Avangard Omsk - Metallurg Magnitogorsk (7 avril 2004)

 

Finale de la Superliga russe, troisième manche.

L'Avangard Omsk, le club le plus riche de Russie, grâce à la manne financière de son mécène, le milliardaire Roman Abramovitch, n'a jamais réussi a être sacré champion. Pour sa première finale, ce n'est même mal engagé puisque les Sibériens sont menés deux victoires à zéro par le Metallurg Magnitogorsk, après les deux premières manches dans l'Oural.

Les joueurs du club possédé par la compagnie pétrolière sibérienne Sibneft n'ont donc plus le choix, ils doivent s'imposer pour maintenir le rêve. Ils sont pour cela aidés par 5500 spectateurs, dans une patinoire qui compte 5200 places assises...

D'entrée, les Rouges et Noirs sibériens mettent la pression et les Rouges et Bleus ouraliens ont du mal en ce début de rencontre. Ils commettent des fautes, le défenseur tchèque Martin Cech est sanctionné dès la quatrième minute, sans dommage. En revanche, la pénalité suivante à des conséquences plus graves pour "Magnitka". Le défenseur international ukrainien Sergueï (Serhïy en ukrainien) Klimentiev est en prison depuis un peu plus d'une minute, que le premier bloc d'Omsk a déjà fait sauter le verrou Norm Maracle par son attaquant vedette Maxime Souchinsky (10'49). Et comme le Metallurg ne profite pas d'une double supériorité numérique, l'Avangard peux rentrer aux vestiaires avec son but d'avance.

Le deuxième tiers-temps débute avec un autre 5 contre 3, cette fois-ci en faveur des locaux, qui n'en profitent pas non plus. En revanche, juste après, c'est au tour de l'attaquant tchèque d'Omsk, Tomas Vlasak d'être pénalisé. Son compatriote de Magnitogorsk, Martin Cech, bat alors Maxime Sokolov pour l'égalisation des joueurs de l'Oural. Le jeu s'accélère, les deux attaques (certainement les deux meilleures du pays) s'en donnent à cœur joie, c'est un festival offensif, mais les deux gardiens veillent. L'ambiance est tellement chaude qu'à la trente-cinquième minute, l'attaquant de l'Avangard, Anton Kourianov croit bien avoir marqué. Mais l'arbitre avait déjà sifflé. Il y a tellement de bruit dans la patinoire d'Omsk que personne n'avait entendu. Fausse joie pour les 5500 fans de l'Avangard et 1-1 à la seconde pause.

Le troisième tiers est moins fou-fou que le précédent. Les deux équipes se méfient du coup de massue fatal. La fausse joie est cette fois-ci du côté visiteur. À la quarante-troisième minute, alors que Vlasak est en prison, Lubomir Vaic, l'un des Slovaques de Magnitogorsk, croit lui aussi avoir inscrit le second but. Mais l'arbitre le refuse également. Il avait sifflé un palet gelé par Maxime Sokolov. Là aussi, c'est certainement le bruit infernal des supporters qui est à l'origine du prolongement de l'action par Vaic. On remet cela une troisième fois, encore sur une supériorité numérique, c'est cette fois-ci Maxime Suchinsky qui croit avoir marqué. Mais une fois encore, monsieur Karabanov dit "Niet". Il estime que l'attaquant sibérien était dans la zone de Norm Maracle. Avouez que trois buts refusés en finale, ce n'est pas banal ! Comme lors du dernier match à Magnitogorsk, les Ouraliens ne trouvent pas plus malin que de ce faire sanctionner dans l'ultime minute de jeu. C'est Alexeï Tertichny qui commet cette bêtise. Omsk pousse, mais Maracle tient.

C'est parti pour une nouvelle mort subite. Dix minutes où les deux équipes se donnent à fond. Visiblement, personne n'a envie d'aller jusqu'au tirs aux buts comme lors de la manche précédente, surtout l'Avangard qui avait buté sur la muraille Maracle.

