Autriche 2016/17 : présentation

 

Le dernier championnat 2015/16 - Les présentations 2015, 2014, 2013, 2012, 2011, 2010, 2009, 2008, 2007, 2006, 2005, 2004, 2003 et 2002.

 

Il est une vérité immuable dans la ligue autrichienne, et qui le restera à moins d'une chute brutale de la consommation de Red Bull dans le monde : Salzbourg a été, est et sera le favori de la compétition. De là à dire qu'il sera champion chaque année, il y a un pas que la glorieuse incertitude du sport ne permet normalement pas d'affirmer. Mais en play-offs, très souvent, les Red Bulls élèvent leur niveau et éteignent les espoirs (illusions ?) de leurs rivaux.

Cela en devient presque ennuyeux pour les entraîneurs, qui finissent par se fixer d'autres défis. Dan Ratushny a remporté deux titres en deux et est parti en Suisse. Son successeur Greg Poss utilise Salzbourg pour relancer sa carrière européenne. L'ancien sélectionneur de l'Allemagne, qui avait quitté le pays sur une relégation désastreuse en 2005, a cimenté de nouveau sa réputation en ECHL où il a remporté le championnat.

Même les envies d'ailleurs des meilleurs internationaux ne perturbent pas le club : Konstantin Komarek, qui atteignait 1 point par match, a choisi la Suède pour continuer à progresser. Mais celui qui est parti l'an passé, Thomas Raffl, a rapatrié ses 100 kilos au pays, et Raphael Herburger est également rentré. L'attaque de Salzbourg a donc toujours quatre lignes fortes, emmenées par le duo Hughes/Duncan qui reste un des meilleurs du championnat. Le seul qui ne pouvait pas être remplacé, c'est le petit défenseur offensif Dominique Heinrich, qui a lui aussi opté pour l'aventure suédoise. Ses attributions ont été partagées entre plusieurs recrues étrangères (Bobby Raymond, Mark Flood).

La démonstration la plus impressionnante de la force de Salzbourg se situe dans les cages : l'espoir slovène Luka Gracnar a plus régressé que progressé et ne confirme pas toutes les attentes placées en lui. Les Red Bulls ont donc carrément recruté Bernhard Starkbaum, le gardien autrichien numéro 1, pour former le meilleur duo de gardiens du pays.

 

La capitale autrichienne Vienne est naturellement destinée à se poser en rivale de la gloutonnerie salzbourgeoise. Elle en paraissait capable avec la meilleure défense du pays, mais pour la deuxième fois en trois ans, les Capitals ont été éliminés dès les quarts de finale par Villach et par son gardien Jean-Philippe Lamoureux. Ils en ont eu assez... et ont donc embauché cet été le Canadien, considéré comme le meilleur portier du championnat !

Un rajeunissement à tous les étages a été entrepris pendant l'été, à commencer par le poste d'entraîneur. Les Viennois se sont séparés de Jim Boni, incarnation d'un hockey dur à l'ancienne qui coûtait beaucoup de pénalités, pour engager Serge Aubin, partisan d'un jeu de transition rapide et direct, mais qui a aussi la réputation d'un coach-copain bien plus apprécié de ses joueurs.

La défense reste toujours aussi forte sur le papier, avec cinq Nord-Américains, mais elle a perdu l'apport offensif de Milam (12 buts, parti en DEL) et d'Iberer (8 buts malgré une certaine instabilité défensive). Cette carence reste identifiée, sinon on n'aurait pas cherché à embaucher Kevin Hecquefeuille... pour un essai qui n'a duré que quatre jours avant une séparation sans le moindre match.

L'attaque ne regrette pas ses meilleurs marqueurs (Gamache, Dzieduszycki). Elle avait besoin de plus de vitesse, que l'on a notamment cherchée en Suède avec Kelsey Tessier, un centre de petit gabarit (174 cm) qui n'a pas froid aux yeux, et Riley Holzapfel, à la fois efficace et combatif.

