France - Bélarus (1er janvier 2002)

 

Premier match de relégation du championnat du monde junior 2001/2002.

11 heures du matin, un 1er janvier. Les rues tchèques sont toutes vides, la patinoire ne déroge évidemment pas à la règle, seuls deux élèves perdus parmi les surdoués ont été privés de grasse matinée (et de gras réveillon) pour avoir le droit de rester dans la classe supérieure l'an prochain.

Pour une fois, ce sont les Bleuets qui se retrouvent d'entrée en supériorité numérique, mais celle-ci est longtemps gâchée par les entrées de zone difficiles de la deuxième ligne. Elle quitte toutefois la glace en envoyant le palet au gardien qui le contrôle pour permettre à son équipe de tourner, ce qui permet aux suivants d'évoluer en zone offensive. Mickaël Brodin et surtout Mickaël Bardet, qui repique vers le centre et tire sur un Rakhovski prompt à fermer ses jambières, se créent des occasions. Les Bleuets tuent eux aussi une pénalité et la physionomie du match change des rencontres précédentes des Français puisque le jeu est parfaitement équilibré.

On sent tout de même que le Bélarus est capable d'accélérations dangereuses comme le montre une action individuelle de Kulakov. Les Bleuets doivent donc rester attentifs en défense et récoltent un premier avertissement quand Mialeshka reçoit le palet seul à la bleue, sans parvenir à le contrôler. Après une nouvelle supériorité numérique tricolore au cours de laquelle le premier bloc aura tourné autour sans réussite, Shymanski lance un contre et le jeune prodige Andreï Kastsitsyn (16 ans) ouvre le score. Dur pour les Français qui sentent qu'ils ont les moyens de tenir le jeu face à une équipe qui paraît clairement favorite, mais qui est néanmoins à leur portée.

Le deuxième tiers commence par deux bons arrêts de Macrez devant Kastsitsyn, auxquels répondent quelques tentatives françaises de loin. Mais une crosse haute de Klimin et un coup de coude de Shymanski permettent aux Français d'évoluer à 5 contre 3. Enfin, la ténacité de Mickaël Brodin est récompensée par le deuxième but français du tournoi, un slap de la ligne bleue dans la lucarne. L'appétit vient en mangeant, et les gourmands Bleuets auraient même pu prendre l'avantage sur le jeu de puissance restant par Thomas Gueguen. Attention à ne pas s'enflammer cependant, car sur une nouvelle supériorité, Korabov part en contre et Maillot doit le faire trébucher. Sur l'avantage numérique biélorusse, Kulakov rate une belle occasion lorsqu'il met le palet au-dessus de la transversale sur le rebond d'un tir de la bleue de Bashko.

Le match peut basculer dans un sens comme dans l'autre, et il choisit le côté blanc : Rakhovsky relâche un tir en angle du revers et Pierre-Yves Albert en embuscade ajuste le rebond. Réaction immédiate de Kostsitsyn et Kulakov qui donnent des sueurs froides à la défense française. Mais Macrez est solide et contribue également à tuer une dernière infériorité. Les Bleuets y partent même en contre à 3 contre 1, mais ils ne prennent pas trop de risques sur l'action de peur d'en supporter les conséquences.

Tir de Siankevich capté en deux temps par Macrez, contre-attaque d'Albert arrêtée par Rahovski : chaque équipe continue d'avoir son lot d'occasions en troisième période. Alors que Kevorkian est en prison, Maillot part en contre-attaque avec Bardet grâce à une passe sous une crosse biélorusse et ils se retrouvent à deux face au gardien sans conclure. Le Bélarus ne retient pas la leçon, seul Rahovski sent venir le danger et ses derniers coups sur la glace pour prévenir de la sortie de prison prochaine de l'attaquant rouennais redoublent d'intensité. Mais ses coéquipiers restent sourd à son avertissement et les coéquipiers récupèrent le palet au bon moment pour que Brodin lance Aram Kevorkian vers le troisième but. Est-ce pour rééditer cet exploit qu'il décide de prendre une nouvelle prison pour obstruction ? Ce n'est en tout cas pas la meilleure idée qu'il ait eue : les Français se découvrent un peu trop à quatre, et Mialeshka les prend à revers, mais Macrez ne faiblit pas. Les Français ne parviennent cependant pas à conserver leur avance jusqu'au bout, Harbavy réduisant le score dans une action confuse à quarante-neuf secondes de la fin. Rahovski sort de ses cages alors qu'il reste douze secondes, mais Albert manque la cage vide sur son dégagement.

