Suisse 2009/10 : présentation

 

Faute de Champions League, Davos va pouvoir entièrement sa consacrer à la défense de son titre. Et ce n'est peut-être pas plus mal car les Grisons ne semblaient pas taillés pour lutter sur les deux tableaux avec les pertes conjointes d'Andres Ambühl, signé par les New York Rangers, et de Michel Riesen. Ces grains de sable vont-ils pour autant altérer les rouages d'une machine huilée depuis tant d'années par Arno Del Curto ? L'entraîneur de l'année 2009 en Europe, fort de son savoir-faire (et "prêt" à prendre en main la Nati), dispose toujours de son armée de fidèles.

La défense est solide avec les incontournables Marc Gianola et Jan von Arx, sans oublier Beat Forster, le transfuge polémique de l'hiver dernier. Avec le renfort du Zougois René Back et de l'AHLer Tim Ramholt, fraîchement rapatrié de Quad City (faute de Calgary), celle-ci est même séduisante d'autant que le jeune Robin Grossmann a laissé entrevoir de belles promesses l'an passé.

Aux avant-postes, l'influence de Reto von Arx, élu joueur de l'année en LNA, reste essentielle aux côtés de Sandro Rizzi (le "couteau-suisse" par excellence) ou d'un puncheur comme Peter Guggisberg. On prépare aussi l'avenir avec Dario Bürgler, qui a pris une part prépondérante dans la conquête du titre, Mathias Joggi, néo-international révélé à Langnau, et Gregory Sciaroni, le meilleur espoir d'Ambrì-Piotta).

La relève pointe donc le bout de son nez donc, même si la fratrie Wieser, grande satisfaction du club ces dernières années, se voit amputée de Dino, le plus prometteur des deux. Ce dernier, contrôlé positif au cannabis, vient d'écoper d'une lourde suspension (5 mois) et succède ainsi à Jan von Arx et Peter Guggisberg au triste palmarès des Davosiens "pris par la patrouille" ces dernières années. Les mauvaises langues diront que ça ne plane pas tant que ça pour le HCD...

Dans une configuration à quatre étrangers, Del Curto devra trouver un nouvel équilibre et il faudra qu'Alexandre Daigle, en dessous de tout l'an passé (et même remplacé en playoffs par le Sierrois Lee Jinman), retrouve toutes ses sensations. Comme l'ailier tchèque Petr Sykora n'a pas été conservé, l'international suédois Daniel Widing (Brynäs, SUE) devra se muer en étranger d'impact. Quant aux Tchèques Josef Marha et Petr Taticek, s'ils ne paient pas de mine au premier abord, ils restent toujours précieux dans les moments chauds. Davos leur doit beaucoup, notamment en playoffs. Mais d'ici-là, il faudra batailler...

 

Comme on ne change une équipe qui gagne, la continuité est de mise à Kloten. Hormis l'arrivée d'Alpo Suhonen - qui fut le premier coach européen à officier en NHL - comme directeur sportif et la modernisation du logo "ancestral", le seul mouvement notable est le départ de Curtis Brown à Bienne. Le technicien suédois Anders Eldebrink sait donc ce qu'il perd en libérant son attaquant défensif aux 12 saisons de NHL. Son successeur Grant Stevenson (Chicago Wolves, AHL) a côtoyé Brown à San José mais n'a connu qu'une seule saison dans la grande ligue.

Qu'importe, avec son stratège Kimmo Rintanen, l'attaque est en de bonnes mains. Le génial passeur finlandais donnera encore le "la" aux Tommi Santala, Roman Wick et autres Marcel Jenni (qui semble vivre une seconde jeunesse), soit autant de gros calibres soutenus par de précieux joueurs d'équipes. À commencer par Frédéric Rothen, le "capitaine courage" revenu en finale après que sa mâchoire avait goûté à la force de frappe de Goran Bezina. Avec Sven Lindemann, Michael Liniger, Viktor Stancescu et même Arnaud Jacquemet, la profondeur n'est pas un soucis même si le départ de Roman Schlagenhauf à Lugano altère (un peu) les perspectives d'avenir.

Devant son filet, Ronnie Rüeger pourra dormir tranquille avec le Tchèque Radek Hamr, véritable "ministre de la défense", et ses adjoints, les Félicien Du Bois, Patrick von Gunten et autres Benjamin Winkler. De quoi voir venir, donc, même si le prometteur Marc Welti s'est gravement blessé à l'entraînement après qu'un patin l'a touché dans le creux du genou. Son indisponibilité va s'échelonner sur plusieurs mois et fragiliser la défense, d'où l'engagement pour deux mois du pigiste finlandais Kari Haakana. Sur leur lancée de la saison passée et forts de toutes ces certitudes, les Aviateurs sont prêts à reprendre leur envol...

 

Une fois encore, Berne a fière allure sur le papier mais n'a cette fois plus le droit à l'erreur. Pour son retour en Suisse, Larry Huras est donc affublé d'une sacré mission... et d'une drôle de pression. Homme de tous les succès à Zurich, Ambrì, et Lugano, le Canadien aura du pain sur la planche. Ce n'est pas une question de potentiel puisque le SCB est à chaque fois dominateur en saison régulière. Mais plutôt de mental puisque le club de la capitale enchaîne les fiascos en playoffs. Sa dernière finale remonte à 2007 et son dernier titre à 2004. C'est long, beaucoup trop long dans le contexte exacerbé de la PostFinance Arena !

