davos. Avec le HCD, mieux vaut connaître ses classiques. Tapi dans l'ombre des autres favoris, il a fait son petit bonhomme de chemin et attendu son heure. En d'autres mots les playoffs, où débute la "vraie" saison et où s'exprime toute le savoir-faire d'Arno Del Curto. Grâce à sa culture de la gagne, grâce à sa cohésion, Davos a su faire basculer les "matchs au couteau" qui auront rythmé son parcours. De Lugano à Fribourg-Gottéron, les Grisons ont tantôt dominé, se tantôt mis en difficulté. Mais ont chaque fois eu le dernier mot dans les matchs décisifs. Comme d'habitude. La culture de la gagne qu'on vous dit... et d'incroyables ressources aussi.

Comme Davos a laissé beaucoup de forces dans ses précédentes batailles, une finale des extrêmes se profilait face à Kloten, qualifié sans perdre de temps (ni de matchs). L'occasion rêvée pour que Del Curto donne pleine mesure à son sens inné de l'intox. L'usure physique ? "Nous n'avons aucune chance contre Kloten". Le remède pour venir à bout des Aviateurs ? "Il est impossible de rivaliser avec les Flyers sans dopage". Seuls les plus naïfs lui auront accordé une quelconque crédibilité ; Davos démontrant toute sa ténacité dès la première manche, gagnée "seulement" en mort-subite par Kloten (2-1). Le ton était donné et le HCD rendra coup pour coup, pour finalement triompher au match... 7. Une habitude maison, soignée "à l'étranger" grâce à une victoire étriquée à Kloten (2-1).

À croire que Del Curto le "magicien" a jeté un sort sur les années impaires puisque son HCD a fait main basse sur ses derniers titres en 2005, 2007 et 2009 ! Ce n'est donc pas un hasard si la fédération internationale (IIHF) l'a consacré "meilleur entraîneur d'Europe". Fort d'une longévité exceptionnelle à ce niveau (12e saison à la tête du club), Del Curto a su créer une dynamique et préserver une ossature de fidèles, dont les frères Wieser de Dario Bürgler sont maintenant des membres à part entière. Pour beaucoup le meilleur contingent d'autochtones est réuni dans les Grisons, des frères (Jan et Reto) von Arx au capitaine Marc Gianola en passant par Sandro Rizzi et Michel Riesen. Autant de parias pour Ralph Krueger, qui a rajouté le rapide Peter Guggisberg sur une liste noire dont Andres Ambuhl, avec qui il forme une paire explosive, est toujours exempté. Ce déficit de créativité s'est payé très cher aux Mondiaux, mais ça, c'est une autre histoire...

Et les étrangers dans tout ça ? Leur impact fut moins décisif qu'ailleurs. Exception faite du Tchèque Petr Sykora (à ne pas confondre avec son homonyme de NHL), compteur solide en saison régulière et par deux fois buteur décisif en finale. Ses compatriotes Petr Taticek et Josef Marha ont eux privilégié le travail de l'ombre, assorti d'une traditionnelle montée en puissance pour les séries (notamment pour Marha, toujours là quand il faut). Reste Alexandre Daigle, très discret en saison régulière (32 points en 44 matchs, mais seulement 9 buts) et invisible en playoffs. Du coup Lee Jinman, recruté sitôt l'élimination de Sierre en LNB, en a profité pour se mettre en évidence (6 buts en 15 parties) et prendre sa revanche sur une LNA qu'il n'avait pas su dompter lors de son bref passage à Langnau en 2006.

À chaque étape les cadres grisons auront donc répondu présent. À commencer par le gardien remplaçant Reto Berra, indésirable quelques mois auparavant. Un retour en grâce matérialisé par une opération sauvetage réussie au match 2 de la finale (gagné 6-5 en prolongation) où le titulaire Leonardo Genoni avait flanché dans le tiers médian. Berra fut même aligné deux jours plus tard (succès 2-1 du HCD) et retrouva la glace une défaite de Genoni plus tard. Le soin reviendra toutefois au dernier nommé de conclure la finale, même si de toute évidence l'accumulation des matchs l'avait émoussé.

Enfin, Beat Forster n'a donc pas eu à regretter son transfert polémique (des ZSC Lions en décembre dernier), quelques semaines avant le sacre européen de ses anciens coéquipiers ! Quant au buteur Michel Riesen, ce titre restera comme le dernier glané sous les couleurs grisonnes avant de rejoindre Rapperswil à la rentrée. Ce sera donc sans lui mais avec les Back (Zoug), Joggi (Langnau), Sciaroni (Ambrì) et le Suédois Widing (Brynäs) que le HCD jouera la Champions League. Du moins si celle-ci a bien lieu, incertitude financière oblige !

 

Deuxième : Kloten. Il restera toujours comme un goût d'inachevé après une saison de haut vol, mais couronnée d'aucune récompense. L'usure physique, qui a raccourci le vol des Aviateurs dans la dernière ligne droite de la saison régulière, les aura même privés du billet européen. On s'attendait à ce que les Flyers explosent tôt ou tard. Le grand décollage eut donc lieu cette saison. Comme un signe en cette année où le Schluefweg (rebaptisé Kolping-Arena) tenait lieu de site pour les championnats du monde.

Malgré la défaite en finale, les banlieusards zurichois ont donc connu une saison faste. Au sommet de son art devant le filet, Ronnie Rüeger a toujours pu compter sur une défense efficace autour de son pilier Radek Hamr. Le Tchèque n'était toutefois pas seul dans son entreprise, surtout que Félicien Du Bois a franchi un palier en quittant Ambrì à l'intersaison. Le Romand s'est parfaitement fondu dans le moule d'Anders Eldebrink au point de réaliser la meilleure saison de sa jeune carrière. Patrick von Gunten a quant à lui poursuivi sa formation accélérée, se découvrant même un solide instinct offensif (12 buts en saison régulière). Cette trajectoire ne demande qu'à être empruntée par les Marc Welti et autres Marc Schulthess, signes intérieurs de la richesse de ce club formateur. Sans oublier Benjamin Winkler, venu de Davos à l'intersaison pour leur apporter toute son expérience.

Tout cela, c'était la face cachée de l'iceberg. L'attaque n'a même pas ressenti la perte de Romano Lemm, parti à l'été du côté de Lugano. Kimmo Rintanen, passeur d'exception, s'est affirmé comme le centre dominant en LNA, drainant dans son sillage son compatriote Tommi Santala et Roman Wick, le "petit jeune" qui monte. Meilleur buteur des Flyers en saison régulière (24 buts) et meilleur compteur en playoffs (15 points), Wick est même devenu un cadre de la sélection nationale, à seulement 23 ans. À contrario, le vétéran (35 ans) Marcel Jenni a lui retrouvé une seconde jeunesse et n'a jamais été aussi performant, incarnant à lui-seul toute la profondeur offensive dont disposaient les Flyers cette saison. Autant d'alternatives nommées Sven Lindemann, Michael Liniger et autres Arnaud Jacquemet, ce dernier signant un retour au pays après son cursus en junior majeur canadien. Attendu dans son registre défensif, Curtis Brown n'a pas déçu même s'il fut logiquement en retrait des productions offertes par le trio Rintanen, Santala et Hamr.

Quant à Frédéric Rothen, le capitaine emblématique, il connu saison très particulière. S'il aurait préféré retenir ce but décisif marqué (du patin) lors du premier match de la finale, celui de son retour, le Romand gardera de terribles séquelles d'un slap de Bezina reçu en pleine mâchoire en janvier. Un autre vétéran, Patric Della Rossa (qui faisait banquette à Davos) est alors venu le remplacer sans parvenir à s'imposer.