 

Entraîneur de Linz depuis plus de cinq ans, Rob Daum a une longévité enviée de tous ses collègues. Il bénéficie de la politique de stabilité du club, qui porte ses fruits avec cinq demi-finales consécutives, même si le titre de la première année n'a jamais pu être répété. Les Black Wings sont donc un modèle de constance, et pourtant ils sont discrets et un peu ignorés des médias. L'important est que les spectateurs, eux, ne les ignorent pas : la patinoire est souvent pleine.

La régularité ne protège pas Linz de la critique : on dit que l'ambiance familiale du club conduirait à garder trop longtemps des joueurs et donc à perdre de la vitesse. Si Jason Ulmer est parti à la retraite, les frères Lukas ont ainsi 38 et 37 ans. Les Black Wings ont cependant conscience du problème et incorporent de nouvelles têtes. Le défenseur Erik Kirchschläger et l'attaquant Stefan Gaffal sont tout juste sorti de juniors. Néanmoins, les jeunes ont un autre défaut : ils manquent un défaut.

Une chose est certaine : Linz n'a pas la densité que Salzbourg ou Vienne. Du coup, on reproche parfois à Daum de fatiguer ses meilleurs joueurs en les utilisant trop. C'est valable notamment pour le gardien Michael Ouzas, qui a reçu le plus de lancers la saison passée parce que le système très regroupé de Linz laisse beaucoup de tirs extérieurs. Le duo canadien Piché/Dorion a aussi un très gros temps de jeu en défense, et ce n'est pas faute d'avoir essayé de leur adjoindre un troisième homme : la malédiction s'est acharnée l'an passé sur Lewis puis sur son substitut Lewis, on espère que Jonathan d'Aversa sera épargné cette saison.

Le départ en DEL du buteur Andrew Kozek ne devrait pas être si problématique. Linz a vu revenir le fils prodigue, l'international autrichien d'origine canadienne Brian Lebler, qui a montré ses limites en passant un an en Allemagne mais a déjà prouvé sa valeur dans le contexte autrichien

 

C'est presque exceptionnel : Bolzano a vécu une intersaison tranquille, sans le moindre cri d'orfraie sur son avenir, sans la moindre menace de quitter la ligue. Par rapport aux autres clubs de la ligue, certes, il a recruté tard. Mais par rapport à ses propres habitudes, il s'y est pris très tôt. L'entraîneur Tom Pokel, qui doit souvent préparer son équipe au débotté, a été placé dans de meilleures conditions que les années précédentes pour former un groupe compétitif. C'est presque un luxe pour lui.

L'unique point de confort des saisons antérieures, le gardien tchèque Jaroslav Hübl, n'est plus là. Son successeur slovaque Marcel Melichercik, au vu de ses performances à Kosice, semble toutefois apporter autant de garanties. Même le départ à la concurrence des trois meilleurs marqueurs Joel Broda (Linz), Jerry Pollastrone et Taylor Vause (tous deux à Vienne) n'est pas de nature à perturber un club accoutumé à devoir reconstruire.

Avec l'éternel trio Insam-Bernard-Gander plus huit Nord-Américains (dont Danny Kearney, champion de France 2014 avec Briançon) et l'arrivée du jeune international italien Luca Frigo, le HCB a de quoi constituer quatre belles lignes offensives. La densité reste toujours moindre dans les lignes arrières avec seulement deux Canadiens à 100%, en plus du capitaine et vétéran Alexander Egger. Les recrues pourraient de ce fait développer une défense intéressante pour l'équipe nationale d'Italie. Alex Gellert, fils d'une vedette canadienne du championnat italien et meilleur pointeur des défenseurs de série A la saison passée, progressera en se frottant à un championnat plus physique. Max Everson (30 points la saison dernière en ECHL) a de la famille italienne et endossera peut-être dans deux ans le maillot national. Daniel Glira est un véritable espoir du pays.

 

Bolzano est pour l'instant le seul club étranger à avoir gagné l'EBEL. Les Autrichiens se disent maintenant que Znojmo - finaliste l'an passé - pourrait le faire. Mais si l'équipe tchèque est prise plus au sérieux, ses joueurs le sont aussi ! Lubomir Stach et Ondrej Sedivy ont ainsi été recrutés par le concurrent Innsbruck.