Faute de Champions League, Berne ne tournera qu'à quatre étrangers. Exit donc les vétérans Keith Carney et Martin Gélinas, au même titre que Ramzi Abid (Traktor Chelyabinsk, KHL) et Sébastien Bordeleau (Bienne). Le blueliner Travis Roche a logiquement prolongé son bail alors que l'ailier Simon Gamache, malgré une saison en demi-teinte, a gardé la confiance de son état-major. Avec le double-passeport Christian Dubé et sa pléiade d'internationaux (les Rüthemann, Plüss et autres Reichert), l'attaque a vu débarquer deux nouveaux "mercenaires". Si Jean-Pierre Vigier (Genève-Servette) est une valeur sûre du championnat, Lubos Bartecko (Luleå, SUE) doit encore faire ses preuves. Le Slovaque a pourtant roulé sa bosse sur tout le Vieux continent et a même connu un certain succès en NHL. N'empêche qu'à Berne, CV ou pas, il faut être productif !

Avec des cols-bleus de qualités (le physique Thomas Ziegler, l'aboyeur Alex Chatelain, Trevor Meier et maintenant Caryl Neuenschwander), un gardien solide (Marco Bührer) et une défense compacte (avec Beat Gerber, l'offensif David Jobin et l'espoir Roman Josi), le club de la capitale peut voir venir... mais surtout pas décevoir ! Car le potentiel, comme toujours, est-là... et les clans aussi, entre francophones (Romands, Québécois) et alémaniques comme le reconnaît Larry Huras lors d'une entrevue accordée à la TSR : "Il est normal que des clans se forment, que des joueurs aient davantage d'affinités avec certains autres. Mais une fois sur la glace, tous doivent tirer à la même corde. C'est pourquoi mon objectif numéro un cette saison est de faire du CP Berne un groupe uni."

Faute d'engranger les succès au cours d'une pré-saison très relevée, les Bernois y ont surtout récolté les blessures... Reste à voir si les indisponibilités des défenseurs Phillipp Rytz (pied cassé) et Philipp Furrer (fracture du péroné), toutes deux estimées à quelques semaines (d'où l'engagement pour deux mois du Luganais Andreas Hänni), pèseront dans la balance dans les mois et semaines à venir.

 

Rien n'a changé chez les ZSC Lions, où la stabilité s'opère à chaque intersaison. Normal puisque le groupe a largement fait ses preuves ces dernières années. Pourtant, les champions d'Europe ont perdu en Severin Blindenbacher (parti au Frölunda Göteborg) un de leurs rouages essentiels en défense et dans le jeu en transition. L'opportunité suédoise était trop belle à saisir pour l'international, et son remplaçant Alain Reist aura fort à faire.

L'ailier Patrik Bärtschi, qui était bridé dans l'inflexible système bernois, devrait reprendre du poil de la bête aux côtés d'une belle brochette d'attaquants confirmés. Avec le métier de l'inoxydable Jan Alston, la vivacité de Domenico Pittis, l'efficacité de Thibaut Monnet, Jean-Guy Trudel et Peter Sejna, l'opportuniste Ryan Gardner, sans parler de l'altruiste Adrian Wichser (qui ressent encore les séquelles d'une blessure à la nuque contractée l'hiver dernier), le ZSC a plus d'une corde à son arc pour faire trembler les filets.

Reste la défense, où s'affirme Patrick Geering aux côtés des tauliers Radoslav Suchy, Andri Stoffel et Mathias Seger qui, eux, auront de lourdes responsabilités. Celles du jeune gardien Lukas Flüeler ont grandi l'an passé et cette saison sera peut-être celle de la succession du légendaire Ari Sulander.

Quoi qu'il en soit, tout ce beau monde devra défendre l'honneur du hockey européen pour la 2e Victoria Cup, disputée à domicile au Hallenstadion. Ce sera-là un sacré défi... face à une équipe qui monte en puissance, les Chicago Blackhawks de "Cristo" Huet ! Et au vu des camouflets enchaînés en pré-saison (raclée face aux Eisbären Berlin, défaites face à Lugano, Kloten, Mannheim, le CSKA Moscou et même un retentissant 0-5 face à Salzbourg au tournoi "Red Bull Salute"), ce n'est pas gagné...

 

Depuis maintenant trois ans, "Il Grande Lugano" est toujours trop court. Un comble pour des tifosi rêvant de revoir leur club retrouver sa place au sommet au hockey suisse. Le défi est de taille pour Kent Johansson, figure marquante du HCL à la fin des années 80, d'autant que Lugano est soumis - comme beaucoup d'autres d'ailleurs - aux rapports de force financiers des puissants clubs de KHL. Si le top-scoreur norvégien Patrick Thoresen a signé à Kazan, Petteri Nummelin, un temps convoité par divers clubs russes, a quant à lui refusé un pont d'or pour démontrer sa fidélité. Le brillant défenseur offensif ne rejoindra donc pas Ville Peltonen à Minsk, lui qui a récemment clamé son amour à Lugano sans pour autant s'y engager, préférant les roubles biélorusses... Les doux rêveurs qui revoyaient déjà "Nummy" et "Pelti" associés comme au bon vieux temps sous le tricot bianconero peuvent aller se recoucher...