Vexés par le peu de considération genevoise à leur égard, les Flyers se sont emballés sitôt les playoffs commencés. Les boys de McSorley surclassés (4 victoires à 0), ceux de Shedden surpassés (4 à 0 encore), les hommes d'Eldebrink retrouvaient la finale, treize ans après leur dernière finale. Question fraîcheur physique, les Kloten Flyers possédaient donc un avantage indéniable, mais c'était mal connaître les Grisons que de croire la finale jouée d'avance. Arno Del Curto pouvait dire ce qu'il voulait, personne ne le croyait. Malgré l'avantage du glaçon, Kloten a buté sur la ténacité du HCD. D'où un légitime sentiment de frustration de n'avoir pas su concrétiser de nombreuses occasions. Les Flyers ont de toute façon beaucoup appris et ne seront plus considérés comme outsiders à la rentrée. Plutôt comme des favoris...

 

Troisième : Fribourg-Gottéron. Depuis deux ans, Fribourg-Gottéron s'est fait une spécialité de déjouer les pronostics. Après Berne l'an passé, ce sont les ZSC Lions qui ont trinqué face aux Dragons en quatre manches sèches. De quoi rappeler de bons souvenirs, ceux liés à la "belle époque" de Slava Bykov et Andrei Khomutov, d'autant que les demies prenaient bonne tournure face à un favori, Davos (3 à 1). Sauf que les Grisons étaient du genre tenace... et les Romands incapables d'enfoncer le clou. Domage car la finale, quinze ans après, était à portée de crosses.

En deux ans, Fribourg-Gottéron est donc passé de barragiste potentiel à véritable équipe de playoffs. Quelque chose a donc changé du côté de Saint-Léonard, où les bons résultats ont rendu le club plus attractif et donc plus compétitif. C'est d'autant plus vrai que Serge Pelletier a pu conserver l'ossature de la saison passée, solide garantie pour la huitième place. Un objectif atteint sans coup férir malgré l'enchaînement des blessures et le rendement très aléatoire des "mercenaires". L'attaquant défensif Marc Chouinard s'est blessé dès le mois de septembre, nécessitant l'embauche d'un pigiste (Jeff Ulmer) et le retour de Laurent Meunier, qui n'a jamais eu sa chance au Dynamo de Minsk dans la nouvelle KHL. Le Français, bientôt rejoint par son ex-coéquipier genevois Kirby Law, donnait une nouvelle orientation à l'attaque, où l'Américain Mark Mowers peinait à reproduire ses performances de 2005. Meunier reste toutefois un renfort étranger atypique, pas scoreur pour deux sous mais intense, combatif et dévoué, autant de qualités développées lors de son passage aux Vernets. Du coup, c'est le robuste défenseur Shawn Heins qui aura endossé le statut honorifique de top-scoreur étranger. Aux côtés d'Alain Birbaum, petit mais costaud, le Canadien forma une paire très complémentaire et pas loin d'être une des plus efficaces du championnat.

Le "casque d'or" revint donc à Sandy Jeannin, qui n'a rien perdu de sa superbe pour son retour dans son canton natal. En compagnie de Mike Knoepfli, venu comme de lui de Lugano, Jeannin est naturellement devenu un des leaders du groupe. L'autre restant évidemment Julien Sprunger, qui devait confirmer son excellente saison passée. Andrej Bykov et Benny Plüss ont encore pu compter sur un attaquant dominant et efficace comme en attestent ses 25 buts en saison régulière. Ses envies d'Amérique restent intactes malgré un "attentat" de David Backes aux Mondiaux qui le blessa durement à la nuque et nécessita une opération en urgence. Sprunger a vite récupéré mais devra toutefois passer par la case rééducation.

Mais pour que les Dragons tournent à plein régime, il fallait que tout le monde soit là. Avec les Caryl Neuenschwander et autres Geoffrey Vauclair en complément, Gottéron ne manquait pas de soutien. Il fallait aussi une arrière-garde homogène et travailleuse, articulée autour d'une vraie assurance tous risques devant le filet. Pas épargné par les blessures en saison régulière, le gardien canadien Sébastien Caron a fait toute la différence dans ces playoffs qui resteront comme les derniers du centre Gil Montandon. Une carrière débutée en LNA 1985, partagée entre Fribourg-Gottéron et Berne, riche de plus de 1000 matchs et 870 points parmi l'élite et parsemée de deux olympiades (1988 et 1992) et quelques championnats du monde. Avec le retrait de Montandon, c'est une légende qui raccroche. Et une page du hockey suisse qui se tourne...

 

Quatrième : Zoug. On appelle cela rectifier le tir. Au fond du trou à la mi-décembre, Zoug créait quelques mois plus tard la surprise au premier tour des playoffs en sortant le favori bernois en cinq manches. Comment en est-on arrivé là du côté de la Suisse centrale ? À force de retours, et pas seulement de blessure d'ailleurs. Bien sûr, le vétéran Patrick Sutter, out dès la reprise, a dû rapidement tirer un trait sur sa longue carrière. Mais le retour de Dale McTavish, blessé en septembre, a totalement changé la donne. C'est peu dire que le centre canadien fut partie prenante dans un redressement totalement inespéré, même pour les partisans de la première heure.

Ce retour salvateur aux allures de déclic a eu lieu le 13 décembre dernier. Étrillée la veille à Fribourg (0-6), la troupe de Doug Shedden passe Langnau à la moulinette (10-2). S'ensuit une série de 13 victoires en 18 matchs, ce qui en fait évidemment la meilleure équipe (sur le plan comptable) de l'année 2009. En récoltant 30 points (8 buts et 22 passes) dans cette phase de retour, McTavish a totalement rééquilibré une attaque où Josh Holden se sentait parfois esseulé. Le Canadien toujours fortement sujet aux pénalités (encore cent minutes récoltées en saison régulière) fut toutefois à la hauteur des attentes, au contraire d'un Brad Isbister décevant malgré son statut de NHLer. Même l'explosif Duri Camichel a pâti de son absence et perdu sa place en équipe nationale. Reste le métier de Patrick Fischer et la longévité de Paul Di Pietro, toujours là à bientôt quarante ans. Le lutin d'origine canadienne valait encore 33 points en saison régulière.

Outre le retour de Dale McTavish, celui de Lars Weibel fut tout aussi essentiel. Non pas que l'ex-portier de Davos et Lugano était blessé, loin de là. Plutôt en méforme, dirons-nous, voire en disgrâce après un automne désastreux. Pas étonnant que Doug Shedden, le successeur de Sean Simpson, n'ait pas apprécié le supposé déclin de ce gardien ô combien emblématique. Entre malentendus et tentatives de secouer le cocotier, Weibel a vu débarquer Berra le temps de douze matchs. Reto Berra, "bouche-trou" ballotté à travers le pays par son employeur grison et qui signera au Herti un intérim de très bonne facture. Reste que Lars Weibel, en cerbère d'expérience, a su se ressaisir.

Du coup la défense a serré la vis et démontré tout son potentiel. Si le Canadien Micki DuPont s'est affirmé comme une bonne rampe de lancement et le meilleur des soutiens offensifs, l'image de son compatriote Jay Harrison restera indissociable de son violent coup d'épaule en playoffs qui aura commotionné le Bernois Patrik Bärtschi.

Avec la blessure à l'épaule de Björn Christen et celle au tendon d'Achille de Paul Di Pietro, les séries ne s'annonçaient pas vraiment sous les meilleures auspices face à Berne. Sauf que la dynamique des succès qui permit à Zoug de coiffer Langnau sur le poteau pour la huitième place était enclenchée. Comme le malaise couvait à Berne, l'EVZ a su tirer les marrons du feu moyennant notamment la contribution élevée de ses "seconds couteaux" offensifs (Damien Brunner, Corsin Casutt et Corsin Camichel). Si Kloten était trop fort en demi-finale, Zoug aura signé un des redressements les plus spectaculaires de ces dernières années.

