Suède 2015/16 : présentation

 

Nous y voilà : la SHL suédoise est donc désormais élargie à 14 participants. MODO est parvenu à garder sa place, ce que Leksand n'a pas réussi à faire, relégué en Allsvenskan. Karlskrona, Rögle et Malmö ont eux obtenu le droit de disputer l'élite suédoise. Pour autant, avec 14 pensionnaires, ne pensez pas que le nombre de parties va augmenter. Elles ont même été revues à la baisse ! Chaque équipe disputera 52 joutes - au lieu de 55 la saison dernière - en affrontant chaque adversaire quatre fois durant la saison régulière. Alors que certains pays tendent à alourdir le calendrier, 52 est vu comme une limite raisonnable, notamment par Håkan Loob, ancienne gloire et populaire directeur sportif de Färjestad.

S'agissant des play-offs, il n'y a guère de révolution. Les six premières équipes de la saison régulière seront qualifiées directement pour les quarts de finale, celles des places 7 à 10 devant passer par un tour préliminaire. La saison sera alors terminée pour les 11e et 12e du classement. Enfin, les deux équipes les moins bien classées devront sauver leur peau en SHL face à des équipes d'Allsvenskan lors d'une série au meilleur des sept matches.

En expérimentation l'année dernière, la prolongation à 3 contre 3 sera conservée. À noter que la surface des buts pour les gardiens sera réduite en SHL, Allsvenskan et championnat U20 pour atteindre les mêmes dimensions qu'en NHL et en KHL, l'objectif étant évidemment de privilégier le jeu offensif en facilitant quelque peu la tâche.

Enfin, rappelons que la promotion en SHL sera plus encadrée. La ligue et la fédération suédoise avaient trouvé un accord pour renforcer les conditions de promotion avec deux obligations principales : 4 millions de couronnes de capitaux propres (420 000 €) et une arène de 5000 spectateurs dont 3500 sièges. Des exigences qui semblent hors d'atteinte pour la majorité des équipes d'Allsvenskan. Le président de la fédération Christer Englund avait néanmoins tenté de rassurer tout le monde : pas d'urgence tant qu'un plan est engagé à court terme.

En tout cas, 2015 a vu les performances éclatantes et rafraîchissantes de Växjö, Karlskrona, du Vita Hästen et de l'IK Pantern. Qu'en sera-t-il pour 2016 ?

 

Växjö a finalement triomphé, confirmant les nombreux pronostics en sa faveur après un recrutement cinq étoiles il y a un an. La réussite demeure tout de même épatante pour un club créé en 1997, promu en élite en 2011 et qualifié pour seulement la deuxième fois en play-offs. La consécration est celle aussi d'un entraîneur : Sam Hallam, élu coach de l'année à seulement 36 ans, devenu très populaire et respecté dans tout le pays. Pour autant, ne croyez pas qu'il souhaite rester sur ses acquis. Hallam ne croit pas à une finalité, il veut aller de l'avant.

Quelques joueurs majeurs sont partis - Nick Johnson, Jani Lajunen, Rhett Rakhshani, Jeff Tambellini, Tommi Kallio - mais d'autres ont pu être conservés. On pense d'emblée au gardien Cristopher Nilstorp qui est parvenu à gagner son second trophée Le Mat un an après la Coupe Calder remportée en Ligue Américaine. La solidité de Nilstorp y est peut-être pour quelque chose : la défense a excellé avec beaucoup de sérénité et elle comptera de nouveau sur les Cory Murphy, Niclas Lundgren, Ville Varakas, Teemu Laakso et Eddie Larsson. Vous pouvez y ajouter le revenant Ilka Heikkinen, après un intermède en LNA suisse et en KHL, arrière au lancer ravageur.

L'attaque aura aussi fière allure. Avec 22 buts et un ratio +17 sur l'année, le Canado-Écossais Liam Reddox a réalisé la meilleure saison de sa carrière, il a été promu capitaine après le départ pour Turku de Kallio. Autre sniper qui assurera l'animation offensive : Tuomas Kiiskinen dont le dernier but a offert le titre. Pour autant, le staff s'est efforcé de trouver une pointure offensive. À défaut de pouvoir rapatrier Dennis Rasmussen, par manque de moyens, ils ont réussi un coup de maître. Le retour en grâce de Robert Rosén les a convaincu de recruter Richard Gynge, auteur d'une bonne saison à Vladivostok. L'idée est de reformer le duo Rosén / Gynge qui avait dominé la SHL 2011 / 2012, alors sous les couleurs de l'AIK avec plus d'une centaine de points. Les retrouvailles risquent fort de faire des étincelles. En plus d'un joueur toujours très investi - Joakim Hillding - et d'une pépite qui a brillé en Allsvenskan - Linus Fröberg - les Lakers du Växjö sont parés pour défendre leur titre de champion.

 

L'important renouvellement de l'été 2014 a rapporté gros. Les ventes NHL - Johan Alm, Pierre-Édouard Bellemare, Viktor Arvidsson, Melker Karlsson, Oskar Sundqvist - et KHL - Jimmie Ericsson et Oscar Möller - ont largement contribué au bénéfice de 2 millions d'euros, un record pour l'organisation. Ce bouleversement de l'effectif pouvait inquiéter mais cela n'a pas empêché Skellefteå de terminer pour la troisième année de suite en tête de la saison régulière et d'accéder à une cinquième finale consécutive. Mais ce nouveau succès sportif a fait naître cette fois-ci une rivalité de haut de tableau face à Växjö. Le SAIK veut sa revanche. Ses fans aussi, toujours nombreux et enthousiastes : ils étaient 5900 à assister au premier entraînement de l'équipe !

Les ventes de Joakim Lindström (SKA St-Pétersbourg), Marcus Pettersson (Anaheim) et Axel Holmström (Détroit) ont permis encore plus de liquidités... et de faire revenir le molosse Jimmie Ericsson ! À 35 ans, Ericsson revient dans sa ville natale après avoir remporté la Coupe Gagarine en KHL. Ses différentes compétences permettront de l'aligner dans les phases importantes avec d'autres bons travailleurs, comme l'Américain Terry Broadhurst ou Mattias Ritola, nouveaux venus. Pour marquer, Skellefteå dispose d'un bel arsenal, dont la star finlandaise Janne Pesonen, un des meilleurs marqueurs de l'équipe alors qu'il n'est arrivé que pendant les fêtes de fin d'année. S'il est prêté par les Red Wings, le surdoué Axel Holmström sera également à surveiller, auteur de 18 points en 15 parties de play-offs alors qu'il n'a que 19 ans.

La brigade défensive a perdu deux pointures - Erik Andersson et Martin Sevc - mais générer de jeunes défenseurs talentueux et vite compétitifs est devenu une spécialité à Skellefteå. Marcus Pettersson, Sebastian Aho et Anton Lindholm devraient continuer leur percée alors que le très classe Tim Heed a littéralement explosé en finissant meilleur marqueur du club. Meilleure attaque en 2015, la meilleure défense de Skellefteå en a pris un coup lors de la phase de préparation avec trois défaites consécutives et onze buts encaissés. Cela a poussé la direction à renforcer davantage ses rangs. C'est le cas avec un poids lourd qui s'ajoute à Heed, Niclas Burström et Fredrik Lindgren : Alexander Urbom, défenseur de 24 ans évoluant en KHL l'an passé. Devant les filets, n'ayant pas reçu d'offre sérieuse, Markus Svensson rempile et demeure une bonne assurance. Une fois encore, le Skellefteå AIK est armé pour une bataille au sommet.