D'autres en revanche vont devoir sérieusement se réveiller. C'est le cas de Randy Robitaille, très décevant l'an passé, est fermement décidé à retrouver un niveau de jeu plus digne de son rang. Il lui reste une année de contrat pour montrer aux dirigeants de quel bois il se chauffe. Comme Hnat Domenichelli est maintenant titulaire d'un passeport helvétique, rejoignant dans ce cas un autre buteur de choc, Brady Murray, deux places se libéraient pour de nouveaux "mercenaires".

À l'arrière, les "bianconeri" ont assuré avec le vétéran Johan Åkerman (Lokomotiv Yaroslavl, KHL), 37 ans et plusieurs années de bons et loyaux services pour la "Tre Kronor". Son métier complète une défensive chevronnée devant David Aebischer avec Petteri ummelin donc, mais aussi le taulier Julien Vauclair, Steve Hirschi et le bouillant Timo Helbling ! Ce dernier devrait d'ailleurs être un grand bénéficiaire de la nouvelle politique arbitrale, plus conciliante avec les bagarres.

Mais comme la pêche au gros (Marcus Nilson, Jeff Toms, Ville Peltonen, voire Rem Murray) n'a pas souri à Lugano, le club s'est rabattu sur Jeff Hamilton (Toronto, NHL). L'Américain, vu son gabarit, semble être taillé pour le hockey européen et s'en vient rejoindre un contingent offensif pour le moins pléthorique. Jugez plutôt : en plus du précieux Andy Näser, de Dario Kostovic et des jeunes Marco Jörg et Roman Schlagenhauf, les internationaux Romano Lemm, Flavien Conne, "Raffi" Sannitz et autres Kevin Romy y occupent une place de choix. Et encore, c'est oublier Tristan Vauclair et un certain Evgeni Chiriaev, qui devra y faire son trou avoir percé l'an passé à La Chaux-de-Fonds. Comme toujours à Lugano, le potentiel est là mais les résultats seront-ils (enfin) au rendez-vous ?

 

Comme le gardien Lars Weibel ne faisait plus l'unanimité à Zoug (mais compte bien se relancer en DEL, à Cologne), son contrat n'a pas été renouvelé... et le Finlandais Jussi Markkanen (CSKA Moscou, KHL) a débarqué ! C'est là le seul mouvement notable de l'intersaison avec le départ de Corsin Casutt (qui valait tout de même 14 buts l'an passé) et le retrait de Patrick Fischer.

Selon des dires, Fischer n'avait plus le feu sacré et a donc choisi de raccrocher, à la surprise générale. Son club lui a fait signer par précaution une clause, à la légalité discutée, lui interdisant de revenir au jeu dans un autre club suisse que Zoug. Ironie du sort, il y aura malgré tout un Patrick Fischer sous le tricot de l'EVZ. Si ce n'est pas l'attaquant c'est donc le défenseur, parfait homonyme de l'ex-NHLer et "subtilement" différencié sur les feuilles de match sous la dénomination "Patrick Fischer II".

La perte de Patrick Fischer (l'attaquant !) est lourde et diminue forcément le potentiel offensif même s'il reste à disposition de Doug Shedden quelques sacrés gaillards. Les Josh Holden, Dale McTavish, Duri Camichel, Björn Christen et autres Paul Di Pietro, sans oublier le défenseur Micki DuPont, qui reste un appui de choix. Quant à l'Américain Thomas Rüfenacht, buteur redoutable en LNB avec Viège et Lausanne, il devra s'y faire une place, chose rendue possible par sa licence suisse. En attendant sa nouvelle patinoire, l'EVZ a un bon coup à jouer... même si certains la cataloguent un peu facilement de "vieillissante" !

 

Julien Sprunger, l'attaquant vedette de Fribourg-Gottéron, paye un lourd tribut à sa blessure aux cervicales contractée aux derniers Mondiaux sur un attentat de l'Américain David Backes. Son retour est prévu en octobre mais tout Saint-Léonard espère que cette longue convalescence ne freinera pas sa progression. Sans lui, l'attaque reste en de bonnes mains avec son taulier Sandy Jeannin et le talentueux Andrej Bykov à qui le Dynamo Moscou (qui s'est adjugé ses droits pour la KHL) fait les yeux doux. Sans oublier les expérimentés Mark Mowers et Serge Aubin (Genève-Servette) en espérant que ces deux-là soient épargnés par les blessures.

Pour le reste, Serge Pelletier dispose d'une armée de ces "seconds-couteaux" qui ont fait la force de Gottéron ces dernières saisons. Malgré le départ de Caryl Neuenschwander chez le rival bernois, les doubles passeports Vitaly Lakhmatov (de retour d'une année avec le Sokol de Kiev) et Robin Leblanc (le "porte-bonheur" de Davos en 2007) s'ajoutent aux Benny Plüss, Marc Chouinard, Valentin Wirz, Mike Knoepfli et autres Corsin Casutt (Zoug) pour densifier un secteur offensif de qualité. Et, ce, même si le teigneux Geoffrey Vauclair et le "monument" Gil Montandon ont tous deux tourné la page...

