Interview de Marko Kiprusoff

 

Marko Kiprusoff, membre de la seule équipe finlandaise championne du monde en 1995, est le nouveau pilier de la défense d'Angers et la grande star de la Ligue Magnus 2009/10.

- Lors de vos années juniors au TPS Turku, aviez-vous un modèle dans l'équipe première ?

Je n'avais pas vraiment de modèle à l'époque. En fait, il y avait beaucoup de bons défenseurs lors de ces années-là. Je les regardais tous jouer et j'essayais d'observer et d'apprendre ce qu'il y avait de mieux chez chacun d'entre eux.

- Avez-vous gardé des souvenirs de vestiaire de Heikki Leime, qui terminait sa carrière quand vous la commenciez ?

Pas tant que ça. C'était il y a très longtemps et j'étais très jeune. Je ne me rappelle pas beaucoup de choses, exceptés la rigueur et le professionnalisme du joueur.

- C'est avec Vladimir Yurzinov que vous avez véritablement percé. Avait-il une approche vraiment différente des entraîneurs finlandais ?

Pas spécialement en fait. À l'époque j'étais très jeune. Je m'entraînais beaucoup et les entraînements étaient très durs. Ce que je retiendrais de lui, c'était ça : travailler dur et ne jamais laisser tomber quelle que soit la situation.

- Votre premier tournoi international, c'était Lillehammer pour les JO. Une bonne surprise ?

Je n'étais pas vraiment surpris de ma sélection mais j'étais surtout très heureux de participer aux Jeux Olympiques. C'était mon but et j'ai énormément travaillé pour ça. Donc, oui, j'étais heureux, très heureux même.

- Espérez-vous qu'une autre équipe finlandaise réussira bientôt à gagner les championnats du monde ?

J'espère, en tant que finlandais, que ce sera le plus tôt possible. Je pense que ce sera l'année prochaine mais je ne suis pas très objectif (sourire). Je pense tout de même que c'est possible car il y a des joueurs de qualité.

- Qu'est ce qui vous a manqué pour vous implanter à Montréal ? Avez-vous des souvenirs de Sébastien Bordeleau qui oscillait avec vous entre AHL et NHL ?

Je ne sais pas exactement ce qui m'a manqué pour m'installer plus longuement au Canada. Je me souviens bien de Sébastien Bordeleau, car son père Paulin nous entraînait en ligue mineure (AHL) à Fredericton.

- Pourquoi avoir choisi la Suède (Malmö) à votre retour en Europe ? Pensez-vous que Malmö puisse être une grande ville de hockey ?

Je suis arrivé à Malmö par curiosité. Je voulais voir comment était le hockey en Suède. J'espère que Malmö aura une meilleure équipe et sera une "bonne ville" de hockey. C'est une très belle ville et les gens qui entouraient le club, du moins à l'époque, étaient très sympas. J'espère vraiment que ça se passera bien pour eux.

- Le troisième titre au TPS Turku a été obtenu avec votre frère comme gardien. Est-ce que ça le rend plus spécial à vos yeux ?

C'était surtout sympa de jouer avec mon frère. C'est la seule fois qu'on a joué ensemble et c'était vraiment agréable. Ce titre a inévitablement quelque chose de particulier pour nous.

Demi-finale d'EHL en 2000 : vous meniez 3-0 contre Magnitogorsk mais vous perdez 5-3. Comment l'avez vous vécu ?

En fait, c'est le genre de match dont tu n'as pas forcément envie de te rappeler... (sourire).

- Départ en Suisse. Que connaissiez-vous de Kloten à part Vladimir Yurzinov ?

Je ne connaissais effectivement pas grand chose de Kloten... excepté qu'on y jouait au hockey !

- Regrettez vous d'avoir re-tenté votre chance en NHL alors que vous avez un jeu très européen ?

En fait je n'ai pas spécialement de regret de ne pas avoir percé plus que ça en NHL.

- Retour au TPS en 2004/05 : vous faites une grande saison en finissant meilleur marqueur des défenseurs de SM-Liiga mais vous vous blessez à la clavicule début mars. Auriez-vous pu éviter l'élimination en quart de finale si vous aviez été présent lors de ces play-offs ?

Ça, je ne peux pas vous dire, et on ne le saura jamais. Mais il y avait assez de profondeur de banc pour compenser mon absence. C'est le hockey et c'est comme ça...

- Est-ce compliqué d'être entraîné par un ancien coéquipier, comme Hannu Virta en début de saison dernière ?

Non ce n'était pas vraiment compliqué de travailler avec Hannu. Et pour être franc, je ne pense pas que ce soit la proximité avec certains joueurs qui ait entraîné son éviction.

- Vous avez fait votre carrière surtout en Europe, votre frère surtout en Amérique du nord. Question d'opportunité ou question de personnalités différentes ?

Je pense plus que c'est une différence de timing, plutôt qu'une question de caractère.

- Votre frère a t-il envie de jouer en équipe nationale ? Sera t-il aux Jeux Olympiques de Vancouver ?

Je pense qu'il en a l'envie. Et j'espère qu'il sera avec l'équipe nationale à Vancouver même s'il y a de très bons gardiens en Finlande. Mon frère et l'équipe nationale sont en très bons termes...

- Vous avez surpris beaucoup de monde en signant à Angers. Qu'est ce qui a motivé votre choix ?

Je ne sais pas trop. Ce qui a fait la différence, c'est que Heikki [Leime] et le président [Mickaël Juret] me voulaient vraiment. Ça fait plaisir d'être désiré. Je ne connaissais pas la ville, je suis juste arrivé en août pour découvrir ce nouveau championnat. Non. Du moins pas dans le type de challenge que je recherchais.

- N'aviez vous pas des opportunités plus intéressantes ?

Non. Du moins pas dans le type de challenge que je recherchais. Nous faisons un bon début de saison et je suis plutôt content de cette évolution.

- Que peut-on vous souhaiter pour cette saison ?

Pour moi, être en bonne santé et faire un bon parcours avec l'équipe.

Propos recueillis en octobre 2009 par Sylvain Mareil

 

Retour au sommaire