Match comptant pour la sixième journée de division 1, poule nord.

Une affiche de cette poule nord. En effet, maintenant que tous les clubs les "plus huppés" du nord se retrouvent en Super 16, Strasbourg se voit affublé de la casaque de favori, face au meilleur club francilien (selon son classement) de la saison précédente. Le match se joue à Colmar, l'enceinte du Wacken n'étant toujours pas mise en glace (et l'on attend sans doute avec de plus en plus d'impatience la livraison de la future patinoire de Cronenbourg).

La première période est morne et longue à se mettre en route, les actions de jeu pêchant souvent en précision. Rénier ouvre pourtant rapidement le score, lors d'une remontée, puis d'un tir du revers en pleine lucarne. Mais les Alsaciens semblent assez timorés, il est vrai que le jeu de Neuilly les bouscule assez, au point qu'ils vont se faire remonter alors qu'ils sont pourtant en supériorité. Guilhem, en deux temps, égalise sur une bévue de la défense strasbourgeoise. Le jeu est alors assez brouillon, musclé aussi, les locaux sont assez empruntés dans leurs actions, on essaie bien quelque chose, mais les tirs sont rarement cadrés. Neuilly joue assez physique (Litim est d'ailleurs sanctionné d'un 2'+10' pour charge dangereuse sur Vigneault, qui quitte la partie le bras en écharpe), mais attend de lancer des contres rapides comme sur quelques échappées de Vastusko ou Barin.

Le deuxième tiers est dans la même veine. Beaucoup de pénalités hachent la partie, les protagonistes jouent rarement à égalité, on assiste quand même à quelques bons moments de hockey, tout de même assez brefs. Ce tir de Valko, par exemple, qui s'arrête juste sur la ligne de Svaty, ou ce poteau de Neuilly alors en supériorité. L'Etoile Noire cherche à acculer son adversaire, y arrive par moments, Svaty essaie alors de temporiser en bougeant sa cage lors d'une infériorité.

Mais même dans cette situation de double avantage, Strasbourg bute sur Neuilly bien regroupé, ou pèche par trop d'imprécision. Le but de Sevcik (de près, lors d'un cafouillis consécutif à une belle avancée de Frand) délivre alors et ses partenaires, et la patinoire, et Neuilly. Ça y est, le match se débride un peu des deux côtés, et c'est Larivière qui ponctue cette fin de période lors de raids de Guilhem ou Vastusko.

La dernière période commence de façon plus rapide des deux côtés. Neuilly prend rapidement les choses en main, bien aidé par une supériorité. Le portier alsacien vit alors des moments bien difficiles. Les deux premières lignes franciliennes créent un important trafic devant sa cage, et il lui faut sortir des gros arrêts pour aider ses coéquipiers. En deux contre un, Vastusko et Guilhem qui dévalent toute la glace pour échouer sur un papillon remarquable de Larivière. Sevcik marque alors contre le cours du jeu, mais Neuilly remonte presque aussitôt au score, lors d'une circulation de palet très bien travaillée en supériorité. Vastusko est alors démarqué à deux mètres devant Larivière qui ne peut que s'incliner. Strasbourg cherche alors à garder le résultat, sans trop se compromettre, tandis que Neuilly use jusqu'à la corde ses deux premières lignes offensives, et son potentiel chance aussi (un deuxième poteau pour la circonstance).

Si l'on se réfère aux pronostics donnés dans un mensuel français spécialisé, on note que les entraîneurs de D1 donnent en majorité Chamonix, Mont-Blanc et Strasbourg sur le podium. Au vu de leur prestation de ce soir, on peut se poser des questions sur le potentiel strasbourgeois. Ou l'équipe est moins forte que ses précédentes, ou l'Étoile Noire a encore besoin de se rôder, ou Neuilly est une équipe à ne pas prendre à la légère. En fait, il y a peut-être un peu des trois là-dedans. Surtout quand on note qu'il n'y a que deux défenseurs de l'année dernière qui sont restés, que les lignes offensives ont été un peu remaniées, il y a donc encore de la cohésion à peaufiner, notamment au niveau de la précision de jeu. La présence de Larivière dans les buts semble par contre très rassurante, si l'on se réfère aux nombreux et excellents arrêts de ce match. Notons que Vigneault s'est blessé à l'épaule, mais il devrait être indisponible deux semaines tout au plus.

