République Tchèque - Allemagne (29 avril 2002)

 

Match comptant pour le premier tour du Championnat du monde 2002.

Après avoir pris une leçon d'humilité face au Japon, les Tchèques doivent se reprendre face à une équipe allemande qui a parfaitement commencé son championnat du monde. Les deux entraîneurs alignent leurs habituels gardiens réservistes, Jiri Trvaj et Robert Müller.

Le jeu est alerte et équilibré entre deux équipes qui, face à des défenses compactes, utilisent d'abord la vivacité individuelle de joueurs comme Blank ou Broš. Après huit minutes de jeu, Trvaj repousse un lancer de la bleue de Goldmann... sur le malheureux Kubina qui marque involontairement contre son camp. Les Tchèques répliquent rapidement à ce coup du sort par une action jouée à cent à l'heure : sur une passe d'Ujcík derrière la cage, Klesla cadre mal son tir, et c'est justement ce qui permet à Vlasák de surgir et de propulser le palet dans les filets ouverts. La République Tchèque prend l'avantage en supériorité numérique sur un but sujet à multiple caution : dans la continuité d'une action où le palet semble être sorti de la zone offensive sans que le juge de ligne ne le signale, Kubina marque du patin alors qu'il paraît avoir pénétré dans le périmètre du gardien. Les Allemands contestent mais, après recours à la vidéo, le but est validé.

Robert Müller profite de sa titularisation pour se mettre en évidence en début de deuxième période en attrapant un tir de David Výborný, à qui le palet était arrivé par un jeu de passes ultra-rapide. La rencontre a perdu en intensité et en qualité, et les deux équipes sont moins concentrées sur leur sujet. Boris Blank, décidément très en verve, se fait ainsi oublier dans le dos de la défense et reçoit le palet, mais son rêve d'égalisation part en fumée devant Trvaj.

Il est bien de se créer des occasions, mais face à une équipe comme la République Tchèque, le repli défensif n'est pas chose aisée. Elle creuse en effet l'écart à 3-1 sur une contre-attaque foudroyante initiée par Výborný et conclue de près par Sedlak après un beau relais de Klesla sur la gauche. Le match s'emballe et la fin de deuxième période est complètement folle : les "grandes gueules" tchèques se font prendre à leur propre jeu, celui de la malice, quand une poussette de Výborný devient agression dramatique avec un peu de cinéma. La supériorité est aussitôt exploitée par Schubert, qui reprend une passe levée d'Abstreiter. Dans la foulée, sur une action symétrique, Kathan sert Soccio de derrière la ligne de but pour une égalisation aussi soudaine que renversante. C'est alors que les Tchèques, au lieu d'accuser le coup, font encore preuve de leur capacité de réaction phénoménale en reprenant l'avantage quatre buts à trois grâce à Vlasák.

Les Allemands ont encore la force d'attaquer, mais plus celle de rattraper Hlinka, dont l'échappée n'échoue que parce que la botte de Müller reste ferme. Ils ont encore la volonté de presser haut leurs adversaires, mais plus les jambes pour le faire. Leur dernier rempart, Robert Müller, réussit certes une parade spectaculaire et repousse également le rebond qui vient lui frapper la jambière, alors qu'il ne voyait plus grand-chose de l'action. Mais il se fait ensuite piéger sur un tir de Kuba dévié par Cajánek. Une pénalité de Kuba relance pourtant une Allemagne moribonde, et Trvaj se troue sur un tir axial et découvert d'Ehrhoff. Il faut donc attendre les cinq dernières minutes pour que les Tchèques se mettent (définitivement ?) à l'abri par une superbe lucarne de Procházka. Müller empêche Ujcík de donner au résultat des proportions plus conséquentes et laisse à Hans Zach le loisir de le sortir après un temps mort à deux minutes de la fin. Simple baroud d'honneur, croyez-vous ? Attention, car, profitant d'une pénalité contre Špacek, les Allemands se retrouvent alors à six contre quatre. À l'orée de la dernière minute, Wayne Hynes prend un rebond devant la cage et remet la République Tchèque sous pression. Il faudra donc que David Výborný trouve la cage vide pour que le résultat soit - enfin - acquis dans ce match fou, fou, fou.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

République Tchèque - Allemagne 7-5 (2-1, 2-2, 3-2)
Le 29 avril à 20h00 à la Kinnarps Arena de Jönköping. 4732 spectateurs.
Arbitrage de Scott Hutchinson (CAN) assisté d'Andreï Biriukov (RUS) et Paul Staniforth (GBR).
Pénalités : République Tchèque 14' (4', 4', 6'), Allemagne 12' (4', 4', 4').
Tirs : République Tchèque 40 (13, 10, 17), Allemagne 26 (10, 7, 9).

Évolution du score :
1-0 à 08'03" : Goldmann assisté de Mölling et Loth
1-1 à 09'10" : Vlasák assisté de Klesla et Ujcík
2-1 à 14'02" : Kubina assisté de Jágr et Hlinka (sup. num.)
3-1 à 29'26" : Sedlák assisté de Klesla et Výborný
3-2 à 37'36" : Schubert assisté d'Abstreiter et Ustorf (sup. num.)
3-3 à 37'58" : Soccio assisté de Kathan et Benda
4-3 à 38'50" : Vlasák assisté de Cajánek et Sýkora
5-3 à 47'25" : Cajánek assisté de Kuba (sup. num.)
5-4 à 49'54" : Ehrhoff assisté de Kathan et Morczinietz (sup. num.)
6-4 à 55'15" : Procházka assisté de Výborný et Broš
6-5 à 59'07" : Hynes assisté de Seidenberg et Benda (sup. num.)
7-5 à 59'42" : Výborný (cage vide)

 

République Tchèque

Attaquants :
Jaroslav Hlinka - Ján Hrdina - Jaromír Jágr
Martin Procházka - Pavel Patera - David Moravec
Tomáš Vlasák - Petr Cajánek - Viktor Ujcík
Zdenek Sedlák - Michal Broš - David Výborný

Défenseurs :
Jaroslav Špacek - Pavel Kubina
Frantisek Kaberle - Michal Sýkora
Rostislav Klesla - Filip Kuba
Ondrej Kratena - Martin Richter

Gardien :
Jirí Trvaj

Remplaçant : Dušan Salfický (G).

Allemagne

Attaquants :
Jurgen Rumrich - Stefan Ustorf - Martin Reichel
Andreas Morczinietz - Leonard Soccio - Klaus Kathan
Andreas Loth - Tobias Abstreiter - Daniel Kreutzer
Eduard Lewandowski - Wayne Hynes - Boris Blank

Défenseurs :
Patrick Köppchen - Christoph Schubert
Christian Ehrhoff - Jan Benda
Erich Goldmann - Jochen Mölling
Dennis Seidenberg - Andreas Renz

Gardien :
Robert Müller

Remplaçant : Markus Janka (G).

 

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