Peter Forsberg

 

Quand bien même les blessures lui auront joué de vilains tours durant sa carrière, c'est un euphémisme de dire que Peter Forsberg a marqué les esprits dans les années 1990 et 2000. Un pur créateur de jeu aux mains magiques, qui savait toutefois parfaitement jouer des épaules, ce qui en faisait une locomotive bien difficile à stopper. L'attaquant complet par excellence.

 

L'influence du frère

Peter Forsberg est né le 20 juillet 1973 à Örnsköldsvik, une ville de 30 000 habitants à 500 kilomètres au nord de Stockholm, dans le golfe de Botnie. "Övik" est une ville de hockey, la patinoire n'est qu'à quelques kilomètres de la résidence familiale et elle deviendra le lieu de rendez-vous des Forsberg. Le père Kent est coach des jeunes et entraînera son fils... Roger. Car Peter Forsberg, qui joue à de nombreux sports avec son frère aîné, est plus intéressé par le football. Peter joue avec son ami Andreas Salomonsson (également futur hockeyeur du MODO) et pratiquera le football avec assiduité jusqu'à l'adolescence.

Certains le considèrent comme un futur talent du ballon rond, mais le petit Peter touche à toutes les disciplines. À l'âge de sept ans, Allehanda le mentionne à l'occasion d'une compétition de ski de fond. Il remporte également une médaille d'argent au lancer de javelot lors d'une compétition interscolaire. Beaucoup de football mais aussi de l'athlétisme, du tennis de table, du ski de fond, du floorball, du bandy, il est avide de sport. Y compris le hockey avec un déclic qui interviendra à 14 ans. "Monsieur Forsberg", Peter ne comprenait pas pourquoi Roger appelait ainsi leur père dans les vestiaires. Mais il finira par comprendre cette nécessité d'accepter le leadership d'un père entraîneur.

Roger prend conscience que sa carrière n'atteindra jamais les sommets, reconnaissant qu'il pèche par le physique et la technique. Mais il est volontaire, il aime la compétition et déteste perdre. Des traits de caractère qui déteignent sur son petit frère, dont les débuts au hockey ont laissé sceptique Roger, bien loin d'imaginer la trajectoire de son cadet. L'aîné ne le trouve pas assez agressif et plus petit que la plupart des autres joueurs.

Mais le jeune Peter est bien décidé à persévérer, même s'il peine à canaliser son énergie malgré un tempérament plutôt calme. Son père Kent témoignera au Denver Post : "Ma femme pouvait toujours dire si nous avions gagné ou perdu le match, simplement en écoutant la façon dont Peter refermait la portière de la voiture avant de rentrer à la maison. Une fermeture normale de la portière, cela signifiait que nous avions gagné. Une défaite et il la refermait brutalement."

De l'ombre à la lumière

Cette rage l'accompagne à l'adolescence. Il est impulsif, frappe souvent sa crosse, parle crûment aux arbitres. Il est d'ailleurs souvent pénalisé, trop pour exprimer son potentiel, en plus d'un physique longiligne et moins imposant que la plupart des autres joueurs. Et dans l'Ångermanland, district dont fait partie Örnsköldsvik, il n'est pas la star de l'équipe. C'est Markus Näslund, un ami avec qui il noue des liens très forts depuis le collège. D'ailleurs, seulement dix jours séparent leur anniversaire. Ensemble, ils participent en septembre 1988, alors à l'âge de 15 ans, au TV-Pucken, le plus grand tournoi junior de Suède qui regroupe des équipes de district. En finale, Ångermanland parvient alors à déjouer le plus grand district du pays, celui de Stockholm, sur le score de 5-3. Même s'il demeure encore dans l'ombre de Näslund, Peter Forsberg réalise à cette occasion sa première apparition télévisée.

Sous la direction de son père Kent qui l'entraînera jusqu'à ses 21 ans, l'adolescent attaquant passe un cap à ses 16 ans, il travaille de plus en plus et sculpte son physique. Plus puissant, il prend plaisir à faire la différence, physiquement et techniquement. Il prend conscience qu'il peut dominer le jeu. Il n'est donc guère effrayé par les rudes entraînements d'Örnsköldsvik. Chaque session est un défi, qu'il partage pleinement avec son ami Markus Näslund, un complice sur la glace comme en dehors.