Cela ne change rien au résultat : vainqueurs du premier match, les Bleuets ont juste besoin d'un point lors de la deuxième rencontre pour se maintenir. S'ils la perdent quel que soit le score, il y aura une prolongation et des tirs au but. En attendant, ils peuvent savourer la Marseillaise et même les applaudissements des courageux lève-tôt.

Marc Branchu

Commentaires d'après-match :

Vladimir Melenchuk (entraîneur du Bélarus) : "Notre équipe a joué comme il fallait en première période, mais a grandement changé après l'égalisation. Notre problème principal a été la défaillance de nos leaders, le capitaine Andreï Bashko et son assistant Maksim Shymanski. La contre-performance de notre première ligne défensive s'est répercutée sur le reste de l'équipe. La France a joué intelligemment et a souvent pu se présenter avec un ou deux joueurs seuls devant notre gardien."

Sergueï Rahovski (élu meilleur joueur du Bélarus) : "Nous n'avons pas eu de chance, j'espère que nous ferons mieux au prochain match."

Dave Henderson (entraîneur de la France) : "On a débuté ce match comme les autres, en étant très disciplinés. Le but en supériorité numérique nous a donné confiance. On était nerveux à la fin, mais les joueurs ont montré du caractère dans les dernières secondes."

Aram Kevorkian (élu meilleur joueur de la France) : "On a travaillé beaucoup contre les gros et ça nous a servis aujourd'hui. On veut rester en groupe A, pour nous et pour la prochaine génération." Interview.

 

France - Bélarus 3-2 (0-1, 2-0, 1-1)
Mardi 1er janvier 2002 à 11h00 à Hradec Králové. 300 spectateurs.
Arbitrage de Wilhelm Schimm (ALL) assisté de Jaromír Blaha (TCH) et Peter Loksík (SVK).
Pénalités : France 12' (2', 6', 4'), Bélarus 16' (4', 10', 2').
Tirs : France 27 (4, 14, 9), Bélarus 32 (9, 11, 12).

Évolution du score :
0-1 à 16'35" : Kastsitsyn assisté de Shymanski
1-1 à 23'41" : Brodin assisté de Folcke et Ballet (double sup. num.)
2-1 à 36'50" : Albert assisté de Petit
3-1 à 49'11" : Kevorkian assisté de Brodin
3-2 à 59'11" : Zakharov assisté de Kulakov et Harbavy
 

France

Attaquants :
Thomas Gueguen - Mickaël Brodin (+1) - Aram Kevorkian (+1, 4')
Matthieu Bécuwe (-1) - Yannick Maillot (4') - Mickaël Bardet (-1)
Pierre-Yves Albert (2') - Elie Marcos (-1) - Simon Petit
Francis Ballet (+1) - Romain Masson - Gaël Guilhem

Défenseurs :
Timo Bayon (+1, 2') - Wilfried Molmy (C, +1)
Sébastien Rousselin - Geoffroy Bessard du Parc (+1)
Ghislain Folcke - Julien Thiery (-1)
Frédéric Bastian (-1) - Mathieu Jestin (-1)

Gardien :
Landry Macrez

Remplaçant : Jérôme Plumejeau (G).

Bélarus

Attaquants :
Dmitri Mialeshka - Artsiom Siankevich - Andrei Kastsitsin
Vassili Harbavy (+1) - Konstantin Zakharov (+1, 4') - Aleksandr Kulakov (+1, 4')
Stanislav Korabov (-1) - Mikhaïl Klimin (2') - Ilya Yermashkevich (-1)
Konstantin Nemirka - Mikhaïl Grabovski - Vitali Klimiankov (-1)

Défenseurs :
Maksim Shymanski (4') - Andreï Bashko (C)
Artisom Hlinkin (+1, 2') - Yaroslav Maslennikov (+1)
Andreï Karshunov (-1) - Andreï Skrypialiov (-1)
Konstantin Durnov - Ruslan Sharapa

Gardien
Sergei Rahovski

Remplaçant : Vitali Aristov (G)

 

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