Les Tchèques ne sont plus des extraterrestres dans la ligue, avec un style de jeu très différent et des joueurs inconnus. Une porosité s'est installée dans les influences, avec un hockey qui ne repose plus que sur la technique, et dans les effectifs. Après la réussite du géant défensif André Lakos, devenu en quelques mois une idole pour les supporters de Znojmo, on a ainsi engagé Sean McMonagle de Bolzano.

Le club tchèque garde tout de même des sources de recrutement bien plus diversifiées que ses confrères. Il a par exemple mis la main sur Adam Hughesman, le meilleur marqueur du championnat italien. L'espoir du hockey polonais Patryk Wronka n'a pas hésité à quitter son club formateur Podhale à 21 ans pour progresser dans un meilleur championnat. Les deux recrues de Ligue Magnus (Petr Kalus et Kevin Bruijsten) ont en revanche été renvoyées dès le mois de septembre après un début de saison médiocre, remplacées par l'international français Teddy Da Costa, qui était encore sans club.

La supposée faiblesse, l'inexpérience dans les cages, a été compensée avec le meilleur gardien des Mondiaux U18 (2004) et U20 (2005) Marek Schwartz qui n'a pas eu tout à fait la carrière escomptée mais reste un bon gardien d'Extraliga. Et surtout, l'idole est revenue. Après une expérience avortée de quelques semaines à Plzen en Extraliga tchèque, le buteur Colton Yellow-Horn est de retour. Et l'espoir avec lui.

 

Le passage en société est devenu obligatoire pour un club professionnel, et cette réglementation européenne s'applique aussi bien en France (avec les nouvelles dispositions de la Ligue Magnus) qu'en Autriche. Villach a donc dû s'y conformer, avec comme responsable de la nouvelle "EC VSV GmbH" l'ancien manager de l'équipe nationale Giuseppe Mion.

Alors que la TVA n'existait pas pour les associations, les tickets d'entrée se voient maintenant appliquer 13% de TVA (un taux réduit ayant tout de même été mis en place par la loi fiscale). Par conséquent, le VSV a augmenté les tarifs des billets de... 13% exactement. Mais pour certains, c'est beaucoup plus... Le fait de soudainement payer des charges sur les salaires a obligé à réaliser par ailleurs des économies supplémentaires.

Villach s'est donc attaqué aux "abonnements à vie", accordés il y a 15 ans quand le championnat autrichien était en grande crise. Pour convaincre les supporters de rester, le VSV avait alors concédé des abonnements à moitié prix en promettant que cette réduction durerait à vie pour le client. Ces abonnements nominatifs étaient souscrits chaque année en donnant simplement son nom, avec des contrôles réduits, et il en restait plus d'un millier en circulation.

Entre-temps, bien sûr, le club a légèrement écorné l'avantage : la hausse de prix appliquée sur cet abonnement à vie a été plus forte que sur l'abonnement normal. Mais les supporters considéraient que le contrat de confiance n'était pas rompu puisque les "fidèles" conservaient un avantage en échange de leur engagement. La suppression totale de l'offre a en revanche été très mal perçue, et une plainte a été déposée devant la chambre de commerce. Le jugement de celle-ci a fait l'effet d'une baffe : la plainte a été jugée irrecevable parce que les fans avaient depuis longtemps accepté tacitement la rupture de contrat en consentant aux hausses tarifaires précédentes !

Dans ce contexte délicat, Villach a au moins l'avantage d'avoir retrouvé un entraîneur qui plaît au public : Greg Holst, idole depuis le titre 2006. Les supporters se reconnaissent dans une équipe qui compense ses lacunes techniques par sa combativité. Ce public n'aime pas non plus perdre ses joueurs préférés. Mais comme à l'époque avec Lamoureux, le VSV a cherché un gardien qui a réalisé une belle saison à Ljubljana : il s'agit du Québécois Olivier Roy. Le départ chez des concurrents des deux meilleurs marqueurs (Rick Schofield à Linz et Ziga Pance à Klagenfurt) a également été mal perçu, mais les arrivées d'un autre centre canadien (le plus petit mais plus créatif Corey Locke) et d'un autre international slovène - Jan Urbas - ont calmé le mécontentement... sur ce point.