 

Comme le SAIK, Frölunda est revanchard. Demi-finaliste, cela n'était plus arrivé au club de Göteborg depuis 2009 mais la défaite au match 6 face au futur champion Växjö a été douloureuse. L'entraîneur en chef Roger Rönnberg respecte un plan à long terme et, de nature très humble, il est encore difficile de l'entendre parler de titre. Mais en terminant pour la deuxième année consécutive au second rang du classement, les Indians veulent s'inviter à la table des grands. Et pour poursuivre le chemin encore plus loin, la préparation estivale a été renforcée, notamment au niveau du patinage.

Très exposés aux pépins physiques dernièrement, le défenseur Christian Bäckman et l'attaquant Magnus Kahnberg ont dit au revoir à la SHL. Les départs de Mikael Wikstrand, Erik Gustafsson, Mathis Olimb et Anton Blidh semblaient plus gênants. Le jeune arrière Wikstrand sera finalement remplacé par son ancien coéquipier de Mora Lukas Bengtsson, lui aussi âgé de 21 ans, qui était déjà l'un des meilleurs défenseurs d'Allsvenskan. Bengtsson, mais aussi le très offensif Henrik Tömmernes et l'armoire à glace danoise Oliver Lauridsen vont former un bloc compact aux côtés des incontournables Christoffer Persson, Elias Fälth et Oscar Fantenberg. Tömmernes, ainsi que les attaquants Patrik Carlsson, Sebastian Stålberg et Johan Sundström sont d'ailleurs quatre rapatriés qui gonflent l'effectif. Autant faire confiance à de "vieilles" connaissances !

S'agissant du départ du maestro Olimb pour les Jokerit, il devrait être comblé par Spencer Abbott, également étiqueté comme un attaquant de poche, créateur officiant en AHL. Abbott devra faire ses preuves mais d'autres devront réagir. Le champion du monde junior Artturi Lehkonen s'est avéré décevant avec une série noire de 31 matches de rang sans marquer un but. Il devra s'inspirer de Mattias Janmark et Andreas Johnson, guère plus âgés mais déjà considérés comme deux des attaquants les plus efficaces du pays. Quant au petit Américain Ryan Lasch, arrivé à Göteborg en début d'année et toujours à l'aise sur les glaces scandinaves, il aura désormais une saison complète pour exprimer son talent. Le groupe fourmille de jeunes joueurs talentueux car l'on perpétue la tradition de Göteborg ces dernières années : gagner en développant. Mais un point noir semble avoir été gommé : l'absence d'un véritable numéro 1 devant la cage. Johan Gustafsson (23 ans) n'a pas réussi à convaincre en Amérique du Nord mais il a eu un succès précoce avec Luleå. S'il retrouve son meilleur niveau, avec un tel groupe, alors les fans des Indians pourront songer sérieusement à l'or.

 

Le dernier exercice a été vécu comme un échec à Karlstad, car Färjestad est tombé de plus haut. Rendez-vous compte : le FBK a été exclu des quarts de finale pour la première fois depuis 1994 alors que les verts ont l'habitude de viser l'or chaque année. Inacceptable ! Le très médiatique directeur sportif Håkan Loob reconnaît que la saison a été mauvaise et pour la peine, on a cassé la tirelire !

Un ancien gardien KHL, le Norvégien Lars Haugen, peut décemment devenir l'un des meilleurs de Suède et tenir son équipe dans les moments les plus difficiles. La défense a elle pris une sacrée claque avec des recrues qui ont connu il n'y a pas si longtemps la sélection suédoise : Tomas Skogs, Sebastian Erixon et le revenant Magnus Nygren, qui revient d'une longue convalescence de neuf mois suite à une commotion cérébrale. Autre revenant : Jonas Holøs, qui a l'habitude de prendre un temps de jeu monstrueux en sélection norvégienne avec Ole-Kristian Tollefsen, toujours présent. Par ailleurs, Färjestad a subtilisé Mikael Wikstrand à Frölunda, qui avait un rôle majeur à Göteborg à seulement 21 ans. Seulement sa venue n'est pas sûre à 100% : Ottawa l'a finalement invité au camp des recrues. Wikstrand souhaite tout de même rester encore un an en Suède et ainsi honorer son contrat avec le FBK. Cependant, avec ou sans Wikstrand, Färjestad a peut-être la meilleure défense sur le papier.

Pour affoler les filets adverses, l'entraîneur Tommy Samuelsson disposera de deux ailiers - capables de se placer au centre - qui ont brillé dernièrement en Suisse : Mikael Johansson et l'Américain Robbie Earl. Libre à lui de les associer à l'imposant centre Johan Ryno, ex-capitaine de Leksand qui peut produire une quarantaine de points en saison. À moins qu'il n'opte pour le Tchèque Milan Gulaš, prolifique sniper qui sait faire parler sa vista. Auparavant décrié, l'ancien capitaine Rickard Wallin a été prolongé et demeure un rouage essentiel comme bon nombre de ses coéquipiers pour la saison à venir. Färjestad de retour au sommet ? C'est fort possible !

 

Luleå a été le premier vainqueur de la nouvelle Ligue des Champions. Pour autant, ce succès est un peu l'arbre qui cache la forêt. Car le championnat suédois, c'est une toute autre histoire. Huitièmes au classement et défaits en quart de finale par Frölunda - finaliste malheureux de la CHL - les Ours polaires ont régressé par rapport aux années précédentes, retombant dans leurs travers : le manque d'efficacité offensive. Une page se tourne, à l'image des jumeaux Abbott qui évoluaient depuis 2009 aux portes du cercle polaire. Chris, capitaine ces trois dernières années, n'a pas trouvé d'accord avec la direction. Cam n'a lui jamais pu se remettre d'une charge d'Erik Gustafsson en quart de finale, il met un terme à sa carrière à seulement 31 ans.

Cependant, avec cette fois-ci un généreux investisseur - le milliardaire Jakob Porser - les moyens ont été mis à l'œuvre afin que le LHF retrouve des couleurs. La priorité était d'armer convenablement le secteur offensif. Pas moins de 14 attaquants sont désormais sous contrat avec l'arrivée de quelques cadors : le petit ailier canadien Jacob Micflikier - quatrième marqueur SHL - l'énergique Toni Rajala - troisième club suédois en trois ans - le Québécois Jacob Lagacé - qui a carburé en haut de l'échelle de l'Allsvenskan - et l'Américain Bill Sweatt - capable d'enfiler 20 buts en saison régulière. Luleå n'a pu retenir ses jeunes étoiles Daniel Zaar et Lucas Wallmark mais le jeune international slovaque Peter Cehlárik pourrait impressionner à son tour. Avec des joueurs polyvalents comme Karl Fabricius, Jonathan Granström, Johan Forsberg, Lennart Petrell, Anton Hedman ainsi que Johan Harju - ralenti par les blessures mais nommé 11e capitaine de l'histoire du club - Luleå n'a pas eu un tel éventail offensif ces dernières années.

L'investissement est important en attaque, il l'est aussi en défense, notamment après les départs du mobile Kristian Näkyvä et de l'espoir suisse Dean Kukan. Luleå s'est avéré moins perméable mais Jonathan Sigalet, débarqué de KHL en cours de saison, a apporté beaucoup de sérénité. Aux tauliers Per Savilathi Nagander et Jan Sandström se joignent un Canadien bien adapté aux glaces scandinaves (Craig Schira) et deux géants (Brendan Mikkelson et Ilari Melart). Le poste de gardien ne posait lui aucun problème. Les blessures ont éloigné Daniel Larsson mais Joel Lassinantti, 22 ans et première année en senior, a répondu avec brio en assumant pleinement le rôle de titulaire, se permettant de gagner le trophée Honken remis au meilleur gardien de l'année. Les nordistes ont remporté un tournoi de pré-saison - la Coupe Vardia - mais le plus dur reste à faire : confirmer sur la glace les investissements.