Pourtant, personne ne parvient à tromper la vigilance des deux gardiens, et il faut remettre cela pour une nouvelle séance de tirs au but. Comme on ne change pas les bonnes habitudes, c'est une nouvelle fois Alexandre Korechkov qui débute la série. Mais cette fois-ci le Kazakhstanais échoue devant Maxime Sokolov. L'ancien Moscovite Dimitri Soubbotine s'élance à son tour et donne un but d'avance à Omsk. On change de frère Korechckov et Evgueni ramène son équipe à égalité, avant que le Tchèque Tomas Vlasak ne redonne un but d'avance à l'Avangard après les deux premiers tireurs. Sergueï Ossipov pour Magnitka et Maxime Souchinsky pour Omsk ne font pas bouger le compteur, au contraire d'Evgueni Gladskikh et Alexandre Prokopiev. Il ne reste qu'un tir de chaque côté à tenter et Omsk mène 3-2. Le destin de cette manche est donc dans la crosse de Ravil Gousmanov. Mais le fidèle joueur du Metallurg échoue devant l'un des gardiens de l'équipe nationale russe et Omsk remporte ce match maintenant le suspense dans cette série finale. Cette fois-ci, les 5 500 supporters peuvent bien faire tout le bruit qu'ils souhaitent, l'arbitre n'a plus de coup de sifflet à donner...

Compte-rendu signé Bruno Cadène

 

Avangard Omsk - Metallurg Magnitogorsk 1-1 (1-0, 0-1, 0-0, 0-0) / 3-2 aux tirs au but

Mercredi 7 avril 2004 au complexe de sports et de concerts Viktor-Blinov. 5500 spectateurs.

Arbitrage de M. Karabanov assisté de MM. Anisimov et Kamurkin (tous de Moscou).

Pénalités : Omsk 12' (4', 6', 2', 0'), Magnitogorsk 16' (4', 6', 6', 0').

Tirs : Omsk 31 (9, 11, 6, 5), Magnitogorsk 28 (7, 11, 5, 5).

Évolution du score :

1-0 à 10'49" : Sushinsky assisté de Zatonsky et Ryabykin (sup. num.)

1-1 à 22'50" : Cech assisté de Kaïgorodov

Tirs aux buts :

Magnitogorsk : A. Koreshkov (arrêté), E. Koreshkov (1-1), Ossipov (arrêté), Gladskikh (2-2), Gusmanov (arrêté).

Omsk : Subbotin (1-0), Vlasak (2-1), Sushinsky (arrêté), Prokopiev (3-2).

 

Avangard Omsk

Gardien : Maksim Sokolov (7).

Défenseurs : Dmitri Ryabykin (5,5) - Yuri Panov (5) ; Igor Nikitin (6) - Oleg Tverdovsky (6) ; Oleg Orekhovsky (5,5) - Vladimir Antipin (5,5).

Attaquants : Dmitri Zatonsky (5,5) - Aleksandr Prokopiev (7) - Maksim Sushinsky (6,5) ; Tomáš Vlasák (5,5) - Pavel Patera (6) - Jaroslav Bednar (5,5) ; Dmitri Subbotin (6,5) - Anton Kurianov (5,5) - Sergueï Krivokrasov (6) ; Aleksandr Popov (5,5) - Evgueni Khatseï (5,5) - Konstantin Baranov (5).

Gardien remplaçant : Oleg Grachev.

Metallurg Magnitogorsk

Gardien : Norm Maracle (6,5).

Défenseurs : Sergueï Klimentiev (5,5) - Andreï Sokolov (5,5) ; Nikolaï Ignatov (5) - Oleg Davydov (5,5) ; Evgueni Varlamov (5,5) - Vitali Atyushov (5,5) ; Aleksandr Boïkov (5,5) - Martin Cech (6,5).

Attaquants : Aleksei Tertyshny (5,5) - Lubomír Vaic (5,5) - Eduard Kudermetov (5) ; Ravil Gusmanov (5,5) - Evgueni Koreshkov (6) - Aleksandr Koreshkov (5) ; Sergueï Ossipov (5) - Aleksei Kaïgorodov (6) - Evgueni Gladskikh (6) ; Sergueï Arekaïev (5) - Dmitri Pestunov (5,5).

Gardien remplaçant : Igor Karpenko. Absent : Andrej Nedorost (étranger surnuméraire), Valeri Karpov et Evgueni Malkin (blessés).

NB : Les notes entre parenthèses (sur 10) sont celles attribuées par le quotidien russe Sport-Express.

 

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