 

La situation de Klagenfurt est identique à celle de Villach. Les deux clubs de Carinthie avaient concédé les abonnements à vie au même moment, au début du siècle quand ils étaient les deux survivants d'un championnat autrichien à participation réduite, et qu'il fallait donc reconstruire un championnat élargi avec des adversaires moins attractifs. Ils les ont arrêtés au même moment, pour les mêmes raisons, et les supporters du KAC concernés ont donc subi une hausse de 70%.

Le résultat est donc identique : les affluences, qui approchaient les 3500 spectateurs, ont baissé, et ce qui a été gagné d'un côté a probablement été reperdu de l'autre, parce que les mécontents n'ont rien payé du tout. Klagenfurt s'en tire un peu mieux que Villach en parvenant à rester significativement au-dessus de la barre de 3000 personnes. Ce n'était pas une évidence au vu d'une certaine insatisfaction qui règne depuis le titre 2013. Le club est systématiquement en dessous des attentes.

En plus, la malchance s'en est mêlée. L'enfant du pays Thomas Pöck est parti à Graz, et le capitanat était libre. L'étonnant Manuel Geier, meilleur buteur, a été nommé à cette fonction prestigieuse, et la saison s'annonçait capitale pour lui, puisqu'il devait prouver qu'il produirait autant sans le créatif Setzinger à ses côtés. Malheureusement, ce nouveau capitaine s'est blessé à l'épaule.

Il faudra donc faire preuve de patience et faire confiance au nouveau coach Mike Pellegrims. Il a déjà sans cesse repoussé les limites du possible pour un joueur belge, en devenant champion de France, d'Allemagne et d'Autriche (il a fini sa carrière sur le titre 2009 du KAC). Il veut maintenant en faire autant comme entraîneur, après avoir appris pendant six ans aux côtés de Pavel Gross à Wolfsburg, l'équipe avec le meilleur patinage et le système de jeu le plus constant de DEL. À Klagenfurt, Pellegrims sera entraîneur en chef, avec un adjoint expérimenté, Patric Wener, qui doit se relancer après sa saison complètement ratée et son licenciement à Briançon.

Le redressement de Klagenfurt passera aussi par le gardien tchèque Tomas Duba et sa doublure David Madlener. La saison passée, le KAC a eu le moins bon pourcentage d'arrêts de ses gardiens malgré des noms renommés (Tuokkala/Swette/Brückler).

 

Certes, Innsbruck a progressé, mais pas assez pour atteindre les play-offs, toujours manqués depuis son retour au plus haut niveau il y a quatre ans. Cette saison s'annonce comme la bonne grâce car le HCO est la grande surprise du début de championnat. Comme il l'avait fait à Szekesfehervar, l'entraîneur Rob Pallin a été chargé de transformer une équipe à orientation défensive en une formation plus agressive qui mettra la pression sur l'adversaire.

L'équipe a été rajeunie pour gagner en vitesse. Jeff Ulmer parti, le meneur offensif est maintenant Andrew Clark, qui a amassé de belles statistiques au Danemark puis en LNB suisse à Rapperswil. Il peut servir en bons palets le finisseur qui manquait à Innsbruck, Austin Smith, meilleur buteur de DEL qui s'est retrouvé au chômage par le retrait soudain de Hambourg en DEL. La défense a aussi été renforcée de Lubomir Stach (Znojmo), qui peut guider les lignes arrières par son patinage et ses qualités techniques.

Mais quelques bons éléments ne suffisent pas si l'effectif manque de profondeur. Certains reprochaient à Innsbruck de s'obstiner dans sa "voie tyrolienne" (Tiroler Weg) qui consiste à former la moitié de l'équipe autour de joueurs locaux. La faiblesse de ceux-ci était censée freiner de manière irrémédiable les ambitions du club. Le HCI a persévéré dans sa voie, mais en sachant cette fois faire revenir les meilleurs éléments formés au club qui s'étaient dispersés. Daniel Mitterdorfer était par exemple parti à 19 ans : il a perdu sa place à Linz au cours de la saison dernière et a été contraint à un exil finlandais, plutôt positif. Il peut démontrer pour son retour au pays qu'il a appris à minimiser ses erreurs sous pression. L'autre défenseur Philipp Lindner revient quant à lui après avoir profité des conditions luxueuses de l'académie de Salzbourg, et chez lui, on lui offre la chance de jouer en senior. Enfin, Mario Huber, également issu de la formation d'Innsbruck, a mis 55 points en 68 parties pendant une saison de Junior Majeur. La nouvelle génération tyrolienne est donc une réalité !