 

Linköping déteste Skellefteå, c'est officiel. Pour la troisième saison consécutive, les Lions du LHC ont été écartés en demi-finale par le SAIK. C'en est trop pour le sorcier Roger Melin, qui a reconnu la supériorité de Skellefteå mais qui a regretté le manque d'implication de certains cadres. Melin cède sa place derrière le banc au Norvégien Dan Tangnes. Il aura la lourde tâche de mobiliser un groupe jusqu'à la finale, la dernière datant de 2008.

Le plus grand chantier est en attaque car celle-ci a été dépouillée après la fuite des snipers Jeff Taffe et Jacob Micflikier ainsi que de Mattias Sjögren, auteur d'un très bon Mondial. C'est d'autant plus frustrant qu'il restait un an de contrat à Sjögren, mais impossible de rivaliser avec la KHL et, dans ce cas précis, l'Ak Bars. Remarquez, pour ce qui est de respecter un contrat, Linköping est à bonne école. Ils ont fait venir Garrett Roe, excellente gâchette de DEL et collègue de Florian Hardy... alors qu'il avait signé trois semaines avant pour le Genève-Servette ! Roe a alors prétexté qu'il n'avait pas connaissance des quotas sur les joueurs étrangers en Suisse. En tout cas, il débarque avec l'Américano-Iranien Rhett Rakhshani sacré avec Växjö, le Canadien Andrew Gordon et l'ex-talent des Remparts de Québec Nick Sörensen, qui ressort d'une saison avec le SAIK plombée par une blessure. Tous ont le potentiel offensif pour tracter Linköping, sous les conseils précieux du nouveau capitaine Niklas Persson, centre de 36 ans à l'expérience très riche.

La défense s'était considérablement améliorée avec 42 buts encaissés en moins par rapport à l'exercice précédent. Et bonne nouvelle, l'arrière-garde a été peu chamboulée avec pour patrons la teigne Daniel Rahimi et Jonas Junland, deux des meilleurs défenseurs du pays. Malgré tout, Magnus Johansson n'est pas éternel. Le défenseur le plus prolifique de l'histoire du championnat suédois a mis un terme à sa carrière à 41 ans. L'Américain Chad Billins, ex-coéquipier de Stéphane Da Costa au CSKA, tentera de s'inspirer de sa production offensive.

Les portiers Marcus Högberg et David Rautio ont la confiance renouvelée sans avoir encore le talent pour mener une équipe vers le triomphe. Un nouvel entraîneur des gardiens les y aidera : Mikael Vernblom, qui a travaillé auparavant pour l'AIK. Sera-ce suffisant pour accrocher la finale ?

 

L'ÖHK a rayonné. Deux ans seulement après sa promotion en SHL, Örebro s'est qualifié pour la première fois en play-offs, éliminé par le futur champion Växjö à l'issue d'une dernière défaite en prolongation. Le rayonnement n'a pas été simplement sportif. Avec une Behrn Arena régulièrement pleine et une restructuration interne pour réduire les coûts, l'organisation a réussi à générer un important bénéfice de 33 millions de couronnes (3,5 millions d'euros). Sur une terre longtemps monopolisée par le football, l'engouement du hockey se poursuit, bien entretenu par Július Hudácek. Le gardien slovaque a souvent fait le show en se mettant en scène de manière surréaliste après les victoires à domicile, les fameux "HudaShow" qui ont fait le buzz sur la toile. Il pouvait se le permettre car il aura été irréprochable dans son demi-cercle tout au long de la saison. And the (Huda)show must go on : Hudácek a prolongé de deux années supplémentaires.

Rien de surprenant à cette prolongation puisqu'il se plaît à Örebro, si bien que son petit frère Libor Hudácek arrive à son tour. Malgré ses 24 ans, cet ailier très rapide et technique a déjà disputé trois Mondiaux et 150 parties KHL avec le Slovan Bratislava. Convoité par Colorado et Toronto, Derek Ryan, meilleur marqueur de la ligue, a finalement accepté la proposition du Directeur Général de la Caroline Ron Francis. Il est entendu que Libor Hudácek ne pourra pas combler un tel départ mais Örebro s'est attaché les services d'un artiste. L'international tchèque Jakub Petruzálek a connu une saison particulière : sa compagne a été retrouvée décédée dans leur appartement commun de Litvinov, il a alors quitté la KHL pour se rapprocher de sa famille, finissant l'exercice avec un titre de champion de Tchéquie. Très expérimenté à l'international, ce vrai maestro a choisi Örebro au détriment justement d'un retour en KHL et sera l'une des grandes attractions du championnat suédois cette année. Et Petruzálek a déjà trouvé une certaine alchimie avec deux autres recrues en phase préparatoire : l'Américain Greg Squires - un des meilleurs compteurs de l'Allsvenskan - et le Suédo-Finlandais Joel Mustonen.

En dépit des départs de Ryan, Jared Aulin, du jeune retraité Brian Willsie, beaucoup de joueurs techniques sont capables de faire la différence. Très à l'aise avec Derek Ryan sur un des meilleurs trios de la ligue, Daniel Viksten et Martin Johansson ont effectué leurs débuts en Tre Kronor durant la saison écoulée. Ils demeurent les têtes d'affiche d'une attaque qui sera encore incisive. Avec une défense soigneuse à laquelle s'ajoute l'imposant Peter Andersson, Örebro pourra encore jouer les trouble-fête.

 

En intronisant Andreas Johansson derrière le banc, on pouvait se douter que cela allait faire des vagues. L'ancienne gloire NHL et de la Tre Kronor était connu autant pour son talent que pour son caractère de cochon. La solution n'a pas porté ses fruits, le HV71 s'arrêtant au stade des quarts de finale pour la cinquième année de suite. Mais ce mauvais résultat a dégénéré en conflit interne. Les méthodes de Johansson ont été jugées sévères alors que lui trouvait que trop de ses joueurs ne travaillaient pas assez dur. Le fossé s'est creusé, Johansson a été démis de ses fonctions et les règlements de compte se sont succédé à travers les médias. La gestion sportive et financière catastrophique a créé le chaos. L'organisation a subi une perte évaluée à 500 000 € sur la saison écoulée, la même que l'exercice précédent. Le climat est tendu : les supporteurs, désormais impatients, sont devenus incontrôlables, le conseil d'administration a été dissous et les assistants de Johansson, Fredrik Stillman - l'ex-directeur sportif - et Fredrik Olausson ont démissionné, ne partageant pas les valeurs du club.

Et avec les nombreux départs, dont ceux de Gustaf Wesslau, Mattias Karlsson, Marc-André Gragnani, Andreas Jämtin et Calle Ridderwall, le HV71 est mal en point. Pour remplacer Andreas Johansson, des noms prestigieux ont circulé. Johan Lindblom, un des contributeurs du titre du HV71 en 1995 mais qui n'a jamais entraîné à un niveau supérieur à la Division 1, prend finalement en charge l'équipe. En fait, il était prévu que Lindblom gère la section U20, mais le plan a changé dans ce désordre général. Il sera assisté par Tim Brithén, le frère du capitaine Ted qui saura mener l'offensive avec Erik Christensen et Teemu Laine. Une vieille connaissance les assistera : Martin Thörnberg, qui a passé systématiquement le cap des 30 points ces huit dernières années, que ce soit en SHL ou en KHL. Deux autres renforts arrivent : le revenant Oscar Sundh et Chris Abbott. Abbott était adulé dans le cercle polaire à Luleå mais il est détesté dans le reste du pays pour ses provocations récurrentes. Il demeure toutefois un joueur essentiel dans le bon fonctionnement d'une équipe.

