Unia Oswiecim - Rouen H.E. (23 novembre 2003)

 

Match comptant pour le troisième tour de Coupe Continentale 2003-2004, poule J.

Tout donner puis prier Odin, Vidar et Thor !

"Les Années Dragons" terminées, affronter des Polonais ne fait plus glousser. D'une part, dans le "Super 16", les Normands ont appris à les "apprécier" (Tadeusz Pulawski à Brest, Michal Garbocz à Anglet). D'autre part, l'équipe nationale polonaise rivalise avec nos tricolores dans les chassés-croisés du hockey mondial. Pas moins de neuf titulaires d'Unia sont internationaux. Renforcée par trois Tchèques expérimentés, l'équipe polonaise compte aussi sur sept jeunes déjà sélectionnés en équipe nationale junior ainsi que sur deux vieux routiers de l'Ekstraliga polonaise. En plus, ce midi, ce sont eux qui ont le moral au beau fixe, car une victoire de leur part et le club de l'ancienne ville d'Auschwitz, près de la frontière tchèque, s'en ira jouer parmi certains grands, en finale de la (dernière ?) Coupe Continentale ! Du coté rouennais, il semble qu'on n'entendait déjà pas plaisanter avec ce rendez-vous européen danois. Alors, aujourd'hui qu'une victoire est nécessaire (mais pas suffisante) après, la veille, les épatantes sollicitudes victorieuses des Dragons, pour historier, sur les bords de Seine, l'épopée de la nouvelle vague rouennaise, on ne risque pas la tragi-comique parodie de Belfast. C'est l'heure !

Maurice Rozenthal est ponctuel au rendez-vous des grands hommes. L'ailier aurifère défend enfin (depuis hier) comme il sait davantage le faire. Haut, où ses autres qualités (de rupture) peuvent s'exprimer efficacement. Pressante à la bleue adverse, la star, passée aux seconds rôles depuis l'arrivée de Kimmo Salminen, intercepte le palet d'une bonne lecture de jeu et s'en va en face-à-face exécuter Tomasz Jaworski d'une feinte magistrale (0-1 à 6'19). L'ouverture du score libère les joueurs et les supporters normands qui ont accueilli leurs favoris avec de nombreuses bougies scintillantes, gracieusement offertes par leurs homologues norvégiens pas rancuniers. Les coéquipiers de Waldemar Klisiak accusent le coup, mais ils résistent à deux infériorités qui leur redorent le moral.

À peine plus de trois minutes après le retour de la première pause, Mariusz Puzio, le joueur de centre vétéran (37 ans) de la première ligne, égalise à la plus grande joie de ses supporters (1-1 à 23'08). Seulement, c'est sans compter l'opiniâtreté des Dragons en général et d'Alain Vogin en particulier. En jeu de puissance, à l'affût d'un lancer de Steven Low, le joueur de centre, en rattrapant le rebond de l'envoi, fait prendre les devants aux Champions de France (1-2 à 29'24). Une fois une pénalité "tuée", les Polonais commettent l'erreur de partir à l'abordage de la cage d'Éric Raymond sans assurer leurs arrières. Pierre-Édouard Bellemare en profite pour créer la cassure. Lors d'un deux-contre-un avec Kantelinen, le jeune ailier droit, très inspiré, choisit de ruser le gardien d'en face au lieu de faire la passe classique. Simulé de tir et hop ! Dans les filets (1-3 à 32'39). Moins de deux minutes plus tard, nouveau deux-contre-un, nouveau but rouennais. Cette fois, ce fut plus académique entre Daniel Carlsson et Miikka Rousu (1-4 à 34'20). Les joueurs de l'Unia, déboussolés, manquent un jeu de puissance. Puis en toute fin de tiers, ils accordent un double avantage numérique aux Rouennais.

