Match comptant pour la troisième journée du Super 16, poule est.

Après deux défaites sans le moindre but marqué, Épinal avait ce soir l'occasion de prendre un ou deux points face à un adversaire à sa portée. En effet, Gap fait plutôt partie des petites cylindrées du championnat. Après une victoire face au rival briançonnais, le club alpin revenait d'une cinglante défaite face aux Scorpions de Mulhouse, et pour lui aussi, ce match était l'occasion de se remonter le moral.

En fait, dès la fin du premier tiers, on est en mesure de deviner la physionomie du match. Épinal n'offre toujours aucune tactique, notamment en attaque, privilégiant les contres et comptant sur son gardien, Petrik, pour rester défensivement dans la course. Gap, de son côté, offre un schéma tactique plus intéressant avec un pressing, relatif, assez haut en zone neutre, avec aussi un travail incessant de grattage de palets, bien aidé en cela par les nombreuses approximations spinaliennes. Ajoutons un arbitrage alternant de "bons" sifflets et d'autres bien plus discutables, et enfin une tendance de plus en plus présente pour simuler des fautes de la part des acteurs (avec une mention pour les attaquants locaux comme Krisak et Novotny).

On obtient donc un premier tiers relativement inégal. D'un côté, Gap attaque en duo quand Épinal n'est vraiment concluant qu'au cours de nombreuses supériorités, comme sur cette reprise instantanée à bout portant de Szabados, bien servi par Trebaticky. La très grosse alerte gapençaise est une échappée de Turcotte, mais Petrik ferme bien l'angle. Gap semble donc bien mieux armé pour tenir le match, même si à la fin de la deuxième période, les choses auront bien évolué.

En effet, après quarante minutes de jeu, Poissompré respire un peu mieux car ses poulains mènent par deux buts d'écart. En fait, la prison de 2'+2'+10' infligée très tôt à Lukac (suite à un petit règlement de compte "amical" avec Blaha) a considérablement gêné les Alpins, qui se sont vus amputés de leur tour de contrôle défensive. Épinal a exploité cette supériorité par Krisak, qui s'est trouvé esseulé face à Lukes, abandonné par ses compères trop haut placés dans leur zone. Le voilà, ce premier but qu'Épinal attendait. À peine le temps d'en profiter que Gap, un peu groggy à la suite du but, remonte vers Petrik. Moussier exploite quelques moments de flou devant la cage vosgienne et décoche un tir tendu qui repositionne son équipe au tableau de marque. Le débat s'équilibre alors, les joueurs se livrent un peu plus, notamment chez les locaux qui poussent un peu mieux, et qui marquent une nouvelle fois quand Churabaïev, de près, dévie finement un lancer de Drzik. Gap est alors obligé de se découvrir pour tenter de recoller, s'exposant aux contres spinaliens, comme cet envol de Kadlec contré in extremis, après une dizaine de feintes sur les Gapençais essayant de le stopper. Dans la continuité de l'action, c'est Gaby Da Costa, très combatif, qui pousse un petit solo, résistant au dernier défenseur, mais Petrik repousse comme il peut le tir du revers du junior gapençais. Et c'est sur un contre, en fait une mauvaise installation en supériorité, que Kadlec enfonce le clou, en logeant son palet entre les jambières de Lukes.

Ce deuxième tiers est donc contrasté car Épinal a accéléré sans être vraiment dominant. Gap commence à s'essouffler, mais Lukac revient sur la glace, alors que Novotny pour une charge dans le dos écope d'un 2'+10' assez sanctionnant pour ses coéquipiers.

La dernière période est donc simple pour Gap, il faut vite revenir au score, et c'est chose faite en sept minutes. Blaha écope lui aussi de 2'+10' pour une charge dans le dos. La double supériorité des Alpins est vite exploitée par leur capitaine Moussier. Il manque encore un but, mais Gap devient assez imprécis dans ses passes, jusque à ce deux contre un entamé par Carabalona qui attend le dernier moment pour dribbler le dernier défenseur spinalien puis servir son capitaine qui bat Petrik d'une jolie feinte, pour son coup du chapeau. Épinal ne sort que très rarement la tête hors de l'eau (sanctionné d'un surnombre idiot, puis de 10' de méconduite de Kadlec pour une bousculade volontaire vers un arbitre de ligne) hormis sur deux essais de près de Churabaïev. Les locaux s'énervent devant des visiteurs taquins mais pas plus méchants que cela, même si Carabalona écope de dix minutes pour simulation. La fin du tiers est donc assez morne, hormis un tir de pénalité plutôt généreux pour un poke-check de Lukes jugé irrégulier face à Novotny, intronisé "Papin spinalien" (58'38"). Dehaëne a alors l'occasion de clouer les Gapençais mais son essai est complètement raté. On s'achemine alors vers dix minutes de prolongation, jouées à quatre contre quatre.