La page Wesslau tournée, Fredrik Pettersson Wentzel a quitté son cocon de Färjestad pour montrer que le poste de gardien titulaire est fait pour lui. Ce sera aux dépens d'Erik Ersberg, très décevant jusqu'à présent. Lawrence Pilut a lui démontré un savoir-faire saisissant, déjà maître de la ligne bleue. Pour le moment écarté pour une opération à l'épaule, ce jeune défenseur de 19 ans est une vraie révélation au milieu d'un chaos absolu. Niklas Hansson, assistant-capitaine à 20 ans de son club formateur de Rögle, essaiera de l'imiter en occupant une place de choix avec les Pilut, Campoli, Karalahti et... Ryan O'Byrne. Le colosse d'Ambrì-Piotta, plus de 300 matches NHL sur le CV, apportera du muscle à la défensive. Le HV71 a bien des atouts pour rebondir. Reste à Johan Lindblom de créer une identité de jeu pour effacer la morosité qui règne à Jönköping.

 

Pour son retour parmi l'élite, Djurgården a bien résisté, assez pour se placer hors de portée des angoissantes menaces de la relégation. Les Stockholmois avaient réalisé une très bonne première moitié de saison avant de s'effondrer vers la fin. Selon l'entraîneur Hans Särkijärvi, il a manqué de la force et de la combativité même si, à leur décharge, il faut bien avouer que l'équipe n'a pas été épargnée par les blessures. Les blessures, c'est ce qui a poussé Mikael Samuelsson à la retraite à 38 ans. Joakim Eriksson met également fin à sa carrière mais il occupe déjà le poste de directeur sportif. L'âge et les douleurs sont devenus également problématiques pour Mikael Holmqvist et Marcus Nilson. S'agissant du défenseur Daniel Fernholm, Djurgården est dans l'inconnu. De retour à Stockholm la saison dernière, Fernholm n'a disputé qu'un mois de compétition avant de subir une commotion cérébrale. Impossible aujourd'hui de se prononcer sur la suite de sa carrière. Enfin, Sebastian Lauritzen, lui aussi aux prises à des blessures récurrentes, n'a pas été conservé dans l'alignement.

Vous l'aurez compris, les cadres qui ont guidé le groupe lors de cette dernière saison transitoire se font rares. Pourtant, le DIF est parvenu à attirer dans ses filets probablement le plus gros poisson de cette intersaison. Avec quasiment un point par match, Patrick Thoresen a remporté sa deuxième Coupe Gagarine avec Saint-Pétersbourg. Mais son cœur était resté à Stockholm, où il a séjourné entre 2003 et 2006. Le Norvégien de 31 ans a choisi de revenir en acceptant une baisse considérable de salaire. Son talent et son expérience seront précieux, ainsi que sa position. Djurgården avait un déficit au centre qui peut être comblé par Thoresen, l'Américain Matt Anderson, le Finlandais Tomi Sallinen et Martin Ljungh, ce dernier ayant été prolongé. L'offensive ne manquera pas de punch, en plus du retour d'un des favoris du public, Daniel Brodin, et de l'artiste Marcus Sörensen. Sörensen, 23 ans, ne cesse d'augmenter sa production au fil des ans : 23, 30 et 32 points. Avec Thoresen à ses côtés, elle risque de bondir.

L'alternance devant les filets entre le très expérimenté Mikael Tellqvist et le jeune Lituanien Mantas Armalis a très bien fonctionné, elle se poursuivra. Surtout que, en dépit de l'absence prolongée de Fernholm, le jeu défensif a été très sûr. Marcus Högström s'est révélé comme un patron naturel, d'autres pourraient s'affirmer tel Robin Norell - vice-champion du monde junior en 2014 - et de jeunes arrivants, Robin Press et Linus Hulström, qui devraient pimenter le jeu de puissance. Alors que le Djurgårdens IF était de retour après deux ans de purgatoire, l'organisation a réalisé le meilleur bénéfice de ses années 2000 avec 700 000 €. Le succès sportif devrait suivre à son tour avec une équipe capable de retrouver les quarts de finale de SHL.

 

On a craint le pire pour MODO qui n'a occupé que le fond du classement, en manque d'inspiration et au jeu défensif très faible. La désignation d'un adversaire plus favorable pour rester en SHL a permis le renouvellement du bail : le conte de fées du Vita Hästen a pris fin rapidement avec notamment deux blanchissages de Linus Ullmark. Le meilleur gardien du championnat suédois 2014, malgré une dernière saison bien plus compliquée, est parti en Amérique du Nord. Le poste de titulaire devrait être confié à Adam Reideborn (23 ans) qui avait plus qu'épaulé Ullmark puisqu'il a remis en cause pendant un temps sa suprématie.

Hormis Ullmark, beaucoup de joueurs ont quitté Örnsköldsvik. Samuel Påhlsson a pris sa retraite alors que le chef de la défense Jonas Ahnelöv était longuement convoité par KHL, il a pris la direction d'Omsk. Quant à Travis Roche, Kyle Flanagan, Marcel Hossa et Radek Smolenák, ils n'ont tout simplement pas satisfait les exigences du staff. Mais à l'image de Färjestad - dans une moindre mesure néanmoins - le MODO Hockey ne veut pas se laisser emporter par la fatalité, réalisant un important recrutement afin d'éviter une nouvelle saison catastrophe. Pas moins de sept Nord-Américains ont atterri à "Övik" : les défenseurs Shaun Heshka, Noah Welch et Ryan Whitney, les attaquants Byron Ritchie - nommé capitaine - Kyle Wilson, Bill Thomas et Bobby Butler. Évidemment, Butler retient davantage l'attention : il a disputé 130 parties en NHL, principalement à Ottawa, et il a toujours été un top scorer en AHL. S'il s'adapte rapidement aux glaces européennes, alors MODO tient un nouveau top scorer SHL. La défense semble donc moins friable et les lignes offensives plus équilibrées. Deux des grands espoirs du club, Gustav Possler et Victor Olofsson, devraient même poursuivre leur développement, eux qui ont déjà atteint la vingtaine de points à 20 ans.

Lui n'a plus 20 ans mais 37. Mais après neuf années de suite à MODO, prolongeant pour deux années supplémentaires, l'éternel Per-Åge Skrøder est encore très investi mais il ne sera plus forcément seul pour mener le groupe, lui qui a encore fini meilleur marqueur de l'équipe. Pour remobiliser les troupes et inculquer une nouvelle dynamique, la direction a donc choisi Larry Huras comme nouvel entraîneur, qui succédera à Anders Forsberg dont le siège n'aura tenu qu'un an et demi, temporairement remplacé par Per-Erik Johnsson. Huras peut devenir l'homme de la situation, lui qui a commencé à entraîner en 1991 alors qu'il était encore joueur des Dragons de Rouen. Après une grosse expérience en LNA suisse ponctuée de trois titres de champion, Huras a mené la saison dernière Ingolstadt jusqu'en finale de la DEL allemande. De quoi rassurer les fans du MODO Hockey dont l'équipe favorite n'a plus atteint le dernier carré depuis 2007, c'était l'année du dernier titre.