La défense, toujours soutenue par son "ange-gardien" Sébastien Caron, a conservé sa paire Shawn Heins - Alain Birbaum, si complémentaire l'an passé. Avec les départs d'Alain Reist (ZSC Lions), Philippe Seydoux (Bienne) et Wesley Snell (Zoug), l'arrière-garde perd toutefois trois maillons de sa chaîne. En espérant que Marc Leuenberger (qui souhaite se relancer après Berne), le charismatique Gaétan Voisard (qui se rapproche un peu plus de son Jura natal) et le robuste Lukas Gerber (lui aussi de retour en terres romandes après le titre de Davos) soient en mesure de se fondre dans le moule. Les Dragons de Serge Pelletier ont largement justifié leur étiquette "d'équipe de playoffs". Reste maintenant à assurer la qualification.

 

À Genève-Servette, la finale de 2008 n'a pas eu les retombées espérées. En clair, les Aigles n'ont pas confirmé cette belle saison, se contentant d'un minimum syndical insuffisant pour atteindre leurs objectifs. Il faut dire qu'en cela, la blessure au genou contractée par le gardien Gianluca Mona n'a pas aidé, même si l'intérim du jeune Benjamin Conz fut très satisfaisant. Jusque aux playoffs, du moins, où son inexpérience fut un facteur de la débâcle subie face à Kloten.

On comprend bien que Chris McSorley, "Monsieur Genève-Servette", soit échaudé et ne veuille plus revoir ça. Aussi a-t-il assuré ses arrières en signant Tobias Stephan, qui a surtout connu les allers-retours entre Dallas et son club-ferme, basé en Iowa. Ce n'est pas tant une question d'argent que d'ambitions personnelles, notamment se relancer et retrouver la sélection nationale. Tobias Stephan, formé et révélé à Kloten, n'a donc pas eu la même réussite outre-Atlantique que Jonas Hiller. Cette arrivée condamne du coup Gianluca Mona au statut de "doublure de luxe". Suivant le principe des vases communicants, Benjamin Conz est lui "renvoyé" à Lausanne, le club-partenaire où deux figures du hockey suisse, Igor Fedulov et Olivier Keller, vont finir leur carrière. Ces deux-là ne sont pas les seuls à avoir quitté Genève, car deux autres pertes sont plus contrariantes. Byron Ritchie, la surprise du chef, a filé comme d'autres en KHL (au Dynamo de Minsk), tandis que Jean-Pierre Vigier, qui a toujours fait l'unanimité, s'en va relever un défi de taille à Berne.

Chris McSorley a donc pris son temps pour choisir les "mercenaires" qui accompagneront Juraj Kolnik et Tony Salmelainen à la pointe de l'attaque, ce qui a rendu l'esquisse genevoise longtemps indécise. Si Serge Aubin a fait son temps aux Vernets, McSorley s'estime heureux que Jeff Toms n'ait pas suivi le mouvement en acceptant la réduction de son salaire à Langnau, où la conjoncture économique est encore plus difficile qu'ailleurs. Du coup, Genève tient le buteur qui lui manquait l'an passé et garde, avec le centre canadien Kris Beech, un bon joker en terme de créativité... Beech, role-player en NHL, sort d'une première bonne saison en Elitserien et s'est vu offrir un contrat de six mois par McSorley, le temps d'étudier les possibilités offertes par les "recalés de la pré-saison outre-Atlantique.

Et parmi eux un certain Daniel Steiner, parti tenter l'aventure à Columbus, et dont le nom circule déjà pour gonfler l'ossature helvétique. Celle des fidèles qui connaissent bien la boutique... et donc son système inflexible. On suivra d'ailleurs l'évolution des jeunes (Florian Conz, Reto Suri) et des cadres (Morris Trachsler, Daniel Rubin et autres Paul Savary). Pour Stefan Hürlimann on attendra puisque le transfuge de Rapperswil s'est blessé en pré-saison... Joueur physique par excellence, Thomas Déruns séduit toujours autant par son intensité, alors que Jan Cadieux reste le col-bleu préféré de McSorley. En défense, aux côtés de l'artilleur par excellence Goran Bezina et du routinier John Gobbi, Martin Höhener reprend du service après qu'un accident de la circulation l'a mis hors-jeu l'an dernier.

 

Rapperswil-Jona tient en Michel Riesen (Davos) le meilleur buteur suisse en activité. Rien que ça. Riesen devrait prendre goût aux caviars de Stacy Roest puisque avec un passeur de cette trempe, on s'approche du sur-mesure... et de résultats plus conformes aux ambitions saint-galloises !

Comme Thierry Paterlini (Lugano) est arrivé et que les Niklas Nordgren, Christian Berglund, Niki Sirén, Sébastien Reuille et autres Loïc Burkhalter sont restés, l'attaque possède une alléchante densité. Malgré la retraite de Markus Bütler, la section "col-bleu" s'est enrichie du retour d'Antonio Rizzello (Fribourg-Gottéron) et compte toujours les Stefan Voegele, Sandro Tschuor et autres Raeto Raffainer. Sur le papier, ça tient la route...

Comme l'Autrichien Thomas Pöck (NY Islanders) revient d'Amérique pour succéder au charismatique Sanny Lindström et que deux Davosiens "pur jus" (Andreas Furrer et Florian Blatter) remplacent Gaétan Voisard (Fribourg-Gottéron) et Patrick Fischer (Zoug), la défense ne devrait pas perdre au change.