Le premier tir, par Trebaticky, est in extremis repoussé par Lukes avec sa jambière. On se dit qu'Épinal a alors l'envie de prendre les deux points, surtout que Gap, fatigué, semble se contenter de dégager. C'est bien mal juger de la motivation des locaux, qui alternent alors les placements et les passes complètement à la rue, et même par-dessus la jambe. Gap s'offre le luxe de quelques balades en solo, comme sur ce raid de Da Costa. La partie semble alors se terminer vers un 3-3 relativement équitable, quand Regenda, de la bleue, décoche un tir, contré, mais qui lobe spectaculairement Lukes pour la délivrance des travées de Poissompré.

L'honneur est donc sauf pour Épinal. L'attaque, inefficace jusqu'alors, a marqué, mais c'est bien là tout ce que l'on aura pu remarquer de concluant dans la prestation des Dauphins. Toujours aucune amorce de tactique offensive, si ce n'est le contre en solo en espérant que la passe arrive à bon port. Du côté de la défense, d'incroyables oublis et placements approximatifs. Petrik se retrouve donc assez souvent esseulé. On ajoutera enfin une tendance désagréable à simuler les fautes, en amplifiant la moindre tentative "d'accrocher" adverse (et pourtant, les supporters spinaliens ne semblent pas apprécier plus que cela le foot, sifflant les résultats que le speaker a tenté d'annoncer). Il reste donc encore une grosse masse de travail à effectuer pour les Dauphins, à tous les niveaux (technique, physique mais aussi dans la motivation) pour produire un spectacle convenable.

Gap peut être un peu frustré de ce quatrième but. Certes, un point est ramené, mais le score de parité aurait sûrement mieux reflété sa prestation. Leur jeu ne fut pas très compliqué mais bien plus agréable à voir que celui de leurs adversaires : beaucoup de grattage de palet, des petites combinaisons à deux attaquants (preuve d'une plus grande cohésion des lignes), deux paires défensives au four et au moulin (notamment Lukac, très batailleur), peut-être un peu plus de discipline à respecter pour éviter des infériorités. En tout cas, la défaite face à Mulhouse a été digérée, mais il manque actuellement un peu de profondeur de banc, car les deux premiers alignements, devant comme derrière, ont été fortement sollicités.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

Épinal - Gap 4-3 a.p. (0-0, 3-1, 0-2, 1-0)

Samedi 27 septembre 2003 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1000 spectateurs.

Arbitrage de Julien Avavian assisté de Damien Velay et Benjamin Gremion.

Pénalités : Épinal 48' (6', 8'+10', 4'+10'+10', 0'), Gap 40' (10', 8'+10', 2'+10', 0').

Tirs : Épinal 33 (7, 12, 10, 4), Gap 33 (11, 9, 11, 2).

Évolution du score :

1-0 à 25'00" : Krisak assisté de Regenda et Novotny (sup. num.)

1-1 à 26'07" : Moussier

2-1 à 30'30" : Churabaev assisté de Drzik et Krisak (sup. num.)

3-1 à 37'23" : Kadlec assisté de Domin (inf. num.)

3-2 à 41'07" : Moussier assisté de Lukac et Lallemand (double sup. num.)

3-3 à 47'21" : Moussier assisté de Carabalona

4-3 à 68'37" : Regenda

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Radoslav Regenda - Josef Drzik ; Pavel Blaha - Peter Slovak ; Vladimír Domin - Djamel Zitouni.

Attaquants : Patrik Krisak - Aleksandr Churabaïev - Ivo Novotny ; Karel Kadlec - Roman Trebaticky - Igor Szabados ; Christophe Ribanelli - Anthony Maurice - Frédéric Dehaëne (C).

Remplaçants : Didier Drif (G), Guillaume Papelier, Nicolas Martin, Guillaume Géhin, Gaëtan Gavoille, Émilien Gillot.

Gardien : Radek Lukes.

Défenseurs : Jan Lukac - Jean-François Cal ; Marek Lorenc - Sylvain Roy ; David Vachet - Yann Meyssirel.

Attaquants : Patrick Turcotte - Romain Moussier (C) - Franck Lallemand ; Miroslav Lukes - Stéphane Ravoire - Pierre Carabalona ; Nicolas Ravoire - Anthony Perez - Gaby Da Costa.

Remplaçant : Christophe Jaussaud (G).

Retour au Super 16