Metallurg Magnitogorsk - Sparta Prague (6 février 2000)
Finale de l'EHL 1999/2000.
La première grosse occasion est pour le Metallurg Magnitogorsk : après deux minutes de jeu, sur un centre de la droite de Popov, Petrakov, seul face au but, manque la cible. Puis deux pénalités successives permettent de remarquer que le jeu de puissance des Russes n'est pas tout à fait au point. Le joueur le plus dangereux sur la glace est d'ailleurs David Výborný, toujours à l'affût d'une interception et d'une contre-attaque. Evgeni Koreshkov part lui aussi en breakaway, mais ne parvient pas à feinter Petr Bríza. Les deux équipes se neutralisent parfaitement, et il faut donc un exploit individuel pour débloquer le score : Andreï Razin feinte un adversaire, entre dans la zone, et son tir masqué par un défenseur trompe Bríza.
Magnitogorsk prend le large dès la reprise : Popov fait mine de contourner la cage, mais donne au premier poteau à Razin qui tire, et qui prend le rebond du revers (2-0 à 23'13"). Les Russes ne sont pas loin du K.O. : en infériorité numérique, Maksim Bets fait le tour de la zone adverse pourchassé par les défenseurs du Sparta, et donne à Kudinov laissé seul par les Tchèques, mais celui-ci se heurte à Bríza. Bets paie la note quelques minutes plus tard, quand Vujtek lui assène un violent coup qui échappe à la vigilance de l'arbitre. Sonné, le Russe parvient à se relever. Ce geste traduit la frustration des Tchèques, parfaitement muselés par Magnitogorsk et par Igor Karpenko, bien appliqué à ne pas laisser de rebond aux attaquants tchèques qui espéraient bénéficier de ses largesses.
La litanie se poursuit dans le troisième tiers : Magnitogorsk annihile complètement le jeu de Prague, attendant la faute. On ne s'enthousiasme guère que pour les apparitions de Gomoliako (123 kg, mais il compense largement cet excédent de poids par un maniement de crosse exceptionnel). Les Tchèques tentent bien d'emballer la rencontre, mais ce sont les Russes qui se créent la meilleure occasion avec un centre de la gauche de Petrakov qui trouve Gusmanov seul devant la cage, mais celui-ci bute sur Bríza. Gusmanov et Hlinka se brassent à l'issue de cette action, et les Tchèques obtiennent ainsi un 4 contre 4 qui leur ouvrira peut-être quelques espaces. Mais cet espoir est vain. L'arbitre, très clément jusque là, fait pleuvoir les pénalités. Alors que les Russes sont en supériorité numérique, Antipin fait une mise en échec à un joueur déjà pris en charge par un de ses coéquipiers, ce qui lui vaut une double mineure, mettant un peu de piment à cette fin de rencontre fade. Avec la sortie de Bríza, les Tchèques se créent un double avantage numérique à 6 contre 4, mais partent à l'assaut de la zone russe en rangs désordonnés, ne parvenant à aucun moment à s'installer ou à se montrer dangereux.
Le Sparta n'aura donc jamais été en mesure de priver Magnitogorsk d'un deuxième titre consécutif. Cerise sur le gâteau, Karpenko obtient le blanchissage qui avait échappé à Tortounov la saison précédente à cause d'un tir de la zone adverse dans les ultimes secondes. Razin, auteur d'un doublé et d'un match remarquable par ailleurs, est élu meilleur joueur du match.
Le footballeur ukrainien Andrei Shevchenko, après avoir marqué un but avec le Milan AC contre Bari dans l'après-midi, a fait le court en voyage en voiture jusqu'à Lugano pour voir le match. Les organisateurs connaissaient sa volonté d'assister à la finale et l'ont invité à remettre la Coupe Silverstone au capitaine vainqueur Gomoliako.
Désignés joueurs du match : Andrei Razin pour Magnitogorsk et František Kučera pour le Sparta Prague.