Raimo Summanen, le coach des Lakers, a donc tout en main pour remettre les playoffs au goût du jour... même si le poste de gardien, partagé entre Marco Streit et Simon Züger, n'est pas le plus rassurant. Un problème réglé en fin d'été avec l'arrivée de Daniel Manzato, formé à Fribourg-Gottéron, révélé à Ambrì et consacré à Bâle avant de partir (sans trop de succès) courir la jungle des ligues mineures. Question stabilité, il n'y aura pas photo pour Manzato. Son retour au pays, conjugué à celui de Tobias Stephan, mettra pléthore de gardiens confirmés à disposition de Ralph Krueger en vue des prochaines échéances internationales. Alors, "Manza-top" pour "Rappi" ?

 

Qu'il semble loin le temps où Ambrì-Piotta , avec Larry Huras aux commandes et Oleg Petrov à la baguette, faisait la nique aux cadors de LNA ! Si la passion est intacte dans ce petit village d'irréductibles peuplé d'à peine 500 âmes - mais la patinoire de la Valascia en accueille dix fois plus les soirs de matchs ! - les résultats, eux, périclitent d'année en année.

Oui, Ambrì est dans le creux de la vague et c'est toute la Léventine, là-bas, au bout du Saint-Gothard, qui broie du noir. C'est dire si la marge de manœuvre est restreinte pour Benoît Laporte. Le Franco-Canadien, bien connu du côté de Rouen, officiait dernièrement en DEL, à Ingolstadt, avec des résultats en dents de scie, ce qui lui a valu de prendre... la porte. Après une mission (impossible) de sauvetage à Bâle voilà deux ans, Laporte débarque dans ce club atypique affublé d'un objectif que beaucoup pensent irréalisable : les playoffs.

Pour ce faire, plusieurs paramètres entrent en jeu. La santé tout d'abord, en espérant que le gardien international Thomas Bäumle ait récupéré d'une grave blessure au genou. L'efficacité ensuite, celle espérée d'un duo Erik Westrum - Kirby Law recomposé, comme au bon vieux temps des Houston Aeros où ces deux-là avaient fait parler la poudre en AHL en 2005/06. Si le capitaine Paolo Duca garde la même intensité (et la même réussite), l'attaque pourrait reprendre des couleurs.

Défenseur offensif par excellence, David Schneider (Djurgården, Suède) succède à un autre spécialiste du jeu de puissance, son compatriote Nick Naumenko, qui a fait son temps à la Valascia. En espérant que l'Américain, qui n'a connu qu'une saison d'AHL d'exercer dans les ligues nordiques, soit le calibre attendu aux côtés de Zdenek Kutlak. Le Tchèque, pour sa troisième année au club, continuera à jouer la carte de l'intimidation physique... et de l'efficacité tandis que Reto Kobach, en bisbille avec Langnau, va apporter une profondeur bienvenue.

 

Confrontés à une grave crise financière, les Langnau Tigers ont bien failli jeter l'éponge. Mais en Emmental, le hockey est l'affaire de tous et la survie des Tigres a mobilisé tout le monde. Les fonds injectés par des entrepreneurs locaux et l'octroi par la municipalité d'un prêt sans intérêt de 800 000 francs suisses ont toutefois pu les meubles, apportant les liquidités nécessaires au renouvellement de la licence en LNA.

Ce sauvetage s'est accompagné de virulents règlements de comptes avec l'ex-président Hans Grunder... sous fond de luttes politiques entre anciens amis. Grunder dirige depuis un an un nouveau mouvement politique (Parti bourgeois démocratique) qui est issu d'une dissidence dans certains cantons au sein du parti de droite populiste UDC. Celui-ci a cependant conservé dans le canton bernois des fidèles comme Ruedi Zesiger, un de ses membres éminents... qui a été nommé nouveau directeur général du club. Le nouvel homme fort du SCL est un entrepreneur, Peter Jakob, le président du groupe d'investisseurs "Sauvez les Tigres".

Les SCL Tigers en sursis ont donc dû appliquer des mesures drastiques en allégeant notamment la masse salariale. Tous les joueurs se sont d'ailleurs pliés à une baisse de salaire (à hauteur de 15 %)... exceptions faites du défenseur international Reto Kobach (Ambrì-Piotta) ou du Canadien Jeff Toms (Genève-Servette). D'autres se sont tâtés, comme l'Autrichien Olivier Setzinger, mais le cadre de vie privilégié l'a dissuadé de partir. Quelques départs étaient inévitables, quelle que soit la conjoncture économique. Martin Stettler (Berne) et Mathias Joggi (Davos) sont allés dans des clubs plus huppés et le feu follet Martin Kariya (Dinamo Riga) a rejoint une KHL plus lucrative.

Daniel Steiner, le meilleur buteur de la saison passée, a lui aussi quitté le navire, mais pour tenter sa chance au camp d'été des Columbus Blue Jackets. À 29 ans, Steiner tente le pari de convaincre une franchise de NHL mais sait que s'il doit rebrousser chemin... il sera alors libre de tout engagement.

Roman Schild (qui reste sur une excellente saison comptable à Ajoie) et le vétéran Patric Della Rossa (qui ne jouait pas à Davos) ne seront finalement pas les seules recrues de l'intersaison. Grâce au soutien d'investisseurs privés, les SCL Tigers ont pu engager le méconnu Brendan Brooks (qui jouait... en Norvège) et la valeur sûre Nick Naumenko (Ambrì-Piotta) aux côtés d'Oliver Setzinger et Curtis Murphy.