 

La rénovation de la patinoire de Graz a coûté 25 millions d'euros, puisqu'on n'a gardé que le toit (patrimoine architectural classé !) et les murs extérieurs. Le projet de ce nouveau "bunker" a été critiqué, notamment parce que la capacité des tribunes a été diminuée en dessous des 4000 places. L'argument venait au mauvais moment parce que les affluences ont nettement baissé l'an dernier et que le taux de remplissage n'a été que de 50%. Le début de saison catastrophique n'a jamais été rattrapé.

La seule chose qui fonctionnait toujours chez les 99ers, c'est le gardien. Dany Sabourin avait déjà été très bon, l'international danois Sebastian Dahm a fait encore mieux en étant statistiquement le meilleur gardien de la ligue avec 93,1% d'arrêts. Par contre, la défense a été totalement reconstruite, puisque les cinq meilleurs arrières ont changé. Robin Weihager est l'arme du powerplay comme il l'avait été à Morzine et à Rosenheim, Brandon Nash et Matt Pelech doivent faire le ménage devant la cage avec leurs gros gabarits. Ces trois étrangers ont été complétés par l'expérience de Sven Klimbacher et Thomas Pöck, deux anciens internationaux de 35 ans.

La difficulté de Graz est une fois de plus de trouver une homogénéité avec autant de changements. Oliver Setzinger, l'ancien meneur de jeu du KAC, doit rendre plus efficace l'ailier finisseur Kyle Beach et le centre Evan Brophey. Mais pour espérer retourner en play-offs, Graz devra trouver au moins une deuxième ligne efficace. Daniel Woger ayant déjà atteint son plafond en mettant 25 points, cet enjeu capital repose surtout sur les recrues : le centre expérimenté et complet Kurtis McLean et... l'ailier Ken Ograjensek. Après avoir enfin exprimé son talent en équipe de Slovénie, en étant meilleur marqueur de la division Ia, le Spinalien doit le faire en club avec un entraîneur réputé proche des joueurs comme (Ivo Jan). Mais pour l'instant avoir un compatriote comme coach n'a guère réussi aux Slovènes : la paire Kranjc-Kovacevic avait été la grande déception de la saison dernière...

 

Depuis son retour dans l'élite, Dornbirn a toujours le même entraîneur, Dave MacQueen. Pour sa quatrième année, l'équipe est arrivée dans le top-6 grâce à une spectaculaire amélioration défensive. Le plus dur sera de confirmer, car les adversaires ont compris qu'il fallait se méfier de cet adversaire combatif. MacQueen devra chercher d'autres ressources, car l'effectif semble un peu moins fort.

Précieux dans la relance, le meilleur défenseur Jonathan D'Aversa est parti à Linz. Confiné depuis cinq ans à un rôle secondaire à Hambourg, son successeur Kevin Schmidt devra se réhabituer à un rôle de meneur des lignes arrières. La pression sera encore plus forte sur Florian Hardy : Madlener parti, le Français se retrouve sans doublure et doit confirmer sa bonne première saison en tenant mentalement une saison de 54 matches. Les play-offs seront difficiles à atteindre, ce qui pourrait signifier une fin de saison précoce en février, plus de deux mois avant le Mondial de Paris. Du temps pour récupérer, mais une situation pas si facile à gérer.

En attaque, Kyle Greentree (qui a pris sa retraite) et Marek Zagrapan (rentré en Slovaquie) n'ont pas vraiment été remplacés. La recrue Charlie Sarault, qui valait un point par match en ECHL, a énormément déçu. À sa place, on a donc engagé Brock McBride, qui a demandé sa libération par Villach parce qu'il n'était pas à l'aise dans le système strict de Greg Holst. Il voulait plus de temps de jeu, il en aura à Dornbirn qui n'a pas la même profondeur. Mais sera-t-il pour autant le sauveur ?

