États-Unis - Belarus (3 mai 2003)
Match comptant pour le tour de relégation du Championnat du monde 2003.
C'était le match de tous les dangers entre Belarus et États-Unis. Deux équipes contraintes de s'affronter avec comme terrible enjeu la relégation en Division 1 pour le perdant, le Japon étant toujours protégé. Pourtant ni l'une ni l'autre n'auraient dû se trouver là. Les Américains paient ici un championnat du monde raté qu'ils ont abordé avec un effectif sans doute trop léger et quasiment aucune préparation. Quant au demi-finaliste des JO, il n'a pas été gâté par la composition des poules avec Canada, Suède et Lettonie au menu du premier tour.
Le Belarus, peu convaincant la veille face au Japon, démarrait sur des bases similaires. Bekbulatov se distinguait par son indiscipline dès la première minute de jeu en partant en prison pour un cinglage. Les Américains installaient le jeu de puissance mais ne trouvaient pas la faille chez Shabanov. Ce n'était que partie remise puisque Ted Drury se trouvait à la conclusion d'un bon travail de la première ligne pour ouvrir le score. On pensait les Américains libérés par ce premier but mais la suite des événements allait montrer le contraire. Defauw partait en prison pour une obstruction et Tsyplakov n'avait besoin que de trente-cinq secondes pour convertir la supériorité numérique en but. Mal remis de cette égalisation, les Américains laissaient Strakhau partir seul au but. Miller faisait l'arrêt mais laisser un rebond que l'attaquant biélorusse lui-même envoyait au fond des filets. Les États-Unis se retrouvaient menés 1-2 dans ce match de la peur et les événements tournaient au vinaigre. Les joueurs de Lou Vairo, bien que dominateurs, ne parvenaient pas à faire la différence et il fallut attendre la fin du tiers et deux prisons consécutives des Biélorusses pour entrevoir une éclaircie. Avec Ryadinsky et Erkovich en prison, les Américains bénéficiaient de 1'30" de double supériorité numérique pour revenir au score. Ce qui fut fait, non sans mal, par John Pohl qui reprenait un rebond d'un slap de Leopold à vingt-quatre secondes du coup de sirène (2-2).
Avec ce score de parité à la pause, les Américains s'évitaient une remise en question difficile et pouvaient laisser le doute derrière eux. Les Belarusses bénéficiaient d'une supériorité numérique en début de tiers (C. Ferraro) mais n'en profitaient pas. À l'inverse, les Américains dans la même situation quelques minutes plus tard (Rasolko) reprenaient l'avantage avec cette fois-ci Pohl au slap et Leopold au rebond (3-2). L'indiscipline allait coûter décidément très cher au Belarus. Markritsky et Stas commettaient des obstructions bien inutiles en fin de tiers, ce qui donnait quasiment quatre minutes de supériorité sans interruption aux Américains. Comme lors de la première période, c'est dans les ultimes secondes de la période que les Américains trouvaient l'ouverture par Hall dont le tir touchait le poteau avant de rentrer (4-2). Les Américains avaient fait la différence dans ce deuxième tiers, dominant 15 tirs à 3 une équipe biélorusse incapable de la moindre offensive.
Avec deux buts d'avance et un tel enjeu, les Américains n'allaient certainement pas prendre de risque dans la dernière période. Cela explique certainement le faible total de tirs (5) des boys de Lou Vairo. Miller tenait la baraque dans ces cages face à des Biélorusses peu inspirés. Le sort de la rencontre était scellé depuis la deuxième période et le Belarus ne parvenait pas à profiter du seul jeu de puissance offert par les américains dans ce tiers. Avec cette victoire 4-2, les États-Unis évitent un bon casse tête à l'IIHF et sauvent l'honneur de l'équipe finaliste des JO. Quant au Belarus, il reprend l'ascenseur vers la Division 1 d'où il tentera de regagner sa place en groupe A l'an prochain.
Compte-rendu signé Christophe Laparra
Commentaires d'après-match :
Lou Vairo (entraîneur des États-Unis) : "C'est dur, car bien que je sois heureux et soulagé de cette victoire, je suis triste pour le Belarus. Ils ont travaillé aussi dur que nous et c'est difficile pour eux. J'ai mis le power-play entre les mains de mes assistants [Bryan Trottier et Jay Leach], ils l'ont travaillé ces derniers jours à l'entraînement et ont fait un travail remarquable. [...] Pohl a été l'un de nos meilleurs joueurs dans toutes les situations. Vous comprenez pourquoi l'Université du Minnesota a pu gagner le titre national avec lui dans l'équipe."
Vladimir Krikunov (entraîneur du Belarus) : "Avant ce match, nous avions demandé à nos joueurs de ne pas prendre de pénalités contre cette équipe. Comme vous vous en êtes rendus compte, ils sont parvenus à marquer trois buts en supériorité numérique. Le match d'aujourd'hui nous a permis de voir quels joueurs nous pourrons utiliser à l'avenir et auxquels nous devrons dire au revoir."
États-Unis - Belarus 4-2 (2-2, 2-0, 0-0)
Samedi 3 mai à 19h00 à la Hakametsä de Tampere. 3088 spectateurs.
Arbitrage de M. Danny Kurmann (SUI) assisté de MM. Marco Coenen (HOL) et Karol Popovic (SVK).
Pénalités : États-Unis 8' (2', 2', 4'), Belarus 14' (6', 6', 2').
Tirs : États-Unis 33 (13, 15, 5), Belarus 22 (9, 3, 10).
Évolution du score :
1-0 à 05'43" : Drury assisté de Cullen et Miller
1-1 à 08'47" : Tsyplakov assisté de Kalyuzhny et Pankov (sup. num.)
1-2 à 10'09" : Strakhov
2-2 à 19'36" : Pohl assisté de Leopold et Reasoner (sup. num.)
3-2 à 29'35" : Leopold assisté de Pohl et Drury (sup. num.)
4-2 à 39'17" : Hall assisté de Pohl (sup. num.)
États-Unis
Gardien : Ryan Miller.
Défenseurs : John Gruden - Jim Fahey ; Jordan Leopold - Joe Corvo ; Mike Motteau - Phil Housley ; Francis Bouillon - Brett Hauer.
Attaquants : Ted Drury - Matt Cullen - Kevin Miller ; Kelly Fairchild - Chris Ferraro - Peter Ferraro ; Brad Defauw - Adam Hall - Craig Johnson ; Niko Dimitrakos - Marty Reasoner - John Pohl.
Remplaçant : Chris Rogles (G). Absent : Damian Rhodes (G).
Belarus
Gardien : Sergueï Shabanov.
Défenseurs : Oleg Khmyl - Sergueï Erkovich ; Vladimir Kopat - Aleksandr Zhurik ; Aleksandr Ryadinsky - Aleksandr Makritsky ; Aleksandr Alekseïev - Sergei Stas.
Attaquants : Vladimir Tsyplakov - Aleksei Kalyuzhny - Dmitri Pankov ; Guennadi Savilov - Vadim Bekbulatov - Aleksei Strakhov ; Vadim Karaga - Sergueï Zadzialionov - Evgueni Yesavlov ; Andrei Kastsitsyn - Andrei Rasolko - Andrei Kovalev.
Remplaçant : Andrei Mezin (G). Absents : Leonid Gryshukevich (G), Yaraslav Chuprys, Dmitry Starostenko.