Suisse - Slovaquie (le 9 novembre 2001)

 

Match comptant pour la première journée de la Deutschland Cup.

La Suisse a longtemps fait jeu égal avec son homologue slovaque. Michel Riesen (dont le duo "davosien" avec Von Arx n'a pas été le leader offensif attendu) a vendangé une énorme occasion en revenant d'une pénalité à la douzième minute. C'est tout de même à l'occasion d'une sortie de prison (de Jobin, un des jeunes débutants dans l'équipe avec Martin Höhener, pas aligné dans ce premier match) que la Suisse ouvre le score grâce à un Sandy Jeannin qui se présente comme un candidat sérieux aux JO. À 38'08", Keller a même l'occasion de doubler la mise mais trouve le poteau.

Pas aussi bien impliqués que leurs adversaires dans ce match amical, les Slovaques montrent un autre visage dans le troisième tiers qu'ils dominent de bout en bout. Cantonnée dans son camp, la Suisse livre alors une magistrale démonstration défensive, rappelant ses prestations du Mondial 2000 (contre la Russie et la Suède notamment). Dans le rôle de la clé de voûte, Reto Pavoni a désormais été remplacé par Martin Gerber. Après l'année de la révélation avec Langnau, son expérience suédoise à Färjestad, toujours sous les ordres de Bengt-Åke Gustafsson (qui est encore assistant-coach de la sélection suisse), l'a transformé : auparavant très instinctif, Gerber s'est forgé un style et est maintenant beaucoup plus sûr, dans sa couverture des angles comme dans sa prise de palet. La Slovaquie égalisait certes par Kulha à dix minutes de la fin mais devait se contenter du nul. Il s'en fallait même de peu pour que Sutter ne conclue victorieusement une action de Conne à seulement dix secondes de la sirène. La meilleure action de la prolongation de cinq minutes est pour Von Arx même si la domination (stérile) des Slovaques se poursuit. A la loterie des tirs au but, Aeschlimann fait la différence en réussissant deux fois la même feinte, avant que Reto von Arx ne marque le penalty décisif à la dixième tentative de chaque côté.

La Suisse n'a que des satisfactions à retirer en ce qui concerne son potentiel défensif, y compris en infériorité numérique (elle a passé 1'30" sans encombres à 3 contre 5 au cours du match). Outre les joueurs déjà cités, mention à Steinegger, solide dans ses tâches défensives comme dans sa relance, et le gardien slovaque Martin Kostúr. Après un début de saison complètement raté du champion de Slovaquie, le HKM Zvolen, il avait remplacé Rastislav Rovniank dans les cages et avait contribué à la remontée au classement de son équipe. Il s'est très bien sorti de sa première nomination internationale. La Slovaquie, dont le point faible a toujours été la position de gardien, peut enfin voir le bout du tunnel dans ce domaine grâce à ce jeune homme de vingt ans probablement appelé à un brillant avenir.

 

Commentaires d'après-match :

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "C'est toujours très formateur de jouer contre les Slovaques. Aujourd'hui nous ne leur avons laissé que très peu d'espaces."

Ján Fílc (entraîneur de la Slovaquie) : "Je suis déçu de la prestation de ce soir, mais j'espère emmener quinze ou seize joueurs de cette équipe aux Jeux Olympiques."

 

Suisse - Slovaquie 1-1 a.p. (0-0, 1-0, 0-1, 0-0) / 5-4 aux tirs au but

Arbitrage de M. Ulf Radbjer (SUE) assisté de MM. Brodnicki et Schelewski (ALL). 2115 spectateurs.

Tirs : Suisse 15 (8, 5, 1, 1), Slovaquie 32 (10, 6, 12, 4).

Pénalités : Suisse 20', Slovaquie 16'.

Évolution du score :

1-0 à 36'32" : Jeannin assisté de Fischer et Sutter

1-1 à 49'51" : Kulha assisté de Milo et Hurtaj

Tirs au but :

Aeschlimann, Conne, Jeannin, Aeschlimann et von Arx pour la Suisse.

Petrovický, Tomík, Ra. Pavlikovský et Pardavý pour la Slovaquie.

 

Suisse

Gardien : Martin Gerber

Défenseurs : Mathias Seger - Martin Steinegger ; Patrick Fischer (Zoug) - Patrick Sutter ; David Jobin - Rolf Ziegler ; Olivier Keller - Mark Streit.