"Nous avions un groupe incroyablement bon, nous voulions vraiment tous devenir de grands joueurs de hockey. Nous nous entraînions dur tous les jours, et chaque entraînement était un combat. Les entraînements étaient d'ailleurs des combats plus intenses que les matchs. J'étais dans la même classe que Markus Näslund, et lui aussi était très motivé à l'entraînement. Nous étions très appliqués, nous nous sommes beaucoup entraînés, nous n'avions rien d'autre en tête. Nous voulions devenir de grands joueurs, et nous nous sommes entraînés dur pour atteindre cet objectif." [HockeySverige]

La formation Övik est stricte avec pour moteur travail et discipline. Forsberg baigne dans la professionnalisation avec un conditionnement qui lie la théorie pour parfaire la pratique, jusqu'à 20 heures d'entraînement par semaine, sept entraînements glace les semaines de match, des conseils de nutrition. Et le peu de temps de libre restant, les inséparables Forsberg et Näslund le consacrent aux exercices physiques et à la musculation. C'est beaucoup, surtout quand les jambes commencent à trembler, mais tel est le prix à payer. "C'était beaucoup trop. Nous avions sept entraînements glace, les matchs et les exercices hors glace. À un moment, mes jambes m'avaient abandonné. Je me rappelle que je devais patiner en 8 derrière le but et je ne pouvais tout simplement pas. Mes jambes ne me portaient plus et j'ai percuté le poteau. C'était difficile, vraiment."

L'intérêt de l'équipe phare de MODO grandit, mais son entraîneur Jan-Åke Andersson, qui l'appelle pour un premier match au printemps 1990, le trouve encore tendre et lui suggère de s'entraîner davantage avec les poids pour améliorer sa condition physique. Forsberg poursuit alors son apprentissage avec les moins de 20 ans de MODO, il inscrit 27 points en 30 rencontres durant la saison 1989-1990, quand Näslund en inscrit 78. Mais un déclic va se produire la saison suivante, Forsberg va alors devenir un phénomène.

Scruté, drafté... et échangé

Peter Forsberg n'a que 17 ans quand la saison 1990-1991 débute. Il est toujours engagé dans les sections U18 et U20 de MODO, où il devient un marqueur plus productif et dont le niveau de jeu influence désormais les résultats. Habitué jusque-là à distribuer les programmes dans les travées de la patinoire lorsque l'équipe première du MODO jouait, il a désormais la chance d'être appelé pour porter son maillot. Le 25 novembre 1990, celui que l'on surnomme désormais "Foppa" réalise son vrai départ chez les pros contre Färjestad et l'une de ses idoles, Håkan Loob. Le club de Karlstad s'impose facilement 7-2 mais les débuts du prodige attire l'attention. Dont Loob qui commente après le match : "il y avait ce gamin, en train de regarder ses chaussures, très timide. Mais sur la glace, rien de l'arrêtait."

La légende Forsberg est en train de naître. Champion U18 avec son copain Näslund, 102 points en 39 matchs avec les U20, et 17 points avec l'équipe senior (pour seulement 23 matchs joués), le phénomène Foppa prend de l'ampleur en Suède, et s'apprête à briller au-delà des frontières. Après avoir été appelé plusieurs fois en équipe nationale U16 puis U17, Peter Forsberg dispute en avril 1991 sa première compétition internationale, le Championnat d'Europe U18. Sa domination y est écrasante dès le premier match officiel de sa carrière... contre la France. La Juniorkronorna écrase 12-2 les Bleuets, 2 buts et 6 passes pour Forsberg, 6 buts pour son complice Näslund. En dépit de la quatrième place des Suédois, le duo termine en tête des meilleurs marqueurs, Forsberg devançant d'un point Näslund.

La rapide évolution en quelques mois du jeune Forsberg ne laisse pas indifférent. Inge Hammarström, le recruteur suédois des Flyers de Philadelphie, était l'un des rares à avoir cerné avant tout le monde le potentiel réel du jeune centre. Mais ses dernières performances ont permis à Hammarström de convaincre ses collègues et effacer le scepticisme général. C'est ainsi que le 22 juin 1991, Peter Forsberg est choisi par Philadelphie à la draft NHL, le sixième choix au total. Le jeune produit d'Örnsköldsvik est notamment précédé par Pat Falloon (2e), Scott Lachance (4e) et Aaron Ward (5e), trois joueurs qui n'auront absolument pas la même influence sur le jeu. La future star du palet aux Flyers, voilà un chemin tout tracé... que ne prendra pas Foppa, du moins pas tout de suite.

Un évènement monopolise l'attention au repêchage de 1991 : la saga Eric Lindros. Le clan Lindros, composé de son père Carl, de sa mère Bonnie et de son agent Rick Curran, ne souhaitait pas voir leur protégé repêché par Québec, titulaire du premier choix. Un avertissement que les Nordiques et son président Marcel Aubut n'ont pas respecté. S'ensuit un incroyablement feuilleton, des provocations de part et d'autre. Les Lindros feront des pieds et des mains pour éviter la case Québec, et l'organisation des Nordiques finira par abdiquer. Et c'est justement la proposition de Philadelphie, au nez et à la barbe des New York Rangers, qui permettra de désamorcer la situation un an après, en juin 1992. Les Flyers obtiendront Lindros en envoyant à Québec Ron Hextall, Steve Duchesne, Kerry Huffman, Chris Simon, Mike Ricci, deux choix de premier tour et donc Peter Forsberg, ainsi qu'un pactole de 15 millions de dollars. Clairement, Québec ressortira gagnant de cette transaction parmi les plus importantes de l'histoire du sport professionnel.