Un coup de tonnerre allait ébranler le club en toute fin des Mondiaux (où il n'y avait d'ailleurs aucun sélectionné). Lassé du hockey de haut niveau, Patrick Fischer décidait de mettre un terme à sa carrière, quelques mois après avoir annoncé sa retraite internationale (179 sélections). Une page va forcément se tourner à Zoug, d'autant que Weibel, "recasé" à Cologne (DEL), sera remplacé par le Finlandais Jussi Markkanen (CSKA Moscou).

 

Cinquième : Berne. "C'est une catastrophe". La réaction du légendaire Renato Tosio est proportionnelle à la déception générée par cette nouvelle élimination prématurée de Berne en quarts de finale. Un échec retentissant, avec des signes avant-coureurs lors du parcours en Ligue des Champions, où le SCB n'a pas franchi le premier tour. Sur la scène continentale plus qu'ailleurs, l'à-peu-près se paye cash et John Van Boxmeer pouvait chercher toutes les circonstances atténuantes possibles et imaginables. Remis d'une attaque cardiaque à l'été, le coach américano-canadien regrettait le manque de densité de la LNA par rapport aux ligues nordiques et la faillite des unités spéciales, habituel point fort du SCB. Toujours est-il qu'après le quatrième gain de Zoug à la PostFinance Arena en quart de finale, il était le seul responsable aux yeux de tous et surtout des partisans, que le lui ont fait clairement savoir après l'humiliation...

Car cet échec, un an après le fiasco de Fribourg-Gottéron, est surtout celui de Van Boxmeer. En nourrissant des rapports tendus avec certains de ses cadres (notamment Sébastien Bordeleau et Ramzi Abid), le Nord-Américain était loin de tirer la quintessence d'un groupe pourtant taillé pour la gagne. Reste que la première place acquise en saison régulière n'est due qu'à la baisse de régime de Kloten et Zurich. Pourtant, l'échec n'était pas envisageable face à Zoug, qui avait dû souquer ferme pour se qualifier. Or, les joueurs de Suisse centrale sont passés. Et en fouillant bien, ce n'est pas vraiment une surprise. Là encore, tout ramène à... Van Boxmeer. Nombreux sont ceux à s'être plaints de leur utilisation, voire de leur temps de jeu. L'exemple de Sébastien Bordeleau reflétant bien le malaise, même si le rendement du Franco-Canadien a clairement souffert d'une concurrence accrue à son poste. Le moral en berne, il s'est également plaint de son affectation récurrente à des lignes "expérimentales" aux côtés des juniors.

Outre Bordeleau, il y a d'autres victimes du "diktat" de Van Boxmeer. Si un attaquant défensif pur et dur comme Thomas Ziegler s'y retrouve, d'autres, comme Patrik Bärtschi qui n'a pu étaler toute sa créativité et subira même une lourde commotion cérébrale en playoffs sur un attentat de Jay Harrison. Reto Kobach a également payé les pots cassés d'une collaboration délicate avec John Van Boxmeer. Le défenseur s'est même retrouvé trimballé entre Berne et Langnau avec l'obligation de ne jamais être aligné face à son employeur bernois. Les dérives d'un système helvète riche en transactions susceptibles de froisser la morale sportive, mais visiblement entré dans les mœurs.

Habituel point fort du jeu bernois, la défense a également pâti de ces tergiversations et s'est passablement dégradée dans les moments importants. Et pourtant, Marco Bührer reste une référence devant le filet, le Canadien Travis Roche a chassé le fantôme de Nathan Dempsey et s'est dressé en clé de voûte du système. Roman Josi a poursuivi sa progression aux côtés des Philippe Furrer, Beat Gerber et autres David Jobin. Sans oublier Keith Carney, le vétéran de la NHL appelé durant l'hiver. Mais personne, hormis Roche, n'est sorti du lot en playoffs. Martin Plüss, rapatrié d'Elitserien à l'intersaison, ne fut pourtant pas le plus décevant, à l'instar d'un Christian Dubé toujours aussi performant au pointage ou même du vétéran Martin Gélinas. Non, les doigts se sont pointés sur Simon Gamache, plus aussi rayonnant qu'en 2006 et, surtout, sur un Ramzi Abid très loin de son meilleur niveau.

Dorénavant, c'est avec Larry Huras que Berne a uni ses destinées pour un avenir que l'on espère radieux dans la capitale fédérale. Il y aura du changement dans le contingent mais c'est le prix à payer pour retrouver une certaine compétitivité sur tous les tableaux.

 

Sixième : Zurich. "Zurich n'aura peut-être plus assez faim". Benny Plüss, dans son entrevue accordé à la TSR (télévision suisse romande) juste avant les playoffs, avait-il un réel don divinatoire ? Oui et non. Si l'élimination du champion en titre est toujours une surprise, celle d'un récent champion d'Europe, usé mentalement et physiquement par l'accumulation des matchs, l'est un peu moins. C'est le paradoxe de ces ZSC Lions étonnants en Champions League, fidèles à leur statut en championnat, mais incapables de répondre à l'outsider fribourgeois en quart de finale. Le coup de balai (0-4) est éloquent. Déjà comblés par leur sacre européen, les Zurichois y ont laissé beaucoup de forces. Une version partagée par Sean Simpson. Le coach venu de Zoug à l'intersaison endossait même l'entière responsabilité de cet échec. Il serait toutefois injuste de tout lui coller sur le dos tant la saison fut riche en émotions. Le titre européen, que l'on croyait inaccessible à un club suisse face aux grands d'Europe venus de Russie, fait bel et bien partie de son palmarès. Reste que la médaille, si brillante soit-elle, a son revers.

Sur le papier, le ZSC avait tout pour réaliser le doublé. Une équipe stable, performante dans tous les domaines, des joueurs-clés dominants et cinq étrangers de haut niveau. Tout frais promu au rang d'international, Ryan Gardner fut le meilleur buteur en supériorité numérique de LNA (16 buts sur ses 25 personnels). Quoi d'étonnant puisque le Canadien à licence helvète impose mieux que jamais son gabarit physique et joue d'opportunisme dans l'enclave. Gardner n'était qu'un leader parmi d'autres au sein d'une attaque très complémentaire. Adrian Wichser reste un passeur d'exception (accessoirement le meilleur en Champions League) aux côtés d'une belle phalange de finisseurs. Les Canadiens Domenico Pittis et Jean-Guy Trudel ont confirmé leur savoir-faire sur tous les tableaux, le vétéran Jan Alston paraît inoxydable, tandis que le Slovaque Peter Sejna et l'international Thibaut Monnet restent deux options de choix.

Si tout allait pour le mieux en attaque, la défense s'est trouvée déstabilisée par la fuite préméditée de Beat Forster. Le "cas Forster", devrait-on dire, tant l'épisode a fait couler beaucoup d'encre en décembre. Le défenseur international a fait des pieds et des mains pour rentrer à Davos et a finalement obtenu gain de cause. Cette affaire fera toutefois jurisprudence au niveau des indemnités allouées aux clubs floués.

