Italie - France (12 février 1998)

 

Jeux Olympiques 1998, match pour la onzième place.

Les trois matches de classement sont programmés le même jour dans la même patinoire, et à la suite de la rencontre, la patinoire reste très bien garnie. Un environnement agréable pour finir le tournoi sur une bonne note. L'équipe de France n'a jamais battu l'Italie en compétititon officielle depuis le Mondial B 1987 et tient à battre enfin cet adversaire vieillissant. Pour incarner une relève mieux gérée et devenue moins dépendante des naturalisés canadiens, Cristobal Huet fait son retour dans les cages tricolores, où il n'était plus apparu après la défaite initiale contre le Bélarus.

Huet est surtout bombardé de tirs lointains en première période, car sa défense reste bien regroupée. Offensivement, on peut compter sur Philippe Bozon pour maintenir la motivation des troupes intacte et pour montrer l'exemple. Placé entre les cercles, il bat Rosati côté mitaine. La domination italienne devient nette au deuxième tiers-temps. Figluzzi et Orlando viennent maintenant chatouiller de près le gardien grenoblois, qui reste solide sur sa ligne. Le score de 0-1 n'évolue pas.

En début de troisième période, Philippe Bozon s'offre carrément un hat-trick "naturel", trois buts de suite sans qu'aucun adversaire ne trouve le chemin des filets. Avec deux tirs au-dessus du bouclier, il porte ainsi son total à 5 buts dans ces Jeux olympiques. Pendant une pénalité de Chris Bartolone (faire trébucher), Arnaud Briand s'impose dans le slot pour marquer le 0-4 dans le haut du filet. L'addition devient très lourde pour les Italiens, et Adolf Insam prend un temps mort pour réveiller les troupes. Ce sont surtout deux pénalités de Maurice Rozenthal (retard de jeu) et de Bob Ouelett (retenir la crosse) qui permettent à Gates Orlando de réagir en marquant de près à 5 contre 3. Mais ce n'est vraiment pas la journée des Transalpins, et pendant une pénalité pour rudesse de Topatigh, un tir de Serge Poudrier est envoyé au fond par la crosse du malheureux Larry Rucchin.

Sitôt obtenue cette onzième place convenable, les problèmes recommencent pour les Bleus. Quand ils apprennent que Herb Brooks pourrait ne pas rester, ils ne peuvent masquer leur grogne. Les leaders de l'équipe parlent ouvertement de boycotter la sélection si on leur impose encore un changement d'entraîneur à trois mois seulement du championnat du monde...

Marc Branchu

Commentaires d'après-match (dans Hockey Magazine) :

Denis Perez (défenseur de la France) : "Nous voilà au onzième rang du tournoi olympique. Eh bien, pas besoin de se lancer deans de longues explications : nous sommes à notre place. Tout simplement à la place que nous méritons, avec notre équipe rafistolée au dernier moment, notre préparation minimum, notre manque de moyens matériels."

Herb Brooks (entraîneur de la France) : "Les tricolores n'étaient pas prêts. Beaucoup trop justes sur le plan physique pour la très grande majorité de ceux qui jouent un championnat national d'un niveau bien faible. Il aurait fallu avoir plus de temps et de moyens de les faire travailler ensemble. Oui, infiniment plus ! C'est bien dommage car ces Français possèdent, au-delà de leurs limites, de l'amour-propre, du panache à revendre pour la plupart. Je ne crois pas que je serai encore là au Mondial... J'ai ma vie - notamment ma famille - aux États-Unis et j'ai aussi deux autres propositions de job !"

 

Italie - France 1-5 (0-1, 0-0, 1-4)
Jeudi 12 février 1998 à 16h00 au Big Hat de Nagano (JAP). 8854 spectateurs.
Arbitrage de Gerhard Müller (ALL) assisté de Thomas Schurr (ALL) et Hirokazu Takahashi (JAP).
Pénalités : Italie 18' (0', 4', 14'), France 14' (0', 4', 10').
Tirs cadrés : Italie 31 (9, 13, 9), France 22 (6, 4, 12).
Tirs bloqués : Italie 15 (4, 7, 4), France 5 (2, 0, 3).
Tirs non cadrés : Italie 12 (5, 3, 4), France 6 (2, 1, 3).
Engagements : Italie 39 (15, 10, 14), France 28 (9, 5, 14).

Évolution du score :
0-1 à 09'39" : Bozon assisté de Dubois
0-2 à 40'56" : Bozon assisté de Poudrier et Pouget
0-3 à 47'31" : Bozon assisté de Pouget
0-4 à 50'03" : Briand assisté de Bozon et Poudrier (sup. num.)
1-4 à 53'21" : Orlando assisté de Topatigh et Bartolone (sup. num.)
1-5 à 56'43" : Poudrier (sup. num.)
 

Italie

Attaquants :
16 Bruno Zarrillo (-1, 2') - 17 Gaetano Orlando (A, -2, 2') - 27 Lucio Topatigh (A, -1, 2')
21 Joe Busillo (-1) - 24 Mario Chitarroni (-1, 4') - 11 Roland Ramoser
9 Dino Felicetti (-1) - 91 Stefano Figliuzzi (-1) - 12 Maurizio Mansi (-1)
19 Patrick Brugnoli

Défenseurs :
25 Chad Biafore (-2, 4') - 7 Robert Nardella (-3, 2')
26 Lawrence Rucchin - 29 Christopher Bartolone (2')
5 Leo Insam (-1) - 37 Michael De Angelis
4 Robert Oberrauch (C) - 28 Martin Pavlu

Gardien :
34 Mike Rosati

Remplaçants : 1 Mario Brunetta (G), 22 Stefano Margoni, 77 Markus Brunner. En réserve : 33 David Delfino (G).

France

Attaquants :
7 Stéphane Barin (+1) - 26 Christian Pouget (A, +3, 2') - 12 Philippe Bozon (A, +3)
8 Arnaud Briand (+2, 2') - 19 Robert Ouellet (2') - 15 Pierre Allard
36 Richard Aimonetto - 22 Anthony Mortas - 9 Maurice Rozenthal (4')
40 Laurent Gras - 42 Jonathan Zwikel - 28 Roger Dubé
14 François Rozenthal

Défenseurs :
16 Jean-Philippe Lemoine (C, +1) - 27 Serge Poudrier (+1)
24 Denis Perez (+1) - 13 Karl Dewolf
34 Jean-Christophe Filippin (+1, 2') - 2 Serge Djelloul (+1, 2')
43 Grégory Dubois (+1)

Gardien :
1 Cristobal Huet

Remplaçant : 33 Fabrice Lhenry (G). En réserve : 29 François Gravel (G).

 

Retour aux Jeux Olympiques de Nagano