 

Le club de Gävle a connu un exercice difficile. Le bilan à l'extérieur a été catastrophique et Brynäs a terminé à la dixième place de la saison régulière, le plus mauvais résultat en huit ans. L'entraîneur Tommy Jonsson - seize ans au sein de l'organisation - et ses assistants ont été congédiés en janvier, remplacés par Thomas Berglund. Un assistant a récemment été nommé : ce sera l'ancien défenseur star Tommy Sjödin. Mais malgré les nombreux départs, l'importante perte financière (717 000 €) a limité le recrutement. Nombreux sont les fans inquiets, mais le directeur sportif Stefan Bengtzén souhaite faire confiance aux jeunes et aux valeurs sûres, rappelant que les joueurs clefs Jesper Ollas, Jörgen Sundqvist et Sebastian Enterfeldt ont manqué au moins la moitié de la saison. Blessé à l'avant-bras au début de l'exercice 2014 / 2015, Enterfeldt ne sera d'ailleurs pas encore rétabli à la rentrée puisqu'il devra subir une quatrième intervention chirurgicale !

Sa convalescence a tout de même poussé Bengtzén à recruter Johan Alcén (Mora) qui n'est toutefois pas un joueur de premier ou second trio. L'offensive sera particulièrement dépendante de Greg Scott et du nouveau capitaine - le troisième en trois ans ! - Anton Rödin qui ont mené l'équipe la saison dernière et qui devront renouveler leurs bonnes performances. Deux joueurs impliqués dans les deux sens de la patinoire, le Tchèque Petr Vrána et le champion avec Växjö Nick Johnson, devront également mobiliser les troupes. Tout le monde devra patiner dans le même sens car certains ont déçu. C'est le cas des jumeaux Vesterholm, Patrhik et Ponthus, qui n'ont pas encore confirmé les belles promesses.

Niclas Andersén parti en AHL, il était impératif de trouver un nouveau libéro. Ce sera l'ex-KHLer Mathias Porseland (29 ans) qui aura la lourde responsabilité d'encadrer la défense aux côtés de l'inusable Jörgen Sundqvist. Ils seront secondés par Jonathan Pudas (Karlskrona) et Marc Zanetti (Oskarshamn), maillons forts dans leurs clubs respectifs. L'avenir du vétéran Johan Holmqvist n'étant plus à Gävle, la confiance devant la cage est renouvelée à l'Autrichien Bernhard Strakbaum, qui a joué de toute façon la majeure partie de la saison, et avec talent. Quart de finaliste, Brynäs fera-t-il mieux ? On veut éviter un échec mais tous les leaders devront être en santé pour accrocher les play-offs.

 

Soulagement à Malmö : cela faisait dix ans que les Redhawks cherchaient à réintégrer l'élite. Certains désespéraient, si bien que l'idée d'une candidature en KHL avait fini par faire son chemin, y compris chez le populaire Percy Nilsson, propriétaire de la Malmö Arena. Mais maintenant que les Redhawks sont de retour parmi les meilleurs, Nilsson donne quatre ans au club pour devenir un candidat à l'or. Même si certains doutent du goût de la population de Malmö pour le hockey, c'est en tout cas un marché non négligeable qui s'offre à la SHL. Malmö est de loin l'équipe qui avait l'affluence la plus élevée d'Allsvenskan et la qualification en SHL obtenu au septième match aux dépens de Leksand a créé une liesse populaire. Et vu l'appétit de l'organisation, la Malmö Arena risque de faire régulièrement salle comble.

C'est Mats Lusth qui était derrière le banc lorsque les Redhawks ont obtenu leur sésame. Pourtant, le mandat de Lusth a pris fin, la direction estimant que l'objectif était atteint et qu'un changement était nécessaire pour manœuvrer en SHL. C'est l'un de ses adjoints, Björn Hellkvist, qui a été choisi comme nouvel entraîneur. Pour mener à bien cette première saison en élite, le staff a réalisé un recrutement à la mesure de la troisième ville de Suède : le rempart Oscar Alsenfelt - toutefois largement critiqué par les fans de Leksand après un dernière saison en demi-teinte - les défenseurs Erik Andersson - trois fois finaliste avec Skellefteå - et Derek Meech - arrière confirmé en AHL vainqueur de la Coupe Calder 2014 - les attaquants T.J. Galiardi - 300 matches NHL - Andreas Thuresson - régulièrement appelé par Pär Mårts en sélection suédoise - et Kent McDonell - qui découvre son sixième club suédois.

Le directeur sportif Patrik Sylvegård aurait pu s'arrêter là. Mais à défaut d'avoir pu convaincre Jason Williams (Cologne) ou Magnus Pääjärvi - pisté pendant plusieurs mois - l'ex-grand espoir Américain Peter Mueller, meilleur compteur de LNA suisse en 2014, a accepté le défi. Le moustachu tentera d'affoler les compteurs en Suède car il sera à coup sûr bien encadré. Tout ce petit monde s'ajoute au top scorer danois Fredrik Storm, au Canadien Joey Tenute, à Jens Jakobs et Mattias Persson, des attaquants qui peuvent rapidement produire du danger. Quant à l'ancien Rouennais Jens Olsson, un des piliers de la ligne bleue avec Nils Andersson, il avoue réaliser un rêve : représenter Malmö au plus haut niveau. Et justement le haut niveau, les Redhawks y sont arrivés pour y rester.

 

Au détriment de Västerås, Rögle revient en SHL après deux ans d'absence. Mais sachant que le club d'Ängelholm n'a cessé de faire l'ascenseur depuis dix ans, il faudra avant tout pérenniser le bail. Le premier chantier était en cabine. Marcus Thuresson, ancien joueur du rival scanien Malmö - où évolue désormais son neveu Andreas qui a disputé le dernier Mondial - devient président du club. Malgré la promotion, l'entraîneur Magnus Bogren a souhaité prendre du recul pour devenir assistant. Le poste revient à Anders Eldebrink, soulagé de revenir en Suède. L'investissement d'Eldebrink et son obsession de tout changer ont été vivement critiqués par Rapperswil, club suisse qu'il a jugé à "la mentalité de perdants".

Eldebrink aura le choix entre deux jeunes gardiens. L'espoir suédois Oscar Dansk a été prêté par Columbus mais il a peiné pour convaincre de l'autre côté de l'océan Atlantique. Cette saison doit lui permettre de préserver ses espoirs de jouer en NHL. Rappelons qu'il a obtenu deux médailles d'argent aux Championnats du monde Junior, élu meilleur gardien de l'édition 2014. Son concurrent se nomme Lars Volden. Le Norvégien aura du répondant, lui qui a réalisé une fin de saison remarquable. La base défensive sera renforcée par Dominik Granák, deux Coupes Gagarine et champion de Suède avec Färjestad en 2009. Granák, qui avait joué pour Rögle après son titre suédois, n'avait reçu aucune offre de la KHL et il devrait constituer une doublette slovaque. Son compatriote Ivan Baranka, qui a disputé deux Jeux olympiques, arrive également à Ängelholm. Avec le rugueux Canadien Kevin Marshall, les frères Bibic qui souhaitent prendre de l'envergure et l'international danois Emil Kristensen, la défense devrait tenir la route.

Autre Danois qui devrait faire des débuts remarqués en SHL : le centre Jesper Jensen, autre grand artisan de la montée qui a réalisé la meilleure saison de carrière. Jensen figure dans une base offensive où l'on retrouve Taylor Matson, Christopher Liljewall, Jack Connolly et Ludvig Rensfeldt, sans oublier l'ailier David Åslin qui a le potentiel pour marquer une vingtaine de points. Mais cet attirail sera-t-il suffisant pour garder le ticket de la SHL en main ?

 

C'est un ouragan qui a fait chavirer d'émotion Karlskrona, ville de 35 000 habitants située au sud du pays. Les années précédentes, le KHK s'engageait systématiquement pour conserver sa place en Allsvenskan, le second échelon suédois. En 2015, la lucane - coléoptère aux mandibules proéminentes, symbole de l'organisation - a rejoint l'élite, un objectif affiché par le club... à l'horizon 2020 ! Il va falloir désormais se plier aux exigences matérielles et économiques de la ligue et considérer la concurrence sportive qui s'offre désormais à Karlskrona. Pour les dimensions SHL, le budget a plus que doublé pour atteindre 7 millions d'euros. Même le restaurant de l'arena a pris de nouvelles proportions, passant de 100 à 600 couverts !