En parallèle à l'interminable feuilleton Lindros, le surdoué suédois commence déjà à étoffer son palmarès. Il devient deux fois de suite champion de Suède U20, au milieu d'une génération exceptionnelle qui écrase toute concurrence. Et Forsberg est désormais un membre essentiel de l'équipe première de MODO. Il va alors réaliser une performance unique dans l'histoire du hockey suédois à seulement 20 ans en s'adjugeant deux années de suite les deux trophées individuels ultimes du pays : le Guldhjälmen (le casque d'or remis au meilleur joueur de l'Elitserien) et le Guldpucken (le palet d'or remis au meilleur hockeyeur du pays).

Cependant, Peter Forsberg ne sera jamais champion de Suède. MODO, porté par son joyau, réalise tout de même en 1994 un parcours remarquable, qualifié de justesse pour les playoffs mais qui parvient à atteindre la finale. Le club d'Örnsköldsvik mène même la série finale 2 manches à 0 grâce à un but gagnant de Forsberg à 96'52" dans le match 2. Tout proche du titre, MODO, symbole de la formation à la suédoise, lâche prise face à une équipe de Malmö très internationale, tandis que son talentueux protégé est grippé. Forsberg, avec la médaille d'argent, terminera avec 60 points en 50 matchs.

Cette défaite de MODO est une déception pour ses fans, mais aussi pour beaucoup de Suédois qui ont succombé à la folie "Foppaland", car le jeune phénomène a déjà marqué les esprits sous le maillot suédois. Forsberg bénéficie de l'important rajeunissement de la sélection nationale prôné au début des années 1990 par l'entraîneur Conny Evensson. Le jeune centre d'Övik dispute alors son premier championnat du monde avec la Tre Kronor en 1992... conclu par une médaille d'or. Les jeunes Suédois dominent en finale les rivaux finlandais 5-2, avec notamment un but de Forsberg qui totalise 6 points en 8 matchs pour sa première compétition avec la Tre Kronor.

Ce titre de champion du monde à seulement 18 ans, aux côtés des stars Mats Sundin et Tommy Söderström, est une grande satisfaction pour Foppa, qui connaît quelques désillusions avec la Juniorkronorna. Encore deux années d'éligibilité lui permettent de représenter la sélection junior en 1992 et 1993. La Suède échoue d'un cheveu en 1992 aux dépens de la CEI, une défaite d'un but marqué par les Russes... après un engagement perdu par Forsberg. L'année suivante, à domicile, les juniors suédois espèrent rectifier le tir. Forsberg est aligné avec son ami Markus Näslund et un autre joueur d'Örnsköldsvik, Niklas Sundström, qui évolue sur une autre ligne au MODO. Leur association est explosive. À leurs côtés, Peter Forsberg parvient à amasser 31 points (!), 7 buts et 24 assistances, un record absolu du Mondial Junior qui ne sera sans doute jamais égalé.

Derrière le Canada champion du monde junior 1993, Forsberg doit toutefois se contenter d'une deuxième médaille d'argent de suite. Il est nommé meilleur attaquant et membre de l'équipe-type entre son ami Näslund et Paul Kariya.

Un but légendaire... à la Kent Nilsson

Peter Forsberg aura sa revanche un an plus tard sur le Canada de Kariya. En février 1994, il dispute ses premiers Jeux olympiques, ceux de Lillehammer. Il y affronte un autre Peter, l'immense Stastny, à qui il succédera à la baguette de l'offensive des Nordiques. À l'issue du match, la jeune star suédoise fait part de sa déception : "Si Peter Stastny représentait le passé et moi l'avenir, et bien le passé a mieux joué. Peter Stastny a été meilleur que moi."

Le surdoué meilleur joueur du championnat suédois n'est pas content de lui et peine à faire la différence à ses premiers JO, ne marquant qu'un seul but durant le premier tour, contre la France. Une remise en question est nécessaire et il n'est jamais trop tard pour réagir. En demi-finale contre la Russie, Foppa réalise une partie exceptionnelle et le grand Mats Näslund le complimente : "Pour la première fois, [Peter Forsberg] m'a prouvé qu'il n'était pas seulement un joueur prometteur, mais qu'il était prêt à jouer dans les grands matchs."

Et il ne va pas s'arrêter là. En finale olympique contre le Canada, la pépite d'Övik est de nouveau passeur, sur les deux buts des Suédois dont l'égalisateur à 109 secondes de la fin. Et la séance de tirs au but qui va suivre va le faire entrer dans la légende. Le sélectionneur Curt Lundmark l'appelle une première fois pour la fusillade, Forsberg s'élance et déstabilise totalement Corey Hirsch du revers. Les deux équipes doivent aller au-delà des cinq lancers. Forsberg s'élance de nouveau, force Hirsch à se poster sur sa gauche et loge d'une main le puck côté opposé. Un but sensationnel qui éclipsera la performance décisive, l'arrêt de Tommy Salo sur Paul Kariya qui offre un premier titre olympique à la Suède.