Marc Branchu
Commentaires d'après-match
Valeri Belousov (entraîneur de Magnitogorsk) : "C'est un sentiment incroyable. Devenir champion d'EHL pour la seconde fois consécutive me donne une grande joie. Surtout par la manière dont nous avons obtenu ce second triomphe. J'ai toujours dit que c'était plus facile de gagner une fois que de se répéter. Chaque club a essayé très fort de nous battre. Le Sparta a fait un grand match. C'était une belle et intéressante finale. Nous avons mieux joué qu'hier, le déroulement et le score en sont la preuve. Un troisième titre ? En Russie on dit qu'un mauvais soldat est celui qui ne veut pas devenir général."
Igor Karpenko (gardien ukrainien de Magnitogorsk) : "Je suis vraiment enchanté d'avoir remporté la plus grande compétition de clubs en Europe. Le Metallurg a réussi à défendre son titre, ce qui est plus dur que le gagner une première fois. Je suis heureux d'avoir aidé mon équipe. Je n'ai pas déçu alors que, pour être franc, je n'avais jamais pas pris part à un match de ce niveau et de cette intensité. Nous avons bu du champagne mais la fête a été courte. Le match s'est fini à 23h, ce qui fait 3h du matin à l'heure de Magnitogorsk. La fatigue se fait sentir. Les gars ont dit que la première victoire en EHL leur avait procuré plus de joie, mais c'est normal. Je suis heureux d'avoir rencontré Shevchenko, je ne le connaissais pas, c'est un gars simple qui n'a pas pris la grosse tête."
Frantisek Výborný (entraîneur du Sparta Prague) : "C'est un excellent match de plus dans ce week-end. C'était à qui marquerait le premier but, et ce fut notre advrsaire, qui a très bien joué. Je ne suis pas déçu de nore défaite. Bien sûr j'aurais vraiment aimé être champion d'EHL, mais c'est le sport. Nous voulions gagné, mais la victoire en prolongation contre Lugano nous a pris beaucoup d'énergie."
Metallurg Magnitogorsk - Sparta Prague 2-0 (1-0, 1-0, 0-0)
Dimanche 6 février 2000 à 20h00 à la Resega de Lugano. 4536 spectateurs.
Arbitres : Thomas Andersson (SUE) assisté de Nadir Mandioni (SUI) et Riku Peltonen (FIN).
Pénalités : Magnitogorsk 22' (2', 4', 6'+10'), Sparta 12' (4', 2', 6').
Tirs : Magnitogorsk 18 (4, 6, 8), Sparta 17 (4, 8, 5).
Évolution du score :
1-0 à 19'06" : Razin assisté de Popov
2-0 à 23'04" : Razin assisté de Popov (sup. num.)
Metallurg Magnitogorsk
Attaquants :
Aleksandr Koreshkov - Evgeni Koreshkov (2') - Ravil Gusmanov (2')
Vitali Prokhorov - Andrei Kudinov - Sergei Gomolyako (C)
Andrei Petrakov - Andrei Razin - Dmitri Popov (10')
Sergei Osipov - Maksim Bets - Aleksei Stepanov
Défenseurs :
Andrei Sapozhnikov (2') - Andrei Sokolov
Oleg Mikulchik (2') - Sergei Tertyshny
Igor Zemlyanoy - Vladimir Antipin (4')
Vadim Glovatsky - Valeri Nikulin
Gardien :
Igor Karpenko
Remplaçant : Sergei Zemchyonok (G). Absents : Valeri Karpov (nez cassé), Vitali Prokhorov (opéré de l'épaule).
Sparta Prague
Attaquants :
Vladimír Vůjtek - Patrik Martinec (A, 2') - David Výborný
Richard Žemlička (A, 2') - Jaroslav Hlinka (2') - Jiří Zelenka
Václav Novák - Michal Broš - Ondřej Kratěna
puis à 30' Martin Chabada
Défenseurs :
František Kučera (C) - Michal Sýkora
Pavel Šrek - František Ptáček (2')
Ladislav Benýšek - Jaroslav Nedvěd (4')
Gardien :
Petr Bříza [sorti de 57'51" à 59'55"]
Remplaçants : Petr Přikryl (G), Martin Holý, Miha Rebolj (D), Václav Eiselt, Petr Havelka (A).