Suède - Suisse (6 mai 2000)

 

Championnats du monde 2000 à Saint-Pétersbourg, deuxième tour, groupe E.

Les Suisses n'ont pas froid aux yeux et ne se gênent pas pour imposer un rythme élevé et dominer la Tre Kronor. L'attaquant de Lugano, Peter Andersson, est sanctionné pour une dangereuse mise en échec aidée du genou sur son vainqueur en finale du championnat suisse, le Zurichois Michel Zeiter, mais les Suédois, très solides en défense, tuent la pénalité. Les Scandinaves font le ménage autour des buts de Salo et éloignent progressivement le danger, se créant leur première action chaude à la dixième minute. Tandis que Zeiter purge à son tour une prison, Gian-Marco Crameri, très en verve, intercepte le palet contre la bande en zone neutre et s'échappe, rattrapé et accroché par Peter Andersson au moment où il arme son tir. Le Suédois retourne sur le banc des pénalités pour cette action litigieuse. Dès lors, le vent tourne définitivement et la deuxième moitié du premier tiers est largement à l'avantage des Scandinave, qui cherchent des rebonds utiles sur Pavoni. Mais les Suisses ne sont pas en reste pour ce qui est de débarrasser le slot des gêneurs.

Les Suédois poursuivent sur leur lancée en deuxième période, mais les Suisses se créent encore une fois la meilleure occasion lors d'un contre en infériorité numérique de Matthias Ziegler, qui tire malheureusement à côté du palet. Une nouvelle action saillante voit Von Arx adresser en contre un tir croisé, dévié par Salo, mais en dehors de ces intermèdes, les Suédois exercent une domination constante, déclenchant même une pluie de tirs dans les dernières secondes de ce deuxième tiers, sans parvenir à forcer le destin.

Acculés sur leur but, les Suisses ne sortent de leur camp que pour un beau centre sur Jenni, et une contre-attaque de Thomas Ziegler, qui débouche ni plus ni moins que sur l'ouverture du score, du revers. Les Suédois se ruent toujours à l'attaque et se créent des occasions encore plus franches, avec des reprises dans l'enclave de Nord (qui tire sur le poteau) et de Norström (qui bute sur Pavoni). Comme contre la Russie, les Suisses font bloc autour de leur gardien, et ne laissent à personne le soin de l'approcher de trop près. Les Suédois, qui ne sont pas à l'abri d'une nouvelle mauvaise surprise en contre, comme le prouve Zeiter à deux reprises, sont de plus en plus près de l'égalisation : le poteau détourne un tir de Sedin, puis c'est Zeiter, posté sur sa ligne, qui supplée Pavoni pour une fois battu et repousse le palet du patin. À force d'intimidations sur Pavoni, protégé par ses coéquipiers, les esprits s'échauffent, et la glace se vide peu à peu. Les deux équipes se retrouvent même à trois contre trois, ce qui ne libère pas pour autant la place pour des buts supplémentaires. Il faut attendre les dernières secondes d'une pénalité de Crameri pour que Kristian Huselius égalise d'une déviation alors qu'on en venait à croire que les buts suisses resteraient à jamais inviolés.

Dans ce match spectaculaire, les deux enclaves, surtout celle des Suisses beaucoup plus fréquentée, ressemblaient à des entrées de boîtes de nuit, peuplées de videurs peu amènes chargés d'écarter manu militari tout intrus dont le maillot ne correspondait pas aux normes tolérées. Le score de parité précipite la catastrope redoutée puisqu'il a pour principale conséquence d'éliminer mathématiquement les Russes, boutés hors des quarts de finale pour la première fois de leur histoire.

Désignés joueurs du match : Matthias Ziegler pour la Suisse et Mattias Norström pour la Suède.

Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Stephan Lundh (entraîneur de la Suède) : "En quelques jours, la Suisse a réalisé des progrès étonnants. Je n'ai pas reconnu ce soir l'adversaire que nous avons affrontés trois fois ces dernières semaines. Vraiment, Ralph Krueger fait un sacré travail."

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "Lorsqu'on mène au score à moins de quatre minutes de la sirène, on se dit qu'on aurait pu gagner. Mais il faut être réaliste, ce résultat est flatteur pour nous sur l'ensemble du match. Je suis très fier de mes joueurs. Ils ont travaillé sans relâche dans notre zone défensive. C'était la seule option tactique possible contre un tel adversaire. Ce n'est pas fini. Nous nous retrouvons dans une situation sensationnelle. Nous pouvons encore améliorer notre huitième place de l'an passé. Nous respecterons nos deux prochains adversaires [Lettonie et Bélarus], mais sans plus."

 

Suède - Suisse 1-1 (0-0, 0-0, 1-1)
Samedi 6 mai 2000 au Dvorets Sporta de Saint-Pétersbourg. 6800 spectateurs.
Arbitrage de Sergueï Karabanov (RUS) assisté de Nadir Mandioni (SUI) et Hirokazu Takahashi (JAP).
Pénalités : Suède 14' (6', 4', 4'), Suisse 18' (6', 4', 8').
Tirs : Suède 35 (11, 8, 16), Suisse 9 (4, 3, 2).

Évolution du score :
0-1 à 46'24" : T. Ziegler assisté de Crameri
1-1 à 56'13" : Huselius assisté de Jönsson et Franzén (sup. num.)
 

Suède

Attaquants :
Fredrik Modin - Jonas Rönnqvist - Michael Nylander
Daniel Sedin (2') - Kristian Gahn (2') - Henrik Sedin
Peter Nordström (-1) - Jörgen Jönsson (C, -1, 2') - Fredrik Lindquist
Mikael Håkansson - Samuel Påhlsson (2') - Kristian Huselius (-1)

Défenseurs :
Peter Andersson (A, 6') - Björn Nord
Daniel Tjärnqvist (-1) - Mattias Norström (-1)
Ricard Persson - Mikael Magnusson
Rikard Franzén (A)

Gardien :
Tommy Salo

Remplaçant : Mikael Tellqvist (G). En réserve : Andreas Hadelöv (G), Per-Johan Axelsson.

Suisse

Attaquants :
Flavien Conne - Michel Zeiter (4') - Patric Della Rossa
Ivo Rüthemann - Reto von Arx (C) - Alain Demuth
Marcel Jenni (+1, 2') - Gian-Marco Crameri (+1, 2') - Patrick Fischer
Claudio Micheli - Jean-Jacques Aeschlimann - Thomas Ziegler (+1)

Défenseurs :
Mark Streit (2') - Olivier Keller (2')
Mathias Seger (4') - Martin Steinegger (A, +1)
Patrick Sutter (A, +1, 2') - Edgar Salis
Rolf Ziegler - Julien Vauclair

Gardien :
Reto Pavoni

Remplaçant : Martin Gerber (G).

 

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