C'est la réalité de ce but de légende. Quand les joueurs le réussissent, beaucoup affichent la comparaison avec celui de Forsberg à Lillehammer. Or, il n'en est pas l'inventeur, ce but d'une main a été marqué cinq ans auparavant par Kent Nilsson aux Mondiaux 1989 contre les États-Unis. Forsberg avait 15 ans quand il a vu l'un de ses idoles marquer ce but venu d'ailleurs, et comme de nombreux hockeyeurs de sa génération, il a tenté de reproduire ce geste. À 21 ans, il l'a réussi et popularisé en ce 27 février 1994.

Un mauvais placement de Hirsch et une quasi perte de puck dans la réalisation de son tir au but, Forsberg le définira ainsi. Et pourtant, l'étoile montante suédoise est passée d'espoir à phénomène grâce à ce but. Après le skieur Ingemar Stenmark et le tennisman Björn Borg, c'est un nouveau sportif qui a le droit de figurer sur un timbre de la poste suédoise... sans l'accord de Corey Hirsch. Le nom dans le dos du gardien canadien sera effacé et son numéro corrigé en 11, au lieu de 1. Un Hirsch qui s'est dit mal conseillé à l'époque mais qui n'était guère rancunier en avouant avoir plusieurs exemplaires de ce timbre.

Il a tout gagné à 22 ans

Forsberg n'est plus seulement un joueur prometteur, c'est un talent d'exception qui est en passe de prendre le chemin de la NHL. Repêché en 1991 par les Flyers, acquis par les Nordiques en 1992, mis sous contrat en 1993, Foppa patiente jusqu'en 1995 pour entrer dans la cour des grands. La saison 1994-1995 est longtemps gelée à cause du lock-out et ne débute qu'en janvier 1995. La pépite d'Örnsköldsvik prend son mal en patience, et s'accommode du changement de destination entre la Pennsylvanie et la Belle Province. Humble mais motivé, il a hâte de faire ses débuts en NHL, et tant mieux si c'est à Québec, "une ville plus petite mais une grande ville de hockey". Une position appréciée des Québécois, qui tranche tellement avec les caprices de Lindros.

Lorsque Forsberg pose ses valises à Québec, les Nordiques ne sont plus l'équipe de fond de classement qu'ils étaient les années précédentes. Car l'affaire Lindros a permis à l'équipe fleurdelisée de gagner en profondeur, en plus des Joe Sakic, Scott Young, Owen Nolan, Sylvain Lefebvre, Wendel Clark, Stéphane Fiset, Jocelyn Thibault, Uwe Krupp, Adam Foote, etc. Les victoires s'enchaînent rapidement durant cette saison écourtée, les Nordiques tutoient les sommets.

Peter Forsberg joue son premier match NHL le 21 janvier 1995... contre Philadelphie et Lindros. Le 88 des Flyers prend le 21 des Nordiques dans son viseur, il cherche à le déstabiliser à plusieurs occasions, dont une violente charge qui fait décoller le casque du Suédois. Mais l'équipe fleurdelisée réussit à s'imposer 3-1 avec une mention d'assistance de Forsberg sur le but gagnant d'Owen Nolan. Signe que le Suédois est très vite à son aise dans le grand circuit nord-américain, où son jeu physique lui permet une bonne adaptation.

Il inscrit d'ailleurs 4 points à ses 3 premiers matchs, avant de connaître davantage de difficulté avec, par la suite, seulement 1 point en 7 joutes. Une période de doute qui lui fait croire à une rétrogradation en AHL. Mais l'entraîneur Marc Crawford le rassure et continue de lui faire confiance. Si bien que Forsberg, souvent encadré par le fougueux Owen Nolan et l'expérimenté Bob Bassen, retrouve ses sensations et termine sa première saison régulière avec 50 points (15 buts, 35 passes) en 47 matchs, ce qui lui vaudra le trophée Calder de meilleure recrue de la NHL. Un honneur qu'il peine à valoriser, jugeant son âge (21 ans) avancé par rapport aux autres recrues. Son principal concurrent, Paul Kariya, comptait un an de moins et 11 points de moins au compteur.

Meilleure équipe de la conférence Est, les Nordiques de Québec sont irrésistibles, mais leur élan est rompu par un double tremblement de terre. D'abord au premier tour des playoffs face aux expérimentés New York Rangers, champions en titre mais qualifiés de justesse par 4 manches à 2. Et neuf jours après l'élimination, le déménagement de l'équipe de Québec vers Denver pour des raisons économiques est officialisée, un choc pour la Belle Province. L'histoire retiendra que le dernier but de l'histoire marqué par les Nordiques sera l'œuvre de Peter Forsberg, à l'issue d'une belle combinaison avec Joe Sakic.

