Milan - Asiago (1er avril 2003)

 

Finale du championnat d'Italie 2003, cinquième manche.

Ça a tout l'air d'un poisson d'avril, mais ça n'en est pas un : Santino Pellegrino, 38 ans, joueur-vedette d'Asiago entre 1984 et 1990, est débarqué hier du Québec pour amener son expérience au service de l'équipe pour les deux ou trois dernières rencontres de cette finale. Cantonné à de rares présences sur la troisième ligne, il n'apportera pas un bénéfice manifeste. L'autre évènement est le retour de François Gravel, totalement remis de blessure et aligné pour la première fois dans ces play-offs en remplacement du joker Marco Streit, qui a laissé passer trop de buts dans le quatrième match après trois bonnes prestations. Le meilleur marqueur de l'équipe, Dany Bousquet, revient également alors que Benoît Laporte lui avait dernièrement reproché de ne pas assez défendre. Mais ce n'est pas le meilleur jour pour faire sa rentrée dans l'équipe d'Asiago...

L'illusion dure un quart d'heure, avec un match équilibré, bien rythmé, et des défenses qui font la loi dans leur zone et permettent un jeu de transition rapide. Personne ne prend alors le dessus, jusqu'à ce slap de Bortolussi qui heurte le masque de Gravel. Le jeu est interrompu et l'engagement se fait dans la zone d'Asiago. C'est Bob Nardella qui récupère le palet et décale promptement Terry Hollinger qui trompe Gravel à mi-distance.

À partir de ce moment, Asiago semble peu à peu perdre pied, concédant même deux pénalités pour surnombre au cours de la deuxième période. Le jeu de puissance milanais se montre alors brillant avec Chitarroni à la bleue qui trouve au second poteau Nardella pour une conclusion élégante. Milan tente d'enfoncer le clou dans les minutes suivantes plutôt que de se recroqueviller.

Asiago accentue tout de même ses efforts pour revenir. À un peu plus d'une minute de la deuxième pause, Lecompte de près tire entre les jambières de Muzzatti et lève les bras, mais l'arbitre n'accorde pas de but. Ce n'est que partie remise, puisque Giovanni Marchetti réduit le score sur l'engagement.

On a déjà vu des retours dans cette série et on peut s'attendre à tout, mais Asiago est beaucoup trop nerveux pour cela. Luca Rigoni rate le plus facile après avoir bien entamé son face-à-face avec Muzzatti, et sur la contre-attaque, Nbardella trouve le poteau et Sjögren suit au rebond. Les visiteurs s'écroulent complètement et laissent à Milan le soin d'accentuer son avance par Cowie, pendant que les jeunes de la troisième ligne lombarde, enfin alignés un peu plus souvent, fatiguent la défense adverse par leur joie de jouer.

C'est la première fois dans cette finale qu'une des deux équipes parvient à s'imposer à domicile, et cela arrive au plus mauvais moment pour Asiago, désormais dos au mur. Le plus inquiétant, c'est que ce match n'a pas été aussi équilibré qu'on en a l'habitude entre ces deux formations. Asiago a montré les premiers signes de faiblesse, manquant trop de créativité pour pouvoir réaliser un nouveau hold-up. Les rencontres s'étaient jouées sur des détails jusqu'ici, parfois contre le cours du jeu. Pas aujourd'hui, où Milan a le premier pris un net avantage.

 

Commentaires d'après-match

Justin Peca (défenseur de Milan) : "En ayant gagné ici, nous avons pris l'avantage dans la série, et ils seront obligés de gagner à domicile. Toute la pression est passée sur Asiago. Je pense qu'ils commencent à ressentir le poids des cinq rencontres qu'ils ont jouées en demi-finale contre Bolzano. On travaille beaucoup les infériorités numériques et on s'y entraîne dur. On commence à y prendre nos habitudes alors qu'ils sont de plus en plus nerveux."

Éric Lecompte (attaquant d'Asiago) : "Ce n'est pas vrai que nous avons mal joué. Le problème, c'est qu'avec un but de retard nous avons raté le palet d'égalisation, et qu'ils ont marqué sur la contre-attaque, ce qui a tué le match. Nous pouvons gagner, et nous voulons gagner. Personne ne pensait que nous allions tout conclure en quatre rencontres. Il était évident que ce serait long et difficile, et ça le sera."

 

Milan - Asiago 4-1 (1-0, 1-1, 2-0)

Mardi 1er avril 2003 à l'Agorà de Milan. 3700 spectateurs.

Arbitrage de Masè assisté de Biacoli et Pianezze.

Pénalités : Milan 16', Asiago 16'.

Tirs cadrés : Milan 28, Asiago 25.

Évolution du score :

1-0 à 15'14" : Hollinger assisté de Nardella et Chitarroni

2-0 à 30'14" : Nardella assisté de Sjögren et Bortolussi (sup. num.)

2-1 à 38'48" : Marchetti assisté de Topatigh et Cirone

3-1 à 41'42" : Sjögren assisté de Nardella et Chitarroni

4-1 à 44'41" : Cowie assisté de Beattie et Nardella

 

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