Svaty de son côté ne fut pas en reste non plus, et a souvent contribué à maintenir son équipe dans le match. Ensuite, la "tour de contrôle" Kurilovsky contribue au bon ordre derrière, et à la relance devant. Quant aux lignes offensives, elles appliquent à la lettre un schéma simple : on attend le moindre espace pour débouler à toute vitesse devant le gardien adverse, à l'instar de "l'ouragan" Vastusko impressionnant au niveau accélération. On pourra noter quand même l'extrême utilisation de la première ligne offensive, qui ne peut pas non plus tout faire. En tout cas, Neuilly est un club à surveiller de près, et qui risque de causer bien du souci à de nombreuses équipes car ils savent soutenir la comparaison au niveau du physique, de la technique, et de la rapidité.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

Commentaire d'après-match (dans les Dernières Nouvelles d'Alsace)

Daniel Bourdages (entraîneur de Strasbourg) : "Ça fait aussi du bien de gagner des matches avec les tripes, on n'a pas bien joué mais notre collectif était un peu rouillé après quatorze jours sans compétition. Neuilly a bien joué les contres et a su profiter de nos faiblesses en sortie de zone collective. Nos adversaires ont fait un match plein sur une petite patinoire (56x26) qui leur correspond. Je ne suis pas complètement satisfait mais ce n'est pas en une soirée qu'on va atteindre le niveau qu'il faut pour les play-offs."

Strasbourg - Neuilly-sur-Marne 3-2 (1-1, 1-0, 1-1)

Samedi 25 octobre 2003 à 17h50 à la patinoire de Colmar. 500 spectateurs.

Arbitrage de M. Forget assisté de Mlle Torribio et M. Henry.

Pénalités : Strasbourg 18' (6', 8', 4'), Neuilly-sur-Marne 36' (6'+10', 10'+10', 0').

Tirs : Strasbourg 28 (7, 13, 8), Neuilly-sur-Marne 31 (10, 8, 13).

Évolution du score :

1-0 à 03'20" : Rénier assisté d'Escuder

1-1 à 09'37" : Guilhem (inf. num.)

2-1 à 36'10" : Sevcik

3-1 à 48'44" : Sevcik assisté de Flinck

3-2 à 49'30" : Vastusko assisté de Svitana et Guilhem (sup. num.)

Gardien : Denis Larivière.

Défenseurs : Milan Dirnbach - Vincent Lacaes ; Damien Brau-Arnauty - Thibault Dumuis ; Xavier Rénier - Alexandre Vigneault (blessé à 10' env.)

Attaquants : Daniel Sevcik - Simon Laliberté - Tomi Flinck ; Éric Medeiros - Stéphane Hohnadel - Peter Himler ; Mathieu Saint-Marc - Aurélien Popescu - Lukas Valko ; Thomas Frand - Damien Mehl - Olivier Escuder (C).

Remplaçant : Antoine Intsaby (G).

Gardien : Roman Svaty.

Défenseurs : François Besseyre - Rastislav Kurilovsky ; Laurent Veret (C) - Mickaël Goujot ; Rémy Enselme - Jérôme Wagner.

Attaquants : Milan Vastusko - Gaël Guilhem - Pavol Svitana ; Harond Litim - Nicolas Bergès - Miroslav Kecka ; Emmanuel Delpet - Lionel Barin - Franck Legou ; Bachir Aghroud.

Remplaçants : Jérôme Pourtanel (G), Jérémy Hugues.

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