La fuite de Forster n'a donc pas empêché Zurich de battre Magnitogorsk (2-2 à l'aller, 5-0 au retour à... Rapperswil) pour entrer dans l'histoire. Mais son départ a sûrement pesé sur les rotations à l'heure des playoffs malgré la richesse du compartiment défensif. Le capitaine Mathias Seger n'a pourtant rien perdu de son leadership alors que Severin Blindenbacher, toujours aussi précieux, disputait sa dernière saison au Hallenstadion avant de migrer vers Färjestad. Sans oublier le soutien offensif du Slovaque Radoslav Suchy, d'Andri Stoffel et d'un petit jeune qui monte, Patrick Geering. Le vénérable Ari Sulander, qui a mérité le titre de MVP de Champions League, a même dû céder son poste à sa jeune doublure Lukas Flüeler dans les matchs décisifs. Si Flüeler semble avoir les épaules pour lui succéder (comme en témoignent ses premières capes internationales) c'était avant tout histoire de libérer une licence d'étranger.

C'est là qu'entre en jeu Blaine Down, "l'étranger de service" des GCK Lions en LNB, déjà utilisé avec un certain succès en Champions League. Mais même dans cette configuration, le ZSC n'a pu éviter l'élimination, pas aidé en cela par la blessure de Wichser. Du coup, Zurich ne pourra même pas défendre sa couronne européenne... mais jouera bien à la rentrée (et peut-être au Hallenstadion, s'il n'est pas réquisitionné...) cette fameuse Victoria Cup face aux Blackhawks de Chicago. On se console comme on peut...

 

Septième : Genève-Servette. Finaliste l'an passé, Genève-Servette a cette fois vécu une campagne très ordinaire. Trop, peut-être, vu le potentiel des troupes. Bien sûr, l'accident de la circulation du défenseur Martin Höhener et la longue blessure du gardien Gianluca Mona ont bousculé la routine dans laquelle l'équipe du Léman s'était fatalement installée après son excellente saison passée. Là où Genève-Servette s'apparentait à une machine bien huilée et très équilibrée, la mouture 2008/09 n'a jamais vraiment su hausser son niveau de jeu. En saison régulière comme en playoffs d'ailleurs, même si Kloten n'était évidemment pas un adversaire facile. Et pourtant, ce fut celui indirectement "choisi" par Chris McSorley après un revers "douteux" à Ambrì-Piotta lors de la dernière journée (défaite 5-3 après avoir mené 3-0).

Plus que jamais donc, le personnage McSorley reste indissociable de son club... et des polémiques en tout genre, qui n'auront une fois encore pas épargné les arbitres. Dire que McSorley porte l'entière responsabilité d'une saison décevante est toutefois exagéré. Les Aigles n'avaient plus cette "gnac" de l'an passé. Du coup tout a semblé très ordinaire, du classement (6e contre 2e l'an passé) aux unités spéciales en passant par une attaque en net sous-régime (132 buts contre 178 l'an passé)...

Alors, Genève-Servette était-il trop dépendant de ses individualités, comme l'assurait Roman Wick avant le premier tour des playoffs ? Vu l'impact des étrangers, on ne peut que lui donner raison. C'est surtout vrai dans le cas de Juraj Kolnik, top-scorer incontesté... ou presque tant Byron Ritchie a dépassé les attentes. Cantonné durant toute sa carrière en NHL aux rôles obscurs, ce Canadien a vite pris la température du jeu européen et s'est mué en buteur redoutable (23 buts et 38 passes en 45 matchs) aux côtés du Slovaque. Le "mercenaire" de dernière minute Ritchie a donc rapidement fait son trou, laissant les Serge Aubin, Tony Salmelainen et Jean-Pierre Vigier se faire concurrence pour éviter d'être surnuméraire. Vigier pouvait toutefois se targuer d'un fort taux d'efficacité, ce qui n'était pas toujours le cas de Salmelainen.

Derrière, les nationaux n'ont pas connu une année faste au pointage et le blueliner Goran Bezina a encore tiré son épingle du jeu. Reste l'agressivité de Thomas Déruns, véritable apôtre du défi physique, et l'abnégation des Paul Savary, Jan Cadieux et autres Morris Trachsler. Et comme l'âge (42 ans) a pesé sur ses épaules, Igor Fedulov, meilleur compteur des derniers playoffs, a connu une saison très... ordinaire (13 points en 40 parties).

Un Suisse est pourtant sorti du lot cet hiver. Gianluca Mona blessé, c'est sa doublure Benjamin Conz qui assura l'intérim lors d'une vingtaine de matchs. Les derniers de la saison régulière. Conz, tout doué qu'il soit, n'a aucune expérience des séries et se retrouvait fatalement envoyé au "casse-pipe" face à l'armada de Kloten. Le retour de Mona au quatrième match n'aura rien changé. Tout cela n'a même pas altéré la bonne ambiance régnant dans le groupe, ni même sa solidarité. Les Grenats n'ont tout simplement pas su assumer leur nouvelle étiquette de favori. Voilà une bonne leçon à méditer pour Chris McSorley...

 

Huitième : Lugano. Le gâchis est moindre à Lugano cette année mais le résultat final est loin des espérances. Pourtant, une fois encore, on avait vu grand en regroupant un contingent digne de ce nom. Mais si ces investissements furent rentables avec des gaillards comme Petteri Nummelin, Hnat Domenichelli, Brady Murray ou Patrick Thoresen, ce ne fut pas le cas pour d'autres. Le Canadien Randy Robitaille fut loin d'être un top-scorer en puissance, comme il le fut à Zurich lors du lock-out en 2005. Avec un seul but en trente parties de saison régulière (pour 27 passes), c'est même totalement misérable. Il ne fut pourtant pas viré comme l'Américain Johnny Pohl, mais fut pointé du doigt par certains coéquipiers après la débâcle de Davos (1-7) au match 7 du premier tour.

Mais à ce moment-là, John Sletvoll n'était plus là. Dès qu'il eut vent des tractations menées "dans son dos" pour le remplacer par une autre légende de la Resega - Kent Johansson - la saison suivante, le "Mage" a tout simplement démissionné. C'est un bien triste épilogue pour Sletvoll, considéré à juste titre comme le grand bâtisseur de la dynastie "bianconera" au milieu des années 80... et un bel embarras pour le club, contraint d'appeler Hannu Virta à la rescousse. Le hic, c'est que le Finlandais, en 19 matchs passés sur le banc tessinois, n'a gagné aucune partie dans le temps réglementaire... y compris en playoffs. Vu sous cet angle, l'élimination "prématurée" face à Davos ne l'est plus tant que ça.

Et pourtant, Lugano avait tout redevenir "grande". D'abord, un gardien solide en championnat, David Aebischer, même si le Fribourgeois n'a plus les faveurs de Ralph Krueger. Julien Vauclair, la clé de voûte du système défensif, a de son côté renoncé à la sélection nationale l'automne dernier. Le Jurassien a assuré dans tous les domaines, et même aux avant-postes (45 points dont 10 buts en 50 parties). La référence dans ce domaine reste toutefois Petteri Nummelin, qui n'a rien perdu de sa superbe après sa parenthèse en NHL. Dans un tout autre genre, Timo Helbling joua sur son intimidation physique, ce qui l'expose fatalement aux cachots (136'). Le Bâlois reste malgré tout un solide rouage d'une défense renforcée par le Suédois Johan Fransson. Cette "retouche" qui avait joué la Ligue des champions avec Linköping a même signé de sacrés débuts en scorant deux fois dans un succès sur Kloten en janvier (4-3).

Avec la vista de Nummelin, le jeu de puissance était en de bonnes mains (14 buts pour le petit Finlandais). Avec le "rapatriement" en fin d'automne de Brady Murray, dont les perspectives devenaient restreintes dans l'organisation des Kings, l'attaque devenait potentiellement injouable, d'autant que le Norvégien Patrick Thoresen a laissé plus d'un gardien pantois. Quant à Hnat Domenichelli, dans l'attente de son passeport helvétique, il retrouva toute ses sensations après une dernière campagne tronquée par les blessures à Ambrì-Piotta. Pas de couac donc au rayon "mercenaires", excepté bien sûr Robitaille et Pohl à un degré moindre.