Attaquants : Michel Riesen - Reto von Arx - Ivo Rüthemann ; Alain Demuth - Sandy Jeannin - André Rötheli ; Jean-Jacques Aeschlimann - Gian-Marco Crameri - Marcel Jenni ; Flavien Conne - Martin Plüss - Patric Della Rossa.

Remplaçant : Lars Weibel (G). En réserve : Marc Reichert, Martin Höhener. Absents : Patrick Fischer (Davos), Thierry Paterlini, Edgar Salis (blessés).

Slovaquie

Gardien : Martin Kostúr.

Défenseurs : Richard Lintner - Daniel Babka ; Richard Pavlikovský - Martin Štrbák ; Ladislav Cierny - Dušan Milo.

Attaquants : Ján Pardavý - Peter Pucher - Peter Bartoš ; Jaroslav Török - Richard Šechný - Lubomír Vaic ; Róbert Tomík - Róbert Petrovický - Radovan Somik ; Martin Kulha - Rastislav Pavlikovský - Lubomír Hurtaj.

Remplaçants : Pavol Rybár (G), Ivan Majeský, Lubomír Sabol.

 

 

Allemagne - Canada B

 

Si l'indifférence dans laquelle s'est jouée Suisse-Slovaquie a laissé place à plus d'enthousiasme, l'affluence reste décevante, et "l'effet Mondial" n'a donc pas joué en faveur de l'Allemagne. Il faut dire que la concurrence était rude pour l'équipe nationale. A quelques centaines de mètres de là, dans la même ville de Hanovre, la formation des Indians (qui reste l'équipe culte de la ville malgré sa relégation en quatrième division et malgré l'installation de la franchise de DEL des Scorpions) évoluait devant 4300 personnes. Quant au club de supporters de la sélection allemande, nombre de ses membres avaient organisé un déplacement à... Cologne, pour assister le lendemain au jubilé du légendaire gardien Peppi Heiss, pour lequel 6500 personnes allaient se presser dans la patinoire mythique de la Lentstraße. Deux célèbres footballeurs du Bayer Leverkusen s'étaient d'ailleurs transformés en hockeyeurs à l'occasion de cet évènement festif. Le changement de sport a été rude pour le gardien Jörg Butt qui a encaissé onze buts, dont deux de Heiss reconverti pour l'occasion en joueur de champ. L'attaquant de l'équipe d'Allemagne Ulf Kirsten, en revanche, presque aussi à l'aise sur patins que sur crampons, réussit à marquer un but. Le fidèle défenseur de Cologne, Jörg Mayr, avait le feu vert pour quitter l'équipe d'Allemagne dès la fin de la rencontre contre le Canada pour participer au jubilé, le second pour Heiss après un premier à Garmisch-Partenkirchen, sa ville d'origine, en août. Bref, la Deutschland Cup n'a même pas réussi à fédérer le monde du hockey pour créer l'évènement. Au lieu des plus de 30000 spectateurs attendus au cumul des trois jours, ce sont 20000 personnes seulement qui assisteront au tournoi.

Un mini-évènement marquait pourtant ce match d'ouverture : le retour en sélection de Robert Hock (Oberhausen), depuis deux ans le meilleur buteur allemand, mais boudé par l'entraîneur national Hans Zach. Celui-ci avait mis un peu plus tôt les choses au point à son sujet, précisant qu'il penserait à lui pour les Mondiaux mais qu'il ne l'alignerait pas dans la préparation olympique. Aux Jeux Olympiques, il donnerait sa priorité aux joueurs ayant aidé l'Allemagne à se qualifier, ce qui excluait également les nouvellement naturalisés Tomas Martinec et David Haas. Mais Tobias Abstreiter, un des piliers de Kassel (le club entraîné par Zach) et de l'équipe d'Allemagne, déclara forfait, atteint par une vilaine grippe, et Hock fut appelé en remplacement, et se retrouva ainsi sur la même ligne que les deux autres membres du trio offensif de Kassel, Daniel Kreutzer et Thomas Daffner, une bonne occasion de se mettre en valeur selon Zach. Celui-ci déclara à propos de Hock : "Ses faiblesses sont connues : il n'est pas assez robuste physiquement et il a en outre des problèmes à l'engagement. Il n'est candidat aux Jeux Olympiques qu'en cas de blessures. Je vois plutôt en lui un joueur pour les temps à venir." Avec Abstreiter et trois Canadiens naturalisés, les places de centre sont déjà prises pour les JO. A 28 ans, Hock devra encore ronger son frein quelques mois. Mais il aura très bien réussi sa Deutschland Cup, trouvant immédiatement ses marques avec Kreutzer et Daffner.

