République Tchèque - Russie (2 septembre 2003)

 

Match amical.

C'est en Tchécoslovaquie que Viktor Tikhonov avait obtenu le premier succès de ses quinze années de mandat à la tête de la sélection russe en remportant les championnats du monde 1978 devant l'équipe locale, qui donnait pourtant du fil à retordre aux Soviétiques à l'époque avec les Holecek, Martinec, Hlinka, P. Štastný, etc... Aujourd'hui, c'est en République Tchèque que Tikhonov reprend son poste d'entraîneur national, un poste que l'on pensait qu'il n'occuperait plus jamais tant son image était indissociable de l'ancien système. Mais il a survécu à l'éclatement de l'URSS, et même à la crise et à la scission de son CSKA Moscou, pour redevenir incontournable dans le hockey russe.

Le retour d'une figure aussi marquante suffit à susciter l'intérêt autour de ce match, et même dans une ville comme Brno qui n'est plus aujourd'hui une ville de hockey, plus de cinq mille personnes viennent assister à ce premier match international de la saison. Et Tikhonov n'a pas fini de les surprendre... Il a en effet décidé de suivre le match depuis les tribunes et non depuis le banc ! Il ne s'en est pas expliqué, assurant uniquement qu'il reprendrait une position plus habituelle ce week-end pour la Ceská Pojištovna Cup.

L'équipe russe compte un absent a priori anecdotique, son kiné Aleksandr Smetankin, tombé malade avant de partir. Mais comme ses compétences dans les massages aussi bien que dans l'affûtage des patins sont précieuses, la délégation russe a trouvé un remplaçant... grâce à l'aide de la fédération tchèque, qui lui a recommandé un spécialiste local, František Ptácek, ancien accompagnateur des juniors tchèques.

Pour le reste, le début de match a confirmé ce que l'on savait déjà, à savoir que la Russie souffre d'un déficit en défense, un secteur où les talents sont bien moins nombreux qu'en attaque. Elle commet ainsi des erreurs en première période et encaisse deux buts. Le premier est signé du défenseur Jan Novák, qui a remplacé au dernier moment dans la sélection tchèque Jirí Slégr, qui vient de signer à Vancouver et de partir outre-Atlantique. Le second est inscrit par Jan Kolár pour sa première sélection.

Anton But a répliqué côté russe, mais ce sera la seule fois où Roman Málek capitulera dans ce match. Il ne laisse plus rien passer même si les Russes, empruntés au début, retrouvent leur jeu dans les périodes suivantes. Le gardien qui a amené le Slavia Prague au titre de champion commence de la meilleure façon possible la nouvelle saison, en réussissant de nombreux arrêts de qualité. Les attaquants russes ne parviennent pas à trouver de solutions, et Aleksandr Ovechkin. Pour ses grands débuts en équipe nationale à dix-sept ans, le jeune prodige a paru engoncé et pas au niveau qu'il développe au Dynamo. Mais il lui reste encore trois rencontres ce week-end pour trouver ses marques avec le maillot national.

 

Commentaire d'après-match

Viktor Tikhonov (entraîneur de la Russie) : "Nous n'avons perdu que la première période dans ce match, la suite a été en notre faveur. Cette équipe tchèque n'est plus celle que nous connaissions. Elle ne cadenasse plus sa zone, elle ne joue plus avec trois défenseurs, elle attaque très agressivement et met la pression du début à la fin. À partir du deuxième tiers-temps, nous avons combattu les Tchèques avec leurs propres armes, en faisant le pressing dès que le palet était perdu. Nos adversaires ont tout de suite été moins à leurs aises et ont multiplié les erreurs défensives. C'est alors qu'est apparu le grand malheur du hockey russe, l'incapacité à concrétiser les occasions de buts."

 

République Tchèque - Russie 2-1 (2-1, 0-0, 0-0)

Mardi 2 septembre 2003 à 16h30 au Rondo de Brno. 5160 spectateurs.

Arbitrage de M. Schimm (ALL) assisté de MM. Kalivoda et Pešek (TCH).

Pénalités : République Tchèque 8', Russie 14'.

Évolution du score :

1-0 à 04'36" : Novák

1-1 à 08'20" : But assisté de Spiridonov et Badyukov (sup. num.)

2-1 à 16'52" : Kolar assisté de Koukal

 

République Tchèque

Gardien : Roman Málek.

Défenseurs : Ladislav Benýšek - Jan Novák ; Jan Hejda - Radim Tesarik ; Martin Cech - Robert Kántor ; Michal Dobron.

Attaquants : Jaroslav Kudrna - Tomáš Blazek - Ladislav Lubina ; Jaroslav Balaštík - Petr Leška - Václav Pletka ; Jan Kolár - Petr Koukal - Petr Prucha ; Petr Sýkora - Jan Marek - Martin Procházka ; Jaroslav Kristek.

Russie

Gardien : Maksim Sokolov (sorti de sa cage à 59'28").

Défenseurs : Dmitri Bykov - Vassili Turkovski ; Aleksei Zhukov - Igor Shchadilov ; Andrei Skopintsev - Sergueï Vyshedkevich ; Vitali Proshkin - Roman Kukhtinov.

Attaquants : Maksim Sushinsky - Sergueï Korolev - Aleksandr Ovechkin ; Maksim Spiridonov - Aleksei Badyukov - Anton But ; Aleksandr Buturlin - Aleksandr Boïkov - Aleksandr Savchenkov ; Vladimir Antipov - Konstantin Gorovikov - Yuri Dobryshkin ; Ruslan Nurtdinov.

 

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