Match en retard de la onzième journée de la poule de maintien de division 1.

Ce match en semaine imposé par le calendrier de D1 a été programmé un mercredi de quart de finale Ligue des Champions entre le Real Madrid et Monaco. Dans ce contexte, la patinoire de Courbevoie, en entrée libre si vous vous retrouvez dans le dédale des couloirs, terrasses et escaliers du centre commercial auquel elle est attenante, n'est donc pas si mal garnie.

Courbevoie aborde la rencontre avec une envie manifeste, mais une erreur défensive profite à Vincent Villette qui ouvre le score sans opposition (0-1 à 06'43"). Il faut une intervention défensive de Ganivet puis une parade du gant de Tarkowski pour que les visiteurs de Garges-lès-Gonesse n'accentuent pas leur avance une minute plus tard. Courbevoie gagne la rude bataille de l'enclave sur sa première infériorité numérique, et égalise sur sa première supériorité, alors que Jaros est en prison pour faire trébucher. Un tir en feuille morte de la ligne bleue de Rastislav Blahut trompe Milan Zpevak complètement masqué, voire gêné à en croire son air dépité (1-1 à 15'50"). Le premier tiers-temps se termine par une nouvelle supériorité numérique locale (obstruction de Lainé), ponctuée d'une séquence de dribbles de Michel Tremblay, avec plus d'agilité que de vitesse, Zpevak peut ainsi capter le palet au bout du parcours.

Au retour sur la glace, Vincent Villette et Jaroslav Šikl font le forcing près du gardien, trop d'ailleurs car le but du Tchèque est annulé pour un patin dans la zone (21'34"). Qui plus est, Aleš Skokan prend alors une méconduite pour avoir protesté, ce qui prive les Gargeois de leur buteur pour dix minutes. L'arbitre M. Juret, qui a fait l'unanimité contre lui cette saison en D1, a une soudaine horreur de la contradiction et inflige dans la foulée une méconduite de match sans autre forme de procès à Mathieu Ganivet de Courbevoie qui avait eu le malheur de trop râler (22'29").

Courbevoie prend l'avantage par une reprise de Nicolas Drewniak sur une passe au second poteau de Tremblay (2-1 à 26'01"). Alors que Demaldent est en prison pour cinglage, les Gargeois tentent toujours aussi peu de lancers en supériorité. Petr Jaros prend tout son temps pour tirer et parvient en fin de compte à placer le palet hors de portée de Tarkowski (2-2 à 34'41"). Puis, exploitant le même trou à la ligne bleue défensive locale que sur l'ouverture du score, Sylvain Fernandez-Curiel redonne l'avantage aux Chiefs (2-3 à 35"28"). Le COC a-t-il tout perdu en une minute ? Non, la réaction est immédiate avec l'égalisation de Patrice Kerner (3-3 à 36'30"), et l'équipe locale ne s'en sort pas si mal dans cette deuxième période compte tenu des infériorités numériques (dont un surnombre et un retard de jeu).

Au troisième tiers-temps, Courbevoie envoie dans le coin, Vincent Villette récupère le palet derrière sa cage et le transmet à Petr Jaros qui tente une superbe passe dans l'axe pour Aleš Skokan. Le n°88 (numéro porté en hommage au département français dont le club de hockey est le plus grand foyer français de Tchèques ?) part en contre entre les deux défenseurs et remporte magistralement son face-à-face avec Tarkowski (3-4 à 41'28"). Les individualités de Garges-lès-Gonesse semblent devoir faire la différence, et l'entraîneur local annonce alors à ses joueurs : "Faites-vous plaisir".

Ce qu'ils font, même si le gardien adverse Milan Zpevak réussit une fantastique parade de la botte couché devant Thierry Caillaux parfaitement démarqué (46'40"). Sur cette action, Skokan est pénalisé pour cinglage, ce qui laisse alors ses coéquipiers à trois contre cinq. Cédric Tougard concrétise la double supériorité et remet le COC à égalité (4-4 à 48'07"). Attention toutefois, Thierry Thévenot perd le palet en zone neutre face à Skokan qui fonce encore vers le but, mais Tarkowski ne s'en laisse pas compter cette fois-ci, grâce à un bon poke-check. Il s'incline néanmoins une minute plus tard face à Faïdi à l'affût du rebond après un lancer de la bleue (4-5 à 50'03").