C'est Arnaud Briand qui, au tout début de la dernière période, en profite pour marquer deux fois de suite de la même manière, dans le dos de Tomasz Jaworski, sur deux excellentes passes distillées par Maurice Rozenthal (1-5 à 40'24) et Steven Low (1-6 à 40'55). Bien sûr, il n'y a plus de match. Dans les rangs des partisans français, on fête la démonstration des Dragons, leurs bons jeux, aguerris, collectifs et ponctués de prouesses... Leurs jolis buts. Le pire, c'est que ce n'est pas terminé. Le clou du spectacle allait venir sous la forme d'une mine surgie de nulle part ou plutôt de Kimmo Salminen. À la ligne bleue, à gauche, contre la bande, de là, le joker finlandais expédie un exocet dans l'angle des faîtières. Bah-bah-bah ! (1-7 à 41'27). Ecœuré, Tomasz Jaworski, le gardien d'Oswiecim en plein cauchemar, demandait à sortir. Remplacé par Przemyslaw Witek, son vœu est exaucé. Un peu plus tard, Éric Raymond est lui aussi substitué, par Landry Macrez (47'00), alors que la ligne des juniors rouennais est déjà entrée en jeu quelques minutes auparavant. Pour l'anecdote et le souci du détail, nous noterons que les Polonais réduiront par deux fois la marque par Jacek Zamojski en jeu de puissance (2-7 à 49'03) et Marek Stebnicki (56'08).

Les supporters rouennais peuvent féliciter les champions de France pour leurs productions de ces deux derniers jours alliant spectacle et résultats, avant de se fier aux Norvégiens et aux dieux nordiques pour battre Herning afin de qualifier Rouen... comme au tour précédent où il fallait une victoire d'Amiens pour qualifier les Dragons. Bis repetita ?

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Commentaire d'après-match (dans Paris Normandie)

Nicolas Besch (défenseur de Rouen) : "Il y a quelque chose en plus. Nous étions vraiment soudés, il y avait une excellente ambiance dans le vestiaire. C'était euphorique. On sentait que l'on pouvait passer et cela créait de l'émotion. On avait besoin de tout le monde pour se qualifier et tout le monde a répondu présent."

 

Unia Oswiecim (POL) - Rouen H.E. (FRA) 3-6 (0-1, 1-3, 2-4)

Dimanche 23 novembre 2003 à 12h59 à l'Isstadion d'Herning (DAN). 150 spectateurs.

Arbitres : M. Hanson (GBR) assisté de MM. Folmer et Bigum (DAN).

Pénalités : Oswiecim 24' (4', 8', 12'), Rouen 28' (2', 4', 12'+10').

Évolution du score :

0-1 à 06'19" : Rozenthal

1-1 à 23'08" : Puzio

1-2 à 29'24" : Vogin assisté de Low et Rozenthal (sup. num.)

1-3 à 32'39" : Bellemare assisté de Kantelinen

1-4 à 34'20" : Rousu assisté de Carlsson

1-5 à 40'24" : Briand assisté de Rozenthal et Low (double sup. num.)

1-6 à 40'55" : Briand assisté de Carlsson (sup. num.)

1-7 à 41'27" : Salminen (sup. num.)

2-7 à 49'03" : Zamojski assisté de L. Laszkiewicz (sup. num.)

3-7 à 56'08" : Stebnicki assisté de D. Laszkiewicz.

 

Unia Oswiecim

Gardien : Tomasz Jaworski puis Przemyslaw Witek à 41'27".

Défenseurs : Mariusz Duleba - Sebastian Gonera ; Jaroslav Klys - Jacek Zamojski ; Jerzy Gabrys - Miroslav Javin ; Piotr Cinalski - Marcin Kozak.

Attaquants : Waldemar Klisiak - Mariusz Puzio - Adrian Parzyszek ; Daniel Laszkiewicz - Leszek Laszkiewicz - Marek Stebnicki ; Dalibor Rimsky - Milan Filipi - Tomasz Jozwik ; Mariusz Jakubik - Marcin Jaros - Tomasz Wolkowicz.

Absents : Patryk Noworyta et Wojciech Stachura.

Rouen H.E.

Gardien : Éric Raymond puis Landry Macrez à 47'00".

Défenseurs : Daniel Carlsson - Benoît Pourtanel ; Steven Low - Nicolas Besch ; Veli-Pekka Hård - Nicolas Pousset ; Simon Doreille.

Attaquants : Kimmo Salminen - Sami Karjalainen - Miikka Rousu ; Maurice Rozenthal - Arnaud Briand - Pierre-Édouard Bellemare ; Niko Kantelinen - Alain Vogin - Martin Lacroix ; Thibault Geffroy - Adrien Dufournet - Gautier Lafrancesca.

Absent : Simon Lacroix (blessé).

 

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