Sakic, Forsberg, deux stars du hockey en passe de connaître les sommets au Colorado dans une franchise, désormais baptisée Avalanche, plus forte avec les arrivées de Patrick Roy, Claude Lemieux et Mike Keane. Avec 104 points (25 de plus que le deuxième !), l'Avalanche remporte la Division Pacifique et ensevelit tout sur son passage. Le talent de Peter Forsberg prend encore une nouvelle dimension avec ce qui sera sa saison la plus aboutie : 116 points en saison régulière, et 21 supplémentaires en playoffs, ce qui le classe cinquième de la ligue à chaque fois. Le Suédois domine le jeu, mais il est également exemplaire sur les tâches défensives. Pour la première saison à Denver, l'Avalanche du Colorado remporte la Coupe Stanley 1996. À 22 ans et 325 jours, Peter Forsberg devient alors le membre du Triple Gold le plus jeune de l'histoire, après avoir remporté les Mondiaux, la médaille d'or olympique et la Coupe Stanley, un record qui ne tombera qu'en 2010, à cause de Jonathan Toews.

Peter Forsberg devient donc un élément de premier plan de l'Avalanche, et il le demeure parmi l'équipe nationale suédoise. Il retrouve la Tre Kronor avec deux compétitions majeures qui réunissent les meilleurs joueurs de la planète : la Coupe du monde 1996 et le "Dream Tournament" des Jeux olympiques 1998. Il en profite pour retrouver également son entraîneur de père, Kent Forsberg, devenu sélectionneur de la Suède à partir de 1995.

Durant ces deux compétitions, la Suède et Peter Forsberg font très bonne figure lors du tour préliminaire mais chutent avant la finale, en demi-finale contre le Canada sur un but en prolongation de Theoren Fleury à la Coupe du monde, et dès le quart de finale du tournoi olympique de Nagano à cause d'un doublé de Teemu Selänne pour les Finlandais. Les Forsberg auront leur revanche, trois mois après Nagano, à l'occasion des Championnats du monde en Suisse. Colorado rapidement éliminé des playoffs par Edmonton, Forsberg a le champ libre pour briller sous le maillot aux trois couronnes : 6 buts, 11 points, les honneurs individuels et la médaille d'or autour du cou, ce triomphe marque un aboutissement pour le père et le fils Forsberg.

Un intermède brutal

La page avec la sélection se referme momentanément, et Forsberg est de retour à l'Avalanche. Le joueur comme l'équipe de Denver sont toujours à leur sommet. Lors des trois saisons NHL entre 1998 et 2001, saison régulière et playoffs, le centre suédois obtient une moyenne de 1,18 points par match. Il assume son rôle de joueur de franchise au sein d'une équipe du Colorado affûtée sous la houlette du nouvel entraîneur Bob Hartley. L'Avalanche parvient à éliminer deux années de suite, en 1999 et 2000, Détroit, double vainqueur de la Coupe Stanley en 1997 et 1998. La rivalité avec les Red Wings est à son sommet. Foppa inscrit l'un de ses plus beaux buts lors du match 5 de la série de 1999 en résistant au retour d'Igor Larionov pour feinter et battre Chris Osgood. Un an plus tard, il se charge d'inscrire le but de la qualification, d'un slap surpuissant qui bat Osgood. L'Avalanche et Forsberg brillent... mais se cassent les dents face aux Dallas Stars durant ces deux années.

2001 sera finalement la bonne pour Colorado, qui met la main sur la deuxième Coupe Stanley de son histoire en battant en finale New Jersey. Mais pendant ces playoffs, l'Avalanche a perdu en route son magicien suédois pour une rate perforée en demi-finale de conférence contre Los Angeles. C'est un nouveau coup dur pour Forsberg qui a accumulé ces dernières années les blessures et les commotions, en particulier un pied droit (en plus de la cheville) de plus en plus fragile et dont il n'a pas fini de se soucier. Ses soucis de santé à répétition l'ont beaucoup affecté, physiquement et moralement, et l'amènent alors à une solution radicale à la rentrée 2001 : annoncer en conférence de presse qu'il se retire momentanément du hockey. "J'ai pris une décision difficile. Je sens que, actuellement, dans l'état d'esprit dans lequel je me trouve, je ne peux pas rejoindre la glace et pratiquer mon niveau de jeu habituel. J'ai subi de nombreuses blessures, j'ai été l'objet de quelques opérations ces dernières années. Et cela m'a incité à prendre cette décision."

Après plusieurs essais, Peter Forsberg abdique et promet de récupérer et de travailler pour mieux revenir, sans prendre 20 kilos (dixit l'intéressé en blaguant). Le hockeyeur le mieux payé au monde, 11 millions de dollars de salaire, se met en pause, en espérant que ces vilaines blessures ne soient qu'un mauvais souvenir.

Forsberg tente un retour en janvier 2002 avec l'espoir de retrouver la NHL mais surtout de jouer les Jeux olympiques de Salt Lake City. Mais les médecins le refroidissent rapidement, il devra d'ailleurs passer de nouveau par la case chirurgie pour son pied. Il sera finalement d'attaque pour les playoffs NHL en 2002 où il retrouvera tout son talent avec 27 points en 20 matchs, le meilleur total de la ligue ! Colorado a néanmoins toutes les peines du monde à se qualifier contre Los Angeles puis San José, Foppa inscrivant le but pour la qualification en finale de conférence avec un contre dévastateur. Sept matchs seront ensuite au programme... face aux rivaux Red Wings, finalement vainqueurs de la série.

