France - Slovaquie (16 novembre 1993)
Tele Hockey Cup, première journée.
Un tournoi pré-olympique, c'est l'occasion de découvrir le futur environnement des JO : le charme de la petite ville tranquille de Lillehammer, le village olympique, aux allures de caserne et entouré de grillages de fer, la belle patinoire de 11000 places, l'organisation soignée. Pour l'entraîneur Kjell Larsson, c'est aussi l'occasion de mettre en place l'équipe de France dans sa configuration la plus proche possible de celle qui ira aux Jeux. Plus proche qu'on ne l'aurait souhaité, même : les Bleus viennent juste d'apprendre la triste nouvelle du forfait de Christian Pouget. Tout juste revenu au jeu avec les Devils de Milan après l'ablation d'un ménisque, il a fait un "soleil" par-dessus un joueur polonais sur une charge à la hanche, retombant de haut sur son genou droit qui a rompu.
Si Milan - avec aussi Christophe Ville qui heureusement va bien mais ne pourra rejoindre l'équipe de France que juste avant le tournoi olympique - s'est qualifié pour la finale de Coupe d'Europe qui se tient ce week-end, Rouen est en revanche éliminé. Depuis trois ans, Kjell Larsson ne récupérait ses Dragons qu'à partir de janvier, une fois les campagnes européennes terminées. Cette fois, il aura tout le temps à sa disposition les six internationaux rouennais (Ylönen, Perez, Poudrier, F.Saunier, Maia et Pajonkowski) qui sont arrivés en devant ruminer la déception de cette demi-finale européenne où ils n'ont pris qu'un seul point contre Trencín, troisième du dernier championnat de Tchécoslovaquie et meilleur club de la Slovaquie indépendante depuis onze mois.
Cette toute jeune Slovaquie est l'inconnue du hockey mondial. Certains la disent bien plus faible que les Tchèques, mais elle a déjà donné une idée de sa valeur en remportant la qualification olympique pour sa première apparition officielle. L'équipe entraînée par Julius Supler fait une impression solide avec un jeu précis et inspiré. Quant aux frères Stastny, anciens fameux exilés des Nordiques de Québec, ils n'ont pas perdu leur grand talent à 36 et 34 ans.
Cette équipe de Slovaquie se montre surtout très opportuniste quand il s'agit d'exploiter les tergiversations adverses. Après quatre minutes, elle mène déjà 2-0, avec des buts de Roman Kontsek puis de Lubomir Sekeras, qui a très vite concrétisé l'avantage numérique après un cinglage de Benjamin Agnel. Les deux buteurs sont des joueurs du Dukla Trencín qui étaient à Rouen ce week-end, puisque les deux équipes comptent chacune six joueurs qui ont la Coupe d'Europe dans les jambes. Ce handicap initial, les Bleus ne le remonteront pas. Ils auront quand même deux mérites : celui de transformer eux aussi leur première supériorité numérique, grâce à Serge Poudrier, et celui de ne commettre aucune autre faute de tout le match, prévenus du danger. Appliqués à défendre face à une équipe slovaque dominatrice, ils encaisseront un troisième but de Dusan Pohorelec. Mais qu'on ne s'y trompe pas : ce résultat reste honorable car l'adversaire est bel et bien du niveau du groupe A mondial, même s'il ne s'y trouve pas encore puisque, non inscrit, il devra repartir du bas de l'échelle.
Désignés joueurs du match : Arnaud Briand pour la France et Roman Kontsek pour la Slovaquie.
France - Slovaquie 1-3 (1-2, 0-1, 0-0)
Mardi 16 novembre 1993 à 15h00 au Håkons Hall de Lillehammer.
Arbitrage de Peter Slapke (ALL) assisté de Nils Jörgen Rödseth et Alf Andersen (NOR).
Pénalités : France 2' (2', 0', 0') ; Slovaquie 8' (2', 4', 2').
Tirs : France 17 (8, 2, 7) ; Slovaquie 41 (14, 17, 10).
Évolution du score :
0-1 à 00'48" : Kontsek assisté de Rybovic et Veselovsky (sup. num.)
0-2 à 03'42" : Sekeras assisté de A. Stastny et P. Stastny (sup. num.)
1-2 à 17'37" : Poudrier assisté de Pérez (sup. num.)
1-3 à 28'22" : Pohorelec
France
Attaquants :
Lionel Orsolini - Antoine Richer (C) - Franck Pajonkowski
Pierre Pousse (-1) - Arnaud Briand (-1) - Mickaël Babin (-1)
Stéphane Arcangeloni (-1) - Benjamin Agnel (-1, 2') - David Ribanelli (-1)
Franck Saunier - Pierrick Maia
Défenseurs :
Serge Poudrier - Denis Perez
Michel Breistroff (-1) - Bruno Saunier (-1)
Stéphane Botteri (-1) - Christophe Moyon (-1)
Gérald Guennelon
Gardien :
Petri Ylönen
Remplaçant : Michel Vallière (G). En réserve : Alan Chauvin, Stéphane Barin.
Slovaquie
Attaquants :
Jozef Dano (2') - Peter Stastny (C, 2') - Anton Stastny
Roman Kontšek (+1) - Lubomir Rybovic (+1, 2') - Peter Veselovsky (+1)
Jozef Voskar (+1) - Karol Rusznyak (+1) - Dusan Pohorelec (+1)
Rene Pucher - Slavomir Ilavsky - Vlastimil Plavucha
Défenseurs :
Miroslav Marcinko (+1) - Jan Varholík (+1)
Lubomir Sekeras - Stanislav Medrik
Marian Smerciak - Juraj Kledrowetz (2')
Vladimir Buril (+1) - Stanislav Jasecko (+1)
Gardien :
Jaromir Dragan
Remplaçant : Eduard Hartmann (G).