Interview de Charles Bertrand

 

À l'occasion de la venue à Helsinki des Ässät de Pori, club de Liiga de Charles Bertrand, pour une rencontre contre HIFK, nous avons pu rencontrer l'international français et lui poser quelques questions.

Ässät repart de la capitale avec une victoire. Charles Bertrand a effectué un bon travail derrière la cage qui a amené le 3e but de son équipe.

- Comment se passe le début de saison depuis ton arrivée à Pori ?

Ça se passe bien, c'est une nouvelle équipe donc il m'a fallu un peu de temps pour m'adapter. Ça se passe de mieux en mieux. Nous avons eu une belle série de 7 victoires d'affilée, puis ces deux dernières semaines, ça a été un peu plus dur. Donc la victoire de ce soir remet toute l'équipe en confiance.

- Quel était ton objectif en venant à Pori ?

Tout simplement d'avoir un nouveau challenge dans une équipe où je peux avoir le rôle que je voulais, avec un bon temps de jeu et des responsabilités. Mon objectif est de continuer à progresser. Je n'ai pas envie de me poser des limites.

- Pori fait partie des grosses équipes du championnat ?

C'est un club qui a plus d'histoire [que Sport Vaasa].

- Tu as passé plusieurs saisons à Rauma, qui est le grand rival de Pori, qu'as-tu ressenti ?

C'est vrai qu'il y a une grande rivalité entre les deux clubs, mais honnêtement, j'ai quitté Rauma il y a 3 ans et demi, ça ne m'a pas fait grand chose.

- Ton rôle a changé par rapport à celui que tu avais à Vaasa ?

Non, pas vraiment. J'avais simplement besoin d'un nouveau challenge après Vaasa.

- Revenons un peu sur ton parcours, car tu as vraiment beaucoup voyagé...

Quand j'ai quitté la France, c'est là que j'ai décidé de faire du hockey mon métier. Je voulais aller étape par étape. J'ai commencé avec la Slovaquie. Mon entraîneur à Rouen était slovaque et il m'a envoyé à Trencin, et quand j'ai eu 18 ans en février, mon contrat se terminait, alors j'ai fini la saison à Salzbourg. De là, j'ai rencontré un agent finlandais. La Finlande ensuite était vraiment un nouveau palier.

- Et un passage par la ligue suédoise...

Oui après un début de saison compliqué à Turku, j'ai été prêté en Suède. Cela a été une bonne expérience, j'ai beaucoup aimé le hockey sur glace là-bas.

- Tu t'imposes petit à petit dans un championnat majeur...

Quand j'ai commencé en Liiga, c'était plus dur, j'ai eu deux ans assez compliqués. Puis ces deux dernières années, ça allait beaucoup mieux, je me retrouvais sur la glace.

- Vaasa était le bon endroit pour s'épanouir ?

J'ai appris partout où je suis allé. C'est vrai qu'à Vaasa il y a eu un déclic. Mais si on regarde ma saison en Suède où j'avais un rôle moins important qu'à Vaasa, j'y ai beaucoup appris car jouer dans une très bonne équipe, même avec moins de temps de jeu, avec de très bons joueurs, m'a été très bénéfique.

- En équipe de France, tu ne parviens pas à avoir le rendement que tu as en club, comment expliques-tu cette différence ?

C'est compliqué, si seulement j'avais la réponse...

- Une question de rôle ? de pression ?

Je ne crois pas. C'est peut-être plus psychologique. C'est vrai que j'ai eu quelques moments plus difficiles en équipe de France pour m'imposer. Mais à chaque fois, je suis toujours content d'y aller, je m'entends bien avec toute l'équipe, on a un énorme groupe. C'est toujours un plaisir de retrouver tout le monde.

- La France a bien progressé depuis une dizaine d'années mais semble depuis 3 Mondiaux avoir atteint un palier qu'elle n'arrive pas à franchir...

Si on regarde les années passées, en effet il y a une grosse progression. Après c'est difficile de pouvoir toujours chaque année progresser. Ça prend plus du temps. Mais quand on voit des joueurs comme Yohann [Auvitu] qui montrent la voie, cela permet d'être optimiste.

- Tu croisais Yohann les saisons précédentes sur la glace, qu'est-ce que ça fait de le voir partir en NHL ?

C'est un joueur qui travaille fort et qui mérite d'être là où il est, c'est sûr.

- Le Mondial 2017 en France aura j'imagine une saveur particulière pour toi ?

C'est vrai que ce sera un événement spécial, alors j'espère performer cette saison pour pouvoir y participer.

- Avais-tu des idoles étant jeune ?

Jaromir Jagr. Quand j'étais jeune, pendant les vacances scolaires, mes parents m'emmenaient à Prague pour intégrer des équipes locales. En République Tchèque, Jagr est un peu l'icône nationale.

- Y a-t-il un coach qui t'a marqué en particulier ?

J'ai eu beaucoup de coaches différents. Certains m'ont beaucoup appris sur la glace, d'autres qui m'ont appris mentalement.

- Quel est ton souvenir dans ta carrière ?

Quand on a battu la Russie à Helsinki avec l'équipe de France. Je m'en rappellerai encore longtemps.

- Pourquoi portes-tu le numéro 3 ?

Mon père avait le numéro 3, il était défenseur. J'ai commencé avec le numéro 3.

- Suis-tu la ligue Magnus ?

Un petit peu. Je regarde les résultats, je suis Rouen. Et Viry, mais c'est plus dur.

- Parles-tu finnois ?

Moins bien que Yohann [Auvitu] mais j'ai des notions, je me débrouille.

- Quels sont les joueurs, avec qui ou contre qui tu as joué, qui formeraient ton équipe-type idéale, en t'y incluant ?

[gardien] Cristobal Huet

Pour moi ça a toujours été spécial de jouer avec Cristo en équipe de France, c'est un grand joueur avec une très belle carrière.

[arrière droit] Matt Generous

J'ai habité avec lui à Vaasa, c'est aussi un bon ami.

[arrière gauche] Yohann Auvitu

C'est un gros travailleur.

[centre] Perttu Lindgren

Il jouait à Lukko Rauma quand j'ai commencé en Liiga. Il joue maintenant en Suisse à Davos.

[ailier droit] Charles Bertrand

J'ai joué ailier gauche ou ailier droit. J'aime bien être un joueur offensif, j'aime quand on a la possession du palet, essayer d'être le plus créatif possible.

[ailier gauche] Damien Fleury

Quand il était ailier gauche à Vaasa, on s'est bien entendu ensemble. Il a été un élément important pour moi, pour ma progression.

 

Propos recueillis en novembre 2016 par Benoît Mantel (Twitter @BenoitMantel)

 

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