Dès la rentrée 2002, Forsberg retrouve sa santé, et son alchimie avec Milan Hejduk est à son meilleur. Jusqu'à cette saison, aucun joueur suédois n'avait terminé en tête des meilleurs marqueurs de la NHL. Foppa a l'attention d'y remédier, mais il n'est pas le seul puisque son ami de toujours Markus Näslund enfile également les points à la pelle avec Vancouver. Le duel à distance est excitant, Näslund atteint 104 points, mais son ancien complice fait mieux : 106 points (29 buts et 77 assistances). En plus du trophée Art Ross de meilleur marqueur, il met alors la main sur le trophée Hart remis au meilleur joueur de la saison. Un splendide accomplissement personnel, juste avant ses 30 ans, qui efface la frustration des blessures mais aussi des résultats collectifs, les playoffs de l'Avalanche tournant court à cause de Minnesota.

Après quatre ans d'absence en sélection, Peter Forsberg retrouve la Tre Kronor à l'occasion des Mondiaux 2003, disputés en Finlande. Sous la direction du sélectionneur Hardy Nilsson, qui prône un jeu très offensif, Foppa est étincelant lors d'un quart de finale totalement fou contre la Finlande de Selänne remporté 6-5. Forsberg est l'auteur d'un doublé, dont un but mémorable depuis sa zone défensive pour aller battre toute la défense puis Pasi Nurminen. Mais les Suédois devront se contenter de l'argent, défaits en finale par le Canada en prolongation. Une médaille d'or perdue contre le Canada sera la même issue un an plus tard aux Mondiaux 2004 pour la Suède et Forsberg, aligné tardivement au stade des demi-finales.

Colosse au pied d'argile

En raison des blessures récurrentes, notamment au poignet, à l'aine et avec un pied droit toujours fragile, les Jeux olympiques de Turin, en 2006, constituent alors une dernière chance de briller avec la Tre Kronor. Le désastre de Salt Lake City, où la Suède avait été éliminée en quart de finale par le Bélarus, s'était produit après un surplus de confiance acquis en tour préliminaire. En Italie, les Scandinaves vont la jouer diesel. L'entraîneur Bengt-Åke Gustafsson ménage durant la premier tour la superstar Foppa, dont les faits et gestes sont scrutés par les médias suédois. Deux larges victoires en quart de finale contre la Suisse (6-2) puis en demi-finale contre les Tchèques (7-3) donnent des ailes à la Tre Kronor. Exclusivement passeur sur ce tournoi, Forsberg le sera lors d'une finale olympique mythique face au rival finlandais, perçue en Suède comme le plus grand événement sportif depuis la finale de la Coupe du monde de football de 1958. Une passe de Forsberg pour Mats Sundin qui laisse dans son dos pour un slap surpuissant de Nicklas Lidström, les arrêts d'un jeune Henrik Lundqvist, la Suède l'emporte contre la Finlande et devient championne olympique après le sacre de 1994, douze ans après le geste insensé de l'artiste suédois. Et avec cette médaille d'or à Turin, Peter Forsberg devient double membre du Triple Gold : il est seulement l'un des trois hockeyeurs à avoir gagné plus d'une fois chaque grand trophée, comme Vyacheslav Fetisov et Igor Larionov.

Entre-temps, Forsberg a quitté le Colorado. La saison 2004-2005 est totalement paralysée par le lock-out et il devient évident pour le natif d'Örnsköldsvik de rejoindre sa contrée et MODO. C'est ainsi l'occasion d'évoluer une dernière fois pour son entraîneur de père, Kent, dont il s'agit de la dernière année de coaching avant la retraite. Mais une grave blessure au poignet puis une commotion cérébrale lors du premier match des playoffs gâchent ce retour à Övik. A l'été 2005, Peter Forsberg devient agent libre, et Colorado ne peut le conserver en raison du nouveau plafond salarial instauré à l'issue du lock-out. Il quitte alors pour la première fois une franchise NHL à 32 ans. Beaucoup de fans des "Avs" sont sous le choc, certains vont jusqu'à arrêter leur abonnement, d'autant plus qu'ils ne sont pas au bout de leurs surprises. Comble de la situation, leur favori s'entend avec les Flyers de Philadelphie, l'équipe qui l'avait échangé en lot pour s'attacher les services d'Eric Lindros.

