Interview d'Yven Sadoun

 

L'ancien joueur d'élite (Viry, Reims, Brest, Grenoble, Angers) a terminé sa première saison comme entraîneur-joueur de Rennes en division 3.

- L'adaptation à la division 3, en arrivant de Ligue Magnus, vous a-t-elle paru facile ou difficile ?

Sur le plan sportif, je n'ai pas eu trop de mal à m'adapter. Le plus dur a été de trouver le bon rythme pour jouer avec mes coéquipiers. Je ne pense pas qu'on puisse comparer les deux ligues, il y a trop différences, on passe du professionnalisme à l'amateurisme le plus simple.

- Avez-vous rapidement trouvé vos marques dans vos nouvelles fonctions d'entraîneur-joueur ?

Ce n'est pas une situation facile, et même avec une saison dans ce rôle je ne suis pas encore à l'aise. Je dois tenir compte de nombreux facteurs, autant sportifs qu'extra-sportifs. C'est une expérience enrichissante.

- Comment votre ex-coéquipier brestois et ex-gardien Gabriel Bounoure est-il arrivé dans le club, et pourquoi en attaque ?

Gabriel est un ami, je connaissais son niveau de joueur. Nous avons eu du mal à construire l'équipe à l'intersaison, alors je l'ai contacté pour savoir si l'aventure le tentait et s'il pouvait nous donner un coup de main. Il m'a demandé à quel poste et je lui ai dit en tant que joueur. Il a accepté sans hésiter.

- Êtes-vous satisfait de cette première saison à Rennes ou déçu de la non-qualification ?

Entre le mois de mai et le mois d'août, nous avons perdu plus de la moitié de l'effectif entre les départs pour des raisons professionnelles et scolaires et les joueurs qui ont arrêté. Nous étions 8 pour commencer le camp d'été, c'était surprenant. Notre équipe a été bouclée début octobre avec l'accord du club de Nantes qui nous a prêté 4 espoirs. Je suis satisfait de cette première saison, le groupe a été solidaire et s'est donné toute l'année. Nous n'avions pas le groupe pour rivaliser en play off si nous nous étions qualifiés. Rennes est un club en construction et nous bâtissons nos fondations.

- Les gradins du Blizz étaient bien remplis il y a quelques années, cela ne semble plus être le cas aujourd'hui. Pourquoi ?

Le point positif de ce constat, c'est que nous savons que le hockey peut attirer du monde. À nous, club, de nous donner les moyens de faire revenir le public au Blizz.

- Y aura-t-il du recrutement cet été à Rennes ? Quels sont les projets du club à moyen terme pour les seniors ?

Nous sommes en contact avec des joueurs de deuxième division. J'espère aussi faire venir des joueurs expérimentés et qui souhaitent se reconvertir avec un vrai projet professionnel. À moyen terme nous visons la montée en D2.

- Le club des Cormorans a relativement peu de jeunes licenciés. Que manque-t-il dans une grande ville comme Rennes pour que le hockey attire ?

C'est notre objectif pour les années à venir, attirer des licenciés. Il n'y a pas de raisons que le hockey ne fonctionne pas à Rennes. Il ne manque pas grand chose, une équipe qui gagne et communiquer autour de ce sport et du club. Rennes est une grande ville, certes, mais il y a de nombreuses disciplines en concurrence, sans parler du Stade Rennais.

- Votre frère Loïc a vécu une saison difficile en étant souvent laissé sur le banc à Amiens par son coach. S'est-il alors confié à vous qui aviez connu une expérience similaire à Angers ?

Il n'a pas eu besoin de me parler, je sais ce qu il a vécu. Nous sommes des compétiteurs et des passionnés. Maintenant, j'estime qu'il y a une grosse différence entre nous. Cela fait sa cinquième saison à Amiens, Loïc a toujours performé et c'est la première saison qu'il est en difficulté. Je n'ai pas compris l'attitude de l'organisation d'Amiens et Loïc n'est pas un cas isolé cette dernière saison. Quant à moi, mon rôle était plus défini à Angers, je le savais en arrivant. Quand on se sent bien dans une ville et un groupe, on a envie de donner pour l'équipe et le club. Le technicien fait ses choix, fait ce qu'il estime pour gagner, et le sportif joue, c'est peut-être résumer simplement la situation, mais au final c'est ça.

- Loïc vous a-t-il fait part de ses projets ? Envisagez-vous de vous retrouver un jour dans un même club ?

Loïc veut continuer de jouer mais a vraiment envie d'entraîner le hockey mineur aussi, ses recherches vont dans ce sens [NDLR : il a signé à Dijon dans ce but]. On s'est toujours complétés, nous réunir sous le même club est possible, mais il est dur de l'envisager aujourd'hui.

- Vous avez ouvert l'an passé une école d'été (Optimum Hockey School) avec Loïc et le gardien Andy Foliot. Quel bilan en tirez-vous ?

La création de cette école était un souhait est un rêve que nous partagions. Nous avons tiré un bilan positif et nous n'avons pas hésité à la reconduire pour cette année en y ajoutant une deuxième semaine. De cette année va dépendre la suite de notre rêve. Nous sommes une jeune structure et nous devons faire nos preuves en tant qu'organisateurs et entraîneurs lors de nos camps. Cette année nous rencontrons des difficultés, nous faisons face à la crise et à la concurrence, nous avons du mal à boucler notre budget. Il reste encore des places pour chaque semaine.

- Le camp aura lieu cette année à La Roche-sur-Yon et non plus à Rennes. Pourquoi ?

Rennes doit faire des travaux dans la patinoire donc nous n'avions pas la glace pour cet été. J'ai décidé de revenir à la Roche pour plusieurs raisons. Géographiquement, je souhaitais que OHS reste dans l'ouest de la France. Et c'est un retour aux sources, c'est dans cette même ville que Loïc et moi faisions nos stages d'été avec les Français Volants. Nous avons de meilleures installations et une plus grande amplitude de glace. Quatre heures de glace par jour, l'accès à la piscine en plus des infrastructures classiques.

- Jusqu'ici, les participants venaient des clubs de l'ouest, hormis ceux d'Amiens (club de Loïc) et de Briançon (club d'Andy Foliot à l'époque). Avez-vous des candidats venus d'autres régions cette année ?

Cette année nous comptons des enfants qui viennent de Bordeaux, et de la région parisienne.

Propos recueillis le 9 mai 2010 par Marc Branchu

 

Retour au sommaire