Venons-en enfin au match entre l'Allemagne et une sélection de joueurs canadiens évoluant en DEL (plus les "Suisses" Savoia et Bohonos). Wayne Fleming entraînant les meilleurs Canadiens qui participent aux Sweden Hockey Games, c'est son assistant Mike Pelino qui coache l'équipe à la feuille d'érable lors de cette Deutschland Cup.

Le gardien d'Essen, Jimmy Waite, retarde l'échéance, mais s'incline à la seizième minute sur un tir de Daffner bien placé devant le but en jeu de puissance. Les Canadiens prennent le dessus à la reprise et égalisent logiquement lorsque Steve Larouche, à quatre contre quatre, trompe la défense allemande. Les locaux reprennent néanmoins l'avantage moins de deux minutes plus tard en double supériorité numérique par Vitalij Aab (Nuremberg), un de ces "Allemands de la Volga" qui débarquent en équipe nationale, qui profite d'un déagement raté de Waite pour marquer pour sa deuxième sélection, la première ayant eu lieu en amical l'avant-veille à Landshut contre la Slovaquie. Comme Dimitri Pätzold, Boris Blank ou Alex Dück, Vitalij Aab est né au sein de la minorité germanique de Karaganda (Kazakhstan), vivier du futur de la sélection allemande. Dès lors, les Allemands tiennent fermement les rênes de la partie. Le Canada laisse passer sa dernière chance à la trente-sixième minute lors d'un penalty de Scott King (que Jörg Mayr avait fait chuter) bien capté par Robert Müller. En troisième période, Daffner rend la pareille à Kreutzer pour le troisième but et le Canada réduit une dernière fois le score grâce à un avantage numérique rapidement concrétisé, Savoia déviant un tir de Tory juste devant Müller.

 

Commentaires d'après-match :

Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : "Cela s'est très bien passé, l'équipe a tout donné. Je suis fier de cette formation. La combativité devra être la même demain contre la Slovaquie. J'espère que cette rencontre usante contre le Canada ne conduira pas à un effondrement."

Mike Pelino (entraîneur du Canada) : "C'était difficile de jouer contre cette équipe allemande, qui se trouve sur la voie des Jeux Olympiques après des championnats du monde réussis, devant son propre public. Je ne suis content ni de la performance de mon équipe ni du résultat."

 

Allemagne - Canada B 3-2 (1-0, 1-1, 1-1)

8350 spectateurs. Arbitrage de Danny Kurrmann (SUI) assisté de Carsten Lenhart et Frank Schornik.

Pénalités : Allemagne 12', Canada 16'.

Evolution du score :

1-0 à 15'21" : Daffner assisté de Kreutzer et Hock (sup. num.)

1-1 à 23'57" : Larouche assisté de Belanger et Douris

2-1 à 25'30" : Aab assisté de MacKay et Dylla (double sup. num.)

3-1 à 46'32" : Kreutzer assisté de Daffner et Hock

3-2 à 48'26" : Savoia assisté de Tory et Purdie (sup. num.)

 

Allemagne

Gardien : Robert Müller.

Défenseurs : Christian Ehrhoff - Jörg Mayr ; Daniel Kunce - Erich Goldmann ; Heiko Smazal - Jochen Molling ; Andreas Renz - Dennis Seidenberg.

Attaquants : Vitalij Aab - Mark MacKay - Martin Reichel ; Andreas Morczinietz - Leonard Soccio - Klaus Kathan ; Thomas Daffner - Robert Hock - Daniel Kreutzer ; Andreas Loth - Wayne Hynes - Eric Dylla.

Remplaçant : Christian Künast (G). En réserve : Patrick Köppchen, Christoph Schubert, Fabian Brännström, Eduard Lewandowski.

Canada

Gardien : Jimmy Waite

Défenseurs : Phil von Stefenelli - Peter Allen ; Stéphane Robitaille - Jeff Tory ; Jeff MacLeod - Craig Belanger ; Stewart Malgunas - Greg Andrusak.

Attaquants : Scott King - Gary Shuchuk - Rob Murphy ; Ryan Savoia - Brad Purdie - Rick Girard ; Andrew Schneider - Mike Kennedy - Lonny Bohonos ; Steve Walker - Steve Larouche - Peter Douris

Remplaçants : Ian Gordon (G), Kent Simpson.

 

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