/ ** Mark Messier / * Jiří Doležal 
Tchécoslovaquie - Canada (24 avril 1989)
Championnats du monde 1989, septième et dernière journée de la première phase.
Les Canadiens ont pleinement profité du dimanche. Ils ont consacré une séance d'entraînement aux unités spéciales, mais ils ont aussi laissé du temps libre à leurs joueurs. Certains d'entre eux sont partis profiter de la nature sur l'île de Vaxholm, à une heure de bateau, d'autres sont allés jouer au golf. La récupération est utile car le calendrier du début de compétition était assez dense avec 6 matches en 8 jours. Ce ne sera plus le cas avec des jours de repos systématiques à présent.
Ce dernier match de poule n'a plus d'enjeu et on pouvait comment les deux équipes l'aborderait. La motivation paraît pleine et entière face à un adversaire pour le titre. L'entraîneur tchèque Pavel Wohl (photo) continue d'aligner son gardien titulaire Dominik Hašek, qui n'a pas manqué la moindre minute. Quant à son vis-à-vis Dave King, il dévoile ce qui sera sans doute son alignement définitif en concentrant ses atouts offensifs sur un top-6 : Mark Messier est placé aux côtés de Dale Hawerchuk et l'excellent joker Steve Yzerman se voit adjoindre le meilleur buteur du tournoi Brian Bellows. Leur temps de jeu est en hausse car le Canada tourne essentiellement à trois lignes, n'utilisant plus McBain et McLean que pour faire souffler leurs camarades.
Le Canada part très fort, et Hašek doit réaliser un premier arrêt devant Mark Messier, seul face à lui dès la première minute. Le défenseur Bedřich Ščerban réplique à la troisième minute sur une belle passe d'Oto Haščák. Mais en fin de tiers, la prison de ce même Ščerban pour cinglage coûte un but, sur un slap de la ligne bleue de Dave Ellett (0-1). Les avantages numériques sont en revanche stériles pour les Tchèques, et ils le sont plus encore en deuxième période car Messier parvient à se procurer une grosse occasion en infériorité. Les duels pour la conquête du palet sont en faveur des Canadiens qui semble avoir un temps d'avance, et le score est donc logique.
Les évènements s'enchaînent dans les cinq dernières minutes du deuxième tiers-temps. Placé dans le cercle droit, Jiří Kučera parvient tout de même à égaliser sur un slap croisé très précis à ras glace qui trouve le petit espace laissé par Grand Fuhr au ras du poteau (1-1). Rostislav Vlach prend sa seconde pénalité du jour 27 secondes plus tard, mais un rebond capricieux oblige Randy Carlyle à faire faute pour empêcher une contre-attaque. L'avantage se renverse, mais Steve Yzerman force le passage et oblige Jerguš Bača à l'accrocher. À 4 contre 4, Glenn Anderson envoie Mark Messier déborder sur le côté droit et faire le tour de la cage. Le palet contré arrive sur la crosse de Dave Babych qui n'a plus qu'à le pousser au fond (1-2).
Alors que les Tchèques sont toujours aussi inefficaces en avantage numérique, une pénalité de Leo Gudas (retenir) est exploitée en à peine huit secondes : Steve Yzerman reçoit un centre du revers de Messier, réussit à garder le contrôle de la rondelle face à Bača et sert parfaitement Hawerchuk qui a la cage grande ouverte (1-3). Le powerplay tchèque finit quand même par trouver la faille sur une relance rapide : Jiří Doležal est servi à la ligne bleue dans le dos de Babych par une belle passe de Robert Kron et dribble joliment Grant Fuhr "à la Makarov" (2-3). Les Tchèques s'installent sur la présence suivante à 5 contre 5 et un slap puissant de Ščerban oblige Fuhr à un gros arrêt... mais une passe d'Antonín Stavjaňa est contrée par Brian Bellows qui part en contre-attaque et sert du revers Gerald Gallant, dont le tir soudain fusille Hašek en angle (2-4). Doležal se procure une dernière occasion en infériorité à six minutes de la fin, mais le Canada a pris le dessus.
Le Canada a donc obtenu sa première victoire contre un de ses adversaires du tour final, et il ne fait pas de doute qu'il est lui aussi un sérieux candidat au titre. Cette équipe prometteuse sur le papier commence à se trouver et elle mérite tout considération. Malheureusement, elle n'est suivie que par de simples dépêches d'agence de presse dans son pays. la radio-télévision canadienne CTV annonce qu'elle ne diffusera pas les rencontres de son équipe nationale dans cette poule finale parce qu'elle est trop occupée par les play-offs NHL...
Étoiles Hockey Archives : *** Steve Yzerman / ** Mark Messier / * Jiří Doležal
Marc Branchu
Commentaires d'après-match :
Stanislav Neveselý (entraîneur de la Tchécoslovaquie) : "Notre équipe n'a pas livré sa meilleure performances, les Canadiens ont été meilleurs que nous dans l'organisation du jeu et dans la discipline. Ils n'ont même pas eu besoin d'utiliser leur puissance physique. J'espère que dans la poule finale nous livrerons une bonne opposition à tous nos adversaires."
