France - Autriche (6 mai 2000)

 

Championnats du Monde A 2000 à Saint-Pétersbourg, poule de maintien.

Toute l'équipe de France porte un liseré noir aujourd'hui en hommage à la belle-mère de Denis Perez, dont il était très proche. Il a songé à rentrer en France pour l'enterrement mais sa femme lui a demandé de poursuivre la compétition.

Les Bleus ont déjà connu des retards à l'allumage, mais leur départ est cette fois proprement désastreux : Matthias Trattnig effectue un petit pont sur Maurice Rozenthal en position de dernier défenseur et ouvre le score après à peine vingt-deux secondes de jeu. Sept minutes plus tard, Cristobal Huet capte mal un palet sur un tir qui lui arrive au niveau du visage et offre le but à Tom Searle. Comme lors du deuxième match du barrage pour la relégation des championnats du monde de Vienne, en 1996 contre ce même adversaire, les Français sont donc rapidement menés 2-0. Ils s'étaient alors imposés 6-3 au final, mais cette équipe autrichienne apparaît bien plus solide que leurs prédécesseurs. Brandner manque même une occasion de 3-0. Le salut peut venir des jeunes, et le trio Treille-Meunier-Aimonetto met les Autrichiens à la faute. Mais les supériorités numériques françaises restent très longtemps inexploitées, jusqu'à ce que Maurice Rozenthal ne réduise enfin le score à la trente-quatrième minute.

Malheureusement, les Français retombent alors dans leurs vieux travers, et Dewolf (retenir) et Barin (coup de crosse malvenu et lourd de conséquences) sont envoyés coup sur coup en prison, mettant leurs coéquipiers dans une situation délicate. Les Autrichiens, ravis de l'aubaine, ne tardent pas à concrétiser ce double avantage numérique grâce à Dieter Kalt. En fin de tiers, alors que Trattnig est en prison, ils ont même le but du K.O. au bout de la crosse en infériorité, Huet effectuant l'arrêt de la dernière chance. Dans la foulée, Philippe Bozon réduit le score, servi par Maurice Rozenthal.

C'est encore de Maurice Rozenthal, qui dévie un tir de Bozon entre les jambes de Reinhard Divis, que viendra l'égalisation, pendant une prison de Wheeldon qui a retenu une crosse française. Les vagues bleues déferleront jusqu'à la sirène, mais la digue autrichienne ne présentera pas la moindre fissure. Les Français peuvent néanmoins être soulagés d'avoir renversé une situation compromise par une entame de match catastrophique. Ils sont maintenant contraints de livrer deux matches pleins contre l'Ukraine et le Japon et de soigner leur différence de buts.

Désignés joueurs du match : Maurice Rozenthal pour la France et Christoph Brandner pour l'Autriche.

Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Ron Kennedy (entraîneur de l'Autriche) : "Je pense que nous avions une défense bien solide et que nous réussissions nos infériorités numériques. Le match n'aurait pas dû mal tourner pour nous. Nous avons eu des occasions d'en finir mais nous les avons laissés revenir dans le match et le rendre intéressant. Nous avons dominé la deuxième période sans marquer, mais c'est le hockey."

Stéphane Sabourin (entraîneur de la France) : "Ils nous ont rapidement mis en grande difficulté en première période. Après cela, nous avons travaillé très très dur pour revenir, de 2-0 puis de 3-1. Par-dessus tout, nous avons pris trop de pénalités, je suis d'accord avec l'entraîneur autrichien qu'ils auraient pu clore la rencontre. Notre caractère nous a ramené dans le match. L'Autriche était la meilleure équipe. Nous connaissons notre position. Notre match le plus important aura lieu demain (contre l'Ukraine), et j'espère que nous aurons de meilleures relations avec les arbitres. Nous avons été trop indisciplinés, le problème ne venait pas des arbitres. C'était nous, notre jeu indiscipliné. À la fin, nous avons gagné ce point."

Maurice Rozenthal (meilleur joueur français du match) : "Nous avons pris un très mauvais départ mais nous avons réussi à revenir. Nous avons réalisé un beau boulot en prenant le nul à l'arrivée. Oui, nous avons été indisciplinés et pris beaucoup de pénalités stupides, mais c'était peut-être aussi la faute de l'arbitre. Je ne veux pas dire par là qu'il a fait de mauvais choix parce que c'était nous qui avons provoqué ces pénalités. Mais là encore, nous avons compensé en supériorité numérique, donc je pense que c'est pour le mieux."

 

France - Autriche 3-3 (0-2, 2-1, 1-0)
Mardi 9 mai 2000 à 12h30 à la Yubileiny de Saint-Pétersbourg. 4168 spectateurs.
Arbitrage de Sergueï Karabanov (RUS) assisté de Nadir Mandioni (SUI) et Hirokazu Takahashi (JAP).
Pénalités : France 20' (2', 10', 8'), Autriche 16' (6', 4', 6').
Tirs : France 31 (15, 8, 8), Autriche 25 (7, 15, 3).

Évolution du score :
0-1 à 00'22" : Trattnig assisté de Searle
0-2 à 07'10" : Searle
1-2 à 33'21" : M. Rozenthal assisté de Briand (sup. num.)
1-3 à 34'28" : Kalt assisté de Ulrich et H. Hohenberger (double sup. num.)
2-3 à 39'28" : Bozon assisté de M. Rozenthal et Meunier (sup. num.)
3-3 à 48'42" : M. Rozenthal assisté de Bozon et Meunier (sup. num.)
 

France

Attaquants :
Philippe Bozon (A, -2) - Arnaud Briand (C, -2, 4') - Maurice Rozenthal (-2)
Stéphane Barin (2') - Robert Ouellet - Benoît Bachelet
Richard Aimonetto (6') - Yorick Treille - Laurent Meunier
Anthony Mortas - Jonathan Zwikel - François Rozenthal

Défenseurs :
Denis Perez (A, -2) - Jean-Marc Soghomonian (-2, 2')
Jean-Christophe Filippin (2') - Vincent Bachet
Baptiste Amar - Karl Dewolf (4')
Grégory Dubois

Gardien :
Cristobal Huet

Remplaçant : Fabrice Lhenry (G). En réserve : Patrick Rolland (G), Pierre Allard.

Autriche

Attaquants :
Christian Perthaler (A, +1) - Gerald Ressmann (+1, 2') - Matthias Trattnig (+1, 4')
Christoph Brandner - Simon Wheeldon (2') - Dieter Kalt
Philipp Lukas - Günther Lanzinger (+1, 2') - Wolfgang Kromp (+1)
Martin Hohenberger - Mario Schaden (C) - Arthur Marczell

Défenseurs :
Tom Searle (+2) - Dominic Lavoie (A, +1, 4')
Martin Ulrich - Herbert Hohenberger (+1)
Gerhard Unterluggauer - André Lakos (+1, 2')

Gardien :
Reinhard Divis

Remplaçants : Michael Suttnig (G), Peter Kasper, Gregor Baumgartner.

 

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