Milan - Asiago (27 mars 2003)

 

Finale du championnat d'Italie 2003, troisième manche.

Si le remplacement de Dany Bousquet, trop prévisible dans ses actions offensives, par le défenseur Stefan Bergkvist avait été annoncé à Asiago, Adolf Insam surprend son monde en faisant rentrer Paul Di Pietro à la place de Tommy Sjögren. Par ailleurs, son fils Leo Insam est absent de l'effectif de Milan pour cause de blessure, de même que Luigi Da Corte, victime de problèmes musculaires, chez les visiteurs.

La première période est marquée par quelques mauvais gestes, dont les plus remarqués sont la charge contre la bande de Bergvist sur Di Pietro (2'+2') et le violent coup de crosse de Schafer, pour sa première entrée en jeu du match, sur Helfer (5'+20'). Les Milanais passent donc un très long moment en jeu de puissance, mais ont très peu incisifs dans cet exercice, à part pour charger l'adversaire comme le fait Peca sur Marchetti, gâchant bêtement l'avantage résultant des cinq minutes de pénalité de Schafer.

Les Milanais butent longtemps sur le gardien Marco Streit très en forme depuis le début de cette finale, mais ils peuvent aussi s'en prendre à eux-mêmes comme lorsque Bortolussi oublie Di Pietro sur un 2 contre 1. Ils finissent tout de même par ouvrir le score par Scott Beattie, à qui ni De Angelis, privé de crosse, ni Streit, surpris, ne peuvent faire barrage. Asiago passe ensuite plus d'une minute à cinq contre trois, mais le jeu de puissance des visiteurs ne débouche pas sur plus de tiers que son homologue milanais.

Sorti de derrière la cage, Joe Busillo place le palet dans le but. Asiago est mené de deux buts et gâche une nouvelle double supériorité numérique. Autant dire que la partie est alors à sens unique pour Milan, avec des occasions de Di Pietro, Bortolussi, et Cowie, sur le poteau.

On voit mal ce qui pourrait sauver Asiago dans le troisième tiers : même quand Busillo est envoyé en prison, la meilleure occasion est une échappée de Di Pietro en infériorité. Pourtant, Stefano Frigo, d'habitude confiné au travail de l'ombre, remet son équipe sur les rails à huit minutes de la fin après un superbe percée de De Bettin sur la droite. La formation milanaise doit maintenant s'appliquer à défendre face à des adversaires qui ont retrouvé confiance, mais elle ne le fait pas à l'avant-dernière minute en laissant Lecompte tout seul.

En gagnant son duel contre l'attaquant canadien, Jason Muzzatti pense avoir réalisé l'arrêt décisif. Mais l'action se poursuit, et se conclut, avec un tir sec et précis de Jason Cirone, qui égalise. La prolongation est tellement marquée par la peur de perdre que personne ne bouge une oreille. Seul Di Pietro se retrouve en bonne position, mais il tire au-dessus, gêné par De Bettin, et on procède donc à une séance de tirs au but.

Les gardiens y font longtemps la loi, mais Éric Lecompte retrouve son efficacité. Rob Cowie parvient néanmoins à égaliser au cinquième tir milanais. Un duel supplémentaire se profile donc entre Beattie, à qui Streit prend le palet, et Laplante, qui efface Muzzati en beauté.

C'est donc un nouveau hold-up pour les visiteurs d'un soir dans cette série. Milan, dont la première ligne avait fait la différence, n'a pas géré un avantage qui paraissait définitif. Un relâchement aussi coupable qu'indiscutable dans le dernier tiers-temps a permis à Asiago, malgré ses limites offensives, notamment en jeu de puissance, de revenir dans le match, emmené entre autres par le combatif Kortelainen.

 

Commentaires d'après-match

Scott Beattie (attaquant de Milan) : "Leur premier but a été décisif, le match s'est joué là. Ils ont alors gagné en confiance et joué de mieux en mieux. Ils ont pratiqué un jeu dur et physique, surtout en première période, mais c'était un bon jeu correct. Les deux équipes ont bien joué, il ne faut surtout rien changer, il faut au contraire continuer à faire ce que nous savons faire."

Stefano Frigo (attaquant d'Asiago) : "Nous n'avons jamais cessé d'y croire, même quand nous étions au fond du trou à 0-2. Il y avait de la conviction, de la volonté et de l'envie de vaincre dans cette troisième période. Après tant d'efforts, mon but est arrivé, qui, outre la grande satisfaction personnelle, nous a donné l'ultime élan pour revenir sur Milan. Dans tous les cas, comme nous l'a dit notre entraîneur après notre défaite dans la deuxième manche, il faut oublier ce succès et jouer chaque partie comme si c'était la dernière."

Pierangelo Cibien (attaquant d'Asiago) : "Nous y avons toujours cru, ils ont marqué sur des circonstances favorables sans vraiment construire d'actions collectives, et nous avons dû pâtir d'onze minutes d'infériorité en première période. Au troisième tiers-temps, il était évident qu'ils étaient beaucoup plus fatigués : ils perdaient la majorité des duels et des mises au jeu, alors que nous avons avec nous Cirone, un des meilleurs centres de notre championnat, ainsi que Laplante."

 

Milan - Asiago 2-2 (0-0, 2-0, 0-2, 0-0) / 1-2 aux tirs au but

Jeudi 27 mars 2003 à l'Agorà de Milan. 3300 spectateurs.

Arbitrage de Giorgio Moschen assisté d'Alfi et Marri.

Pénalités : Milan 22', Asiago 14'+5'+20'.

Tirs cadrés : Milan 34, Asiago 34.

Évolution du score :

1-0 à 25'53" : Beattie assisté de Helfer et Cowie

2-0 à 30'23" : Busillo assisté de Lefebvre et Cowie

2-1 à 52'09" : Frigo assisté de De Bettin et Parco

2-2 à 58'39" : Cirone assisté de Lecompte et Topatigh

Tirs au but : Cowie pour Milan, Lecompte et Laplante pour Asiago.

 

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