Lindros et Forsberg ont en commun d'avoir été pris dans le tourbillon des blessures. Mais le Suédois s'en est mieux sorti et s'est finalement révélé comme un talent supérieur à l'Ontarien, ce dernier ayant quitté Philadelphie après le lock-out pour New York et les Rangers. Après une énième chirurgie, Forsberg débute fort sous le maillot des Flyers et confire tout son talent en créant une alchimie naturelle avec Simon Gagné et Mike Knuble. Avec Forsberg, auteur de 56 passes en 60 matchs, Gagné atteint un sommet de carrière de 47 buts. Certains n'hésitent pas à les nommer comme le nouveau Dynamic Duo, surnom de la doublette Kariya / Selänne à Anaheim. Foppa est à son aise et réédite notamment son but d'un seul bras qui l'a rendu célèbre. Mais Philadelphie ne brille pas forcément suir le plan collectif, éliminé au premier tour en 2006 puis pire équipe NHL en 2007 avec Forsberg comme capitaine. La volonté du Directeur général Paul Holmgren de reconstruire mènera Forsberg à Nashville, où il n'y disputera que 22 matchs, playoffs compris.

Sa fragilité au pied et à la cheville sont de plus en plus dérangeantes, ses saisons de plus en plus morcelées, l'ombre de la retraite commence à planer. Forsberg réalise un come-back au Colorado en 2008, tardif avec 16 présences. La saison suivante, il prend la décision de retourner à Örnsköldsvik où il jette l'éponge dès le troisième match. Il restera dans sa ville natale - malgré les sollicitations des Vancouver Canucks et de l'Ak Bars Kazan - pour disputer 23 rencontres avec MODO en 2009-2010. Puis il demeurera discret avec la Suède lors de son dernier tournoi international, aux Jeux olympiques de Vancouver au cours desquels il est porte-drapeau de sa délégation... avec un doigt cassé. La Suède chutera dès les quarts de finale face à la Slovaquie.

Son club de cœur Colorado lui tendra une dernière fois la main pour continuer au plus haut niveau. Fin janvier 2011, alors âgé de 37 ans, il rechausse les patins à l'entraînement mais doit patienter pour obtenir un visa. Il jouera finalement deux matchs à l'extérieur le mois suivant, aligné 35 minutes au total mais sans un seul point. Il finit par s'avouer vaincu le dimanche 13 février 2011 en déclarant officiellement la fin de sa carrière : "Je suis vraiment content d'avoir obtenu cette chance de la part de l'Avalanche, de revenir ici et d'essayer une dernière fois avant d'y mettre un terme. Je suis désormais certain à 100% que je ne jouerai plus. Mais quand je regarde en arrière, je me sens fier de ce que j'ai accompli."

De toute sa carrière, Peter Forsberg n'a joué qu'une seule saison complète en NHL, l'exercice 1995-1996. Entre 2003 et 2011, il n'a disputé que 167 matchs de saison régulière. Au total, il aura subi durant sa carrière vingt et une opérations, dont plusieurs pour ce fameux pied droit qui l'a tant gêné. Mais malgré la cascade de pépins physiques, il demeurera un attaquant majeur de l'histoire, un joueur à la fois physique et réfléchi. Mats Sundin, un autre hockeyeur suédois emblématique de sa génération, le qualifiait de guerrier aux mains de Gretzky.

Son numéro 21 a été retiré par l'Avalanche le 8 octobre 2011. Il sera ensuite intronisé au Hall of fame de l'IIHF en 2013, puis deux ans plus tard à celui de Toronto. Il n'oubliera pas de rendre hommage à celui qui l'a profondément inspiré, son frère Roger. Ce dernier déclarait à Allehanda : "Je suis très fier de lui. Il a incroyablement bien réussi, en tant que joueur mais aussi en tant que modèle et ambassadeur du MODO. Bien sûr, il a été un formidable hockeyeur, mais c'est aussi quelqu'un de bon. Je suis très fier de lui."

MODO voit son plus brillant élève raccrocher définitivement. Un élève qui deviendra assistant du manager Per Svartvadet, entre 2011 et 2016, dans un club d'Örnsköldsvik qui plongera de l'élite à l'Allsvenskan. Mais Forsberg est aussi businessman. La superstar du hockey qu'il est devenue lui a permis de devenir fortuné, une fortune à plusieurs millions de dollars. Dès lors qu'il a rangé ses patins, il s'est très vite orienté vers le business dans sa ville natale : compagnie aérienne, hôtel de luxe, terrain de golf, ... Örnsköldsvik, autrefois terrain de jeu, est un terrain où l'ancien hockeyeur reconverti en homme d'affaires a investi dans des domaines divers et variés.

Mais un nouveau projet lui fait quitter sa bien-aimée Övik. En 2017, Peter Forsberg et sa compagne Nicole Nordin rachètent la marque de chaussures Inuikii. Toute la famille, avec leurs enfants Lennox, Lily et Diego, s'installe à Zoug. Les enfants y apprennent le hockey et les parents apprécient la vie en Suisse. L'ancienne star de l'Avalanche s'associe également avec un ancien coéquipier de Colorado, Claude Lemieux, en gérant l'agence de joueurs 4 SPORTS Hockey, qui encadre les intérêts de hockeyeurs évoluant principalement en Suède et en Suisse.

