Suisse - Russie (26 avril 2003)

 

Championnats du monde 2003, groupe B, première journée.

Le jeu des Russes met du temps à se mettre en place, et ils perdent plusieurs fois le palet au moment d'entrer dans la zone suisse. Sur une de ces interceptions, le junior Patrik Bärtschi part en contre-attaque et rappelle en ouvrant le score que les jeunes talents à suivre ne sont pas uniquement dans le camp russe.

Mais l'illusion ne dure pas et la défense suisse est rapidement ramenée à la dure réalité. Elle craignait particulièrement Ilya Kovalchuk, et celui-ci lui donne raison. Il obtient tout d'abord une faute d'Olivier Keller, contraint de l'accrocher, puis concrétise lui-même la supériorité en dribblant avec une facilité déconcertante le pauvre Blindenbacher. Mais c'est toute la première ligne qui évolue sur une autre planète : Pavel Datsyuk réalise un festival sur le flanc droit malgré Steinegger qui l'accroche et centre parfaitement pour Igor Grigorenko qui double la mise.

Kalinin creuse l'écart en deuxième période sur une mise au jeu gagnée par Datsyuk, mais les Suisses font un bon match, et ils répliquent encore par Björn Christen qui fait se coucher Podomatsky et l'évite pour glisser le palet dans les filets. Un tir du poignet de Denis Arkhipov et un dernier but de Pavel Datsyuk en infériorité numérique confortent néanmoins la victoire indiscutable des Russes.

Les Suisses n'ont sans doute pas les moyens de rivaliser avec cette équipe, mais ils ont bien tenu tête, emmenés par les jeunes Cereda, Bärtschi. La ligne que forme ce dernier avec Plüss et Della Rossa a sans doute été le meilleur trio offensif. Par contre, la défense a été plus problématique, puisque seul Beat Forster s'en est sorti avec les honneurs. Les autres, particulièrement Blindenbacher, Steinegger et Gerber, ont été très souvent dépassés par le niveau des Russes.

Il faut dire que ceux-ci ont fait l'impression attendue. La première ligne, avec l'irrésistible Kovalchuk, le puissant Grigorenko, et surtout le virtuose Datsyuk, a réalisé un match exceptionnel. Reste à savoir si les autres blocs peuvent s'approcher de ce niveau afin d'obtenir une formation plus équilibrée.

Élus meilleurs joueurs : Beat Forster pour la Suisse et Pavel Datsyuk pour la Russie.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "Au tout début, nous avons contrôlé le déroulement du match pendant quelques minutes. Le moment critique a été le quatrième but, à partir duquel nous n'avons plus été capables de rivaliser. Notre adversaire nous a surpassé techniquement, car les Russes ont de bien meilleures individualités que nous."

Vladimir Plyushchev (entraîneur de la Russie) : "Les premiers matches sont toujours caractérisés par une grande nervosité, qui s'est probablement fait ressentir en début de match. Ensuite, nous avons pris le dessus, avec une première ligne très convaincante. Seul le trio Zinoviev-Antipov-Suglobov est, bizarrement, un peu sorti de son match. Mais la quatrième ligne de Soin a fait ce qui était requis d'elle, et a soutenu le rythme pour laisser place au premier bloc. Si l'on considère que sur ses deux lignes, on retrouve cinq attaquants et trois défenseurs qui n'ont jamais participé à un championnat du monde, on ne peut qu'applaudir."

Ilya Kovalchuk (attaquant de la Russie) : "Il est facile de jouer avec des partenaires comme Datsyuk et Grigorenko. Même avec les défenseurs Zhdan et Kalinin, nous nous sommes sentis en confiance. J'ai joué quatre fois contre Kalinin cette saison en NHL et je sais de quoi il est capable. Avec son gabarit, il est extrêmement compliqué à passer. Les Suisses ont pu s'en convaincre aujourd'hui. Demain nous attend un match probablement complexe. Les Danois ont défié la logique, et je ne sais rien d'eux, je connais seulement leur équipe de football."

 

Suisse - Russie 2-5 (1-2, 1-2, 0-1)

Samedi 26 avril 2003 à 19h00 à la Hakametsä Jäähalli de Tampere. 4057 spectateurs.

Arbitrage de Vladimír Sindler (TCH) assisté de Petr Blumel et Pawel Meszynski.

Pénalités : Suisse 18' (4', 12', 2'), Russie 12' (0', 10', 2').

Tirs : Suisse 24 (9, 8, 7), Russie 39 (7, 18, 14).

Engagements : Suisse 39, Russie 46.

Évolution du score :

1-0 à 02'15" : Bärtschi assisté de Plüss et Forster

1-1 à 14'51" : Kovalchuk (sup. num.)

1-2 à 18'19" : Grigorenko assisté de Datsyuk

1-3 à 23'17" : Kalinin assisté de Datsyuk

2-3 à 25'11" : Christen assisté de Keller et Streit

2-4 à 26'49" : Arkhipov assisté de Saprykin et Frolov

2-5 à 47'42" : Datsyuk (inf. num.)

 

Suisse

Gardien : Lars Weibel.

Défenseurs : Severin Blindenbacher - Martin Steinegger ; Olivier Keller - Mark Streit ; Beat Forster - Mathias Seger ; Lukas Gerber.

Attaquants : Patrick Fischer - Luca Cereda - Marcel Jenni ; Patric Della Rossa - Martin Plüss - Patrik Bärtschi ; Björn Christen - Flavien Conne - Adrian Wichser ; Thierry Paterlini - Jean-Jacques Aeschlimann - Sandy Jeannin.

Remplaçant : Marco Bührer (G). Absent : Goran Bezina (suspendu).

Russie

Gardien : Yegor Podomatsky.

Défenseurs : Aleksandr Zhdan - Dmitri Kalinin ; Vassili Turkovski - Sergueï Gusev ; Vitali Proshkin - Dmitri Yerofeïev ; Sergueï Vyshedkevich - Aleksandr Guskov.

Attaquants : Ilya Kovalchuk - Pavel Datsyuk - Igor Grigorenko ; Aleksandr Frolov - Denis Arkhipov - Igor Saprykin ; Aleksandr Suglobov - Sergueï Zinoviev - Vladimir Antipov ; Aleksandr Semin - Sergueï Soïn - Ivan Novoseltsev.

Remplaçant : Maksim Sokolov (G).

 

Retour aux championnats du monde