Après une décennie en tant que manager de Brynäs puis dépisteur pour Winnipeg en NHL, l'expérimenté Michael Sundlöv devient directeur sportif. L'entraîneur Per Hånberg a vu logiquement son contrat prolongé de trois années supplémentaires. Pour assurer le maintien, l'orientation a vite été affichée : si la majeure partie du groupe "Allsvenkan" a été conservée, le recrutement a privilégié des joueurs bien ancrés en SHL. Parmi les visages familiers de l'élite suédoise qui rejoignent Karlskrona, citons les défenseurs Robin Gartner et Anton Grundel, les attaquants Mattias Guter, Joachim Rohdin, Toni Kähkönen et Riley Holzapfel. L'arrière québécois Julien Brouillette, connaissance de Sundlöv à Winnipeg, découvrira des glaces européennes qui devraient mieux lui correspondre. En attaque, la concurrence sera féroce avec 17 attaquants. Il sera intéressant de suivre Joel Kellman (21 ans), meilleur compteur de l'équipe qui s'est avéré décisif lors de la promotion.

Les filets seront gardés par Patrick Galbraith. Le Danois de 29 ans, auteur d'une saison éblouissante, a clairement franchi un cap, il sera secondé par Linus Fernström, incapable de convaincre à Frölunda. Le Karskrona HK n'a pas vraiment de grandes stars mais un groupe homogène qui sera affûté à la rentrée. Le préparateur physique Miro Zalar, ancien perchiste de renom, est l'un des plus réputés du pays et constitue l'une des clefs de la réussite de la lucane.

 

 

 

Allsvenskan

 

La rétrogradation de Leksand, présent en élite pendant seulement deux ans, est une immense déception, un gâchis nourri par une accumulation de problèmes. Plusieurs joueurs ont dénoncé les conflits internes qui ont empoisonné leur travail. Le directeur sportif Tommy Salo s'était fâché puis réconcilié avec le nouveau président du club Kjell Kruse. La bonne entente n'a pas duré et Salo a finalement démissionné en cours de saison. L'entraîneur Andreas Appelgren aura eu le mérite d'attendre la fin de l'exercice avant de faire ses valises. Pour Johan Hedberg, ancien gardien NHL qui siège au conseil d'administration, il faut investir dans les jeunes qui peuvent apporter du succès à moyen terme et devenir une source lucrative de revenus. Hedberg prône également une ligne claire avec des postes bien établis afin d'éviter les risques de parasitage, qui a entretenu la guerre Salo / Kjuse.

Ce qui est sûr, c'est que l'assistant d'Appelgren, le Norvégien Sjur Robert Nilsen, va devoir prendre la relève derrière le banc et retravailler les lignes qui ont été bouleversées. Après le départ de Johan Ryno, le défenseur Jonas Frögren (34 ans), deux fois champion avec Färjestad puis Skellefteå, s'empare du capitanat et il est bien parti pour finir sa carrière en Dalécarlie. Robin Jacobsson et Tobias Ericsson, rouage important de Malmö, seront ses lieutenants en défense alors que le Finlandais Frans Tuohimaa et le Norvégien Henrik Haukeland se partageront les filets. Une note d'optimisme : la première ligne est établie et fonctionne déjà avec Tommi Paakolanvaara, l'Américain Mike Embach et le Hongrois János Harí. La locomotive lancée et Leksand pourra songer à la promotion.

 

Deux occasions. Une année où la SHL s'élargissait à 14, et Västerås a loupé deux occasions pour revenir parmi l'élite après deux séries perdues, d'abord contre Karlskrona, puis face à Rögle. Autant dire qu'une telle opportunité ne se reproduira pas. Dommage car cela fait quinze ans que la promotion est attendue sur les bords du lac Mälar après le faillite de l'équipe en 1999. Ce double échec est d'autant plus frustrant que l'on a bien cru à une fin en apothéose : le VIK a connu une première moitié de saison catastrophique en occupant la queue du peloton, avant de réaliser une chevauchée fantastique en terminant à la première place de la saison régulière. Finalement, quelques cadres historiques sont partis, à l'image du défenseur Per Helmersson - capitaine ces cinq dernières années - et l'attaquant Marcus Söderkvist - quinze saisons au club.

Toutefois, l'inusable Jonas Fransson sera encore là pour garder la cage et derrière une défense de fer, la spécialité de Västerås depuis quelques années. L'Américain Charlie Cook apportera néanmoins une touche offensive, un profil qui permettra de pallier le départ de Nick Angell. Les deux joueurs ont d'ailleurs une histoire commune puisque Cook revient à son tour d'une année sabbatique, ayant souhaité se consacrer à sa famille. Par ailleurs, Västerås a pris l'habitude de recruter de bons joueurs universitaires. Pour autant, le staff a conservé certaines exigences. Matt Leitner, 1 point par match ces dernières années en NCAA, l'a bien compris. Ses performances physiques n'ayant pas convaincu, il n'a pas été conservé, de même que Sebastian Strandberg, en provenance du HV71. Cody Murphy a lui été gardé et s'alliera à une offensive où doivent régner Niklas Lihagen, Eddie Davidsson, le Slovène Jan Urbas et le capitaine Jeremy Williams. À eux de faire en sorte que Västerås n'ait cette fois-ci aucun regret.

 

Le BIK Karlskoga est régulièrement bien placé mais il manque systématiquement de l'élan pour batailler dans l'optique d'une place en SHL. Dans le bon wagon durant la saison régulière, le BIK a d'ailleurs totalement raté la phase de pré-qualification, n'arrachant aucune victoire. L'entraîneur en chef Lenny Eriksson a été remercié et, comme souvent, c'est l'assistant qui prend la suite, Tobias Thermell. Beaucoup de secteurs du jeu sont à corriger, dont les unités spéciales, catastrophiques.

Avec 162 buts marqués, l'attaque a été très satisfaisante. Le problème, c'est que la défense en a concédé autant. Cédé à Nottingham, le gardien Mattias Moddig fut un échec retentissant et c'est finalement Joel Gistedt qui l'a remplacé, sans grand éclat. Repêché en NHL par Phoenix en 2007, Gistedt (27 ans) n'a jamais confirmé son potentiel mais le staff a décidé de lui faire confiance pour la saison à venir. À moins que le jeune Emil Kruse ne vienne brouiller les pistes. Le parcours du BIK dépendra surtout de leur faculté à hisser le club en haut du tableau. Car avec de nombreux contrats étendus - dont Marcus Nilsson, le meilleur marqueur de l'équipe - la structure de l'équipe a été peu bouleversée avec malgré tout l'arrivée de l'Américain Adam Estoclet, un des meilleurs attaquants du championnat danois. Le BIK Karlskoga saura-t-il s'améliorer pour franchir cette fameuse marche, celle de la bataille finale ?

 

L'AIK a évité la faillite, déjà menaçante en 2014. Et en plus d'une situation financière difficile, le club de Solna a également vécu un calvaire sportif. Dernier de SHL en 2014, l'AIK a continué de plonger, avant-dernier de l'Allsvenskan. Pour Thomas Fröberg, entraîneur démis de ses fonctions, il a manqué de la réussite et de l'expérience, jugeant trop jeune le groupe mis à sa disposition. Ajoutons que les blessures ont écarté certains joueurs clefs, notamment Christian Sandberg et Yared Hagos. Pour relever l'AIK, Roger Melin revient pour remplacer Fröberg. Melin est vu comme un sauveur puisqu'il était au cœur de la dernière grande période du club : la promotion en SHL et des qualifications en demi-finale deux années de suite. Et depuis son départ, le club n'a cessé de chuter, absent des play-offs puis relégué. Vous mesurez donc l'importance de son retour pour une équipe qui n'est devenue que l'ombre d'elle-même.