En tout cas, on ne fera pas la fine bouche dans l'Emmental, où l'on se prépare à un hiver d'autant plus rude que le projet de nouvelle patinoire a pris du plomb dans l'aile... À moins que d'ici-là, ce diable de Todd Elik (43 ans, mais plus toutes ses dents...) ne revienne contre une modeste contrepartie, gage de son attachement aux SCL Tigers !

 

Pour peu, Philippe Bozon étrennait ses galons de coach à Bienne. Mais au final, c'est Kent Ruhnke qui a "décroché le pompon" pour officier dans la cité bilingue. Si le Canado-Suisse reste sur deux expériences négatives à Bâle et Lugano, il a tout pour faire progresser des Seelandais voulant en finir avec l'apprentissage.

En quête de mercenaires d'impact, Bienne a conservé Rico Fata, le seul à avoir tiré son épingle du jeu l'an passé, et mis la main sur un Sébastien Bordeleau en disgrâce à Berne. Le Franco-Canadien reste une valeur sûre du circuit, même si sa cote a baissé après une dernière saison difficile sous les ordres de John Van Boxmeer. La contexte sera à coup sûr moins hostile pour Bordeleau, qui devrait tirer sa ligne vers le haut. Les Emanuel Peter, Mathieu Tschantré, Marco Truttmann, Gianni Ehrensperger et autres Thomas Nüssli ne seront plus livrés à eux-mêmes puisque le polyvalent Curtis Brown (Kloten) sera également de la partie.

Sean Hill, indigne de son cursus NHL, devrait être oublié par son compatriote Ric Jackman, un blueliner grand format plus adapté aux exigences du hockey européen. L'ex-champion du monde junior a beaucoup bourlingué durant sa carrière en NHL, bifurquant dernièrement en Autriche et en Suède, à Leksand plus précisément. Cela fait du poids dans une défense toujours articulée autour de l'expérimenté Martin Steinegger et où le grand espoir Noah Schneeberger marche sur les traces de son prédécesseur Patrik von Gunten (aujourd'hui à Kloten). Schneeberger vient d'ailleurs de subir une nouvelle intervention chirurgicale pour atténuer la gêne ressentie par une malformation de la hanche.

Alors que Kevin Lötscher va découvrir l'élite (mais sans Derek Cormier et Lee Jinman, les deux gâchettes attitrées de Sierre) et que Kevin Gloor quitte le giron zurichois, Reto Berra (Davos) tient une chance d'être enfin titulaire devant le filet. Encore faut-il qu'il la saisisse, comme l'an passé en finale. Au pire, Bienne tient en Pascal Caminada un back-up de confiance.

 

 

Les clubs de LNB

 

Cette année sera peut-être la bonne pour Lausanne, passé à un cheveu de la promotion au printemps dernier. Cette fois pourtant, le LHC semble mieux armé que jamais... même s'il a (encore) fallu défrayer la chronique en s'assurant dès l'automne dernier que Jonathan Roy, quoi qu'il arrive avec La Chaux-de-Fonds, soit bien vaudois à la rentrée (même s'il est blessé jusqu'en octobre et sera donc remplacé par Mike Maneluk). La paire Roy - Tremblay est donc prometteuse et reste potentiellement la meilleure de toute la division. Oubliés donc les Marco Charpentier et autres Derek Bekar, qui n'ont jamais convaincu aux côtés d'Alexandre Tremblay et Thomas Rüfenacht. Ce dernier, parti à Zoug, fait partie des cadres qu'il faudra remplacer, à l'instar de Silvan Lüssy.

Toujours en étroite collaboration avec Genève-Servette, Lausanne pourra compter sur les prêts occasionnels de son club-partenaire et sur les deux vétérans venus ici finir leur carrière, Igor Fedulov et Olivier Keller. Avec le retour d'Anthoine Lussier, l'arrivée de Sandro Abplanalp (qui reste sur une bonne saison à Neuchâtel) et la re-signature du lutin Stefan Schnyder (venu des GCK Lions pour les derniers playoffs), le soutien ne manquera pas. Reste à voir si la défense, articulée autour de Michael Tobler (voire de l'alternative genevoise Benjamin Conz), sera à la hauteur. Tout un peuple est derrière la troupe de Terry Yake et seule une remontée en LNA serait belle. La chasse au lion est lancée...

 

Mais Lausanne n'est plus seul dans sa quête de LNA puisque La Chaux-de-Fonds l'envisage désormais ouvertement. Finaliste malheureux l'an passé, le HCC s'est densifié à tous les étages pour relativiser les pertes de Jonathan Roy, "dérobé" par le rival lausannois, et de Dominic Forget, pas conservé. Gary Sheehan tient en Benoît Mondou et Keven Cloutier deux remplaçants de qualité. La LNAH, depuis les réussites de Roy et Tremblay, n'est plus un pari pour Sheehan d'autant que Cloutier y a compilé de bonnes stats et de remarquables états de service. Mondou, fils d'un ancien du Canadien de Montréal, semble taillé pour réussir dans une LNB friande d'étrangers explosifs et talentueux.

