Allemagne - Suisse (28 avril 2002)

 

Match comptant pour le premier tour du Championnat du monde 2002.

Comme l'an passé, ce match entre les deux voisins est déjà décisif dans la perspective des quarts de finale. Les Suisses semblent plus en jambes, mais ne font que tourner autour du système défensif de Hans Zach. Les Allemands sont excessivement attentistes et patientent jusqu'à la première pénalité suisse, un coup de coude de Mattia Baldi, pour rentrer dans la zone adverse, sans grand danger d'ailleurs. Dans les derniers instants de la supériorité, Klaus Kathan donne un coup de poing à un adversaire derrière la cage suisse, et permet donc aux Suisses de bénéficier d'un avantage similaire, encore moins concluant. Le jeu est très fermé et personne n'arrive à se procurer des occasions. Pourtant, les Allemands concrétisent grâce à Kreutzer leur deuxième jeu de puissance, après un faire trébucher de Seger. Les Suisses tentent alors de réagir, mais se heurtent à la tenaille défensive allemande. Pris au corps physiquement, ils ne parviennent pas à s'exprimer offensivement. Même lorsqu'ils sont sanctionnés pour surnombre en fin de tiers, les Allemands, en véritables maniaques du ménage, ne laissent pas traîner la moindre miette de rebond. Quand les Suisses essaient de forcer l'entrée de la terre promise, le système d'alarme zébré se met en marche et signale la violation de domicile des rôdeurs pris en flagrant délit dans la zone du gardien.

Une pénalité concédée par la Suisse en fin de première période a de fâcheuses conséquences dès le retour sur la glace : Daniel Kreutzer fait mine d'aller s'installer derrière le but et surprend les défenseurs en repiquant devant la cage. Martin Gerber repousse son tir mais ne peut rien face au rebond de Stefan Ustorf. Dans la foulée, un tir en pivot de Soccio atterrit sur le poteau. La Suisse a pourtant l'occasion de refaire rapidement son retard en bénéficiant de deux supériorités numériques. Mais malgré deux ou trois situations très chaudes devant le but de Seliger, l'efficacité n'est toujours pas au rendez-vous. Les Allemands ne lâchent rien et se battent sur tous les rebonds. Peu avant la mi-match, Eduard Lewandowski est à son tour sanctionné pour une charge avec le genou. Son compère Boris Blank obtient quand même un breakaway sauvé par le toujours présent Gerber, mais Kreutzer est lui aussi envoyé en prison et les Suisses jouent alors à 5 contre 3. Malgré son incroyable combativité, la défense allemande ne peut dès lors plus empêcher les tirs de pleuvoir, mais Marc Seliger sort le grand jeu. L'Allemagne a pourtant de quoi être déstabilisée un peu plus tard quand le précieux Soccio se fait expulser pour un coup de coude au visage de Jeannin. Mais voilà, le jeu de puissance suisse est dramatiquement inefficace, gâchant même des entrées de zone par des hors-jeu ou parce que les attaquants se percutent entre eux... À la fin des cinq minutes d'infériorité, les Allemands vont féliciter Seliger. Ils savent que le plus dur est fait.

Comme au deuxième tiers, l'Allemagne marque dès la reprise pour assommer la formation helvétique : sur un tir de Stefan Ustorf et un rebond de Jürgen Rumrich, Martin Höhener vient sauver le palet sur sa ligne... mais le dégage sur le dos de son gardien et le met par conséquent contre son camp. Par la suite, Marc Seliger assure son blanchissage en s'interposant face à Marc Reichert à bout pourtant ou face à Gian-Marco Crameri venu prendre son propre rebond. L'Allemagne reste campée chez elle et ne cherche plus à produire du jeu, mais garde en revanche toujours la même rigueur défensive, la clef de son succès. Finalement, Martin Steinegger ceinture un adversaire et Martin Gerber est sanctionné pour retard de jeu pour avoir dégagé le palet dans les tribunes. La Suisse termine donc lamentablement le match à trois.

Les Allemands ont parfaitement appliqué les consignes de Hans Zach et ont été les patrons dans leur zone. Cette rencontre a donné une impression de déjà-vu et a montré que le système de Ralph Krueger est incapable de venir à bout du bloc allemand, comme on le pressentait. Cette sélection suisse privée de créativité n'a eu pour leader offensif que le défenseur Mark Streit, capitaine remarquable de persévérance. Mais toute la bonne volonté du monde ne remplace pas le sens du but, et on se demande ce qu'a dû en penser André Rötheli devant son poste de télévision.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Allemagne - Suisse 3-0 (1-0, 1-0, 1-0)
Le 28 avril 2002 à 15h15 à la Kinnarps Arena de Jönköping. 3148 spectateurs.
Arbitrage de Marko Lepaus (FIN) assisté de Karol Popovic (SVK) et Paul David Staniforth (GBR).
Pénalités : Allemagne 37' (4', 8'+5'+20', 0'), Suisse 12' (6', 0', 6').
Tirs : Allemagne 26 (6, 6, 14), Suisse 35 (7, 19, 9).
Engagements : Allemagne 39 (16, 11, 12), Suisse 33 (12, 15, 6).

Évolution du score :
1-0 à 09'30" : Kreutzer assisté de Seidenberg et d'Ustorf (sup. num.)
2-0 à 20'22" : Ustorf assisté de Kreutzer (sup. num.)
3-0 à 40'26" : Rumrich
 

Allemagne

Attaquants :
Jürgen Rumrich - Stefan Ustorf - Martin Reichel
Andreas Morczinietz - Leonard Soccio - Klaus Kathan
Andreas Loth - Tobias Abstreiter - Daniel Kreutzer
Eduard Lewandowski - Wayne Hynes - Boris Blank

Défenseurs :
Patrick Köppchen - Christoph Schubert
Christian Ehrhoff - Jan Benda
Erich Goldmann - Jochen Mölling
Dennis Seidenberg - Andreas Renz

Gardien :
Marc Seliger

Remplaçant : Robert Müller (G).

Suisse

Attaquants :
Ivo Rüthemann - Sandy Jeannin - Flavien Conne
Marc Reichert - Martin Plüss - Adrian Wichser
Gian-Marco Crameri - Thomas Ziegler - Björn Christen
Mattia Baldi - Jean-Jacques Aeschlimann - Thierry Paterlini

Défenseurs :
Beat Gerber - Martin Steinegger
Steve Hirschi - Martin Höhener
Mark Streit - Patrick Fischer
Julien Vauclair - Mathias Seger

Gardien :
Martin Gerber

Remplaçant : Lars Weibel (G).

 

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