Bélarus - Russie (23 février 2002)

 

Match pour la troisième place des Jeux Olympiques 2002.

Si l'on met à part le cas suédois, la Russie est la seule équipe que le Bélarus avait inquiété dans ce tournoi. Certes, si elle joue à plein régime, le résultat ne devrait guère faire de doute, mais cette équipe doit encore montrer qu'elle a du caractère. Daniil Markov en a, c'est sûr, mais plutôt mal placé : il est suspendu pour avoir manifesté sa désapprobation envers l'arbitre de la demi-finale de façon pour le moins cavalière (en faisant le geste de se tenir certains parties intimes, pour ceux qui veulent de la précision).

Ce sont les Biélorusses qui sont les premiers en action : par deux fois, Dmitri Pankov s'échappe sur la droite et Kalyuzhny reprend au second poteau. Pourtant, Alexeï Kovalev ouvre la marque en s'infiltrant dans une défense biélorusse qui a le sens de l'hospitalité. Les Russes croient se diriger vers une victoire à leur main, mais oublient la fulgurance des contre-attaques biélorusses : cela part toujours de Pankov sur la droite, Tsyplakov tire, et Pankov vient ajuster le rebond et égaliser. À la douzième minute, Darius Kasparaitis redonne l'avantage à la Russie du revers et en angle fermé. Vraiment pas dans son assiette, Mezin est logiquement remplacé par Chabanov, qui paraît plus sûr et bénéficie d'un meilleur concours de ses défenseurs.

Dès la reprise, Kopat adresse une longue passe pour Dudik, posté à la bleue, qui gagne son duel contre Khabibulin et remet à nouveau les équipes à égalité. Mais la Russie reprend vite l'avantage en supériorité numérique par un lancer frappé de Tverdovsky qui trompe Shabanov masqué. Sur l'action suivante, Datsyuk enfonce le clou. Les espoirs des Biélorusses ont été anéantis en seulement vingt-trois secondes. Mais ils ne perdent pas contenance pour si peu, et ce sont bizarrement les Russes qui semblent les plus nerveux. Alors qu'ils sont en infériorité, Fedorov charge Khmyl en lui plantant son coude dans le dos après un long élan. Deux minutes pas cher payées et stupides qui sont sans conséquences, car le jeu de puissance biélorusse manque d'inspiration face à une équipe russe qui a les pires statistiques du tournoi en infériorité, après la France. Mais la Russie ne fait pas mieux quand elle se retrouve à son tour à cinq contre trois. À un peu plus de deux minutes de la pause, Pavel Bure s'échappe en solitaire, mais Nagano est loin et il ne parvient qu'à tirer dans le petit filet de Chabanov.

À la quarante-huitième minute, Kovalev est libre sur la droite, sans être inquiété par un Ruslan Saleï statique, et inscrit le 5-2 d'un bon tir du poignet. Cinq minutes plus tard, un tir de Datsyuk heurte le poteau puis revient rebondir sur l'arrière de la jambière de Shabanov avancé. Bure plonge dans l'intervalle entre le gardien et le but, mais le palet rentre sans son aide, ce qui ne l'empêche pas de lever les bras pour qu'on lui accorde la paternité du sixième but. Afinogenov en ajoute un septième dans la dernière minute. Le score est lourd pour le Bélarus qui a lâché prise en vingt-trois secondes et avait alors un écart trop important à combler. Mais enchaîner les exploits est toujours difficile quand un outsider se qualifie en demi-finale, la Suisse en a déjà fait l'amère expérience durant certains championnats du monde.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match

Vladimir Krikunov (entraîneur du Bélarus) : "L'atmosphère dans l'équipe était fantastique, les joueurs ont atteint le résultat maximum possible, ils ont puisé dans leurs ultimes forces, insuffisantes pour la dernière période. Ils ne regarderont pas la finale. Ils rentreront dès demain dans leurs clubs qui sont las de les attendre. [...] Après le Mondial allemand, j'avais reçu une proposition de la Lettonie, mais j'ai choisi d'entraîner le Bélarus dont je connais très bien les joueurs, et je ne le regrette pas. Je continuerai à travailler pour le Bélarus. Je viendrais aui début du stage avant le Mondial B pour faire le plan de préparation, mais il y aura un autre entraîneur à Eindhoven, car je dois tenir ma parole donnée à Boris Mikhaïlov. Aux championnats du monde, je serai un des entraîneurs de la Russie. L'important maintenant pour le Bélarus, c'est de développer son infrastructure et de former des joueurs créatifs, pas des robots auxquels on n'apprend qu'à défendre."

 

Bélarus - Russie 2-7 (1-2, 1-2, 0-3)

Samedi 23 février 2002 à 12h15 au E-Center de West Valley City. 8599 spectateurs.

Arbitrage d'Ulf Rådbjer de Dan Chachte et Johan Norrman.

Pénalités : Bélarus 12' (2', 6', 4'), Russie 8' (2', 4', 2').

Tirs : Bélarus 23 (10, 9, 4), Russie 45 (15, 12, 18).

Évolution du score :

0-1 à 05'28" : Kovalev assisté de Larionov.

1-1 à 09'21" : D. Pankov assisté de Tsyplakov.

1-2 à 11'20" : Kasparaitis assisté de Larionov et Kovalev.

2-2 à 21'15" : Dudik assisté de Kopat.

2-3 à 23'11" : Tverdovsky assisté de Fedorov et Yashin (sup. num.).

2-4 à 23'34" : Datsyuk assisté de Kravtchouk.

2-5 à 47'47" : Kovalev assisté de Datsyuk et Larionov.

2-6 à 52'30" : Bure assisté de Datsyuk.

2-7 à 59'11" : Afinogenov assisté de Samsonov et Malakhov.

 

Bélarus

Gardien : Andreï Mezin puis Sergueï Qhabanov à 11'20".

Défenseurs : Ruslan Saleï - Oleg Khmyl ; Vladimir Kopat - Aleksandr Zhurik ; Sergueï Stas - Oleg Mikulchik ; Oleg Romanov - Aleksandr Makritski.

Attaquants : Vladimir Tsyplakov - Alekseï Kalyuzhny - Dmitri Pankov ; Dmitri Dudik - Andreï Rassolko - Andreï Kovalev ; Aleksandr Andrievski - Vadim Bekboulatov - Oleg Antonenko ; Eduard Zankavets - Vassili Pankov - Igor Matushkin.

Russie

Gardien : Nikolaï Khabibulin.

Défenseurs : Vladimir Malakhov - Boris Mironov ; Sergueï Gonchar - Darius Kasparaitis ; Igor Kravchuk - Oleg Tverdovsky.

Attaquants : Valeri Bure - Alexeï Zhamnov - Pavel Bure ; Sergueï Fedorov - Ilya Kovalchuk - Sergueï Samsonov ; Alexeï Kovalev - Igor Larionov - Pavel Datsyuk ; Maxim Afinogenov - Alexeï Yashin - Andreï Nikolishin.

 

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