Le robuste Johann Morant, compte tenu des départs observés en défense, devrait y avoir un rôle accru, tandis qu'Antoine Todeschini, grande révélation de l'an passé devant le filet, tient en Fabien Hecquet ("chassé" de Viège par Reto Lory) un concurrent de choix. Gary Sheehan y voit plutôt une saine émulation pour ne pas "griller" trop vite Todeschini.

Enfin, la "Tchaux" a "tiré un trait" sur la famille Shiriaev. Valeri, le père, a pris sa retraite l'an passé et vient de rejoindre le staff des Young Sprinters comme entraîneur-adjoint. Quant à Evgeni, le fils, il tentera de se faire une petite place à Lugano.

 

Malgré quelques départs importants (Bruno Brechbühl, Danny Masa, Tobias Bucher et Roman Botta), Viège a tout de l'outsider parfait. Des résultats en hausse l'an passé (demi-finaliste), un gardien qui explose (Reto Lory), un défenseur qui fait référence à ce niveau (Beat Heldstab) et un "mercenaire" charismatique (Cory Pecker). Ce dernier, viré de Lausanne en cours de saison passée, s'est affirmé comme un véritable leader offensif dans le Haut-Valais et devrait encore assuré le spectacle. Dominic Forget est lui devenu une assurance tous risques au pointage après trois bonnes saisons à La Chaux de Fonds.

Pour le reste, avec Alain Brunold, Tomas Dolana, Luca Triulzi et Joël Genazzi (qui a décidé de voler de ses propres ailes en quittant le giron fribourgeois), John Fust a plus d'une corde à son arc pour faire tourner l'offensive. Et comme la rigueur défensive n'est pas la dernière des qualités viégeoises, l'EHC Visp a tout d'un demi-finaliste en puissance..

 

Si l'attaque d'Olten a tourné à plein régime cet été, c'est que Brent Kelly et Jeff Campbell, les deux nouveaux "mercenaires" (qui faisaient la paire l'an passé à Herning), se sont vite montrés performants. Reste que les Soleurois ne se limitent pas à leur nouveau duo étranger qui remplaçce Sami Kaartinen (Dresde, 2e Bundesliga) et Pierre-Luc Sleigher (Kassel, DEL), tous deux partis vers l'Allemagne voisine.

Le Canadien Dan Ratushny, qui succède à Dino Stecher au coaching, peut miser sur une attaque très complémentaire derrière les Diego Schwarzenbach, Stefan Wüthrich, Remo Hirt et autres Tassilo Schwarz auxquels se sont greffés David Maurer (Sierre) et le jeune Bruno Marcon, compteur prolifique en 1re Ligue avec Adelboden l'an passé. Urban Leimbacher reste quant à lui sur une excellente saison devant le filet. L'EHC Olten, qui fête cette année ses 75 ans, sera donc à surveiller

 

La continuité est de mise à Ajoie, où les Canadiens Stéphane Roy et James Desmarais feront encore la paire sur le front de l'offensive. Une doublette très performante et garante d'une certaine efficacité avec son troisième larron Steven Barras. Avec les arrivées de Rolf Portmann (Olten) et Raffael Lüthi, les autres blocs espèrent gagner en consistance.

Reste la défense où le Canado-Suisse Michael Dupont s'adjoint à Simon Rytz devant le filet et où Michele Zanatta se joint aux Lionel D'Urso et autres Nicolas Studer. Enfin la charnière Martin Rauch (44 ans !) - Jordane Hauert sera encore d'actualité. Réal Paiement n'aurait pas non plus craché sur Fadri Lemm, que Kloten ne voulait plus, mais l'intéressé n'était très chaud à l'idée de rejoindre le Jura !

 

Sierre veut retrouver les sommets après deux saisons décevantes. Sur le papier (et malgré le départ de Kevin Lötscher en LNA), le contingent a fière allure avec l'éternelle doublette Derek Cormier - Lee Jinman pour enfiler les perles. Le soutien est là avec, notamment, les vétérans Cédric Métrailler, Omar Tognini et Oleg Siritsa, sans oublier Bernie Sigrist (récupéré de Lausanne) et quelques jeunes dont Patrick Krüger (Coire) et Thomas Schena (Ambrì).

Le nouveau coach Bob Mongrain, qui succède à Morgan Samuelsson, disposera d'une défense musclée par les arrivées conjointes d'Olivier Schäublin et Federico Lardi (tous deux de Lausanne) et sur un poste de gardien doublé par l'arrivée de Giacomo Beltrametti aux côtés de l'ancien Martin Zerzuben. Mongrain, qui a mérité par deux fois le titre d'entraîneur de l'année en ligue universitaire canadienne (CIS), a donc tout en main pour relever le défi des "sang & or".

 

Même son de cloche à Langenthal où le recrutement laisse présager au redressement au classement général. Les Bernois fondent beaucoup d'espoirs sur Ash Goldie, gâchette d'ECHL partie découvrir l'Europe via le Danemark l'an passé, et sur l'expérimenté Cory Larose, déjà vu à Langnau en 2006... tout en gardant l'increvable Andrei Bashkirov (39 ans) sous le coude !

