Sparta Prague - Metallurg Magnitogorsk (1er décembre 1998)
European Hockey League 1998/99, groupe E, sixième et dernière journée.
Comme lors de son séjour dans les Alpes, le Metallurg Magnitogorsk a mis les grands moyens pour son déplacement à Prague. Il est arrivé dès le week-end et a assisté au derby Sparta-Slavia (6-0) en championnat dans une patinoire pleine. Les Russes ont été impressionnés par l'ambiance mise par les 12 000 spectateurs. Quel contraste de retrouver cette même enceinte peu remplie deux jours plus tard. C'est le petit groupe de supporters de Magnitka qui met l'ambiance en chantant ses "Shaïbu, Shaïbu" face à public tchèque vite réduit au silence. Le match a moins d'importance pour le Sparta, déjà qualifié comme son adversaire, que pour des Russes décidés à l'affront du match aller, perdu 4-7 dans l'Oural.
Une motivation qui se ressent dès le coup d'envoi. Pour le troisième match consécutif dans cette EHL, le Metallurg Magnitogorsk ouvre le score en 19 secondes ou moins. Un record pour l'éternité ! Ce n'est pas Gusmanov cette fois, c'est Aleksandr Koreshkov - photo de droite - qui marque le but après avoir dribblé le défenseur Zdeněk Toužimský puis le gardien. Après une supériorité numérique de chaque côté, plus dangereuse côté russe avec Evgeni Koreshkov et Sergei Tertyshny, le Sparta commence à se créer ses premières occasions : un 2 contre 1 de Miroslav Hlinka et Žemlička, une action de Bednář qui navigue dans la défense mais échoue dans les bottes de Zemchyonok, une tentative de Martinec bien servi par Jaroslav Hlinka... Mais en fin de période, les Russes déstabilisent leurs adversaires sur une séquence forte en zone offensive. Le lancer à bout portant d'Oleg Leontiev est repoussé par Hnilička, mais Razin a suivi le rebond. Kudinov n'est même pas loin du troisième but avec un tir juste au-dessus de la barre transversale.
Ce 0-3, il arrive dès la reprise, en 25 secondes à peine : Ravil Gusmanov profite d'une incompréhension dans la défense locale, son tir est repoussé par une crosse mais Aleksandr Koreshkov est au rebond pour un nouveau but rapide. C'est au moment où le Sparta encaisse ce troisième but qu'il redouble d'activité. Il obtient quatre minutes d'avantage numérique quand la crosse haute de Valeri Nikulin atteint Výborný au visage. Mais le centre Richard Žemlička qui a la cage à moitié ouverte, voit Sergei Zemchyonok lui enlever le but tout fait d'une mitaine miraculeuse. Le jeune gardien, titularisé car Tortunov n'est pas entièrement remis d'une blessure, est le grand acteur de ce deuxième tiers. Il effectue 16 arrêts - dont deux face à Václav Novák qui vient d'intégrer l'alignement tchèque - et ne s'incline qu'une seule fois, en fin de période, sur un revers de Patrik Martinec.
Le Sparta réduit le score à 2-3 au début du troisième tiers-temps grâce à Jaroslav Hlinka, pendant une pénalité de Golvatsky (retenir). Les Pragois sont maintenant la meilleure équipe sur la glace, mais ils ne concrétisent pas leurs occasions, en particulier une belle combinaison Žemlička/Martinec et un puissant slap de Benýšek. Un accrochage de Chabada à sept minutes de la fin permet cependant aux Russes de prendre le contrôle du match... et de ne plus le lâcher. Ils ne laissent plus les Tchèques venir dans leur zone dans les deux dernières minutes et la dernière occasion sera même pour Evgeni Koreshkov.
Commentaires d'après-match
Július Šupler (entraîneur du Sparta Prague) : "Nous espérions que le cours du match serait différent, mais il a été fortement influencé par le but après 19 secondes. Le Metallurg a été très compétent tactiquement, il nous a provoqué à aller constamment à l'offensive et il a parfaitement utilisé les opportunités de contre-attaque. Néanmoins, notre équipe n'a pas baissé les bras et a tout fait pour retourner le match. Nous n'avons pas réussi mais nous avons préservé notre première place de groupe, qui était dans une situation défavorable à 0-3. Compte tenu de sa qualité de jeu, cette équipe russe peut aller très loin dans cette Euroligue."
Valeri Belousov (entraîneur de Magnitogorsk) : "Le 4-7 à la maison était plus une coïncidence que le reflet de la valeur réelle des équipes. C'était important pour nous de prouver que nous ne sommes pas moins bon. Le Metallurg jouait en République tchèque pour la première fois, c'est un pays de hockey et c'est une question de prestige d'y montrer sa valeur. Je suis très satisfait de la performance de mes joueurs, qui ont appliqué toutes les instructions. Nous avions vu que nos adversaires étaient en grande forme, nous nous sommes préparés sérieusement et nous avons pu gagner."
Sparta Prague - Metallurg Magnitogorsk 2-3 (0-2, 1-1, 1-0)
Mardi 1er décembre 1998 à 17h30 à la Sportovní hala de Prague. 1491 spectateurs.
Arbitre : Reto Bertolotti (SUI) assisté de Stanislav Barvíř et Petr Blümel (TCH)
Pénalités : Sparta 16' (4', 0', 2'+10'), Magnitogorsk 24' (2', 6', 6'+10').
Tirs : Sparta 33 (7, 17, 9), Magnitogorsk 23 (11, 5, 7).
Évolution du score :
0-1 à 00'19" : A. Koreshkov
0-2 à 16'14" : Razin assisté de Leontiev et Popov
0-3 à 20'25" : A. Koreshkov assisté de Gusmanov
1-3 à 36'30" : Martinec
2-3 à 42'51" : J. Hlinka assisté de Kučera et Žemlička (sup. num.)
Sparta Prague
Attaquants :
Martin Chabada (2') - Richard Žemlička - Jiří Zelenka (2')
Jan Hlaváč - Jaroslav Hlinka - David Výborný [ou Bednář de 35' à 40']
Miroslav Hlinka (2'+10') - Patrik Martinec - Jaroslav Bednář puis Václav Novák à 30'
Défenseurs :
František Kučera - Zdeněk Toužimský
Václav Burda - Ladislav Benýšek
František Ptáček - Pavel Šrek
Gardien :
Milan Hnilička
Metallurg Magnitogorsk
Attaquants :
Aleksandr Koreshkov - Evgeni Koreshkov - Ravil Gusmanov
Aleksei Stepanov - Mikhaïl Borodulin (C, 2') - Sergei Osipov
Dmitri Popov - Andrei Razin - Aleksandr Golts
Valeri Karpov - Andrei Kudinov
Défenseurs :
Oleg Leontiev - Andrei Sokolov (2')
Vadim Glovatsky (2') - Valeri Nikulin (4')
Oleg Mikulchik (2'+10') - Sergei Tertyshny (2')
Gardien :
Sergei Zemchyonok
Remplaçant : Boris Tortunov (G). Absents : Andrei Sapozhnikov, Igor Zemlyanoy (surnuméraires), Vladimir Antipin, Konstantin Shafranov et Sergei Gomolyako (blessés).