Habitué aux pépins physiques depuis quelques saisons, Flavien Conne a tout de même pu disputer plus de matchs que Romano Lemm, arrivé blessé de Kloten. Lemm a toutefois vite pris ses marques et revint juste à temps pour les Mondiaux. Une échéance qui fut également d'actualité pour Kevin Romy et Raffaelle Sannitz.

Reste que tout ce beau monde n'a pas su franchir l'écueil du HC Davos en quarts de finale. Des Grisons moins impressionnants sur le papier, mais qui ont une vraie culture de la gagne. Force est de constater que depuis 2006, ce n'est plus trop d'actualité chez les "bianconeri"...

 

Neuvième : Langnau. Caramba, encore raté pour les SCL Tigers ! Et pourtant, c'était l'année ou jamais pour les Emmentalois, toujours en quête d'une première participation aux playoffs depuis leur accession parmi l'élite. C'était sans compter sur le sprint final de Zoug, qui aura fait mentir La Fontaine. Comme quoi, même en partant à point, on peut toujours se faire rattraper !

Les voilà en play-out, à deux points près. Pourtant, les SCL Tigers semblaient s'être prémunis contre toute mauvaise surprise en engageant le revenant Todd Elik en février. Est-il bien nécessaire de présenter ce phénomène, cet enfant-terrible d'un hockey suisse qu'il écuma durant une dizaine d'années. Avec autant de réussite aux points... qu'aux poings ! Malgré ses 42 ans, le Canadien tenait encore un rôle prépondérant à l'Olimpija Ljubljana, dernier finaliste - surprise - du championnat autrichien et fut rappelé pour pallier la blessure contractée par Jeff Toms, au genou en l'occurrence. Tourmenté par les pépins physiques, Toms n'a pu disputer que 23 parties (32 points) cet hiver. Du coup, un autre étranger - l'Américain Eric Healey - fut engagé courant décembre. Ce diable de Todd Elik n'avait quant à lui pas manqué son retour dans l'Emmental bernois en signant deux points et un tir au but décisif dans une victoire sur... Zoug début février (3-2). Elik tiendra sa moyenne d'un point par match à ses six matchs de saison régulière et de play-out.

Pour deux petits points, Langnau a donc dû se coltiner Bienne en demi-finale du tour de relégation. Un véritable piège pour un groupe qui se voyait en playoffs quelques semaines auparavant. Sept matchs furent ainsi nécessaires aux Tigres pour se tirer d'affaire.

C'était bien là l'essentiel compte tenu des bonnes dispositions affichées cette saison. Martin Kariya n'a pas déçu et fut le leader offensif espéré au départ de Josh Holden. Le play-maker canadien au célèbre patronyme se montrait très vif en plus de son altruisme (40 mentions d'aide en saison régulière). Des caractéristiques proches de celles d'Oliver Setzinger, qui avait déjà laissé une bonne impression lors de sa pige de l'an passé. L'ailier autrichien n'a pas beaucoup marqué, certes (9 buts), mais pouvait compter sur les qualités propres à certains finisseurs. Comme le robuste Mathias Joggi qui l'accompagnait la ligne du vétéran Michel Zeiter. Et surtout Daniel Steiner, redevenu un buteur redoutable (25 réalisations) après deux saisons difficiles à Zurich et Rapperswil. Un signe de l'efficacité d'un trio partagé avec Fabian Sutter et Matthias Bieber, convoqué pour la Deutschland Cup. De son côté, Simon Moser a beaucoup appris aux côtés de Kariya et Toms (lorsque ce dernier n'était pas blessé) et poursuit sa progression.

Malgré des unités spéciales très ordinaires, Langnau a donc démontré une solide complémentarité à tous les étages. Pour pallier la blessure du défenseur offensif Curtis Murphy, le Finlandais Janne Niinimää s'est vite intégré dans une escouade ponctuellement rejointe par Reto Kobach, "gracieusement" prêté par Berne (voir plus haut). Enfin, le vétéran Marco Bayer a tiré un trait sur une carrière riche de plus de 900 matchs de LNA, se montrant notamment décisif en play-out.

 

Dixième : Rapperswil-Jona. Une pré-saison délicate (et sans victoire) était annonciatrice d'une entame de championnat catastrophique pour les Lakers. Ils ont ainsi attendu neuf journées pour stopper l'hémorragie (3-1 à Ambrì). En temps normal, l'entraîneur aurait sauté depuis longtemps... sauf à "Rappi", où Morgan Samuelsson a gardé la confiance de ses dirigeants jusqu'en novembre. Le Suédois, qui avait su redresser la barre et conduire le club en playoffs l'an passé, n'a cette fois pas eu le succès escompté. Comme Rapperswil a rechuté à partir de janvier (16 défaites aux 21 derniers matchs), son assistant Dave Chambers, qui avait pris le relais, a subi le même sort. Du coup, c'est avec le bouillant Raimo Summanen que les Saint-Gallois ont abordé d'inévitables play-out, une première depuis l'exercice 2003-04.

Et pourtant, Stacy Roest et Niklas Nordgren n'ont jamais autant pointé depuis qu'ils ont posé leurs valises à la Diner's Club Arena qui, mine de rien, aura vécu à l'heure européenne grâce aux délocalisations forcées des ZSC Lions en demi-finale, puis en finale.

Roest, le centre canadien, reste un passeur hors-pair (46 passes en 50 matchs) et semble même se bonifier avec le temps. L'ailier suédois a lui confirmé son impact aux côtés du revenant Christian Berglund, parti à Berne depuis deux ans. Si l'on rajoute les Romands Loïc Burkhalter et Sébastien Reuille, deux valeurs sûres du championnat, on comprends vite que "Rappi" disposait d'un certain potentiel offensif. Et question cols-bleus, avec les Niki Sirén, Markus Bütler, Raeto Raffainer, Stefan Hürlimann et les Bâlois de service (Sandro Tschuor et Stefan Voegele), il y avait de quoi faire.

Et côté spectacle, le tout était assuré par le Suédois Sanny Lindström, un dur à cuire (149' de prisons cette saison) qui n'a évidemment pas fait dans la dentelle. Des boîtes, quelques "poings" et une poignée de suspensions. L'une d'entre elles (six matchs pour avoir commotionné le Zurichois Cyrill Bühler) permit d'ailleurs à Ramzi Abid, surnuméraire à Berne, de s'offrir une petite parenthèse chez les "Eisblau". Une couleur flashy (vert d'eau en l'occurrence) que le public n'a toujours pas digéré depuis son intronisation en 2005-06. Tout comme l'abandon progressif des initiales (SCRJ) au profit de l'appellation "Lakers".

Quoi qu'il en soit, Rapperswil a pêché dans ses fondamentaux. La saison en demi-teinte de Marco Streit et Simon Züger devant le filet n'explique pas la faillite du box-play (78,1 %), le plus faible du circuit. Le rendu défensif en a donc pris un coup (208 buts encaissés) d'autant que le secteur offensif fut tenu à bout de bras par les étrangers. Ce n'est pas l'apport du Kevin Mitchell, défenseur offensif à succès dans le championnat autrichien (avec Ljubljana) qui a changé la donne. L'Américain a toutefois distillé quatre passes en play-out, contribuant ainsi à l'opération sauvetage réussie face à Ambrì (4 à 2).

 

Onzième : Ambrì-Piotta. On peut facilement perdre le fil de sa saison. Ambrì-Piotta n'avait certes rien d'un favori... sans avoir pour autant le profil d'un cancre. Et pourtant, c'est ce dernier statut qu'endossèrent les biancoblù. Ceux qui espéraient un miracle ont vite déchanté. Le coach John Harrington, connu pour sa participation au fameux Miracle de Lake Placid, n'avait aucune expérience du milieu professionnel et disposait en outre de moyens limités.

