Grenoble - Metallurg Magnitogorsk (29 septembre 1998)

 

European Hockey League 1998/99, groupe E, deuxième journée.

La défaite d'entrée à domicile contre le Sparta Prague (4-7) a été ressentie très durement à Magnitogorsk. Toute une ville espérait faire une entrée en fanfare sur la scène européenne mais son équipe a déjoué et a été piégée par des contre-attaques. C'est donc une formation revancharde qui arrive en France, une équipe bien décidée à faire une démonstration de sa qualité de jeu. Encore peu connu dans le reste de l'Europe, ce Metallurg financé par le combinat sidérurgique est bien le meilleur club russe actuel. Il domine son championnat avec 6 victoires et un nul et n'a connu comme accroc que ce maudit match contre le Sparta.

Grenoble avait comme objectif de décrocher la première victoire française en EHL, il a été atteint dès le premier match à Fribourg. Son staff sait combien il sera difficile de la confirmer, maintenant que l'effet de surprise est passé. Magnitogorsk - qui signifie littéralement "montagne de fer" en russe - va s'avérer bien trop difficile à gravir pour les Alpins... En six minutes, Sergei Osipov - image de droite - et Aleksandr Golts ont déjà dévié des passes précises hors de portée du gardien finlandais Mika Rautio. Les Brûleurs de Loups gardent leur combativité intacte et Benoît Bachelet décoche un tir du poignet fulgurant dans le slot pour réduire le score. Deux minutes plus tard, Rami Koivisto et Josef Podlaha auront même l'occasion d'égaliser en se retrouvant seuls face au gardien Boris Tortunov. Mais celui-ci s'interpose.

La chance est passée et les Russes, beaucoup trop rapides, slaloment dans la défense grenobloise. Valeri Nikulin puis encore Osipov et Golts portent le score à 1-5 dès la fin du premier tiers-temps. Le Metallurg fait tout simplement un récital de hockey collectif, comme les équipes soviétiques de la grande époque. En plus, il tire de toutes les positions, à l'instar de Ravil Gusmanov qui lance presque depuis la balustrade et réussit à trouver la lucarne opposée, un but qui fait très mal à Rautio. À la migraine du portier finlandais s'ajoute le torticolis quand Andrei Razin reprend une passe précise de Golts de derrière la cage. La double pénalité mineure (2'+2') infligée à Jean-Philippe Lemoine a ainsi coûté deux buts.

La patinoire Clémenceau est aussi estomaquée que la patinoire Romazan de Magnitogorsk il y a deux semaines. Le coup est rude. Le but de Nemo Nokkosmäki donne un peu d'espoir au début de la dernière période. Mais si le Metallurg change de gardien comme à son premier match, c'est uniquement pour le reposer parce que le score est déjà joué. Razin se fait passeur pour servir Dmitri Popov en un contre un face à Rautio. Plus la peine d'accabler le gardien en troisième période puisque les trois buts russes restants seront inscrits dans une cage vide après une circulation de palet à haute vitesse qui perd toute la défense. 2-12, c'est une énorme baffe, mais les spectateurs grenoblois ont été impressionnés par le hockey de très haut niveau pratiqué par le Metallurg. C'est la plus large victoire pour une équipe russe en EHL, et cela correspond aux ambitions de ce club que l'on surnomme "Magnitka".

Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Valeri Belousov (entraîneur de Magnitogorsk) : "Comme je connais Fribourg et que j'avais entendu parler de la victoire de Grenoble contre eux, j'avais des questions sans réponses. Donc j'ai dit à mes joueurs de jouer aussi vite que possible dans la zone de Grenoble. Je suis très satisfait de leurs efforts."

Jaroslav Jágr (entraîneur de Grenoble) : "C'est très dur de ramasser 12 fois le palet dans nos filets. Nous savions que les Russes étaient trop forts pour nous, mais avant le match j'avais dit aux joueurs qu'une défaite 2-8 aurait été acceptable. Ils nous ont montré ce que signifie une passe rapide, et que le palet est plus rapide qu'un joueur. C'était une très mauvaise soirée pour notre gardien Mika Rautio. Maintenant nous avons besoin d'un peu de confiance pour retourner dans notre championnat et y jouer à un bon niveau."

 

Grenoble - Metallurg Magnitogorsk 2-12 (1-5, 0-3, 1-4)
Mardi 29 septembre 1998 à 20h00 à la patinoire Clémenceau. 1580 spectateurs.
Arbitre : Gerhard Lichtnecker (ALL) assisté de Julien Avavian et Marc Mendlowictz (FRA).
Pénalités : Grenoble 8' (2', 6', 0'), Magnitogorsk 8' (2', 2', 4').
Tirs : Grenoble 17 (7, 6, 4), Magnitogorsk 34 (13, 9, 12).

Évolution du score :
0-1 à 05'14" : Osipov assisté de Shafranov et Borodulin
0-2 à 06'35" : Golts assisté de Razin
1-2 à 09'15" : B. Bachelet assisté de Bergamelli et Agnel
1-3 à 11'09" : Nikulin assisté de E. Koreshkov et Karpov
1-4 à 17'36" : Osipov assisté de Shafranov
1-5 à 19'33" : Golts assisté de Sokolov
1-6 à 31'29" : Borodulin assisté de Shafranov (sup. num.)
1-7 à 32'45" : Gusmanov assisté de Leontiev (sup. num.)
1-8 à 37'15" : Razin assisté de Golts et Popov
2-8 à 42'07" : Nokkosmäki assisté de Lempiäinen et Podlaha (sup. num.)
2-9 à 46'36" : Popov assisté de Golts et Razin
2-10 à 51'31" : Golts assisté de Razin et Antipin
2-11 à 55'52" : Gomolyako assisté de Leontiev et Kudinov
2-12 à 58'30" : Karpov assisté de Glovatsky
 

Grenoble

Attaquants :
Josef Podlaha - Rami Koivisto - Mikko Lempiäinen
Thomas Bergamelli - Benjamin Agnel - Benoît Bachelet
Marc Billieras - Marius Konstantinidis - Xavier de Murcia
Simon Bachelet, Mathieu Bellet

Défenseurs :
Nemo Nokkosmäki - Ari Salo
Gauthier Fontanel - Jean-François Bonnard
Jean-Christophe Filippin (2') - Jean-Philippe Lemoine (6')

Gardien :
Mika Rautio

Remplaçant : Édouard Denis (G). Absents : Martin Roh (adducteur droit), Sébastien Caterino (luxation de l'épaule).

Metallurg Magnitogorsk (2' pour surnombre)

Attaquants :
Aleksandr Koreshkov - Evgeni Koreshkov (2') - Valeri Karpov
Konstantin Shafranov - Mikhaïl Borodulin (C, 4') - Sergei Osipov
Ravil Gusmanov - Andrei Kudinov - Sergei Gomolyako
Dmitri Popov - Andrei Razin - Aleksandr Golts

Défenseurs :
Andrei Sokolov - Igor Zemlyanoy
Vadim Glovatsky - Valeri Nikulin
Vladimir Antipin (2') - Oleg Leontiev Sergei Tertyshny

Gardien :
Boris Tortunov puis Sergei Zemchyonok à 45'50"

 

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