Le gardien Robin Rahm s'était tout de même plutôt bien débrouillé, il restera un titulaire indiscutable. Avec Andreas Hjelm et l'international danois Markus Lauridsen, la défense semble mieux armée et sera plus investie offensivement malgré deux mauvaises nouvelles. Le directeur sportif Anders Gozzi n'a pas réussi à convaincre Henrik Tallinder, qui a préféré le challenge sportif du TPS Turku. Autre tuile, le surdoué Oliver Kylington a signé un contrat avec les Flames de Calgary qui souhaitent le voir évoluer sur les glaces nord-américaines. Gozzi a bien tenté de le retenir mais il a dû lâcher le morceau. Un autre joyau sera néanmoins à l'œuvre dans la banlieue stockholmoise : Robin Kovács (18 ans), sorti de nulle part mais qui a connu une première saison en Allsvenskan incroyable en plantant 17 buts. Des performances qui lui ont permis d'être repêché par les Rangers de New York cette année. Des performances encore meilleures et le retour d'Oscar Steén devraient remobiliser une attaque anémique. Et quand on sait que Melin sait obtenir le meilleur de ses joueurs, l'AIK pourrait bien revenir sur le devant de la scène.

 

Après avoir frôlé la relégation en 2014, Björklöven a réalisé une excellente saison. Le club d'Umeå a terminé à la sixième place du classement, il a eu l'honneur de se battre parmi les meilleurs du second échelon, et il ne lui a manqué qu'un point pour prendre la place de Malmö et défier Leksand pour un ticket en SHL ! Le staff a été tout de même bouleversé avec les départs du directeur sportif Fredrik Grönberg et du duo d'entraîneurs Patric Wener (néo-coach de Briançon) / Mats Waltin. À seulement 34 ans, Daniel Johansson remplace Grönberg alors que Tommy Jonsson, neuf ans de bons et loyaux services à Brynäs, officiera derrière le banc.

Pour sa première année sous les couleurs de Björklöven, Kevin Lindskoug (23 ans) a été remarquable devant les filets, devenant un des meilleurs remparts d'Allsvenskan. La défense a elle aussi fait du bon travail mais elle a dû être étoffée après plusieurs départs, dont celui de Jonathan Harty pour Grenoble. L'attaque sera encore menée par le poumon Stefan Öhman, encore meilleur compteur de l'équipe à 39 ans. Contrarié par les blessures, Jon Palmebjörk devrait effectuer un retour en santé et remarqué, ce qui devrait compenser le départ de Mark Hurtubise pour la Suisse. Et Björklöven semble prêt à rééditer l'exploit puisqu'ils se sont imposés en match amical face à Skellefteå devant 5450 personnes ravies à Umeå.

 

Deux ans que le Canadien Jeremy Colliton a dû mettre un terme à sa carrière de joueur à cause d'une vilaine blessure. Deux ans qu'il a pris place derrière le banc de Mora. Et deux ans que le MIK joue la phase de pré-qualification pour la SHL. L'équipe était pourtant la plus exposée aux lancers. Le défenseur Alexander Deilert, en provenance de Djurgården, tentera de résoudre cette problématique. Il essaiera aussi de faire oublier les départs de Kevin Mitchell et Lukas Bengtsson, les deux meilleurs marqueurs de l'équipe.

Que ce soit deux défenseurs qui aient mené l'offensive, cela met en lumière une efficacité qui a souvent fait défaut. La coopération avec le MODO Hockey permet toutefois le prêt de jeunes attaquants. Deux autres arrivent de l'étranger et devraient s'illustrer de belle manière : Emil Aronsson - qui revient plus fort de l'Armada de Blainville en LHJMQ - et Linus Johansson - finaliste du championnat norvégien avec Storhamar. Mora a d'ailleurs fait son marché en Norvège car, hormis Johansson, une poignée de joueurs ont franchi la frontière de l'est, dont le centre Andreas Stene qui a disputé le dernier Mondial avec la Norvège. Enfin, devant les filets, pour résoudre le départ du solide Dan Bakala, le MIK a trouvé une solution avec deux prêts : Jacob Johansson, déjà suppléant la saison dernière, et Fredrik Bergvik, l'un des gardiens les plus prometteurs du pays. Jeremy Colliton et son équipe tenteront ainsi de poursuivre leur progression.

 

En 2012, le Vita Hästen de Norrköping était un club de D1 fragile qui subissait une crise financière. Promu en 2014, le "cheval blanc" avait pour objectif initial de se maintenir en Allsvenskan. Il a finalement joué les premiers rôles. À la surprise générale, le Vita Hästen a réalisé un départ canon - 8 victoires lors des 10 premières journées - poursuivant son avancée jusqu'à défier MODO pour une place en SHL. Le conte de fées a pris fin après quatre manches sèches mais le résultat final est perçu comme un triomphe. Malheureusement blessé durant cette série, l'étonnant gardien Axel Brage a été l'une des clefs de cette non moins étonnante réussite. Brillant, le jeu défensif l'a été aussi, secteur où l'entraîneur Niklas Czanercki prônait un minimum d'erreurs. Et la défense obtient du sang neuf et de l'expérience avec Simon Löf - champion de Suède en 2012 - et Daniel Josefsson - ancien international suédois.

À l'image de Brage, la réussite vient du fait que plusieurs joueurs ont atteint un niveau que beaucoup n'auraient jamais soupçonné. C'est le cas également des attaquants Marcus Eriksson et Jesper Samuelsson qui avaient cartonné en Division 1 et qui ont conservé un rôle dominant à l'étage au-dessus : plus de 70 points à eux deux ! Joachim Nemark et Victor Crus Rydberg, tous deux draftés en NHL il y a quelques années, pourraient eux constituer de bonnes pioches. L'effet de surprise passé, le Vita Hästen sera davantage surveillé. Czarnecki, devenu directeur sportif, et le nouveau coach, l'ancienne gloire suédoise Mikael Johansson, tenteront de rééditer le conte de fées du cheval blanc.

 

Rien ne va plus à Timrå IK. Relégués en 2013, les Red Eagles ont occupé la 8e place de l'Allsvenskan en 2014, puis la 10e en 2015. Plus inquiétant, le Timrå IK a flirté avec la faillite au printemps dernier. Une solution radicale a néanmoins été trouvée : l'organisation a cédé l'EON Arena à la municipalité pour la somme de 5 millions d'euros, une transaction qui devrait endiguer les dettes. Une fois encore, Timrå n'a pas fait de folies sur le marché des transferts mais la direction continue de privilégier une stratégie à long terme avec un groupe très jeune, 22 ans de moyenne d'âge.

D'ailleurs, suite au départ du Finlandais Mika Norja, deux jeunes gardiens se partageront les filets : Adam Ohre et Johan Mattsson. Ils devront faire leurs preuves, tout comme Jeremy Boyce. Ce jeune attaquant, qui a collectionné les médailles chez les juniors, n'a pas encore pleinement convaincu. Désigné comme un futur leader, Boyce devra s'inspirer de Per Hallin et Andreas Molinder, véritables moteurs de l'équipe. Pour compléter l'effectif, le staff a arraché quelques joueurs à Asplöven dont une paire défensive, Nicolai Bryhnisveen / Marcus Bohman. Mais la course pour les play-offs s'annonce encore compliquée cette année.