La blessure du gardien Thomas Bäumle est sans conteste le tournant de la saison. En perdant leur titulaire, les Tessinois ont alors commis l'erreur de confier leur filet à ses jeunes doublures Lorenzo Croce et Giacomo Beltrametti, trop inexpérimentés pour soulager une défense passoire. Au fond du trou, les Léventins ont alors réagi en enrôlant un portier d'expérience, l'international slovaque Karol Krizan, en disgrâce du côté d'un autre club en crise, MODO. Voilà le genre de gaillard pouvant régler pas mal de soucis... mais pas tout. Le mal était fait depuis longtemps. Avec treize petits succès sur l'ensemble de la saison régulière, il ne faisait aucun doute que l'irréductible club villageois allait devoir sauver sa peau en play-out. L'effondrement de Bienne en fin de parcours leur évita la lanterne rouge... mais pas une troisième participation de suite au tour de relégation !

Les tifosi de la Valascia, un brin désabusés, ont donc pu constater toute l'importance qu'avait Hnat Domenichelli sur tout le rendement du groupe. Sans lui, c'est l'energizer Paolo Duca qui a pris les choses en main. Vu sa productivité élevée et son abattage de tous les instants, Duca s'est logiquement ouvert les portes de la sélection nationale, sans pour autant être du bon wagon, celui des Mondiaux. Qu'importe, ce Tessinois pur souche fait partie des très rares satisfactions d'une saison noire avec, peut-être, un retentissant 6-0 passé à Lugano en octobre. Ce soir-là Erik Westrum s'est trouvé dans tous les bons coups avec six points au compteur (4 buts et 2 passes). Le rêve, quoi. Sauf que le naturel est vite revenu au galop.

Sans surprises, John Harrington a sauté et Rastislav Cada fut promu à la tête d'une équipe prise dans la spirale de l'échec. Le Tchèque était jusque là chargé du mouvement junior mais n'a fait aucun miracle. Même dans son domaine de prédilection, la défense, de toute façon trop faible malgré l'assurance tous risques de Zdenek Kutlak et le savoir-faire de Nick Naumenko en supériorité numérique, un domaine où le physique de Julian Walker est toujours aussi précieux. Avec Westrum, Kutlak et Naumenko furent les mercenaires qui s'en tirèrent le mieux. Avec ses problèmes familiaux, l'ailier canadien Martin Sonnenberg n'a pas passé l'hiver. Noah Clarke a pris la porte et son remplaçant suédois Mikael Wahlberg n'a jamais fait la différence.

Pour cela, il fallut attendre la "finale" du play-out face à Bienne. Une série de toutes les peurs que les Seelandais prirent par le bon bout, menant deux victoires à zéro. Sauf que leur mental était encore plus fragile que celui d'Ambrì, qui alignait quatre succès de rang pour officialiser son maintien.

 

Douzième : Bienne. Comme prévu, la réadaptation à l'élite fut délicate à Bienne. Mais le club du Seeland reviendra bien en deuxième semaine après avoir frisé la correctionnelle face Lausanne, dans d'épiques barrages de promotion / relégation. Barrages fatals au Danois Heinz Ehlers, héros de l'accession de l'an passé et condamné par deux revers initiaux lors de cette "finale" face au LHC. Du coup, c'est Kevin Schläpfer qui vint à la rescousse, réveillant l'orgueil des troupes en choisissant notamment les étrangers adéquats. Car en barrages, on s'aligne sur la réglementation en vigueur en LNB, soit deux "mercenaires" inscrits sur la feuille de match. Faire le bon choix n'était pas une mince affaire vu leur rendement très aléatoire, sauf Rico Fata, le leader incontestable d'une cuvée bien décevante. Du coup, ce sont les Suisses qui se sont offerts la part du lion. Et ça, ce n'était pas forcément attendu.

Tandis qu'un Sean Hill, malgré son expérience de la NHL, n'a jamais su s'adapter à son nouvel environnement, les Gianni Ehrensperger et Emanuel Peter ont retrouvé l'élite, s'y montrant à leur avantage. Au point que Peter a franchi un palier. Devenu néo-international, il conjugue efficacité individuelle (34 points) et influence le collectif, drainant les Marco Truttmann, Mathieu Tschantré et autres Stefan Tschannen dans son sillage. Dommage donc que les importés n'aient pas (tous) suivi. La transition entre les deux divisions fut délicate pour le Canadien Eric Himelfarb, tandis que son compatriote David Ling fut soumis à la concurrence de Frank Banham et Jiri Bicek, tous deux arrivés en fin de saison régulière.

Faire le pari d'aligner deux gardiens inexpérimentés à ce niveau était osé pour le club de la cité bilingue. Sauf que Pascal Caminada (qui a finalement pris l'ascendant sur Marco Wegmüller) ne s'en est pas si mal tiré que cela compte tenu des faiblesses du compartiment défensif (213 buts encaissés) et du rendu exécrable des unités spéciales. Ce fut notamment le cas du jeu de puissance, particulièrement médiocre (10,5 % d'efficacité seulement en saison régulière). Autant de statistiques comparables à celle du cancre bâlois l'an passé, même si les comparaisons s'arrêtent là pour le soutien populaire, autrement plus conséquent au Stade de Glace. Un public sevré de LNA depuis des années, mais notamment gâté par cette rouste monumentale administrée à Berne (6-1) dans l'autre derby cantonal. Sans une terrible série de 20 défaites à ses 24 dernières parties, l'EHC Bienne aurait donc pu éviter la lanterne rouge. Mais pas seulement.

Bienne aurait également pu s'éviter les désagréments des barrages. Par deux fois les hommes de Heinz Ehlers ont eu la série en main, contre Langnau (2 à 1) et surtout contre Ambrì-Piotta (2 à 0), avant de s'effondrer inexplicablement. Tous les signes d'une certaine fébrilité psychologique sont donc réunis, d'autant que l'intimidation lausannoise en barrages a bien failli les ramener illico presto à l'étage inférieur. La suite s'écrira avec Kent Ruhnke aux manettes... et un certain Sébastien Bordeleau à la pointe de l'attaque !

 

Ligue Nationale B

 

Premier de LNB : Lausanne. Décidément, il y a toujours beaucoup à dire sur Lausanne, qui lorgnait plus que jamais sur une remontée en LNA. Un projet crédibilisé par un recrutement à priori très solide car basé sur l'engagement des valeurs sûres de la LNB. Sur le papier, c'est en effet remarquable. Avec Raffael Walter, Lausanne tenait un back-up de choix pour Michael Tobler devant le filet. Avec Adrian Trunz (ex-Ajoie) et Larry Leeger (ex-ZSC), le club vaudois tenait deux parfaits compléments à sa défense où trônait Zarley Zalapski, le vétéran (41 ans) précieux sur certaines séquences mais globalement irrégulier. Avec Alexandre Tremblay, le LHC tenait un étranger d'impact aux côtés de Cory Pecker et d'une attaque sans équivalent, ou presque, dans la division. Car le Biennois Alain Miéville se greffait à une brigade composée, entre autres, d'un buteur redoutable (Thomas Rüfenacht), d'un naturalisé efficace (Bernie Sigrist), de cols-bleus travailleurs (Silvan Lüssy, André Baumann, Julien Staudenmann et même Stefan Schnyder en toute fin de saison) et d'espoirs promis, à terme, à un avenir en LNA (Jérémy Gailland et peut-être Jérôme Bonnet). Voilà qui en dit long sur le potentiel des troupes. Restait à en tirer le meilleur, une charge désignée à un certain Dany Gélinas.