Peter Forsberg a donc toujours une vie trépidante, après une fantastique carrière de hockeyeur. Il demeurera un joueur exceptionnel loué pour sa puissance et sa vision du jeu. Puisque nous parlons vision, il a annoncé à la télévision suédoise en 2018 qu'il avait disputé toute sa carrière avec un handicap. Le Suédois a souffert d'une maladie congénitale à l'œil gauche réduisant sa vision de 40%...

Nicolas Jacquet

 

 

Statistiques

                                                  (saison régulière)                 (play-offs)
                                               MJ    B    A   Pts    Pén      MJ    B    A   Pts    Pén
1989/90  MODO U20              Suède jr A      30   15   12    27    42'
1989/90  MODO                  Elitserien       1    0    1     1     4'
1990/91  MODO U20              Suède jr A      39   38   64   102    56'
1990/91  MODO                  Elitserien      23    7   10    17    22'
1991     Suède 18 ans          Euro 18 ans      6    5   12    17    16'
1991/92  MODO                  Elitserien      39    9   19    28    78'
1992     Suède 20 ans        Mondial 20 ans     7    3    8    11    30'
1992     Suède                   Mondial        8    4    2     6     6'
1992/93  MODO U20              Suède jr A       2    0    3     3     4'
1992/93  MODO                  Elitserien      39   23   24    47    92'      3     4    1     5     0'
1993     Suède 20 ans        Mondial 20 ans     7    7   24    31     8'
1993     Suède                   Mondial        8    1    1     2    12'
1993/94  MODO                  Elitserien      39   18   26    44    82'     11     9    7    16    14'
1994     Suède               Jeux olympiques    8    1    6     7     6'
1994/95  MODO                  Elitserien      11    5    9    14    20'
1994/95  Nordiques de Québec       NHL         47   15   35    50    16'      6     2    4     6     4'
1995/96  Colorado Avalanche        NHL         82   30   86   116    47'     22    10   11    21    18'
1996     Suède                Coupe du monde    4    1    4     5     6'
1996/97  Colorado Avalanche        NHL         65   28   58    86    73'     14     5   12    17    10'
1997/98  Colorado Avalanche        NHL         72   25   66    91    94'      7     6    5    11    12'
1998     Suède               Jeux olympiques    4    1    5     6     6'
1998     Suède                   Mondial        7    6    5    11     0'
1998/99  Colorado Avalanche        NHL         78   30   67    97   108'     19     8   16    24    31'
1999/00  Colorado Avalanche        NHL         49   14   37    51    52'     16     7    8    15    12'
2000/01  Colorado Avalanche        NHL         73   27   62    89    54'     11     4   10    14     6'
2001/02  Colorado Avalanche        NHL                                       20     9   18    27    20'
2002/03  Colorado Avalanche        NHL         75   29   77   106    70'      7     2    6     8     6'
2003     Suède                   Mondial        8    4    5     9     6'
2003/04  Colorado Avalanche        NHL         39   18   37    55    28'     11     4    7    11    12'
2004     Suède                   Mondial        2    0    1     1     2'
2004     Suède                Coupe du monde    4    1    2     3     0'
2004/05  MODO                  Elitserien      33   13   26    39    88'      1     0    0     0     2'
2005/06  Philadephia Flyers        NHL         60   19   56    75    46'      6     4    4     8     6'
2006     Suède               Jeux olympiques    6    0    6     6     0'
2006/07  Philadephia Flyers        NHL         40   11   29    40    72'
         Nashville Predators       NHL         17    2   13    15    16'      5     2    2     4    12'
2007/08  Colorado Avalanche        NHL          9    1   13    14     8'      7     1    4     5    14'
2008/09  MODO                  Elitserien       2    1    2     3     
2009/10  MODO                  Elitserien      23   11   19    30    66'
2010     Suède               Jeux olympiques    4    0    1     1     2'
2010/11  Colorado Avalanche        NHL          2    0    0     0     4'
Totaux NHL                                    708  249  636   885   690'     151   64  107   171   163'
Totaux Elitserien                             210   87  135   222   448'      15   13    8    21    16'

 

Palmarès

- Champion olympique 1994, 2006

- Champion du monde 1992, 1998

- Vice-champion du monde 1993, 2003, 2004

- Coupe Stanley 1996, 2001

- Champion de Suède des moins de 20 ans 1992, 1993

- Champion de Suède des moins de 18 ans 1991

Honneurs individuels

- Meilleur joueur NHL (Trophée Hart) 2003

- Membre de la première équipe-type de NHL 1998, 1999, 2003

- Meilleure recrue NHL (Trophée Calder) 1995

- Meilleur attaquant des Mondiaux 1998

- Membre de l'équipe-type des Mondiaux 1998, 2003

- Vainqueur du casque d'or (Guldhjälmen) 1993, 1994

- Vainqueur du palet d'or (Guldpucken) 1993, 1994

- Meilleur attaquant des Mondiaux juniors 1993

 

 

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