Le SCL s'est délesté des vétérans Mike Maneluk et Marko Tuomainen pour s'offrir un duo d'impact aux avant-postes, entouré par la jeune garde locale (surtout Marco Gruber, top-scoreur l'an passé) et une valeur sûre de la division, le Lausannois Silvan Lüssy. Le secteur défensif, notamment renforcé par le gardien Raffael Walter (Lausanne), devrait permettre aux hommes de Kevin Ryan de retrouver leur place en playoffs.

 

Les frères Donati vont-ils relancer Thurgovie ? Les inséparables Tyler et Justin Donati, deux frangins de l'Ontario ayant affolé leur ligue junior majeur avant de s'engager dans la voie des ligues mineures, seront une attraction en LNB et devront tenir une cadence élevée pour garder le navire à flot. Car l'attaque, malgré les Sven Trachsler, Nino Fehr, Fadri Lemm (de retour de Kloten) et Tobias Plankl, pourrait manquer de profondeur.

Seule garantie, celle de tenir en Marc Klingler, formé à Rapperswil mais incapable de s'y imposer durablement; un gardien ayant déjà goûté à l'élite.

 

Habituels trouble-fêtes de LNB, les GCK Lions sortent d'une saison difficile, marquée d'une dernière place au classement. S'il sera toujours question d'interactivité avec le "grand frère" du ZSC, les "lionceaux" disposent cette fois de meilleures arguments pour tirer leur épingle du jeu. Si le Canadien Blaine Down sera le seul étranger offensif, il sera moins isolé par l'arrivée du vétéran Claudio Micheli et le retour de quelques anciens comme Pascal Tiegermann après une année d'études en Argentine.

Le Franco-Suisse Rémi Rimann, dominateur en junior-élite, a quant à lui migré en terres alémaniques conscient que ses chances d'intégrer rapidement Lausanne étaient minces. Le lutin (1,61m) jouera donc dans un cadre anonyme, certes, mais propice à son épanouissement vu la moyenne d'âge toujours très jeune du GCK. L'Italo-Canadien André Signoretti perpétue quant à lui cette mode des "filières danoises" en LNB pour compléter l'alignement défensif devant Lukas Grauwiler.

 

L'arrivée d'un requin sur le logo n'a pas rendu Bâle plus redoutable pour autant. Les Rhénans sont maintenant réduits à faire de la figuration dans le ventre-mou de l'antichambre. Toujours sans public digne de ce nom et, surtout, sans gros moyens. Plus que jamais dans la cité pharmaceutique, le football et Roger Federer ont la cote... au détriment d'un hockey moribond. Les nouveaux "Basel Sharks" ont encore récupéré de nombreux juniors (en plus de l'Emmentalois Allan Tallarini). La seule garantie tient en une paire étrangère efficace composée des trentenaires finlandais Patrick Westerback et Pasi Tuominen.

Blessé en pré-saison contre Novokuznetsk, Westerback sera remplacé le temps de son indisponibilité par le Suédois Magnus Gästrin. Cela ne devrait pas trop changer la donne même si la jeune troupe rhénane n'a pas été ridicule face aux gros calibres (Davos, Genève-Servette et le Dynamo de Minsk) réunis pour un tournoi d'été dans l'anonymat de la St. Jakob-Arena. Un contexte que retrouvera Adrien Plavsic, nouveau venu dans le staff, et qu'a quitté le défenseur Markus Wüthrich. Dernier "vestige" de la LNA en activité à Bâle, Wüthrich s'engage désormais dans l'après-hockey et une reconversion de policier...

 

Cantonnés au bas de tableau depuis leur retour en LNB, les Young Sprinters de Neuchâtel se réjouissent déjà de pouvoir honorer une troisième saison consécutive dans l'antichambre. Et pour cause, les finances ont longtemps retardé l'attribution d'une nouvelle licence en LNB. Les joueurs ont consenti à quelques sacrifices (baisse de salaire à hauteur de 20 % et suppression des primes) en plus de certaines retouches budgétaires (baisse de 30 % du budget) et d'une vaste prospection - auprès des sponsors notamment - pour obtenir les fonds restants. Autant d'efforts qui permirent l'obtention du précieux sésame.

Sportivement, avec Sandro Abplanalp (Lausanne) et Joël Genazzi (Viège), Myrek Hybler a perdu deux de ses meilleurs jeunes. Il reste toutefois Romain Loeffel et Adam Hasani notamment, mais ces deux-là, sous contrat avec Fribourg-Gottéron, sont avant tout à disposition de leur employeur de LNA. Le gardien Sébastien Kohler veut se remettre de deux saisons délicates à La Chaux de Fonds. Poussé vers la sortie par Todeschini, il succède ici au jeune Damiano Ciaccio, venu doubler Sébastien Caron à Fribourg-Gottéron.

Un temps pressenti pour jouer avec son fils Arnaud, Gil Montandon n'a pas donné suite au projet neuchâtelois et regardera de loin l'évolution d'une équipe juvénile. Un groupe où les vétérans slaves Pavel Vostrak et Dusan Andrasovsky (un sniper qui devrait faire oublier l'obscur Radek Dlouhy) tiendront un rôle prépondérant autour du jeune capitaine Pascal Krebs. Neuchâtel veut franchir un palier cette saison, déléguant notamment Roland von Mentlen à la tête du marketing, mais les Young Sprinters, toujours affiliés à trois clubs de LNA (Berne, Ambrì et Fribourg) partent de loin.

Jérémie Dubief

 

 

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