Si le Franco-Canadien a fait ses preuves du côté d'Ajoie, il n'a pu confirmer dans le cadre exacerbé de Lausanne. Un environnement également secoué par le décès de Jim Koleff, qui restait une figure importante à Malley. Il fallut rappeler Terry Yake en janvier pour que les Vaudois retrouvent un rang "acceptable", à savoir le premier. Mais Gélinas n'est pas tombé tout seul, emportant Pecker dans la tourmente. Showman patenté, le Canadien s'est lui-même défini comme le "bouc-émissaire" de Dany Gélinas mais au final, ni Pecker ni Lausanne n'ont perdu au change : l'ailier s'est relancé avec brio du côté de Viège, le LHC a signé dans la foulée Marco Charpentier dont Langenthal ne voulait plus. Dès lors, tout était réuni pour que la dynamique gagnante reprenne. Avec, au besoin, les "coups de main" de Genève-Servette (prêt occasionnel de Salmelainen et Fedulov en plus des mouvements habituels entre clubs-partenaires) et en gardant le décevant Derek Bekar sous le coude. Du coup, les meilleurs atouts pour Tremblay restaient Miéville et Rüfenacht.

C'est en favori que ce LHC version Yake et Kossmann (oui, l'ex-assistant de McSorley) a choisi Thurgovie comme adversaire en première ronde. Un choix qui aurait pu lui être fatal après deux premières manches gagnées par l'outsider. Huit matchs plus tard, Lausanne se retrouvait en finale, la seule plausible aux yeux des suiveurs, face à La Chaux de Fonds. Un sommet qui tint toutes ses promesses, mais que le LHC ne pouvait décemment pas laisser filer. Questions de moyens financiers et d'ambitions puisque, le titre sitôt en poche, il restait la cerise sur la gâteau. Ces barrages attendus comme le loup blanc et sources d'inépuisables frustrations de ce côté-ci du Léman. Face à des Biennois perclus de doutes, les Lausannois ont pris le meilleur des départs en menant 2 victoires à 0. Sauf que Bienne est revenu, forçant Lausanne à adopter de nouvelles stratégies. Yake a tout tenté, même de revenir au jeu lors du match 5, histoire de soulager un peu Alexandre Tremblay. C'est finalement dans le choix d'une tactique agressive que les Vaudois vont arracher un match décisif, puis basculer dans la provocation et ainsi compromettre toutes leurs chances au match 7, la bagarre provoquée par Rüfenacht avant même le coup d'envoi sonnant le glas des espoirs de (re)montée.

 

Deuxième : La Chaux-de-Fonds. Après une saison 2007/08 exceptionnelle, qui aura redéfini sa place dans la hiérarchie de la LNB, La Chaux de Fonds était un favori tout désigné. À vrai dire, seul Lausanne semblait à même de contester la supériorité des troupes neuchâteloises. Un sentiment traduit par une domination sans partage sur le championnat, de septembre à janvier avant qu'une baisse de régime ne cède le fauteuil de leader au LHC. Des Vaudois qui venaient de mettre sous contrat pour la saison suivante un certain Jonathan Roy. La rivalité prenait alors une nouvelle dimension, attisée par les précédents sont les Lausannois sont coutumiers depuis quelques années. Inutile d'en dire plus sur la teneur des retrouvailles en finale de LNB... Pourtant, le HCC fut battu en six matchs dans cette finale "de rêve". Jonathan Roy, son meilleur compteur, n'a pas connu une grande réussite face à son futur employeur... alors qu'il avait tenu une moyenne élevée en demi-finale contre Viège. C'est aussi parce qu'aucun leader ne s'est détaché aux moments cruciaux que la "Tchaux" n'a pu résister au LHC.

Au-delà du "cas Roy", Gary Sheehan pouvait compter sur une attaque explosive et particulièrement efficace en supériorité numérique. Rien d'étonnant vu le potentiel offensif des Abeilles. C'est bien connu, abondance de biens ne nuit pas et la paire Jonathan Roy - Dominic Forget n'était pas si loin du bilan comptable du duo sierrois Cormier-Jinman. Les deux Canadiens n'étaient toutefois pas réunis sur les mêmes lignes. Roman Schild, venu d'Ajoie à l'intersaison, a tout simplement explosé aux côtés de l'ex-Tourangeau et de Michael Neininger, récoltant au passage le titre de meilleur pointeur suisse de LNB. On peut difficilement envisager meilleure publicité lorsqu'on vise la LNA, but avoué du jeune ailier bernois. Anthoine Lussier, qui a brillé au Mondial avec les Bleus, a pris place aux côtés de Dominic Forget et Evgeni Shiriaev sur le deuxième trio, laissant aux cols-bleus Julien Türler, Alain Pasqualino et Régis Fuchs le soin de compléter l'offensive. Pour un retour aux sources après le cauchemar bâlois de l'an passé, le lutin Fuchs retrouva même toute sa verve offensive.

Au milieu des Alexis Vacheron, Laurent Emery, Markus Wüthrich (pour les playoffs) et Michel Fäh, l'autre tricolore du groupe, le physique Johann Morant, était bien entouré en défense. Seulement la "Tchaux" dut rapidement faire le deuil de sa légende vivante Valeri Shiriaev, qui a mis un terme à sa glorieuse carrière sur blessure. Malgré son âge canonique (45 ans), le vétéran d'origine ukrainienne faisait encore référence à ce niveau. Attendu au tournant après s'être révélé au printemps dernier, Antoine Todeschini s'est quant à lui installé comme numéro un incontesté, poussant Sébastien Kohler vers la sortie. À seulement 20 ans, l'international junior a encore une belle marge de progression mais semble s'inscrire dans la lignée des grands talents helvètes au poste de gardien.

 

Troisième : Viège. Si Viège partait sans grandes certitudes début septembre, le club valaisan a vite trouvé son rythme de croisière. L'arrivée de Cory Pecker, en disgrâce à Lausanne, a tout bonnement dopé le rendement d'un trio partagé avec son compatriote Steve Brulé et Roman Botta. C'est simple, Pecker à Viège, c'est une moyenne d'enfer au pointage (22 buts et 32 passes pour 54 points en 25 matchs).

Sans se borner à Pecker et Brulé, le troupe de John Fust était parfaitement calibrée pour faire un bon coup. Alors qu'on attendait Fabien Hecquet devant le filet, c'est le tout jeune Reto Lory (à peine 20 ans) qui s'y est révélé. Et comme Beat Heldstab, boudé par la LNA, reste un arrière dominant en LNB, il n'était guère étonnant de retrouver l'EHC Visp en tête des meilleures défenses du championnat, box-play compris. Reste que La Chaux de Fonds a mis fin en demi-finales, en quatre manches sèches, à un parcours étonnant.

 

Quatrième : Ajoie. Le HCA, c'est du solide. L'attaque est en de bonnes mains avec James Desmarais, qui a survolé le classement des compteurs cette saison, et son compatriote Stéphane Roy, toujours aussi efficace devant le filet. Reste le troisième larron, un Steven Barras qui a cassé la baraque à leurs côtés. Au vu de sa ligne de parade explosive, le club du Jura avait tout de l'adversaire à éviter pour les séries éliminatoires, d'autant qu'il sait monter en puissance au moment opportun. Ce fut encore le cas cette année, même si Lausanne était trop fort en demi-finale (0-4).

Qu'importe, la première expérience de Réal Paiement en Europe fut un succès. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance pour le Québécois, qui n'avait alors officié qu'en junior majeur et devait succéder à Dany Gélinas, attiré par les sirènes lausannoises. Une fois encore, le duo Simon Rytz - Simon Pfister a fait le métier devant le filet, secondé par une défense où l'espoir Jordane Hauert s'est affirmé comme un vrai patron aux-côtés de l'inoxydable (43 ans) Martin Rauch.