 

Les Hongrois de Székesfehérvár auront consommé quatre entraîneurs pendant l'année civile 2016 : Hannu Järvenpää a remplacé Rob Pallin peu après le Nouvel An, et après l'élimination précoce, les dirigeants ont choisi de répéter l'opération Pallin en nommant l'entraîneur-adjoint - Tyler Dietrich - comme nouvel entraîneur en chef. Mais celui-ci a finalement fait faux bons après avoir décroché une offre d'emploi plus lucrative au Canada ! Benoît Laporte a donc été engagé trois semaines avant le début de saison, sans avoir eu le temps de prendre connaissance de la ligue. Pas un défi simple pour l'ancien capitaine de l'équipe de France, qui a été pas mal critiqué à ses derniers postes en Allemagne et en Suisse.

Le duo de gardiens Rajna/Hetenyi reste sur une bonne saison, mais la défense a perdu son maître à jouer, le néo-international hongrois Kevin Wehrs, engagé par Villach. Outre deux nouveaux Canadiens d'ECHL, l'autre arrière naturalisé de l'équipe de Hongrie arrive, mais avec ses 100 kilos, Kalvin Sagert n'est pas du tout le même type de joueur que Wehrs. Cette nouvelle configuration profite en fait surtout à Antonin Manavian qui prend un rôle plus important dans l'équipe et peut montrer plus de facettes de son jeu

L'offensive semble néanmoins limitée. C'est parce que personne n'était sorti du lot que Daniel Koger avait été un inattendu meilleur buteur et meilleur compteur. Aujourd'hui, le vieux Banham est retraité, le deuxième marqueur Nagy est reparti. L'attaque compte toujours seulement deux Canadiens, les autres ont tous un passeport hongrois (dont le naturalisé Andrew Sarauer et quelques doubles nationaux). Mais les Magyars sont-ils intrinsèquement assez forts en attaque ? Ils comptent beaucoup sur le retour au pays Istvan Sofron, le meilleur buteur de l'équipe de Hongrie, après son expérience en DEL.

 

Ne pas être trop largué reste le seul espoir de l'Olimpija Ljubljana. L'entraîneur allemand Fabian Dahlem a fini par se lasser et par rentrer au pays fin janvier. Comme souvent, Bojan Zajc a dû le remplacer au pied levé. Le fidèle adjoint, qui connaît parfaitement le club et retourne sans cesse dans l'ombre, a été nommé entraîneur en chef pour cette saison. C'est déjà ça d'économisé sur le budget...

Les Slovènes préfèrent autant consacrer leurs faibles moyens sur quelques postes-clés. En premier lieu, le gardien, où ils ont toujours eu le nez creux. L'Américain Jeff Frazee, champion du monde U18 en 2005, est un spécialiste solide, mais cette expérience dans une équipe de bas de tableau est assez nouvelle pour lui. Sa défense, de faible niveau, repose sur les recrues étrangères. Finiront-elles la saison ? Déjà non pour le Letton Kristaps Bazevics, repéré par Gap où Luciano Basile a toujours ses sources slovènes. Il ne reste plus que les deux Canadiens : Jonathan Harty, venu de Grenoble, et Sacha Guimond, meilleur défenseur d'ECHL à sa première année pro en 2013

Les attaquants Chris Langkow et Raphaël Bussières ont des valeurs statistiques quasiment identiques, soit 0,3 point par match en AHL et 0,77 point par match en ECHL. À Ljubljana, vu qu'ils sont faiblement entourés et ont un fort temps de jeu, ce sera forcément plus. Ils font équipe avec Ziga Pesut, meilleur marqueur de l'équipe l'an passé, qui a débuté en équipe nationale au dernier Mondial. Néanmoins, le reste de l'offensive est faible. La Slovénie s'est encore qualifiée pour les Jeux Olympiques, mais elle ne comptait que deux internationaux dans ses rangs, Ales Music et Nik Pem. Les meilleurs joueurs du pays sont toujours expatriés.

 

Marc Branchu

 

 

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