Mais Courbevoie se sent pousser des ailes en cette fin de match. Skokan retourne à nouveau sur le banc des prisons pour une crosse haute, et Alexandre Motte prend de vitesse sur l'aile le défenseur canadien Benoît Gagnon - qui glisse et en reste au sol - avant de tirer en lucarne (5-5 à 51'21"). Mieux, il ajoute un autre but vingt secondes plus tard pour donner l'avantage à Courbevoie dans un tiers-temps à rebondissements (6-5 à 51'41"). Il ne sera même pas loin du hat-trick avec le but ouvert sur une bonne passe devant la cage, mais c'était sans compter sur l'arrêt-réflexe de la mitaine de Zpevak (57'15"). La pénalité contre Demaldent pour faire trébucher à un peu plus de deux minutes de la fin aurait pu profiter aux Gargeois, mais leur jeu de puissance semble tourner à vide en prenant toujours aussi peu de tirs. Tarkowski fait l'arrêt de la jambière sur "le" lancer de Jaros. Courbevoie revient donc à trois points de son adversaire du jour et n'a pas abandonné l'idée de terminer sur le podium de la poule de maintien.

Compte-rendu signé Marc Branchu

Commentaire d'après-match

Thierry Monier (entraîneur de Courbevoie) : "On travaille beaucoup à l'entraînement afin de préparer chaque rencontre de façon différente, ce qui nous distingue des autres clubs. Mon but aujourd'hui était que les joueurs se fassent plaisir, que chacun à un moment donné puisse être content d'avoir fait quelque chose de bien : une bonne passe, un bon lancer, un bon repli défensif... L'objectif était de bien jouer et de demander aux joueurs ce qu'ils savaient faire. La victoire n'était pas la priorité mais elle est venue en plus. Je ne trahis pas un secret en disant que nous garderons Sarnovsky et Blahut la saison prochaine. Michel Tremblay est le plus gros travailleur que j'aie jamais rencontré, mais, pour dire les choses en des termes typiquement français, il nous manque trois ronds pour le payer. Un garçon comme Drewniak, qui est de même qu'Ovide en emploi-jeune jusqu'à la fin de la saison, m'a permis de franchir un pas comme entraîneur, de choisir des exercices en fonction du niveau des athlètes et surtout de leur condition physique."

Courbevoie - Garges-lès-Gonesse 6-5 (1-1, 2-2, 3-2)

Mercredi 24 mars 2004 à 20h30 au Centre Charras. 70 spectateurs.

Arbitrage de M. Juret assisté de MM. Moine et Linek.

Pénalités : Courbevoie 42' (2', 8'+10'+20', 2'), Garges-lès-Gonesse 22' (4', 2'+10', 6').

Tirs : Courbevoie 35 (10, 10, 15), Garges-lès-Gonesse 33 (11, 11, 11).

Évolution du score :

0-1 à 06'43" : Villette assisté de Šikl et Skokan

1-1 à 15'50" : Blahut assisté de Caillaux et Ovide-Étienne (sup. num.)

2-1 à 26'01" : Drewniak assisté de Tremblay et Violette

2-2 à 34'41" : Jaros assisté de Skokan et Villette (sup. num.)

2-3 à 35'28" : Fernandez-Curiel assisté de Boudet et Faïdi

3-3 à 36'30" : Kerner assisté de Sarnovsky et Leflour

3-4 à 41'28" : Skokan assisté de Jaros et Villette

4-4 à 48'07" : Tougard assisté de Sarnovsky et Drewniak (double sup. num.)

4-5 à 50'03" : Faïdi

5-5 à 51'21" : Al. Motte assisté de Blahut et Ovide-Étienne (sup. num.)

6-5 à 51'41" : Al. Motte assisté d'Ovide-Étienne et Caillaux

Gardien : Tony Tarkowski.

Défenseurs : Thierry Thévenot - Cyril Guénée ; Cédric Tougard - Jonathan Leflour ; Léonard Demaldent - Rastislav Blahut.

Attaquants : Nicolas Drewniak (A) - Michel Tremblay (C) - Michael Violette ; Zdenko Sarnovsky - Mathieu Ganivet - Patrice Kerner ; Rishy Ovide-Étienne (A) - Alexandre Motte - Thierry Caillaux ; Antoine Motte.

Remplaçant : Nicolas Fourcade (G).

Gardien : Milan Zpevak.

Défenseurs : Simon Genest (A) - Petr Jaros ; Benoît Gagnon - Frédéric Piquet ; Fabien Refeuille.

Attaquants : Vincent Villette - Aleš Skokan - Jaroslav Šikl (A) ; Franck Faïdi - Sylvain Fernandez-Curiel (C) - Patrice Boudet ; Damien Ilczyszyn - Guillaume Langlois - Damien Lainé.

Remplaçant : Bruno Avignon (G).

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