 

Cinquième : Olten. Sans faire de bruit, Olten a surpris. L'équipe de Dino Stecher est presque parvenue à bousculer la hiérarchie avec un contingent relativement méconnu. Aussi le gardien Urban Leimbacher a-t-il impressionné, bien protégé par une défense compacte où les Arne Ramholt, Roman Diethelm et autres Romano Pargätzi ont bien travaillé.

Devant, les Martin Wüthrich, Cyrill Aeschlimann et autres Rolf Portmann sont sortis de l'ombre grâce au rendement des étrangers. Des importés bien connus dans l'Hexagone puisqu'ex-Grenoblois (pour Sami Kaartinen) et ex-Briançonnais (pour Pierre-Luc Sleigher). Le Finlandais a confirmé son sens du but (26 en 43 parties) en traînant dans son sillage le centre québécois. Les Tassilo Schwarz, Diego Schwerzenbach et Remo Hirt passaient la troisième couche, traduisant tout le potentiel de Soleurois n'ayant toutefois rien pu faire face à Viège au premier tour (1-4).

 

Sixième : Sierre. Avec Bruno Aegerter aux manettes et un remarquable potentiel, Sierre avait tout pour se relancer après deux années de vaches maigres. Sauf que le naturel est vite revenu au galop à Graben, où les brillants résultats de l'automne ont fondu comme neige au soleil. Des performances coïncidant avec une baisse de régime globale, et notamment d'un trio potentiellement injouable. On ne présente plus Derek Cormier, le stratège, et Lee Jinman, le finisseur, tous deux alignés aux côtés d'un Kevin Lötscher maintenant prêt pour la LNA. Le secteur offensif avait fière allure, mais tout alla de mal en pis jusqu'au licenciement d'Aegerter, jugé trop "nonchalant" et pris en grippe par certains cadres de l'équipe.

Du coup, les Valaisans passèrent du coq à l'âne avec Morgan Samuelsson, un coach en disgrâce dans le marasme de Rapperswil en début de saison. Avec sa poigne coutumière, le Suédois put redresser la chute du HCS mais pas le fiasco d'une sortie sans gloire face à Ajoie au premier tour des playoffs (2-4). Une fin en eau de boudin qui a suscité la colère du président Epiney, convaincu de la mauvaise volonté de ses joueurs en fin de série.

 

Septième : Langenthal. Le SCL n'a fait que passer cette saison. Loin de ses meilleures années, où il tenait le haut du panier en LNB, le club bernois n'a jamais vraiment décollé. L'espoir Noah Schneeberger parti à Bienne, les cadres Philipp Orlandi, Stefan Gähler et Marco Käser retirés des affaires, c'était autant de pertes non compensées. Et lorsque Steve Larouche a quitté le club en début de saison, l'autre étranger Marco Charpentier a vite compris qu'il ne ferait pas de vieux os au Schoren.

Auréolé d'un statut d'étranger dominant en LNB, mais devenu indésirable à Bienne, Marko Tuomainen s'est vite trouvé adjoint du vieillissant Mike Maneluk, compagnon d'infortune de Laurent Meunier au Dynamo de Minsk (en KHL). Du coup, ce sont plutôt les jeunes Flurin Randegger et Marco Gruber qui ont tiré leur épingle du jeu, sans pour autant sauver le piètre bilan de Kevin Ryan. L'ère des succès semble terminée pour le coach canadien, révélé à Martigny, confirmé à Viège... et dernièrement viré de Lausanne.

 

Huitième : Thurgovie. Ce HCT version Weinfelden (et donc sans Félix Burgener) n'aura pas franchement différé de son prédécesseur. Le public n'a toujours pas suivi l'équipe, qui s'est pourtant qualifiée sans trembler pour les playoffs. D'accord, vu les poursuivants, ce n'est pas un exploit... mais quand même !

Si Thurgovie fit très peur à Lausanne en quarts de finale en raflant les deux premières manches, le club du lac de Constance n'est jamais sorti de l'anonymat qui le sied d'ordinaire. Certains jeunes, comme Fadri Lemm et Tobias Plankl, se sont pourtant fait repérer avec des compteurs intéressants derrière le Canadien Greg Hogeboom. L'Italien Armin Helfer a pour sa part bouclé une bonne campagne comme mercenaire en LNB.

 

Neuvième : Bâle. Après le désastre de la LNA, Bâle a perdu toute crédibilité. Reparti à l'étage inférieur avec des moyens nettement plus restreints, le club rhénan a dû opérer à une complète reconstruction. En d'autres mots se rajeunir. Avec le seul Markus Wüthrich comme rescapé, il n'avait aucune ambition pour cette saison de transition et n'a logiquement jamais été dans le coup.

Le coach finlandais Kari Rauhanen n'avait aucune marge de manœuvre mais pouvait compter sur un duo d'importés productif. Le vétéran Patrik Westerback s'est senti moins seul lorsqu'est arrivé son compatriote Pasi Tuominen, d'un tout autre calibre que l'éphémère Pete Suonpää. Derrière ceux-là, le renouvellement de génération permit à Pascal Wittwer et Manuel Zigerli d'engranger les points et de se faire repérer.

Pour le reste, rien à signaler... Ah si, la naissance de l'EHC Basel Sharks et l'arrivée d'un requin sur un logo officiel alternatif.

 

Dixième : Neuchâtel. Avec ses 400 spectateurs de moyenne, Neuchâtel n'a toujours pas trouvé sa voie. Quoi d'étonnant pour une équipe-ferme dont le seul but rôle consiste à "couver" les espoirs de Berne, Ambrì-Piotta et Fribourg-Gottéron. Les Young Sprinters ont donc souffert de ce statut inhérent à tout farm-team qui se respecte. Car il y a du talent avec Adam Hasani et Joël Genazzi, deux des meilleurs prospects de Gottéron qui formèrent avec Pascal Krebs une triplette très performante. Fréquemment appelés en LNA, Hasani et Genazzi progressent à grands pas, à l'instar de Damiano Ciaccio devant le filet.

Vu leurs références, les mercenaires n'allaient pas tirer l'équipe vers le haut. Des deux, Pavel Vostrak était le plus enclin à performer vu son cursus qui l'avait d'ailleurs emmené à Ambrì il y a quelques années. Radek Dlouhy, pour sa part, a fait de la figuration. Avec une vague d'arrivées prometteuses (les Kohler, Mano, Morandi sans oublier la venue de Valeri Schiriaev comme assistant de Myrek Hybler), les Young Sprinters entendent bien montrer autre chose à la rentrée.

 

Onzième : GCK Lions. Même son de cloche dans l'anonymat des GCK Lions. Pire attaque du championnat, pire défense aussi, la pépinière zurichoise a payé un lourd tribut à sa jeunesse. Une fois n'est pas coutume, dira-t-on, tant les "lionceaux" se qualifiaient régulièrement pour les playoffs. Mais cette saison, il n'y avait vraiment rien à faire.

Le Canadien Blaine Down ne regrettera toutefois le voyage à Zurich puisque, rappelé chez le grand frère par l'absence de limitation d'étrangers en Ligue des Champions, il prit une part active dans le sacre européen du ZSC ! Les jeunes pousses n'ont pas non plus perdu leur temps. Avec Rolf Badertscher et le lutin Stefan Schnyder dans le rôle des grands frères, les Aurelio Lemm et autres Martin Wichser poursuivent leur apprentissage au sein de la structure zurichoise.

Jérémie Dubief

 

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