 

Ces dix dernières années, Oskarshamn a rarement terminé en dehors de la deuxième partie du tableau. Pour autant, Fredrik Söderström occupe toujours le siège d'entraîneur, ce sera sa cinquième année à la tête de l'équipe. Mais doit-on voir une certaine forme de lassitude étant donné l'important renouvellement ? Il est vrai que certains joueurs ont déçu. On pense d'emblée à Evan McGrath, meilleur marqueur de l'Allsvenskan en 2013 devenu assez discret. Et pour ne rien arranger, Greg Squires, top scorer de l'équipe, est parti s'essayer à la SHL.

Mais on l'a dit, le groupe a été fortement renouvelé. Retenons notamment l'arrivée de trois joueurs qui évoluaient déjà ensemble aux Everblades en ECHL : le défenseur Cameron Burt, les attaquants Mitch Wahl et Nicolas Deschamps. L'IKO a d'ailleurs persévéré dans la filière outre-Atlantique puisqu'il est parvenu à rapatrier Anton Santesson et l'ailier Alexander Henriksson. Mais la meilleure recrue sera probablement devant les filets. Le gardien Slovéno-Croate Gašper Krošelj sera remplacé par le solide Canadien Dan Bakala qui évoluait à Mora. Autour d'un nouveau capitaine, l'ailier Jonas Engström, jeune et très bon travailleur, voilà Oskarshamn bien décidé à bondir au classement.

 

Per Kenttä, un des dirigeants les plus respectés du milieu et qui cumule les casquettes d'entraîneur et de directeur sportif d'Asplöven, a pointé les faiblesses défensives avec des buts pris trop facilement. Pisté dès la finale (gagnée) de Mestis, Ronan Quemener, qui a fait des débuts éclatants à l'étranger, a donc été recruté pour garder la cage du club d'Haparanda. La responsabilité est lourde, l'Allsvenskan suédoise est un ton au-dessus de la Mestis finlandaise, mais le défi qui s'offre à Quemener est plus qu'intéressant pour sa carrière. Kenttä souhaite le voir gagner des matches et apporter une base stable au secteur défensif.

En défense, avec le Norvégien Bryhnisveen, le jeune capitaine Jesper Dahlroth était au-dessus du lot. Bryhnisveen parti, Dahlroth devrait faire équipe avec le Canadien de poche Scott MacAulay, très offensif. On peut également imaginer que Kenttä sera tenté de réunir les deux Finlandais Jesse Jyrkkiö et Antti Ylönen. L'attaque d'Asplöven devrait elle être menée par le petit lutin Simon Olsson, de retour après un an en Norvège, un meneur offensif plein de classe. Devraient également s'y illustrer Johan Davidsson - 18 ans, un des attaquants les plus doués de sa génération - quelques renforts Nord-Américains et les frères Dyk, Sebastian et Anthon. Per Kenttä veut voir du caractère, pas forcément de grands techniciens pour épater la galerie. Le message est clair.

 

Ces dernières années, Almtuna a renforcé sa place en Allsvenskan. Ce fut le cas cette année grâce à un très bon début d'exercice. Cela s'est malheureusement gâté par la suite, avant tout à cause des nombreux blessés qui ont atteint la dizaine. Et mauvaise nouvelle annoncée un mois avant la reprise : le directeur sportif Björn Danielsson a été arrêté pour longue maladie, le poste l'ayant épuisé. C'est le coach Niklas Eriksson qui assurera l'intérim en son absence. Il y a eu de toute façon très peu d'investissements. Le jeu offensif s'était amélioré avec des lignes plus homogènes, attaque menée par le capitaine Victor Rollin Karlsson.

Et puis beaucoup de jeunes joueurs ont pris une part importante dans le système de jeu, notamment en défense. Il faut préciser qu'ils sont à bonne école puisque l'un des assistants est Marcus Ragnarsson, ancien défenseur à plus de 700 parties en NHL. Cela a permis par exemple l'éclosion d'un joueur arrivé de nulle part, Olle Alsing, qui bataillera pour une place en équipe junior de Suède.

Même si Johan Holmqvist s'est dernièrement entraîné avec l'équipe, le poste de gardien se jouera entre Jonas Johansson et Charlie Tortensson. Difficile cependant de dégager un numéro 1. Ce sera pourtant nécessaire si Almtuna veut passer un cap.

 

Après deux ans d'absence, Tingsryd est de nouveau promu en Allsvenskan. Le club aura des allures "magnusiennes" puisque le club a été renforcé par l'ancien Chamoniard Kyle Hardy et les anciens Briançonnais Éric Castonguay et Denny Kearney. Si ces deux-là ont porté l'un après l'autre les couleurs des Diables rouges, ils ont joué ensemble la saison dernière en Norvège, à Frisk Asker. Et leurs performances n'ont pas laissé insensibles en Suède. Il faut dire que ce duo était de loin le plus prolifique de Norvège avec 141 points et 51 buts !

Ajoutons que Tingsryd a dans ses rangs Ruutu et Ekman Larsson. En fait, le fils de la légende finlandaise Christian Ruutu (Alexander) et le petit frère de la star Oliver Ekman Larsson (Kevin). Forcément, leurs performances et celles de leur équipe seront à surveiller !

 

2015 était l'année de Malmö. Car dans l'ombre des Redhawks qui ont rejoint la SHL, la Panthère de Malmö a retrouvé une Allsvenskan qu'elle n'avait plus côtoyée depuis les années 90. Un succès il est vrai obtenu dans une certaine confidentialité car l'IK Pantern est bien loin d'attirer autant de fans que les Redhawks, quelques centaines tout au plus. Surtout que l'équipe n'avait rien d'un prétendant à la montée en Allsvenskan, la promotion a donc été une surprise totalement inattendue. Entraîneur par le passé de l'autre club de Malmö, Stefan Lundh tentera de rendre son groupe compétitif afin d'éviter une rétrogradation immédiate, lui qui n'effectue que sa deuxième saison à la barre de l'IKP.

Le phénomène Viktor Andrén essaiera de renouveler ses exploits. Ce gardien de 21 ans, prêté par Växjö, a largement participé à cette saison miraculeuse. En plus d'une structure bien conservée, Pantern a recruté de bons joueurs avec Mads Larsen - présent au dernier Mondial Junior avec le Danemark - le colosse défensif Anton Blomqvist, le meilleur marqueur de Division 1 Emil Sandin et le jeune Erik Nyström, passé par l'AHL et la KHL. La petite panthère devra sortir les crocs pour rester en Allsvenskan.

 

Sundsvall, voilà l'autre revenant de l'Allsvenskan, à qui il a fallu trois ans pour revenir dans le second échelon suédois. On a également recherché une certaine stabilité avec une douzaine de contrats qui ont été prolongés. De bons joueurs constitueront l'ossature de Sundsvall : les défenseurs Johan Svedberg, Eric Moe et Christian Söderström, les leaders offensifs Viktor Hertzberg, Markus Kinisjärvi, Mathias Månsson et Christoffer Kjærgaard. Quant au gardien Magnus Åkerlund, qui a connu l'élite suédoise par le passé, il a tout simplement été élu meilleur gardien de Division 1 en 2015.

Le staff de Sundsvall avait même essayé de consolider la défensive en tentant de convaincre Jonathan Carlsson et Elias Granath, deux joueurs qui formaient un duo solide lorsque le voisin Timrå évoluait encore en élite. Malheureusement, ils ont décliné l'offre, préférant privilégier une destination à l'étranger. Espérons pour Sundsvall que ce ne soit pas préjudiciable pour la suite.

 

Nicolas Jacquet

 

 

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