Épinal - Dunkerque (13 mars 2004)
Match comptant pour la onzième journée de la Poule Nationale du Super 16.
C'était LE match de la saison pour les deux équipes en lice ce soir à Poissompré. La victoire des Spinaliens leur assure une place en S16 l'année prochaine, alors que pour Dunkerque, il faudra passer par les barrages pour éviter une éventuelle descente.
Un match disputé avec le cœur et les tripes du côté des joueurs, mais pour la technique, il fallait regarder dans les buts. En effet Stanislav Petrik (40 tirs arrêtés sur 43) pour les bleus et Rémi Caillou (29 tirs arrêtés sur 34) pour les blancs ont, avec la manière, évité à leurs couleurs de prendre l'eau dans un match où le niveau défensif n'a jamais dépassé celui de la division 1.
Dans cette rencontre qui réunissait les deux équipes du bas de tableau en Poule Nationale de Super 16, ce sont les Spinaliens qui prenaient les choses en mains dès le début, et avec succès puisqu'il ne fallait que quarante-cinq secondes à Karel Kadlec pour ouvrir le score (1-0 à 0'45"). C'est l'euphorie dans les rangs des Dauphins comme dans les tribunes. Épinal se rue à l'attaque de la cage de l'ancien portier local qui doit s'employer à plusieurs reprises pour entraver les actions qui passent facilement à travers une défense dunkerquoise hagarde. C'est sur un contre lancé par Petrik et relayé par Szabados que Géhin décale idéalement Roman Trebaticky qui fait le break (2-0 à 5'53").
Les Corsaires hébétés par la tournure des événements subissent encore les assauts vosgiens, jusqu'à ce que Karl Dewolf, d'un tir puissant de la bleue, trouve enfin le chemin des filets (2-1 à 11'00"). Les Spinaliens, après avoir beaucoup donné dans la zone d'attaque, tentent de récupérer à la fois leurs forces et le palet. Mais avec des relances approximatives des locaux, les Dunkerquois profitent alors de la situation et mettent à rude épreuve la mitaine et la crosse de Stan Petrik. Néanmoins, ce dernier reste inflexible, et ses poteaux le lui rendent bien, puisque battu à deux reprises sur des essais de Julian Marcos et Ghislain Folcke, ce sont les montants qui permettent aux Spinaliens de rester devant.
Au début du deuxième tiers-temps, on perçoit une équipe des Dauphins désemparée et à la merci des visiteurs. Dans ce match de faible niveau pour cette division "élite", on retrouve des attaquants spinaliens attendant les palets à la limite de la zone défensive adverse pour un éventuel contre solitaire, et des défenseurs contraints à des dégagements interdits pour se libérer de la pression dunkerquoise passée à l'échelon supérieur. Même si ce sont les joueurs de Fred Dehaëne qui jouissent les premiers de cette situation grâce à une envolée de Karel Kadlec (3-1 à 22'14"), les partenaires de Rémi Caillou remettent les pendules à l'heure par Julian Marcos deux minutes plus tard (3-2 à 24'43").
C'est à cet instant de la partie que les Vosgiens connaissent une énorme baisse de régime. Les blancs poussent au maximum pour revenir à égalité et les joueurs de Féfé Marciano ne suivent plus. Concentrés dans leurs zone défensive, Domin et consorts ne parviennent plus du tout à se dégager, les attaquants ne les y aident guère, et Pavel Blaha se retrouve souvent en position offensive alors que sa place aurait été plus utile à l'arrière.
Cependant, c'est sur un de ces contres dont les Spinaliens n'ont plus le secret que Roman Trebaticky redonne de l'air à ses couleurs. Parti seul à la rencontre de Rémi Caillou, il profite de son propre rebond et trompe le gardien visiteur (4-2 à 30'18"). Mais la physionomie de la partie ne change pas pour autant, au contraire, puisqu'il suffit de seize secondes à Dunkerque pour se remettre dans la course sur un lancer de Julian Marcos dévié par Petrik mais repris par Mathieu Becuwe (4-3 à 30'34"). Les Spinaliens s'écroulent techniquement et les sorties de Regenda ou Slovak n'arrangent rien aux problèmes défensifs locaux.
Il faut encore une fois s'en remettre à un Stanislav Petrik exceptionnel pour tirer d'affaire ses partenaires. Sans jamais plier, le dernier rempart spinalien dévie, stoppe, contre et harponne tous les palets. Il pousse inexorablement les siens vers une troisième période qui s'annonce fort difficile voir fatale.
Pourtant, dès l'entame de cette dernière reprise, les Spinaliens ont visiblement plus de jus. On comprend dès lors l'importance de ce match avec, pour la première fois, la présence du président Maurice sur le banc avec ses joueurs, et des phases de jeu ressemblent de nouveau à du hockey sur glace.
La fatigue commence à se lire sur les visages dunkerquois et il ne faut que six minutes et un superbe caviar servi par Guillaume Géhin pour que Roman Trebaticky parvienne enfin à refaire un break très attendu par joueurs et supporters (5-3 à 46'54"). Le score en reste là, et les actions de Novotny, Dehaëne ou Maurice n'y changent plus rien, tout comme les dernières tentatives inespérées de Corsaires épuisés.
Un match dans lequel les deux protagonistes, à défaut de grandes qualités techniques et tactiques, se sont jetés corps et âmes pour rester sur les tablettes de l'élite française version 2004/2005. À ce jeu, c'est Épinal qui, cette fois, l'a emporté mais on mesure facilement la quantité de travail restant à accomplir si les Vosgiens veulent côtoyer de près, et ce dès la saison prochaine, le haut du panier du hockey sur glace français.
Les hommes du match : Guillaume Géhin et Stanislav Petrik pour Épinal, Julian Marcos pour Dunkerque.
Compte-rendu signé Nicolas
Épinal - Dunkerque 5-3 (2-1, 2-2, 1-0)
Samedi 13 mars 2004 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 900 spectateurs.
Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté de Sueva Torribio et Nicolas Charmillot.
Pénalités : Épinal 14' (6', 8', 0'), Dunkerque 16' (8', 4', 4').
Évolution du score :
1-0 à 00'45" : Kadlec assisté de Papelier et Novotny
2-0 à 05'53" : Trebaticky assisté de Géhin et Szabados
2-1 à 11'00" : Dewolf
3-1 à 22'14" : Kadlec
3-2 à 24'43" : Marcos assisté de Dewolf (sup. num.)
4-2 à 30'18" : Trebaticky assisté de Blaha
4-3 à 30'34" : Bécuwe assisté de Marcos
5-3 à 46'54" : Trebaticky assisté de Géhin et Domin