Dave King (entraîneur du Canada) : "Nous avons joué raisonnablement bien défensivement. Mark Messier s'adapte de mieux en mieux, il trouve le moyen de monter d'un cran à chaque match, et s'il peut trouver un cran supplémentaire, ce serait génial. Vu comment Yzerman joue, on veut bien sûr l'utiliser beaucoup. Avec le palet, il tourne dans tous les sens, il est juste impressionnant. Avec Hawerchuk, ils ont des similitudes. Quand ils ont le palet, ces joueurs ont la capacité d'hypnotiser les gens."
Dave Babych (défenseur du Canada) : "Je viens de voir le ralenti à la télévision et c'était un but chanceux, mais dans des années, je dirai à mes enfants que j'ai traversé toute la glace pour marquer dans le haut du filet. Quand on a une chance, il faut la mettre. C'est probablement le match le plus solide qu'on ait joué dans ce tournoi."
Brian Bellows (attaquant du Canada) : "Vers la fin de ces sept matches, je me suis senti un peu fatigué. Je n'avais joué qu'environ une semaine avant ça [NDLR : il a connu des blessures à la fin de la saison NHL]. Ma condition physique m'a un peu rattrapé, je crois. Les deux jours sans match qui arrivent vont me faire du bien pour récupérer. Je pense qu'on verra maintenant une équipe du Canada plus posée et une équipe qui est désormais habituée à jouer ensemble."
Tchécoslovaquie - Canada 2-4 (0-1, 1-1, 1-2)
Lundi 24 avril 1989 à 16h00 au Globen de Stockholm. 13 142 spectateurs.
Arbitrage de Kjell Lind (SUE) assisté de Sven Olof Lundström et Anders Ekhagen (SUE).
Pénalités : Tchécoslovaquie 16' (6', 6', 4'), Canada 14' (6', 4', 4').
Tirs cadrés : Tchécoslovaquie 21 (8, 8, 5), Canada 30 (11, 9, 10).
Tirs non cadrés : Tchécoslovaquie 9 (2, 4, 3), Canada 3 (2, 1, 0).
Tirs bloqués : Tchécoslovaquie 4 (2, 0, 2), Canada 10 (3, 5, 2).
Engagements : Tchécoslovaquie 32 (12, 9, 11), Canada 37 (13, 10, 14).
Évolution du score :
0-1 à 17'21" : Ellett assisté de Hawerchuk (sup. num.)
1-1 à 35'36" : J. Kučera assisté de Valek et Vlach
1-2 à 38'47" : Babych assisté de Messier et Anderson
1-3 à 46'59" : Hawerchuk assisté d'Yzerman (sup. num.)
2-3 à 49'32" : Doležal assisté de Kron (sup. num.)
2-4 à 50'08" : Gallant assisté de Bellows
Tchécoslovaquie
Attaquants :
20 Zdeno Cíger - 17 Vladimír Růžička (C) - 28 Vladimír Svitek
22 Jiří Šejba (-2, 2') - 19 Robert Kron (-1) - 12 Otakar Janecký (-2)
27 Rostislav Vlach (+1, 4') - 14 Jiří Kučera (+1) - 21 Oldřich Válek (+1)
15 Jiří Doležal - 26 Oto Haščák - 9 František Procházka
Défenseurs :
7 Bedřich Ščerban (-1, 2') - 16 Antonín Stavjaňa (A, -1)
18 Jerguš Bača (2') - 4 František Kučera (2')
3 Leo Gudas (2') - 5 Drahomír Kadlec (2')
Gardien :
2 Dominik Hašek
Remplaçant : 29 Jaromír Šindel (G). En réserve : 1 Petr Bříza (G), 6 Jiří Látal, 24 Tomáš Jelínek (ligaments du genou).
Canada
Attaquants :
22 Mark Messier (+1) - 10 Dale Hawerchuk (C, 2') - 18 Glenn Anderson (+1)
17 Gerard Gallant - 19 Steve Yzerman (A, 2') - 23 Brian Bellows
7 Brent Ashton - 27 Ray Ferraro (2') -11 Kevin Dineen (2')
20 Andrew McBain (2'), 15 John MacLean (2')
Défenseurs :
2 David Ellett - 44 Mario Marois
8 Randy Carlyle (-1, 2') - 5 James Patrick (+1)
3 Kenneth Daneyko (+1) - 24 Dave Babych (+1)
Gardien :
33 Grant Fuhr
Remplaçants : 1 Sean Burke (G), 16 Pat Verbeek. En réserve : 31 Peter Sidorkiewicz (G), 26 Scott Stevens (coupure à la joue), 9 Kirk Muller (contusion à l'épaule droite).