Suisse - Lettonie (3 mai 2003)

 

Championnats du monde 2003, deuxième tour, groupe F.

Le vainqueur de ce match aura fait un grand pas vers la qualification en quarts de finale. Sergejs Naumovs et Marco Bührer ont tous deux gagné leurs galons de titulaire dans ce tournoi et sont donc alignés pour ce duel très important.

La Suisse ouvre le score sur sa première action, une échappée de Patrick Fischer, mais elle semble se satisfaire de cette aubaine et fore-checke très peu, même pendant une pénalité lettonne tuée très - trop - facilement. Après une charge contre la bande d'Aeschlimann, le jeu de puissance balte, très inefficace depuis le début de la compétition, marque un but sur une action classique, une diagonale de Sorokins au poteau opposé pour Fanduls, qui fusille Bührer entre les jambières. Un score de 1-1 sanctionne cette première période décevante au jeu fermé.

Deux minutes après la reprise, les Lettons s'échappent en deux contre un, Streit se couche pour couper la ligne de passes, mais le capitaine Vjaceslavs Fanduls trouve à nouveau le trou entre les jambières de Bührer. On attend de voir enfin la Suisse en action, mais elle n'est absolument pas dangereuse offensivement et ne s'approche pas de la cage de Naumovs. La Lettonie a le contrôle du match et Nizivijs trouve même le poteau. L'équipe helvétique est sans ressort et en retard sur tous les palets. Son égalisation, assez inespérée il faut le dire, est due à l'un exploit individuel d'un défenseur, Beat Forster. Il perce la bleue entre deux défenseurs, évite Fanduls, et feinte Naumovs sorti loin de ses buts, n'ayant plus qu'à glisser le palet du revers dans les filets offerts.

Les seuls Suisses qui mettent à l'épreuve la défense adverse en sont récompensés puisqu'ils parviennent à provoquer les fautes. Skrastins fait trébucher Bezina, encore en position d'attaquant, et Tribuncovs accroche Plüss. La Suisse évolue plus d'une minute à cinq contre trois, mais le slap de Beat Forster heurte le poteau. Comme en fin de première période où ils avaient semblé retrouver un semblant d'agressivité, les Suisses sont un peu plus incisifs avant que ne résonne la sirène. Signe d'un réveil ou feu de paille ?

Le troisième tiers-temps s'ouvre à quatre contre quatre avec deux occasions d'Aeschlimann, dont une où il reçoit le palet tout seul dans l'enclave, mais il échoue à bout portant sur Naumovs. La clé de la résurrection suisse, c'est curieusement Valentin Wirz, le premier joker ajouté à l'effectif pour ce match du deuxième tour. L'attaquant de Fribourg-Gottéron, qui n'a fait que trois petites présences dans ce match à la place de Christen, redynamise pourtant l'attaque en apportant sa fraîcheur, et sa passe de derrière la cage offre à Wichser le but du 3-2.

Les Lettons doivent se découvrir, et la Suisse peut contre-attaquer, avec un breakaway de Della Rossa, puis avec Goran Bezina qui passe au second poteau pour Patrick Fischer, qui inscrit son deuxième but dans la cage ouverte. Le fait d'être mené au score et dos au mur a agi comme un révélateur sur les Baltes : on a ainsi pu voir qu'ils ont du mal à développer un jeu collectif digne de ce nom et à se dépêtrer de la trappe d'une équipe suisse désormais en confiance.

Un quart de finale de championnat du monde ne se joue pas au rabais, c'est pourquoi on pouvait légitimement attendre mieux de ce match. La Suisse a été assez poussive, même si quelques individualités ont su la sortir d'affaire au bon moment. Sa prestation d'ensemble et son engagement ont laissé à désirer. Heureusement pour elle, les Lettons n'ont pas été plus inspirés ou incisifs. Ils n'ont pas su exploiter la faiblesse d'un adversaire bien timoré dans les deux premiers tiers, et ont ensuite calé lorsque la Suisse a été revigorée en dernière période.

Élus meilleurs joueurs : Patrick Fischer pour la Suisse et Vjaceslavs Fanduls pour la Lettonie.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "Je ne sais pas si c'est une illusion due à l'ouverture du score, mais les sensations sur le banc étaient très bonnes. Pourtant, l'égalisation de Fanduls a tout cassé. Jusque là, c'était comme si nous étions convaincus de ne pas pouvoir encaisser de but, et nous nous sommes soudain trouvés en situation de panique, à laquelle nous n'avons pu réagir que grâce au but salvateur de Beat Forster. Dans les vestiaires, à la deuxième pause, il s'est passé quelque chose que même moi je n'attendais pas. Il y avait dans l'air une incroyable énergie, et personne ne parlait de match nul, simplement de la victoire."

Curt Lindström (entraîneur de la Lettonie) : "C'était une partie décisive, aussi bien pour les Suisses que pour nous. Mais nous avons peut-être plus accusé la pression, et nous n'avons pas réussi à exprimer au mieux notre jeu. La différence s'est faite sur le plan physique en dernière période."

 

Suisse - Lettonie 4-2 (1-1, 1-1, 2-0)

Samedi 3 mai 2003 à 16h00 à l'Élysée Arena de Turku. 5268 spectateurs.

Arbitrage de Vladimír Sindler (TCH) assisté de Petr Blumel (TCH) et Ales Lesnjak (SVK).

Pénalités : Suisse 6' (4', 0', 2'), Lettonie 10' (2', 6', 2').

Tirs : Suisse 22 (4, 10, 8), Lettonie 24 (8, 7, 9).

Évolution du score :

1-0 à 03'11" : Fischer assisté de Blindenbacher

1-1 à 14'19" : Fanduls assisté de Sorokins (sup. num.)

1-2 à 22'07" : Fanduls assisté de Pantelejevs et Lavins

2-2 à 30'46" : Forster

3-2 à 45'15" : Wichser assisté de Wirz

4-2 à 49'55" : Fischer assisté de Bezina et Cereda

 

Suisse

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Mark Streit - Olivier Keller ; Severin Blindenbacher - Martin Steinegger ; Beat Forster - Mathias Seger ; Lukas Gerber.

Attaquants : Thierry Paterlini - Jean-Jacques Aeschlimann - Sandy Jeannin ; Patric Della Rossa - Martin Plüss - Patrik Bärtschi ; Björn Christen - Flavien Conne - Adrian Wichser ; Patrick Fischer - Luca Cereda - Goran Bezina ; Valentin Wirz.

Remplaçant : Lars Weibel (G). Absent : Marcel Jenni (maux de dos).

Lettonie

Gardien : Sergejs Naumovs (sorti de sa cage de 58'10" à 58'35" et de 59'36" à 60'00").

Défenseurs : Krisjanis Redlihs - Karlis Skrastins ; Atvars Tribuncovs - Arvids Rekis ; Olegs Sorokins - Rodrigo Lavins ; Girts Ankipans - Vents Feldmanis.

Attaquants : Aleksandrs Nizivijs - Aigars Cipruss - Aleksandrs Macijevskis ; Leonids Tambijevs - Sergejs Cubars - Aleksandrs Semjonovs ; Grigorijs Pantelejevs - Vjaceslavs Fanduls - Vadims Romanovskis ; Aleksandrs Kercs - Janis Sprukts - Aleksejs Sirokovs.

Remplaçant : Arturs Irbe (G).

 

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