République Tchèque - Russie (7 mai 1999)
Championnats du monde 1999, deuxième tour, groupe F.
À deux secondes près, la Russie aurait passé cette deuxième phase dans un groupe abordable avec le Canada et deux "deuxièmes de poule" à sa portée (les États-Unis et la Suisse). L'égalisation finlandaise a contrarié ses plans. Elle a dû se dépêcher de rentrer à l'hôtel, trouver le sommeil et faire le voyage de bon matin vers Oslo, où les Tchèques les attendaient confortablement après un jour de repos. 17 heures après la fin de son match d'hier, les Russes se retrouvent donc sur une patinoire où ils n'ont pas de repères... et où il fait plus chaud avec une glace moins dure. L'an passé, la Russie avait perdu face à la Suisse dans des circonstances similaires quand elle avait dû déménager de Bâle à Zurich. Cela lui avait coûté la demi-finale. Il y a tout de même un avantage à jouer dans la capitale : la Russie retrouve des supporters, en l'occurrence tous les employés de son ambassade !
Les Russes sont cueillis à froid. Au bout de 70 secondes, Yegor Podomatsky semble s'être saisi du rebond après un tir de Roman Šimíček, mais c'est Tomáš Vlasák qui est le plus prompt à pousser le palet au fond. Le but est accordé même si le capitaine Aleksei Yashin proteste auprès de l'arbitre américain M. Dell. Les Russes sont énervés et le jeune défenseur Vitali Vishnevsky a une altercation avec Šimíček. Les deux joueurs prennent 2'+2'. À la quatrième minute, Sergei Bautin regagne le banc après une collision en milieu de glace, souffrant de la main et des côtes. Il reste un bon quart d'heure sous les soins du médecin russe Valeri Konov et est finalement conduit dans le vestiaire où l'on appelle une ambulance pour l'emmener passer une radio. La Russie perd donc son défenseur le plus expérimenté... mais au moment où il quitte le banc, son équipe a déjà repris l'avantage !
Tout commence par une pénalité contre Ručinský (retenir) à mi-période. Andrei Markov, dont le temps de jeu augmente en l'absence de Bautin, envoie d'abord un lancer de la ligne bleue sur lequel Aleksei Yashin place parfaitement sa crosse en déviation pour l'égalisation. Trois minutes plus tard, Yashin gagne son duel face au défenseur le long de la balustrade et centre pour Ravil Gusmanov lancé dans l'axe qui reprend en plein élan, sous la barre transversale. La Russie est débloquée et Sergei Petrenko, qui se désespérait de ne pas concrétiser ses occasions lors de la première phase, convertit une passe de Markov depuis la ligne bleue.
Ivan Hlinka change aussitôt de gardien et fait sortir un Roman Čechmánek chancelant pour le remplacer par Milan Hnilička. Celui-ci garde sa cage inviolée durant toute la deuxième période - notamment face à une échappée solitaire de Maksim Afinogenov - mais Yegor Podomatsky en fait tout autant avec de beaux arrêts. Les Russes ne veulent pas répéter l'erreur commise hier face à la Finlande et se livrent totalement pour conserver leur avantage. Ils le portent à trois buts au troisième tiers-temps quand Aleksei Kudashov lance en contre-attaque Maksim Sushinsky qui prend le meilleur sur son défenseur pour le 1-4. Ce sont maintenant les Tchèques qui sont nerveux et indisciplinés. Šimíček - qui prendra encore 2'+2'+10' à la sirène pour un vilain "six pouces" - et Čaloun assistent donc depuis le banc des prisons aux derniers buts de Prokopiev et Yashin.
La Russie a fait un grand pas vers les demi-finales et son capitaine est pour beaucoup dans cette renaissance presque inespérée. Aleksei Yashin est décidément intenable dans ce championnat du monde : Il maintient sa moyenne de deux buts par match - avec désormais 8 buts - et a même ajouté sa première mention d'assistance cet après-midi. Comme il a été meilleur joueur à chaque match du premier tour, il a déjà reçu trois montres ! Pour changer, c'est le gardien Egor Podomatsky qui se voit cette fois remettre cette récompense. Mais les Russes ont surtout enfin livré une belle prestation collective : toutes les lignes offensives ont déployé de belles combinaisons, et les défenseurs ont enfin éliminé les erreurs de positionnement.
Désignés joueurs du match : Martin Ručinský pour la République Tchèque et Egor Podomatsky pour la Russie.
Marc Branchu
République Tchèque - Russie 1-6 (1-3, 0-0, 0-3)
Vendredi 7 mai 1999 à 16h00 au Jordal Amfi d'Oslo. 4210 spectateurs.
Arbitrage d'Alex Dell (USA) assisté de Nadir Mandioni (SUI) et Pål Garsjø (NOR).
Pénalités : République Tchèque 48' (10', 6'+10', 12'+10') ; Russie 24' (10', 6', 8').
Tirs : République Tchèque 31 (9, 10, 12) ; Russie 32 (12, 12, 8).
Évolution du score :
1-0 à 01'10" : Vlasák assisté de Šimíček
1-1 à 10'40" : Yashin assisté de Markov et Gusmanov (sup. num.)
1-2 à 13'28" : Gusmanov assisté de Yashin
1-3 à 16'50" : Petrenko assisté de Markov
1-4 à 45'05" : Sushinsky assisté de Kudashov
1-5 à 49'26" : Prokopiev (sup. num.)
1-6 à 58'35" : Yashin assisté de Gusmanov (sup. num.)
République Tchèque
Attaquants :
Martin Procházka (-2) - Pavel Patera (C, -2) - Martin Ručinský (A, -1, 2')
Jan Hlaváč (-1) - David Výborný (-1, 2') - Viktor Ujčík (-2, 2')
Tomáš Vlasák (+1, 2'+10') - Roman Šimíček (+1, 10'+10') - Jan Čaloun (+1, 2')
Roman Meluzin - David Moravec - Radek Dvorák (2')
Défenseurs :
František Kaberle (-1) - Libor Procházka (-1, 4')
František Kučera (A, -1) - Jaroslav Špaček (-1)
Ladislav Benýšek - Pavel Kubina (2')
Jiří Vykoukal
Gardien :
Roman Čechmánek puis à 16'50" Milan Hnilička
Russie
Attaquants :
Ravil Gusmanov (+1) - Aleksei Yashin (C, +2) - Oleg Petrov (+1, 2')
Sergei Petrenko (+1) - Aleksandr Prokopiev - Maksim Afinogenov (+1)
Dmitri Subbotin (-1) - Aleksandr Barkov (A, -1) - Valeri Karpov (-1)
Mikhaïl Sarmatin (+1) - Aleksei Kudashov (A, +1, 4') - Maksim Sushinsky (+1)
Défenseurs :
Sergei Bautin - Sergei Tertyshny (+1, 4')
Andrei Markov (+1) - Aleksandr Khavanov (+1)
Andrei Yakhanov (-1, 6') - Vitali Vishnevsky (6')
Artur Oktyabrev (+1, 2') - Dmitry Bykov (+1)
Gardien :
Egor Podomatsky
Remplaçant : Andrei Tsaryov (G). Non aligné : Aleksei Volkov (G).